Un coup à la porte la fit sortir du merveilleux rêve dans lequel elle était. Elle enfila un peignoir, donna une légère tape sur le boîtier à côté de la porte et le voyant passa de rouge au vert. Son interlocuteur en profita pour entrer. Shepard se tenait sur le pas de la porte un café à la main.
- Alors, bien dormi ? Tiens, James n'est pas là ? dit-elle en regardant en direction du lit.
- Oh non, vous êtes au courant pour nous deux ? Je pensais qu'on était discrets. Je me sens terriblement mal là.
- Faut pas. Je suis heureuse pour vous deux ! C'est un mec bien.
- Oui, il est gentil. Et il m'a soutenu quand on vous a cru morte.
- À ce propos, désolée aussi pour ça. Je ne pensais pas vous revoir un jour. Je m'étais faite à l'idée de finir mes jours seule. Je ne remercierais jamais assez le général pour m'avoir permis de vous retrouver ! Vous m'avez manqué.
- Vous aussi Shepard ! Alors, ce n'est quand même pas pour me parler du bon vieux temps que vous êtes venue me réveiller, si ?
- Non, vous avez raison. Je venais voir si vous aviez découvert quelque chose sur ce bout de métal que vous avez déterré.
- Strictement rien. À part le fait qu'il doit être bien antérieur aux Prothéens. Peut-être un peuple aussi vieux que les Moissonneurs.
- Allez voir Garlik, il pourra peut-être vous aider. J'ai l'impression qu'il ne nous dit pas tout !
- Alors, vous aussi vous avez cette impression ? J'y vais de ce pas !
- Habillez-vous quand même avant, lui dit-elle, amusée.
- Oh ! remarqua Liara en baissant la tête, vous avez raison, j'y vais.
Shepard se retira et retourna dans le mess pour dire bonjour à son équipage. Liara, quant à elle, s'habilla en vitesse, prit l'échantillon et alla voir Garlik dans la salle des machines. Il était occupé à inspecter le vaisseau.
- Impressionnant, de voir ce que les Humains et les Turiens ont été capables de faire. Si on m'avait dit un jour que j'aurais la chance de voir ça de mes propres yeux !
- Étonnant n'est-ce pas? De la part d'espèces primitives, lui fit remarquer l'Asari. Et encore, vous n'avez pas tout vu !
- Liara, justement je souhaitais m'entretenir avec vous. Avez-vous pu tirer quelque chose de l'objet que nous avons trouvé ?
- Non, il n'est dans aucune langue connue. Vous voulez le voir ?
- Bien sûr. Je pourrais peut-être en tirer quelque chose. Ça alors, on dirait du Prothéen ancien, dit-il après que Liara lui ait remis l'objet.
- Vous pouvez vraiment déchiffrer ce truc ?
- En partie seulement. Il me faudra plus de temps pour le déchiffrer complètement, mais ça devrait être possible. Il va falloir qu'on fouille autour de l'endroit où on l'a trouvé, histoire de voir s'il n'y a pas autre chose qui éclairerait notre lanterne !
- Ok, restez ici. Je retourne fouiller l'endroit avec une équipe. Je vous tiens au courant.
Elle rassembla une équipe et sur les coups de 10h, ils étaient tous en place autour de la petite fosse, qu'ils avaient creusée la veille. Les lampes avaient bien dégelé le sol et les pelles s'y enfoncèrent comme dans du beurre. En quelques heures ils avaient dégagé une bonne partie de la terre et on pouvait maintenant apercevoir un monument. Ou du moins, une partie. Le morceau de métal qu'ils avaient enlevé devait se trouver sur le toit, car on pouvait apercevoir une fente qui avait la même forme. Des inscriptions étaient également visibles, recouvertes de mousse, signe que la planète n'avait pas toujours été à cette température.
- Voilà qui étaye l'hypothèse de Garlik sur le fait que la planète n'a pas toujours été comme ça, remarqua Liara.
- Oui, il semblerait qu'elle ait été habitable à une époque lointaine, s'exclama Shepard. Copiez ces inscriptions avec votre omnitech et allez voir Garlik. Je veux savoir ce que ça signifie. Si ça se trouve, on n'en a pas fini avec les ennuis. Et j'ai eu ma dose avec ces saloperies de machines !
- Oui, tout de suite, Amiral !
Liara partit au pas de course apporter les nouveaux éléments au Prothéen. Elle se rendit dans ses quartiers, mais ne le trouva pas. En reprenant l'ascenseur vers le pont résidentiel, elle tomba sur Joker.
- Liara, qu'est-ce que vous faites là ? Vous n'êtes pas avec Garlik ?
- Justement, je le cherche. Vous ne l'auriez pas vu ?
- Heu..si, bafouilla-t-il,mais il est...
- Allez Joker, crachez le morceau !
- Il est dans vos quartiers, dit-il doucement. Désolé, je croyais que vous y étiez aussi. Il m'a dit que vous l'attendiez et...
- Vite, prévenez Shepard et demandez à James et Garrus de me rejoindre.
- Heu..oui...tout de suite ! bafouilla-t-il de nouveau.
- Vite Joker...il se trame quelque chose d'important.
Elle courut directement dans ses quartiers et Joker lança un appel pour demander à l'équipe de revenir de toute urgence. Le voyant vert sur sa porte indiquait que celle-ci était ouverte. « Super, il n'a pas pensé à la verrouiller », pensa-t-elle en donnant un coup sur la porte, qui s'ouvrit. Contre toute attente, celui-ci était assis sur une chaise, attendant son retour. Il n'eut même pas l'air surpris quand elle s'approcha de lui pour l'empoigner.
- À nous deux, mon pote ! (l'air commença à onduler devant elle, signe qu'elle s'apprêtait à lancer une singularité). Maintenant, tu parles ou je repeins mes murs avec ta cervelle ! Prothéen ou pas Prothéen !
- Liara, ne faites rien ! lui demanda Shepard. Si vous le tuez, il ne nous sera plus d'aucune utilité !
Elle se tenait dans l'embrasure de la porte, son arme braquée sur Garlik. James et Garrus étaient à ses côtés. Liara suspendit son attaque et le libéra. Durant les quelques minutes qu'avait duré la confrontation, le Prothéen n'avait pas eu la moindre réaction, ce qui était étrange, vu qu'il avait bien failli y passer.
- Comme vous voulez, dit-elle énervée. Mais vous ne remarquez rien ?
- Si. Il n'a pas bronché quand vous vous en êtes pris à lui. Comme s'il était entraîné à gérer ce genre de situation. Comme s'il était...
- Un soldat, s'exclama James, ou mieux, un espion !
- Exactement, reprit Shepard. Un civil aurait forcément eu une réaction, ne serait-ce que minime. (S'approchant de l'homme qui n'était sans doute pas ce qu'il disait être, elle prit une profonde inspiration avant de lui lancer) Maintenant, tu craches le morceau, ou je laisse Liara s'occuper de toi.
-C'est bon, de toute façon, j'avais décidé de tout vous dire.
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