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Kelpie et humaine, l’amour Interdit
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Deux jeunes gens se promenaient dans la forêt, la jeune femme aux belles boucles rousses devançant le jeune homme, tout aussi roux mais avec une coupe à ras, presque militaire. La ressemblance entre les deux était frappante, on devinait qu’il y avait entre eux un lien de parenté très proche.

La rousse devançait son compagnon, marchant d’un bon pas. Elle avait cru entendre un son provenant d’un peu plus loin sous le couvert des arbres. Finalement, elle vit un jeune cheval, boitant en essayant de ne pas poser trop de poids sur son antérieur droit. La jeune femme s’arrêta alors, brusquement, trop pour son compagnon qui lui rentra dans le dos et la retint par la taille afin qu’elle ne tombe pas.

- Préviens quand tu t’arrêtes Morgana ! râla le jeune homme.

Ne lui prêtant pas attention, elle leva lentement les mains en l’air afin de bien montrer à l’animal qu’elle n’avait pas d’arme puis s’avança lentement vers lui en lui parlant d’une voix douce, rassurante, afin de pouvoir l’examiner. Inquiet pour elle, son compagnon l'exhorta à la prudence en fronçant les sourcils d’un air soucieux. La jeune femme l’ignora, son attention entièrement focalisée sur le jeune animal.

Le poulain, méfiant, renâcla légèrement en tapant des sabots afin de l’impressionner et de l'éloigner, la percevant comme une menace. Elle s’arrêta donc, ne bougeant plus, continuant seulement de parler d’une voix douce et reprenant sa progression uniquement quand l’animal se fut calmé. Procédant de cette manière jusqu’à ce qu’elle se soit suffisamment approchée pour flatter l’encolure du poulain. L’habituant ainsi à son touché avant de s’intéresser à la jambe de l’animal afin de voir la raison de son malaise.

Pendant tout le processus, l’homme retint son souffle. Malgré la jeunesse de l’animal qu’elle voulait aider, celui-ci restait tout de même suffisamment volumineux pour que le risque de blessure soit bel et bien présent. Mentalement, il ne pouvait s’empêcher de l’insulter de tous les noms d’oiseaux de son répertoire. Pourquoi, à chaque fois qu’elle percevait la détresse d’un animal, devait-elle toujours, TOUJOURS, lui porter assistance, sans se soucier de sa propre sécurité ? Un jour, à force de foncer sans réfléchir de cette manière, elle finirait par se blesser sérieusement.

A force de paroles apaisantes et de cajoleries, Morgana finit par réussir à examiner la patte du poulain. Elle vit ainsi une aiguille enfoncée dans les tissus mous du sabot, causant ainsi gêne et douleur à l’animal. Elle le lui retira le plus délicatement possible, s’efforçant de ne pas faire souffrir le poulain. Celui-ci poussa un hennissement de protestation puis se tut, constatant qu’il ne ressentait plus la douleur. Il lui donna un petit coup de tête de remerciement puis, quand la jeune femme eut reposé la patte, il la testa un peu avant de partir d’un petit trot.

Se tournant vers son compagnon, Morgana constata qu’il avait l’air mécontent. Les bras croisés, la mine renfrognée, il tapotait lentement ses doigts de la main droite sur son bras gauche. La jeune femme grimaça, dépitée. Elle n’aimait pas qu’il soit en colère contre elle. Prenant une grande inspiration, prenant un air innocente, elle demanda d’une voix douce :

- Qu'est-ce que tu as Myrddin ?

Il décroisa aussitôt les bras, attrapant ceux de la jeune femme et, la secouant légèrement dans son explosion de colère, il lui crache au visage :

- Qu’est-ce que j’ai ? Tu oses demander ce que j’ai ? Putain Morgana ! Tu le fais exprès ou quoi ? Tu ne peux pas t’en empêcher ! Qu’est-ce que tu aurais fait si cet animal t’avait attaqué ? Tu y as réfléchi au moins ? Non, bien sûr que non ! Tu ne réfléchis pas ! Tu ne réfléchis jamais avant d’agir !

Énervée à son tour, la jeune femme repoussa les bras de son interlocuteur et répliqua séchement :

- N’importe quoi ! Tu réagis toujours de manière trop disproportionnée ! Les animaux sentent comment sont les gens, je ne risquais rien !

Ricanant amèrement, Myrddin secoua la tête d’un air incrédule et lui asséna :

- Tu es sérieuse ? Vraiment ? Putain, vois la réalité en face, les animaux qui attaquent même ceux qui veulent les aider, il y en a beaucoup plus que tu ne le crois ! Un jour, ça finira mal pour toi !

- Et alors ? Qu’est-ce que tu en as à faire ?

Serrant les points de rage, le jeune homme lui répliqua vertement :

- Ce que j’en ai à faire ? Tu me demandes vraiment ça ? Mais merde, Morgana ! Tu es ma sœur, évidemment que je me soucie de ce qui peut t’arriver ! Je ne veux pas te perdre, surtout pas à cause de tes conneries !

Après cette dernière tirade, ils se jetèrent mutuellement un regard incendiaire puis, leur promenade définitivement gâchée, ils rentrèrent chez eux où ils allèrent chacun dans leur coin, ignorant soigneusement l’autre.

o0O0o

Ne supportant plus la tension entre ses deux enfants, leur mère les força à se réconcilier et à s’amuser à la fête du village organisée ce jour-là. Bien que crispé, les deux jeunes gens se plièrent aux souhaits de leur génitrice. A moitié seulement. Ils allèrent bien, ensemble, sur le lieu de la fête.

Mais arrivés là-bas, ils s’empressèrent d’aller chacun de son côté. Myrddin rejoignit ses amis avec lesquels il ne tarda pas à rire et à plaisanter, oubliant totalement sa sœur qui s’assit dans son coin, à l’écart des autres. Profitant de la musique, tout en ne se mêlant pas aux autres jeunes.

Quand Myrddin tourna la tête vers sa sœur, quelque temps plus tard, il se tendit. Bien qu’il soit en froid avec elle, le jeune homme restait tout de même très protecteur envers sa sœur. Aussi, il n’apprécia pas vraiment de voir un inconnu l'aborder. Quand il voulut se lever afin d’intervenir, il fut stoppé par un de ses amis qui posa son bras sur ses épaules, l’empêchant de s'immiscer dans les affaires de sa sœur.

Morgana était perdu dans ses pensées, écoutant distraitement la musique et profitant, de loin, de l’ambiance festive quand un inconnu se posta devant elle. Agacée, elle leva les yeux vers lui dans l’intention de l’envoyer paître et, ainsi, retrouver sa solitude. Mais, en le voyant, elle préféra finalement garder le silence.

L’individu qui lui faisait face était un spécimen de la gente masculine agréable à regarder, bien que son apparence soit un peu étrange. Loin d’avoir l'arrogance de ceux qui se savent beaux, il avait un sourire sincère, presque timide. Il dégageait une impression très chaleureuse. Même si elle ne le connaissait pas, la jeune femme se sentait très à l’aise avec lui. Or, habituellement, elle n’aimait pas la présence de garçons autre que son frère. Frère qui, actuellement, était persona non grata.

L’inconnu avait des traits fins, séduisants et pourrait-on dire, presque aristocratiques. Il avait de fascinants yeux bleus très pâles, presque blancs. Sa peau aussi était pâle, bien qu’étrangement elle ne lui donnait pas du tout un aspect maladif, bien au contraire, il respirait la bonne santé. Bien qu’il soit jeune, ses cheveux avaient une teinte blanche également. Ils n’étaient pas blond vénitien, non, ces cheveux étaient vraiment d’un blanc pur, de la couleur de la neige. Malgré cette absence de couleur sur sa physionomie, il n’en était pas albinos pour autant. On aurait juste dit une peinture réaliste sur laquelle il manquerait des couleurs. Cela lui donnait, d’un certain côté, un petit côté fragile démenti par la fine musculature que Morgana devinait sous le tee-shirt du garçon.

D’une question muette, le bel inconnu lui demanda l’autorisation de s’asseoir à ses côtés. Ce qu’elle lui accorda d’un hochement de tête, réponse tout aussi silencieuse que la question. Il s’assit donc d’un geste lent, presque sensuel, à ses côtés. Quand elle se rendit compte qu’elle le regardait avec un peu trop d’insistance, Morgana se sentit rougir, mortifiée. Elle ne savait pas du tout comment elle devait interagir avec lui. Elle n’en avait pas l’habitude. Tête basse, elle lui jeta un coup d'œil de sous sa frange, ses yeux verts croisant le mystérieux regard du tout aussi mystérieux jeune homme.

Ce fut finalement l’inconnu qui entama la conversation, fascinant Morgana quand elle entendit sa voix douce, cristalline, qu’elle n’aurait pas associé à un homme mais qui allait étrangement bien à son bel interlocuteur. Ils firent ainsi connaissance, ne voyant pas le temps passer. Quand son frère vint la tirer de sa conversation, plusieurs heures plus tard, elle avait l’impression de n’avoir pas discuté plus de cinq minutes avec Lochlann, tel était le nom de son mystérieux inconnu.

Avant de suivre Myrddin, Morgana fouilla dans son sac à main en quête de son téléphone et demanda à son interlocuteur de la soirée :

- Est-ce qu’on peut s’échanger nos numéros afin de rester en contact ?

N’obtenant pas d’autre réponse qu’un silence pesant, elle mit sa recherche sur pause et leva la tête. Un air interrogatif sur le visage. Quand elle vit l’expression gênée peint sur la figure du jeune homme, elle se sentit inexplicablement déçue. Si elle avait passé une bonne soirée, ce n’était vraisemblablement pas le cas du garçon qui ne devait pas savoir comment refuser sans la froisser. Du moins, ce fut sa conclusion mais Lochlann vint vite la détromper d’un air hésitant, pas très sûr de lui :

- Je serais ravi de pouvoir te revoir, mais je n’ai pas de téléphone…

Soulagée que ce ne soit que ça, la jeune fille lui fit un sourire éblouissant et lui dit :

- Dans ce cas, convenons d’un prochain rendez-vous pour se revoir !

Heureux, le jeune homme répondit à son sourire et acquiesça avec enthousiasme, ravi de la solution trouvée. Ils se mirent donc d’accord pour se revoir le lendemain, devant la place de la mairie après midi.

Myrddin, renfrogné, tira sa sœur toute guillerette derrière lui. Jaloux qu’elle accorde ainsi un sourire à ce bellâtre alors que lui-même n’avait droit, en ce moment, qu’à un visage neutre dans le meilleur des cas.

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Au fil de leurs rencontres, Morgana et Lochlann virent leur attirance mutuelle grandir de plus en plus. Mais la jeune femme sentait bien que son ami lui cachait encore un gros secret, les empêchant de devenir plus intimes. Cela la frustrait énormément, mais elle prit le parti de se montrer patiente. Un jour, s’il le voulait bien, il le lui raconterait de lui-même. Elle se devait en attendant de respecter son silence. Même si ce n’était pas des plus faciles. Mais c’était à ce prix qu’elle pouvait obtenir la confiance et poursuivre sa relation naissante avec le jeune homme. Donc elle faisait avec, ne voulant pas renoncer à lui.

Pour elle ne savait quelle raison, plus sa relation avec Lochlann se développait, plus Myrddin, son frère, s’assombrissait. Mais Morgana ne laisserait pas l’humeur changeante du jeune homme de nouer des liens avec son premier ami et, peut-être, sait-on jamais, potentiel futur petit-ami. C’est, en tout cas, ce vers quoi semblait tendre leur relation.

Ce jour-là, la jeune femme retrouva Lochlann devant la place de la mairie, leur lieu de rendez-vous habituel, avant de l’entrainer à sa suite dans le champ derrière l’église. Ils s’allongèrent dans l’herbe et se racontèrent leur journée loin de l’autre. Quand ils eurent épuisé ce sujet, le jeune homme lui jeta un petit regard timide avant de s’approcher d’elle pour déposer un petit baiser chaste sur les lèvres de la jeune femme. Celle-ci rougit puis elle lui rendit l’initiative. Ils se bécotèrent ainsi quelques minutes, oubliant leur gêne pour profiter de l’instant et de leur idylle naissante.

S’arrêtant, Morgana s’allongea à moitié sur le jeune homme qui la serra dans ses bras, sa tête nichée dans le creux du cou de Lochlann qui lui caressa paresseusement son bras gauche. Ils somnolèrent dans cette position pendant quelques minutes, profitant de la présence de l’autre. Savourant le nouveau tournant que prenait leur relation.

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Main dans la main, le nouveau couple se promenait dans la forêt. Soudain, ils entendirent du bruit derrière un buisson, d’où jaillit quelques minutes plus tard un loup maigre, les babines retroussées sur ses crocs d’un air agressif, leur grognant dessus. Visiblement affamé et bien décidé à faire d’eux son repas. Sans réfléchir, Lochlann poussa la jeune femme derrière lui, la protégeant de son corps, puis entama sa métamorphose. Sous les yeux perplexes de Morgana, là où auparavant se trouvait son tout nouveau petit-ami, se trouvait maintenant un jeune étalon à la robe d’un blanc pur, auquel il manquait une oreille. Se cabrant, le cheval lutta contre le loup s’étant jeté sur lui, puis le mit finalement en fuite.

Ensuite, reprenant ses esprits, il reprit son apparence humaine mais n’osa pas se retourner vers la jeune femme. Tendu. Il ne savait pas du tout comment elle allait réagir à la découverte qu’il n’était pas un humain, mais un Kelpie. Tous ses muscles étaient tendus, crispés, attendant et craignant tout à la fois la réaction de la rousse. Car, pour lui, il était évident qu’elle allait le rejeter. Ce simple constat le faisait d’ailleurs énormément souffrir. Il aurait préféré taire sa nature à la jeune femme, plutôt que de risquer de la perdre.

A sa grande surprise, il sentit une petite main menue se poser avec hésitation sur son épaule. Morgana n’avait pas pris ses jambes à son cou pour le fuir. D’une petite pression, la main lui enjoignit de se retourner, ce qu’il fit lentement. Lui faisant désormais face, il put constater l’absence de peur sur le visage ou dans les yeux de sa vis-à-vis. Il en fut soulagé. Mais aussi inquiet, d’un certain côté. Il lui faudrait la mettre en garde contre les autres membres de son peuple.

Ce qu’il lut néanmoins sur son visage fut de l’inquiétude. Pour lui. La jeune femme examina son apparence à porté de ses yeux, en quête de la moindre blessure. N’en trouvant pas, elle soupira de soulagement et le prit dans ses bras, tremblant violemment à cause de la peur qu’elle a eue, à cause du loup. Le jeune homme sentit de l’humidité sur son tee-shirt. Elle pleurait. Il resserrait son étreinte, la berçant tendrement tout en lui chuchotant d’une voix douce et apaisante des paroles de réconfort. Rassurant.

Après que ses pleurs se furent taris, elle s’éloigna légèrement de son étreinte, rougissant. Gênée de sa réaction. Lui souriant avec affection, Lochlann essuya de sa manche les dernières traces de larmes sur son visage. Puis, il lui embrassa le front, suivi par les paupières, les joues, avant de s’attarder sur sa bouche, échangeant un long baiser paresseux avec sa petite-amie.

Quand ils s’éloignèrent à nouveau l’un de l’autre, Morgana avait totalement repris contenance. Elle avait retrouvé tout son aplomb et, lui jetant un regard déterminé, lui fit bien comprendre qu’elle attendait des explications. Soupirant d’un air las, Lochlann la reprit dans ses bras, posant son menton sur la tête de la rousse et lui expliqua tout. Profitant de l’occasion pour la mettre en garde contre les autres Kelpies.

- Je ne comprends pas, rétorqua-t-elle, si vous êtes si dangereux et hostiles envers les humains, pourquoi es-tu là avec moi ? Pourquoi ne sembles-tu pas prêt à m'entraîner dans ton marais pour me dévorer ? Pourquoi m’avoir protégé, prenant le risque de dévoiler ta nature par la même occasion ?

Resserrant son étreinte autour de la jeune femme, le Kelpie lui répondit :

- Tu te souviens du poulain que tu as aidé ?

Ne voyant pas le rapport, Morgana hocha néanmoins affirmativement la tête, intriguée par la suite. Ayant capté son mouvement et comprenant sa signification, le jeune homme reprit :

- Ce poulain, c’est mon petit frère. Au début, j’étais juste intrigué par cette humaine qui avait apporté son aide à un Kelpie, même un bébé Kelpie. Mais après, j’ai appris à te connaitre et je suis tombé amoureux de toi. Je ferais tout pour te protéger.

Emue, la jeune femme se pressa contre le corps chaud de son petit-ami. Touché par la ferveur de l’amour qu’il semblait éprouver à son égard. En réponse, le jeune homme resserra également son étreinte. Puis, il reprit d’une voix soucieuse :

- Par contre, il faut absolument éviter qu’un autre Kelpie se rende compte de notre amour. C’est très important. Car, pour nous autres Kelpies, les humains ne sont que de la nourriture. Nous n’avons pas le droit de vous considérer autrement. Ainsi, si l’un des miens devait apprendre pour notre amour, celui-ci te tuerait sans hésiter. Pour protéger notre peuple, car aucun humain n’est supposé connaître notre existence. Mais aussi pour me punir de mettre notre espèce en danger, de par cet amour interdit.

Morgana s’éloigna de son étreinte et, le regardant droit dans les yeux, lui jura de faire attention. Ils ne savaient pas encore qu’il était trop tard. Que l’un des nombreux frères du jeune homme les avait surpris et, étant moins fort que Lochlann, attendait patiemment qu’ils se séparent pour sévir. L’épée de Damoclès s’aiguisait, attendant son heure pour frapper.

Le jeune couple n’en prendrait conscience que bien trop tard. Quand il ne sera plus possible de sauver la jeune femme d’une mort certaine. Mais pour le moment, loin de se douter du sort funeste attendant la rousse au moment où leur route se séparerait dans quelques heures, ils profitaient de ce temps passé ensemble. Sans se douter que ce serait le dernier.

La souffrance et la soif de vengeance s’empareront alors de Lochlann, anéanti par la mort de la femme qu’il aimait et qu’il avait juré de protéger. La haine des siens s’emparera alors de lui. Mais ça, c’est une autre histoire.


Texte publié par Miss Lune, 19 octobre 2022 à 13h04
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