Molly se réveilla la première, comme elle en avait l’habitude. Sortant du lit conjugal avec précaution, ne souhaitant pas hâter le réveil de son époux, la femme descendit à la cuisine. Là, sa journée pouvait commencer. D’abord, préparer le petit-déjeuner pour son mari, leur unique fille et elle-même. Les garçons étant au Collège depuis la veille, il n’était pas nécessaire de leur préparer une part.

Comme si leurs actions étaient chronométrées, quand Molly finit sa préparation et qu’elle avait dressé la table du déjeuner, son époux se présenta dans la cuisine. Il était encore à moitié somnolent, portant toujours son pyjama. Embrassant sa femme au passage, il s’installa à table.

Très vite, ils virent émerger également la petite dernière de la famille, bien plus réveillée que son père. Elle embrassa ses parents avant de s’asseoir à sa place. Quand il eut fini, le père partit au travail, laissant les deux femmes de la maison entre elles. Aidant sa mère pour nettoyer la cuisine, elles allèrent ainsi plus vite.

Ensuite, Ginny partit se laver avant de rejoindre à nouveau sa mère. Elles passèrent toutes deux la matinée à effectuer les tâches ménagères de la maison. Puis, une fois qu’elles eurent fini, Molly fit cours à sa fille. Ce jour-là, à la grande joie de l’enfant, le sujet étudié était la métamorphose. Utilisant la baguette de sa mère, la petite fille put pratiquer sous la surveillance de celle-ci. C’était, de toutes les matières dont sa mère lui apprenait les bases, sa préférée.

Celle qu’elle aimait le moins, par contre, était le cours de potion. Il fallait souvent manipuler des ingrédients à l’aspect peu ragoûtant, et les mélanges n’avaient pas toujours une odeur des plus agréables. Ironiquement, la théorie dans cette matière lui plaisait assez, c’était intéressant. Mais certainement pas la pratique.

Par contre, parmi les sujets qui la laissaient plutôt indifférente, il y avait l’histoire de la magie, dont elle ne comprenait pas trop l’intérêt du haut de ses dix ans. Elle ne comprenait pas l’importance de savoir qu’il y a plusieurs siècles, il y avait eu tel ou tel guerre, que le perdant avait était tel ou tel peuple face au vainqueur de tel ou tel autre peuple. Cela s’était passé, il y a si longtemps, pourquoi devait-elle se faire torturer les méninges avec des événements aussi vieux ?

Mais la petite fille ne se plaignait pas, car même si elle n’appréciait pas toutes les activités et tous les cours que lui donnait sa mère, elle appréciait de passer du temps avec cette dernière. D’autant plus qu’elle prenait de son temps pour être avec sa fille. Mais parfois, l’enfant ne pouvait s’empêcher de s’ennuyer profondément. Même si elle n’en disait rien, ne voulant pas peiner sa mère.

Après avoir mangé, en revanche, c’était le moment de la journée que l’enfant préférait : finis les cours, elle pouvait jouer ! Même si, ses frères étant tous partis à l’internat, elle était toute seule. Et, la maison étant isolée dans un coin de campagne, les voisins les plus proches habitaient beaucoup trop loin pour que sa mère accepta qu’elle aille jouer avec les potentielles enfants qu’ils auraient pu avoir.

La petite fille avait donc hâte d’être à l’année prochaine. Car, à ce moment-là, elle irait elle aussi au Collège ! Elle pourrait alors, enfin, se faire plein d’amies ! Et, surtout, elle ne serait plus toute seule dans la maison familiale, en l’unique compagnie de sa mère, pour toute la journée.