Des coups de becs retentirent contre le carreau, réveillant Hermione. Ouvrant lentement les yeux, fatiguée, la jeune femme attrapa sa montre pour regarder l’heure. Il était à peine trois heures du matin. Grognant, elle remonta contre sa tête la couverture, bien déterminée à se rendormir. Mais les bruits de coups ne cessèrent, devenant très vite agaçants.
Rejetant les couvertures dans un mouvement d’humeur, la jeune femme se redressa et regarda vers la fenêtre. Un hiboux postier. Sachant que ces oiseaux n’abandonneraient pas avant d’avoir délivré la missive qui leur avait été confiée, Hermione soupira d’un air fataliste et, vaincu, consciente qu’elle ne parviendrait certainement pas à se rendormir pour ce soir-là, elle se leva et se dirigea vers la fenêtre.
Ouvrant à l’animal, l’adolescente frissonna devant le froid qui en profita pour pénétrer dans la maison. Elle s’empressa donc de refermer la vitre après le passage de l’oiseau.. Avant de s’enquérir de la lettre reçue, Hermione ramassa un châle sur un fauteuil dans lequel elle s’emmitouffla frileusement. Ensuite seulement, elle s’approcha de l’oiseau afin de récupérer la missive.
Sur l’enveloppe, il n’y avait rien écrit hormis son nom. Nul indice sur l’expéditeur du courrier. De plus, l’écriture élégante lui était totalement inconnue. Intriguée, parfaitement réveillée, la jeune femme ouvrit la lettre et se mit à la lire. En voici le contenu :
Mademoiselle Granger,
Je vous écris ce présent courrier dans un moment de grande détresse. J’ai besoin de votre aide. Je sais bien ne pas la mériter, mais j’ai une faveur à vous demander. Craignant que mon courrier ne soit intercepté avant de vous parvenir, je souhaiterais vous rencontrer en personne afin de vous faire part en quoi votre aide me serait nécessaire. Avant de refuser, sachez qu’il est question de vie ou de mort. Si vous acceptez de ne serait-ce qu’écouter ma demande, merci de me le faire savoir par retour de courrier. Je vous propose de nous retrouver dans un lieu moldu de votre choix, demain matin à dix heures.
Veuillez agréer, Mademoiselle Granger, mes plus sincères salutations,
Lady Narcissa Malfoy, née Black
A la fin de sa lecture, Hermione était mitigée. Elle ne savait pas vraiment quoi faire. Mais, d’un autre côté, elle se disait qu’elle ne risquait pas grand-chose à au moins écouter la faveur que souhaitait lui soumettre l’aristocrate. Après tout, cela devait vraiment être très important aux yeux de cette dernière, pour qu’elle s’abaisse ainsi à quémander de l’aide auprès d’une Sang-de-Bourbe, malgré son statut de Sang-Pure fière de son rang et de la pureté de son sang.
D’autant plus qu’Hermione n’avait pas oublié non plus que, d’après le récit d’Harry, c’était également grâce à cette femme qu’il était toujours vivant et que, indirectement, il avait pu être en mesure de vaincre Voldemort de manière définitive. Ainsi, le risque qu’elle veuille venger la mort du maître de son mari lui semblait très faible. La missive aurait été écrite de la main de Bellatrix, Hermione ne se serait pas posé de question et aurait tout de suite flairé un piège. Mais pas venant de Narcissa. Du peu qu’elle connaissait de la femme, l’adolescente se doutait que la faveur devait certainement concerner la sécurité de son unique enfant, qu’elle chérissait comme la prunelle de ses yeux.
Prenant plume et parchemin, Hermione commença à écrire sa lettre de réponse. Réfléchissant à un lieu suffisamment intime pour mettre à l’aise son interlocutrice afin de l’encourager à parler, mais aussi assez fréquenté afin de se sentir elle-même en relative sécurité et décourager la femme à l’attaquer ou à lui nuire d’une quelconque façon. La rousse ne pensait pas cette précaution indispensable, mais elle préférait ne pas prendre le moindre risque. Voici donc le courrier qu’elle retourna :
Madame Malfoy,
Votre demande me surprend, néanmoins, elle attise également ma curiosité. J'accepte votre demande de prise de contact, et vous propose de nous retrouver au Nora Cafe, au 9 Wentworth Street à Londres. Selon le temps de notre entretien, s’il devait se prolonger, on pourrait ainsi manger sur place le café faisant restaurant également.
Hermione Granger
Hermione était assise à la table du café, attendant l'arrivée de Madame Malfoy. Elle avait préféré venir en avance, lui permettant ainsi de voir l’arrivée de son interlocutrice. A très exactement neuf heure et cinquante-neuf minutes, elle put voir celle qu’elle attendait ouvrir la porte du café. Il était très exactement dix heures quand Narcissa se présenta à sa table. Ni en avance, ni en retard.
Narcissa épiait anxieusement la jeune femme à qui elle avait l’intention de demander son aide. Même si, éducation oblige, elle ne laissa rien paraître de son trouble sur son visage. S'asseyant avec élégance, les deux femmes commandèrent d’abord du café noir pour la plus jeune et un thé blanc aux notes délicatement boisées pour Narcissa, accompagnée de petits gâteaux.
Elles attendirent que la serveuse soit revenue avec la commande puis qu’elle soit repartie avant d’aller dans le vif du sujet. Une fois sûre de ne plus être dérangée, la cadette encouragea muettement son aînée à développer en quoi elle pourrait lui être utile. Après une légère hésitation, Narcissa se lança, incertaine, ce que nota mentalement Hermione :
- Si je vous ai demandé qu’on se rencontre, c’est, comme expliqué dans ma lettre, pour vous demander votre aide. Drago a été incarcéré dans les cellules du Ministère, attendant son procès. Sauf que ce procès n’aura rien d’équitable, le nouveau Ministre de la Magie voulant faire un exemple en punissant très sévèrement tous les Mangemorts qu’il a pu attraper. Mon fils, même si ce n’est pas encore officiel, sera condamné à recevoir le Baiser d’un Détraqueur.
Hermione, bien que n’éprouvant aucune affection pour le jeune homme, serra sa tasse avec force. Celui-ci, à ses yeux du moins, ne méritait pas une telle sévérité. Constatant son émoi, la Lady en fut soulagée et poursuivit :
- A mon sens, la seule chose qui soit en mesure de sauver mon fils d’un tel destin serait le témoignage de l’un des héros ayant causé la chute du Seigneur des Ténèbres. Drago a fait beaucoup d’erreurs, j’en conviens, mais il ne mérite pas un tel châtiment. D’autant plus qu’il n’a pas eu le choix. Il ne devrait pas avoir à payer pour les fautes de son père. Sans mon époux, mon fils n’aurait jamais pris la marque. Certes, il n’a pas grande affection pour les gens de votre rang, mais il n’éprouve pas pour autant le besoin d’éradiquer les Nés de Moldus. A vrai dire, je suis même certaine que si on lui donne une chance de se faire sa propre opinion, et non de répéter les préceptes enseignés par mon époux, il pourrait certainement se rendre compte de la stupidité de défendre la pureté du sang.
L’adolescente regarda Narcissa, extrêmement surprise de l’entendre ainsi dénigrer ce qu’elle pensait être son opinion. Ce qu’elle lui fit remarquer, ne comprenant pas ce revirement. La plus âgée lui répondit donc, souriant avec dérision :
- Il est vrai que mon comportement peut laisser supposer que j’adhère à cette vision des choses. Il n’en est rien. Mais ça a toujours été plus simple de me soumettre à l’opinion d’une majorité de ma famille. Mais, si on regarde bien les choses, il y a de plus en plus de cracmoles, et ceux, uniquement dans les familles de Sang-Purs les plus conservateurs. Et parmi ceux qui ont la chance d’être sorciers, on peut observer un affaiblissement de la magie chez les Sang-Purs. Or, contrairement aux croyances, cela n’a rien à voir avec les Nés de Moldus. Je me demande même si, ces derniers, ne seraient pas les descendants de cracmoles qui auraient retrouvé la magie du fait de l’introduction de sang neuf. Notre véritable problème, à nous autres Sang-Pur, c’est la consanguinité due à un nombre de familles “acceptable” trop faible. Du coup, nous nous marions facilement entre membres d’une même famille. Mais, bien que ce soit un sujet digne d’intérêt, nous nous éloignons de la raison pour laquelle j’ai demandé à vous voir. Acceptez-vous de témoigner en faveur de mon fils, afin de lui épargner une peine qui soit disproportionnée ?
Hermione regarda son interlocutrice avec sérieux, la jaugeant pensivement. Puis, elle prit une grande inspiration et posa ses mains sur celles de Narcissa, les serrant de manière réconfortante. Regardant la femme droit dans les yeux, elle accepta d’accéder à sa requête, lui jurant de tout faire pour protéger Drago. Emue, Narcissa la remercia d’une voix tremblante, des larmes de soulagement pointant aux coins de ses yeux.
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