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tome 1, Chapitre 11 « Le passé de Garlik » tome 1, Chapitre 11

Jaavik fut convié à se joindre à l'interrogatoire en tant qu'expert Prothéen. Shepard se disait que sa présence inciterait le prisonnier à lui dire tout ce qu'elle voulait savoir. Tuer ne lui faisait pas peur. De plus, c'était un soldat reconnu par son peuple et ça, le Prothéen ne pouvait l'ignorer.

Garlik était toujours assis sur la chaise et Shepard le tenait en joue. Tout en la regardant, il ne voulait pas prendre le risque qu'elle le descende si elle pensait qu'il lui jouait un mauvais tour, il sortit un petit objet de sa poche. L'appareil émit un bip lorsqu'il l'activa et une lumière rouge s'alluma sur le dessus du boîtier.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda-t-elle, énervée. Où l'avez-vous trouvé ?

- C'est à moi. Je l'ai depuis que vous m'avez trouvé sur Ilos. Jusqu'à présent, il était éteint, je n'en avais pas l'utilité.

- Mais quelque chose a changé, hein ! lui demanda Liara en le fusillant du regard.

- Oui, on peut dire ça.

- C'est ce que vous appelleriez aujourd'hui un ordinateur, expliqua Jaavik. Ne vous fier pas à sa petite taille, il peut contenir une grande quantité de données. Je pensais qu'ils avaient tous été détruits pendant la dernière guerre ou plutôt l'avant-dernière guerre.

- C'est exact, renchérit le prisonnier. Et celui-ci est particulier. Liara, lorsque vous m'avez apporté la baguette de métal couverte d'écritures, j'ai su que vous aviez mis le doigt sur quelque chose d'extraordinaire...

- Ça, on le sait déjà. Et si vous nous disiez quelque chose que l'on ignore ? demanda Liara.

- Si vous m'aviez laissé finir, vous en sauriez davantage. Donc, comme je vous le disais, la baguette était couverte d'écritures indéchiffrables. Seulement, je vous ai menti. Ce n'est pas la première fois que j'y avais affaire.

- Tout cela est très intéressant, mais nous ne savons toujours pas qui vous êtes, lui dit Shepard.

- Mon nom est bien Garlik. En fait, c'est la seule information sur moi qui ne soit pas un mensonge. Je n'étais pas un scientifique, mais ça, vous vous en étiez déjà aperçu. En fait, j'étais archéologue.

- Archéologue ? demandèrent-elles en cœur.

- Je pensais que votre peuple était trop occupé à faire la guerre pour chercher des informations sur votre passé ou celui des autres espèces de la galaxie ? s'interrogea Liara.

- C'est vrai en partie. En fait, je faisais partie d'une petite faction qui pensait que connaître le passé pourrait nous aider à vaincre les Moissonneurs. Le chaos était tel que nous passions quasiment inaperçus. Un jour, nous avons entendu parler d'une planète, Ilos, qui servait de base secrète aux scientifiques. Quelques jours auparavant, un petit détachement avait ramené des champs de bataille, des artefacts couverts d'écritures semblables à celles que vous avez découvertes ici. Une légende racontait que bien avant l'apparition des Prothéens, une espèce avancée avait cartographié tous les recoins de l'univers, mais qu'elle avait disparu sans laisser de traces. La guerre était une aubaine pour nous, nous n'avions pas besoin de fouiller, juste à attendre que les Moissonneurs retournent la terre pour mettre à jour des fragments du passé. Ces objets étaient pour nous la preuve que la légende disait vrai. Et nous nous sommes jetés corps et âmes dans la quête de cette ancienne race. Nous pensions que les Moissonneurs, ou du moins leurs créateurs étaient la première race. Ils seraient apparus au commencement de l'univers, soit il y a approximativement treize milliards d'années, si je me fie aux informations trouvées sur le terminal de votre Asari. Une étude plus approfondie des artefacts nous a permis de comprendre qu'ils dataient d'au moins cinquante mille ans avant notre ère, soit cent mille ans avant la vôtre. Mais nos calculs n'étaient pas précis. Il fallait donc que l'un d'entre nous pénètre dans cette « forteresse » afin de pouvoir utiliser du matériel plus sophistiqué. Notre groupuscule a donc décidé de m'envoyer enquêter, en me faisant passer pour un scientifique. Et pour éviter que notre mission soit compromise si jamais quelqu'un venait à m'identifier, ils m'ont fait passer tout un tas de tests pour me faire résister à la torture.

- Il dit vrai, s'exclama Jaavik. Les traîtres, on savait les faire parler !

- Toujours est-il que j'ai pu embarquer à bord d'une navette et que je me suis retrouvé sur Ilos, au milieu de tous ces scientifiques. L'un en particulier a attiré mon attention...il disait qu'avec un de ses collègues, il travaillait sur une machine capable de pallier les ravages causés aux relais cosmodésiques, si par chance, quelqu'un arrivait à faire fonctionner le Creuset. Je les ai attentivement observés, ai intégré leur cercle fermé et réussi à devenir leur ami. Tout le temps qu'ils ont passé à travailler sur ladite machine, j'étais à leur côté. Et un jour, des dizaines d'années plus tard, après le départ des Moissonneurs, ils sont partis déposer leurs machines aux quatre coins de la galaxie. À leur retour, ils étaient euphoriques. Ils avaient découvert des vestiges vieux de plusieurs milliers d'années, dans un secteur proche du système que vous nommez « Hélios ».

Liara était complètement absorbée par le récit qu'était en train de leur raconter Garlik. Shepard, quant à elle, était un peu plus sceptique. Elle se demandait si on pouvait réellement faire confiance à ce Prothéen, étant donné qu'il leur avait menti jusque-là. James et Garrus, ne percevant plus de danger de la part de leur hôte, étaient retournés vaquer à leurs occupations.

- J'ai tout de suite fait le rapprochement avec nos propres vestiges, ceux trouvés sur notre planète. Et si je ne me trompais pas, j'étais sur le point de faire une découverte capitale. Malheureusement, je n'eus jamais la possibilité de me rendre sur cette planète, et ne connus jamais sa localisation exacte. Nous n'étions plus que trois Prothéens et les deux autres décidèrent de mettre fin à leur jour. Il n'y avait plus aucun espoir de voir notre civilisation renaître de ses cendres. Refusant de m'avouer vaincu, je décidai de tenter le tout pour le tout, et trafiquai une des cellules de stase, avec l'espoir que quelqu'un me trouve un jour. Je m'endormis profondément et la suite vous la connaissez.

- Eh bien, vous parlez d'une histoire ! s'exclama Liara.

- Doucement Liara, l'avertit Shepard, ne vous emballez pas. Nous ne savons toujours pas si ce qu'il dit est vrai.

- C'est vrai, mais ça paraît crédible. Alors, qu'est-ce que vous avez trouvé qui vous a décidé à nous dire la vérité ?

Garlik prit son étrange appareil et pianota dessus quelques instants. Il le tendit ensuite à Liara, qui laissa échapper un juron. Ce qu'elle avait sous les yeux était purement et simplement incroyable. Elle savait qu'il y avait eu plusieurs races avant les Prothéens, mais elle était loin de se douter de la complexité de cette histoire.

- Vous avez réussi à recouper les informations trouvées dans mon ordinateur à celles de votre base de données ? s'exclama une nouvelle fois l'Asari.

- Oui, une fois que j'ai su où chercher, ça ne m'a pris que très peu de temps avant de réussir à coupler les informations. Et comme vous pouvez le voir, l'alphabet est le même sur les différents artefacts que nous avons trouvés. À vrai dire, on peut même faire l'ébauche d'un dialecte.

- Reste à le comprendre, dit-elle doucement.

- Comme je vous l'ai dit, ce dialecte est similaire au prothéen ancien. Il ne devrait pas m'être difficile de le traduire. Mais pour ça, j'aurais besoin d'un plus grand échantillon.

- Justement, avant de vous trouver dans mon bureau, je suis allée vous chercher dans vos quartiers. Nous avons découvert quelque chose qui devrait vous intéresser. Cela devrait nous permettre de comprendre ce qui s'est passé ici, et où sont partis les habitants, s'ils sont effectivement partis.

- M'autorisez-vous à y aller ? demanda-t-il en regardant Shepard.

- Oui, mais mes hommes vont vous escorter.

C'est sous bonne garde qu'il sortit du vaisseau. Shepard ne voulait pas qu'il leur fasse bond, bien qu'il n'ait nulle part où aller. Ils se dirigèrent vers le chantier et descendirent dans la fosse, via l'échelle de service. Garlik n'en croyait pas ses yeux. La partie visible du monument était recouverte d'écritures sur presque toute sa surface. Une bibliothèque probablement, pensa Liara en posant sa main dessus. Par chance, il y avait également une ouverture, qui semblait scellée.

- Hé, s'écria James, vous imaginez si on trouve un truc qui nous explique comment déchiffrer ce machin ? Vous savez, comme ils ont fait sur Terre avec l'écriture des Égyptiens !

- Tu veux parler de la pierre de Rosette, j'imagine ? lui demanda Liara. J'ai lu quelque chose dessus lors de mes études sur l'histoire de l'Humanité. Si ce peuple était aussi avancé que nous le fait supposer Garlik, il y a une chance pour qu'ils aient laissé un élément de ce type pour les générations futures qui viendraient à découvrir cette planète. Ce serait génial. La plus grande découverte de l'histoire de la galaxie, après la découverte des relais cosmodésiques ! Je deviendrais célèbre sur Thessia. À condition que je puisse y retourner un jour ! (À cette pensée, un voile de tristesse traversa son visage, très vite chassé par un magnifique sourire).

- Je vous le promets ! lui dit Shepard.


Texte publié par Amélie B, 1er octobre 2022 à 17h12
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