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Il était un duo de zèbres. La fratrie

Vivait dans une plaine pleine de chevaux.

Ils étaient de joyeux lurons étant petits.

L'un menait sa vie au pas et l'autre au galop.

Dans la savane ils avaient tant pleuré, tant ri !

Mais les deux frères se sentaient seuls dans le troupeau.

Un beau jour, l'aîné se trouva une okapi

Capable de se synchroniser sur son trot.

Cependant le cadet, lui, courait les jupons.

Tant et tant qu'il échoua dans un autre pays.

Alors que l'aîné berçait ses petits poupons,

Le plus jeune se lia, bâtit sa propre vie.

Les enfants de l'aîné grandissaient. Leur vieux

Père fatiguait, attaqué par un mal de fond.

Et, parfois, il se perdait dans des rêves pieux

Sans voir ses fils, avec la hargne du bouffon,

Débuter à deux leur quête dans la savane.

Rarement, son frère revenait au bercail.

Ils se remettaient à rire comme des ânes...

C'était un bonheur teinté d'une amère faille.

La première fratrie fut frappée d'un poison.

L'aîné, embrassant ses enfants, la gorge sèche,

Espérait la miraculeuse guérison.

Le cadet s'éteignit durant la saison sèche.

La deuxième fratrie apprit une leçon :

Entre les rires, la vie peut être bien rêche.

Face au corps, les deux petits, avec passion,

Se serrèrent en entremêlant leurs mèches.

Les anciens enfants se lièrent d'une promesse :

Ne pas s'abandonner, ne pas se séparer.

Sacrant leur lien sanguin à la funèbre messe,

Ils gagnèrent une raison de se réparer.

Cependant qu'ils pleuraient, l'aîné des deux Liés

Tremblait de peur en silence car il savait

Qu'il existe des choses ici sans pitié.

L'aîné pensa que la force lui manquerait,

Qu'un jour il serait impuissant face aux tourments

De son protégé. Il se remémora, triste,

Tous ses coups de sabot, son mépris lancinant,

Quand il disait "vas-t-en" au lieu de dire "reste !"

"Seigneur, je demande peu... Donne-moi la force.

Je n'ai pas peur lorsque je suis avec mon frère,

Laisse-moi être son gardien, son écorce,

Comme il me rend bon." : voici sa seule prière.