Noyé par les pensées qui m’accompagnent,

Tandis que la pluie inonde le paysage,

Je regarde par un carreau de la fenêtre les montagnes

Aux flancs desquelles commence un voyage

Au décor multicolore

Passant du vert au jaune

Et du rouge à l’or,

Belles couleurs d’automne.

Grâce au vent qui les colporte,

Les feuilles flottent, volent, virevoltent.

Entre les branches, elles sillonnent

Des chemins invisibles et tourbillonnent,

Dansent dans l’air, descendent lentement

Des arbres, les dénudant patiemment, surement,

Créant ainsi un tapis bariolé

Dans lequel j’aimerais plonger.

Et tous ces beaux champignons

Et ces châtaignes qui colorent

Ici et là, chemins et sous-bois,

Un monde de douceurs et de saveurs,

Un paradis pour les cueilleurs,

Attirant les yeux et les doigts

Mais signe de douleur ou mort

Si on n’y prête pas attention.

Qu’il est bon de les admirer

Ces montagnes, ces feuilles,

Assis dans mon doux fauteuil,

Assis auprès de ma cheminée

Dont les craquements du bois enflammé

Réchauffent par ce temps la maisonnée,

Alors qu’au-dehors les arbres sont en deuil,

Attendant maintenant que l’hiver les cueille.

Le ronronnement régulier du chat

Endormi tout près de la chaleur de l’âtre,

Le bruit continu de la rivière

En contrebas des murs de pierres

Et toute cette brume blanchâtre

Qui saisit ces images dans ses bras

Me plongent dans une atmosphère

Annonçant déjà le rude hiver.