Au point culminant de sa jouissance, la belle jeune femme brune, aux formes voluptueuses, enserra possessivement entre ses bras et ses cuisses le jeune homme qui ahanait au-dessus d’elle. Des crocs de serpents poussèrent dans la bouche pulpeuse, des écailles firent leur apparition sur l’épiderme de la jeune femme. La Lamia, car telle était sa nature, mordit sauvagement son amant avant qu’il ne se rende compte des changements survenues sur la physionomie de la jeune femme. Lui inoculant son venin mortel et ainsi, le tuant sur le coup.

La créature se dépêtra du cadavre encore tiède de sa proie. Puis, ne prenant pas le temps de redescendre des sensations ressentis grâce à l’ocytocine, elle dévora avec satisfaction son repas. Faisant d’une pierre, deux coups. Pendant qu’elle se repaissait de la chair fraîchement tuée, elle entendit soudain un bruit de feuilles et de pas approchant. Elle en grogna de dépit.

Lamia détestait être dérangée au cours de son repas, c’était un tel manque de savoir vivre ! Est-ce qu’elle venait squatter chez les autres pendant qu’ils se nourrissaient ? Non ! Donc, la moindre des choses, ce serait de la laisser profiter en paix de sa nourriture ! Tournant la tête d’un air bougon, elle vit un jeune homme séduisant. Il avait des yeux étranges, on aurait dit la couleur des braises. Une certaine aura flottait autour de lui, la malveillance semblait sourdre de sa peau. Mais pas seulement. Il y avait aussi une senteur divine, une divinité sombre.

Ainsi, sous l’apparence prétendument humaine, la femme serpent sut qu’elle avait affaire à un Dieu, et pas n’importe lequel. Un Dieu tourné vers le mal. N’importe qui, à sa place, en aurait été glacé d’effroi. Mais pas elle. Au contraire, même. Elle en était toute émoustillée, séduite par les perceptions qu’elle en percevait. Et, si elle devait se fier au regard de l’homme, il n’était pas insensible à ses charmes, lui non plus. Il la regardait avec admiration et avec convoitise.

Typhon s’approcha de la créature ophidienne, son désir clairement perceptible. Joueuse, Lamia, fit mine de l’ignorer et poursuivit son repas. Le Dieu des Vents et Tempêtes avait tout son temps. Il patienta donc que la créature séductrice eut fini son repas. Celle-ci prit tout son temps, jouant avec la patience de la divinité, attisant leur désir mutuel.

Quand il ne resta plus que les os de sa proie, elle se lava lentement dans la rivière à proximité, prenant bien garde à toujours rester dans le champ de vision de son futur amant. S’amusant paresseusement dans l’eau, la jeune femme garda discrétement un oeil sur l’homme afin de voir ses réactions. Sortant finalement de l’eau, elle s’allongea sur une pierre au soleil, laissant l’astre diurne la sécher, aidée subtilement par un petit vent que créa le dieu. Impatient de pouvoir passer à la suite.

La femme reptile s’étira langoureusement puis jeta un regard gourmand à Typhon. Ce fut le signal pour le dieu qui se jeta sur la femme ainsi offerte. Il l’embrassa voracement, lui mordillant le cou sous le rire étrangement cristallin de la créature.