Shepard regardait le vaisseau que l'Alliance avait affrété pour leur mission près du relais Charon. Elle avait suffisamment étudié les vaisseaux de guerre de l'histoire terrienne, pour reconnaître un Rafale quand elle en voyait un. Bien sûr, celui-ci avait été modifié pour pouvoir se déplacer dans l'espace, et mise à part sa forme, il n'avait plus rien à voir avec son ancêtre. L'armée s'était remise à les fabriquer au sortir de la guerre, car moins coûteux et reflétant mieux la nouvelle ère dans laquelle la destruction du creuset les avait plongés. Il était flambant neuf, preuve que l'Alliance comptait beaucoup sur ce qu'ils allaient découvrir. Wrex aussi l'avait remarqué et semblait plus perplexe que ravie.
- On est censé tenir à deux là-dedans ? demanda-t-il ironiquement. Même mes toilettes sont plus grandes que ça !
- Le cockpit a été aménagé pour que vous puissiez y tenir tous les deux, lui répondit le mécanicien. Il n'était pas censé être piloté par un Krogan. On a fait au mieux.
- Ça va Wrex, ironisa Shepard, on se tiendra chaud comme ça !
- Du moment que vous me laissez le piloter ! Y va pas tomber en morceau quand on sera en vol, hein ? Me retrouver dans l'espace, ça me ferait mal ! Cela dit, ce serait pas la première fois pour vous, hein, Shepard ? ! dit-il avec un rire bref.
- Je m'en passerais volontiers cette fois.
- Vous en faites pas, déclara le mécanicien, c'est du solide. Les Turiens et les Asari nous ont aidés à le construire. Il n'a rien à envier aux anciens vaisseaux de l'Alliance. Il ne vous faudra que quelques heures pour arriver à l'ancien relais. Le radar vous aidera à vous repérer dans l'espace. C'est le seul hic en fait. Les I.V embarquées étaient quand même bien pratiques, mais un bon pilote n'en a pas besoin. C'est une mission de routine.
- Mouais, ajouta-t-elle, je me méfie des missions de routine maintenant. On sait jamais !
Après leur briefing avec le général Aokidji, on les escorta jusqu'au vaisseau. Ils montèrent les marches de la petite échelle avant de prendre place dans le cockpit. La scène du Krogan montant les marches jusqu'à l'appareil avait été filmée par un mécanicien, bien décidé à la mettre sur extranet, le jour où ça remarcherait. Nul doute que ça ferait un buzz. Un si gros animal sur de si petites marches, c'était à se tordre de rire. Le Krogan regarda le tableau de bord devant lui et reconnut sans problème les différentes commandes d'un chasseur. Le piloter ne serait pas compliqué en fin de compte. Il comptait mener sa mission à bien et dans le meilleur des cas, trouver un moyen de quitter ce système solaire. Le général avait été clair, ils repéraient d'où venait le signal, puis ils revenaient pour faire un rapport. Après quoi, seulement, l'Alliance verrait pour y envoyer un plus gros vaisseau pour une mission plus longue et mieux armée. Ils ne devaient pas en avoir pour plus d'une journée. Ils pouvaient se parler à travers un casque, mais tous deux restaient silencieux. Après plusieurs minutes de silence, un message leur parvint sur leur radio, leur donnant le feu vert. Wrex ferma la verrière en forme de bulle puis mit en route les moteurs, et le vaisseau se mit doucement à avancer. On lui avait expliqué que sur cet appareil, il devait d'abord aller jusqu'au bout de la piste, pour ensuite accélérer et pouvoir décoller sans danger. Décidément, les Humains le feraient toujours rire. C'était si primitif. En fait, c'était encore une marque de nostalgie et une volonté de faire des économies. Ils auraient pu le faire décoller directement à l'aide d'une rampe s'ils l'avaient voulu, mais ils avaient préféré opter pour cette solution. Toujours est-il que Wrex trouvait cela ridicule. Il mit les gaz et l'appareil s'élança sur la piste avant de prendre son envol. Puis, il disparut dans le ciel. La mission du personnel au sol était terminée, le décollage s'étant passé sans encombre. Une fois en orbite, il enclencha les moteurs SLM et partit en direction de Charon. Il établit la liaison radio avec la base et enclencha le pilotage automatique. Il ne leur restait plus qu'à attendre et à profiter du paysage. Au bout de quelques heures, ils aperçurent Pluton et les débris du relais qui gravitaient toujours autour d'elle. Mais le signal ne provenait pas de cet amas de débris, ni même d'une quelconque planète alentour. Le radar indiquait clairement que le signal se trouvait au-delà de ce système solaire. Si elle ne s'était pas tenue derrière lui, Wrex aurait pu lire la déception dans son regard.
- Bon, s'exclama-t-il, on fait quoi maintenant ?
- Je suppose que l'on doit rentrer pour faire un rapport. Le signal est hors de portée et il nous faudrait un vaisseau plus gros pour y aller, et un équipage. On ne sait pas où il se trouve exactement et le système Sirius compte une douzaine de planètes. On n'aura jamais assez d'oxygène, de carburant ou de vivres pour tenir jusque-là. Il faut faire demi-tour.
- Ça m'ennuie de l'admettre Shepard, mais vous avez raison. Et puis, je commence à être à l'étroit ici. Vous en faites pas, lui dit-il pour la réconforter, on reviendra avec un plus gros vaisseau et on trouvera ce signal, je vous en fais la promesse.
- Merci, Wrex. Allez, demi-tour, on rentre au bercail.
À leur arrivée au spatioport, la nuit était déjà là. Le général et d'autres personnes qu'ils n'avaient encore jamais vus se tenaient sur le Tarmac, prêt à les recevoir. Ils étaient tous nerveux à l'idée de savoir ce qu'ils avaient bien pu découvrir. Shepard sortie de l'appareil et Wrex lui emboîta le pas. Arrivée à leur hauteur, elle serra des mains, puis le général les invita tous à entrer à l'intérieur du bâtiment, et les conduisit dans une petite pièce où devait se tenir le débriefing. Celui-ci fut rapide. Après leur récit, le général les congédia, les informant qu'ils les tiendraient au courant pour la suite de la mission. Au moins, il y aurait une suite. Shepard avait eu peur que l'Alliance ne laisse tomber cette piste, à cause du danger qu'elle pouvait représenter, vu l'état actuel de leur flotte. Ils ne savaient pas ce qu'ils allaient trouver dans ce système, personne n'ayant jamais eu l'idée d'aller l'examiner. Il faut dire que l'humanité s'était contentée d'explorer les autres galaxies, plus exotiques à leurs yeux. Le système Sirius était donc totalement vierge de toute exploration. Et il pouvait représenter un danger potentiel. Pas qu'une menace extra-terrestre les tracasse plus que ça, après tout, s'il y avait eu une race hostile dans ce système, elle n'aurait pas attendu qu'on vienne l'explorer pour se montrer. Elle l'aurait fait plus tôt, quand l'humanité avait découvert le relais. À moins qu'elle n'ait pas encore inventé le voyage spatial. Mais ce n'est pas cette perspective qui inquiétait l'Alliance. C'était plutôt de savoir ce qu'ils allaient trouver, en matière de technologie notamment. Maintenant que les voyages entre les galaxies étaient interrompus, des groupes extrémistes émergeaient sur Terre et ils pourraient avoir envie de s'emparer de cette nouvelle mine d'or. Ce qui pousserait de nouveau les hommes à se faire la guerre. À moins, bien sûr, que la découverte de ce système reste confidentielle, et qu'ils ne l'ébruitent pas. Le général en était là de ses réflexions, lorsque l'on frappa à sa porte. C'était la secrétaire du bureau qui voulait savoir si elle pouvait prendre congé également. Tout le monde était parti et ils ne restaient plus qu'eux deux dans le bâtiment. Il acquiesça d'un signe de tête et lui aussi rentra chez lui.
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