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- Je suis de retour.

- ... Je vois ça. Te souviens-tu de mon nom ?

- Oui.

- Je t'ai souvent appelé.

- Je sais... Je t'entendais.

- Maintenant, tu veux bien m'écouter ?

- Oui.

- Tu m'as manqué.

- Toi aussi.

Je serrais les barreaux, honteux d'avoir été son bourreau.

Je m'étais forcé à être bourru pour oublier qu'il était aussi un cadeau.

- Tu étais mon trésor de guerre, je t'ai lésé

Banni, repoussé et omis... Pardonne-moi.

Tu ne m'en veux pas de t'avoir laissé ici ?

- Oh, mon coeur n'est pas sans soucis...

Mais tu le vois : je suis resté.

Mon être se confond en toi,

Tu l'as dit : tu m'as ignoré,

Tout ce temps j'étais dans l'enclos.

Toi et moi, nous sommes ensemble.

- Tu n'es pas un démon, même si tu leur ressemble,

L'enfant en moi peut être guidé les yeux clos :

Les encens ne t'ont pas chassé mais embaumé.

Es-tu sûr de me libérer ?

T'es-tu remémoré le prix,

Le change, pour qu'on vive à deux ?

- Si fait, je ne m'en remettrai pas à Dieu

Pour enfoncer l'huis, remonter le puit :

J'accepterai le double tranchant de l'épée.

- Alors, la joie m'inondera,

- Tes yeux s'inonderont,

- Mes colères passeront

- Tu auras le rythme du passereau,

- Et mon coeur sera tendre !

- Tu vivras dans l'attente

- Mon esprit sera vif,

- Et ton âme écorchée vive.

- Je nourrirai mes liens,

- Tes pensées seront déliées !

- Et je me sentirai fort à chaque instant...

- ... Et faible l'instant suivant.

- J'aurai la sagesse du vieillard,

- Tu ne sera amoureux que de ton vieil art,

- La fougue du jeunot

- Ton coeur ne fera que jeûner,

Avare de grandeur et de promesses...

- Et j'accéderai à la liesse !

- Eh bien, si tu sais tout cela...

- Je sais tout cela.

- Dis-moi alors, pourquoi es-tu là ?

- Je ne comprends pas.

- Tu n'es pas venu seulement pour me dire ça :

Qu'attends-tu de moi ?