Dans la ferme de Gérard, célibataire endurci de 45 ans, un carton fût déposé sans prévenir personne de bon matin.

Evidemment, ce carton n'était pas un colis mais le dessein de l'abandon de trois jeunes chats de race.

Commençons, si vous le voulez bien, l'inventaire de ce carton : il devrait contenir un chat abyssin âgé de cinq ans répondant au nom de Dave. Ensuite, nous devrions y trouver Ducroc, un siamois de 4 ans - doté du plus mauvais caractère qui soit. Et enfin, Pouf, le petit dernier âgé de 2 ans seulement et déjà aussi gros que Ducroc de part son étonnante fourrure de norvégien.

Nos trois amis se réveillèrent donc une heure après le dépôt du colis. Ducroc fut le premier à ouvrir la danse. Celui-ci remarqua très vite qu'ils étaient enfermés et ne tarda pas déchiqueter complètement l'une des faces du carton pour se libérer.

"- Hey ! Hey ! Hey !!! Les gens réveillez-vous !

- Hum ? Que se passe-t-il ? Répondit Dave en baillant.

- As-tu vu ?!!! "

Dave se leva tout en s'étirant et analysa la situation.

" - Oh... Si je comprends bien on a été abandonné. Dit-il avec un air nonchalant.

- Mais comment tu peux rester calme ?! On a été abandonné ! Virés ! Vi-rés !

- Ça arrive...

- Hey... C'est moi ou ça sent fort ?

- Non arrête je sais que Pouf est un peu diminué mais pas à ce point...

- Ah !!!! Derrière toi !!!"

Dave se retourna et vit avec frayeur une bête hirsute, avec des yeux flamboyant, d'énormes pattes, de grandes griffes, un nez aplati, des membres robustes, une carrure incroyable, un bandeau sur l'oeil gauche et de superbes oreilles de chat. De chat ? A vrai dire il était dur de distinguer oui ou non s'il faisait parti de la race féline selon Dave.

Bref, à peine cette bête apparue, que, Ducroc s'empressa de l'attaquer et de la mordre. Cependant, il fit un bond en arrière dès l'instant ou il partagea le même air que la bête et commença à faire de drôles de gestes avec son abdomen.

" - Ducroc ? Ça va ?...

- Nan... Il pue trop la merde ! " A ces mots, Ducroc vomit de toutes ses tripes.

Enfin, la bête sortie de l'obscurité. Il s'est avéré que ce n'était rien d'autre qu'un chat touffu. Il s'approcha de Ducroc qui semblait avoir terminé sa "purge".

" - Tu vas bien gamin ? Ah, pardonnez-moi de vous avoir fait peur, j'ai entendu des miaulements donc je suis venu voir ce qui s'tramait ici. Dit-il.

- Ducroc ! On est sauvé !

- Eurg... T'approche pas putain !!!

- Ah pardon... Au fait, je ne me suis pas présenté ! Je suis Moustache, mais tout le monde m'appelle Colonel Moustache.

- C'est pour ça que vous êtes borgne ! Vous êtes un gros dur à cuir qui a entamé beaucoup de combats tous plus violents les uns que les autres !!!

- Le couvre œil ? Ah non ça c'est juste pour faire stylé.

- Hey le vieux ! Je me disais... Tu sens la putain de grosse merde qui tue ! T'as bouffé quoi ?! Dit Ducroc, remis de sa régurgitation.

- Tu pourrais être un minimum plus poli quand même...

- Pour tout vous dire, en allant voir ce qui se passait ici, je suis passé par les prés de bovins et quand je suis passé en dessous de l'un d'entre eux - vous n'allez pas me croire, il m'a chié dessus !

- Oh la meeerde. Répondit Ducroc stupéfait.

- Bah, de toute façons quand la toiletteuse te verra elle t'enlèvera tout ça. Commenta Dave.

- La toiletteuse ? Ah vous voulez dire les toilettes ! Venez ! Je sais où c'est !

- Non.. Euh, comment dire... Non ne parlons point de toilettes mais de toiletteuse. Dit Dave.

- Quelle est la différence ?

- Eh bien c'est une femme qui vient avec des produits spéciaux et qui te lave, te coiffe et peut même te faire un brushing.

- Quelle horreur !

- Non c'est très agré- Attend ! Il n'y a pas de toiletteuse ici ?!

- Ma foi on est dans la campa-"

Soudain, un cri de chat étranglé retenti. C'était nul autre que Pouf, coincé dans la roue du tracteur on ne sait par quel moyen. Il gémissait en remuant son arrière train avec fureur - ce qui ne l'aidait pas d'avantage dans sa situation, tel un ours déchaîné tout en ayant les yeux exorbités, la bouche ouverte avec un bout de sa langue pendant misérablement. Tout cela donnait un tableau des plus ridicules.

Dave ne semblait point surpris de l'exploit de ce jeune avorton en opposition au Colonel Moustache, qui, était, lui, stupéfait. Quand à Ducroc, il riait à en perdre le souffle :

" - Ahahahaha ! Quel débile !

- Nom d'une volaille, comment a-t-il fait pour se fourrer là d'dans ?

- Il s'appelle Pouf... Vous comprenez... " Dit Dave

Le colonel Moustache, fort valeureux qu'il est, alla aider le jeune Pouf à se décoincer de la roue du tracteur.

Après avoir bataillé avec l'énorme bout de caoutchouc pendant bien 10 minutes, Pouf en ressorti indemne.

" - Bah alors petit, il t'as prit quoi de passer par là ?"

Pouf regarda longuement le colonel de ses grands yeux verts l'air vide. Puis, il semblait reprendre ses esprits avec un air malicieux et sauta sur le colonel pour "faire la bagarre". Le colonel quoique surprit, rigola de ces enfantillages.

Malheureusement, ils n'avaient pas le temps de se détendre et de rigoler car déjà, Gérard revenait d'la moisson. Quand ce gaillard barbu vit les quatre chats il prit un balais et tenta de les expédier loin dans le ciel comme l'aurait fait pikachu avec la team rocket. Mais les chats eurent déjà le temps de courir vers l'Est - mis à part Pouf qui lui s'était mangé le balais mais, qui, par chance avait atterri loin devant à l'abris.

Après un long moment d’essoufflement, ce fut Dave qui commença à parler :

" - Et maintenant ?

- Il va falloir que vous trouviez une famille les gars.

- Une quoi ?! Dirent les trois chats de race en cœur.

- Ecoutez, ici il 'y a point d'élevage. Y'a que d'la cambrousse. Mais si vous continuez vers l'Est, vous trouverez la ville et là, là vous pourrez peut être vous faire adopter par une famille avec des parents, des enfants, des croquettes friskies et plein d'amour.

- On s'en fout nous de l'amour on veut des podiums ! Dit Dave offusqué.

- Non mais je vais pas laisser n'importe quel humain me recueillir ! Ça va pas !

- Ça ne conviendrait même pas à Pouf ! Dit Dave en montrant Pouf de la patte très occupé à suivre un papillon.

- T'es sur ?...

- Quoiqu'il en soit gamins, vous n'avez pas d'autre choix ! Vous n'êtes pas fait pour la vie des durs ici à la campagne, vous devez vous trouver une famille !

- Bon ok, admettons... Mais c'est où ça la ville ? Demanda Dave.

- Vous devez suivre ce chemin vers l'Est, vous tomberez au bout de 1 heure de marche sur un chenil pour chiens dangereux et puis quand vous en sortirez, vous n'aurez qu'à prendre à droite et vous serez arrivés.

- Ah d'accord, merci !

- Hey ! Attend Dave t'emballe pas comme ça ! Il a dit qu'on devait passer dans un chenil pour chiens ! Pour chiens ! Chiens !

- Ducroc, pour avoir quelque chose il faut savoir se décarcasser.

- Dave, refais cette blague et je t'égorge.

- Pardon... En tout cas, c'est notre seul espoir ! T'inquiète pas !

- Sinon... Pour le gamin norvégien là-bas... Z'êtes sûrs que ça ira ?

- Il est vrai qu'il est un peu... Gauche, mais il court très vite et il est assez résistant mine de rien. Assura Dave

- Ah, bon c'est ici qu'on se quitte hein... Faites attention les gamins.

- Ouais va prendre une douche le vieux parce que là... Dit Ducroc en se prenant un coup de patte par Dave.

- Merci beaucoup colonel ! Bonne continuation ! "

Et c'est ainsi que nos chers amis marchèrent longuement vers le chenil pour chiens, Ducroc commençait à avoir soif, Dave pour sa part avait mal à ses coussinets soyeux et l'avorton s'était pris comme ça, pouf, un porc-épic dans la babine. Moustache avait raison, ce qui les attendait était bien un voyage plein d'embûches.

Bref, ils arrivèrent au chenil. C'était calme. En fait, tous les chiens étaient en cage donc ils n'avaient pas grand chose à craindre...

A ce moment là, Pouf se mit à parler :

" - Chien.

- Oui Pouf, c'est bien tu as reconnu l'espèce animale vivant sur ce territoire. Félicitations !

- Non, j'crois qu'il veut dire que y'a un putain de gros clebs derrière toi Dave. "

Dave se retourna et effectivement, il y avait bien un chien. Un beau berger allemand qui semblait ne pas avoir goutté à la chair de chat depuis bien longtemps. Content d'avoir trouvé victime à son goût, il sauta sur nos trois amis. Evidemment, Ducroc, qui s'était déjà enfuit avait trouvé un petit trou dans le grillage du chenil et s'y était faufilé.

" - Les mecs venez ! Vite ! "

Dave couru jusqu'au trou et s'y faufila, cependant, il fut bloqué par ses fesses qui étaient trop grosses pour le grillage. Il miaula de désespoir pensant qu'il mourrai ici, dans la terre battue du chenil pour chiens. Cependant, rien. Non rien. Au bout de trois minutes, il était toujours en vie.

Pourquoi ? C'est simple, Pouf avait blessé le chien en se cognant contre sa gueule, les pics du porc-épic qu'il avait récolté précédemment se sont retournés contre leur adversaire qui était parti effrayé.

Tout le monde était sauvé grâce à Pouf.

Quelques temps plus tard, nos amis furent adoptés : Dave se fit adopter par une riche bibliothécaire, Ducroc après s'être fait 5 fois viré par des familles composées d'enfants marqués par les griffes de celui-ci retourna chez Gérard formant un ménage mouvementé, et pour Pouf, on ne sait pas trop ce qu'il est devenu mais on ne se fait pas trop de soucis pour lui.

FIN

Petit mot de l'auteur : J'avais envie de tester ce site. Cette nouvelle n'est évidemment pas un projet sérieux que je m'étais mise en tête. Mais j'avais envie de l'écrire parce que moi ça me faisait plutôt bien marrer, de plus, je teste la publication des histoires sur ce site que j'ai trouvé récemment.

Pour l'inspiration j'écoute pas mal de musique. Si comme moi, vous aimez lire une histoire en ayant un fond musical je vous conseille les openings de Fairy tail, je trouve que pour l'histoire que j'ai écrite c'est pas mal. Ah et j'ai trouvé cette vidéo aujourd'hui sur internet (histoire de continuer à rigoler sur les chats) :

https://www.youtube.com/watch?v=Li6hbKLAqvE