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tome 1, Chapitre 20 « Chapitre 20 : Haltenberg » tome 1, Chapitre 20

La pluie cessa quelques heures avant laudes.

Le phare fut éteint à ce moment-là, tandis que le vent du midi poussait les nuages vers les terres septentrionales. Les premières lueurs de l’aube envahirent l’horizon, révélant le paysage autour de l’Archéron Noir.

La houle s’agitait doucement, effaçant la mer d’encre parcourue pendant la nuit. Le vent du midi continuait de gonfler la voile, et la marée allait se perdre dans le golf de feu. Les falaises démoniques et leur couvert de verdure funeste n’apparaissaient plus au loin, pas plus que le golf lui-même.

La haute mer semblait légèrement plus agitée, et Lubin crut remarquer cinq voiles s’éloigner au suroît1. Le jeune homme était toujours quelque peu sonné de la nuit d’effort et de déduit. Il lança un regard niais et comblé à Aelys, qui lui rendit un sourire langoureux puis vertueux.

Ramant plus par réflexe, Lubin laissa de nouveau son attention s’en retourner aux cinq voiles lointaines.

Le père Maric dévisagea Aelys, puis Lubin, leur lançant des regards sévères. Puis, voyant que le jouvenceau regardait au loin, il tourna la tête vers le suroît.

Fronçant les yeux pour mieux y voir, l’aumônier finit par avoir un mouvement de recul, puis s’écria.

« Par tous les saints, nous l’avons échappé belle, tonna-t-il. Voilà qu’une escadre de Chélandia Mégala s’en repart pour rejoindre la ville au centre du monde.

— De quoi s’agit-il ? questionna la capitaine en rejoignant son timonier.

— Vois par suroît, tu verras cinq voiles qui s’éloignent. Ce sont de grands dromons : deux cents rames, trois cents soldats. S’ils nous avaient vus, c’en était fini de nous.

— Heureusement qu’il n’en a pas été ainsi alors, conclut Brida.

— Nous ne sommes pas les seuls à les avoir vus, Capitaine, cria la vigie. Le port du krak a baissé sa chaîne. Des Langskips en sortent.

— Pour les poursuivre ou nous aborder, demanda Brida la Brit ?

— Je ne peux pas lire leur voile, mère ! continua damoiselle Bridilia à la place de sa vigie. Ils sont vent debout. Ils ne poursuivront pas, assena la chef des gabiers.

— Au contraire la contra le père Maric. Les dromons sont aussi vent debout. Sauf s’ils changent de cap, ou si le vent tourne, ils n’auront que leurs rames.

— Les Langskips aussi, le coupa damoiselle Bridilia.

— Et ils ont moins de rameurs. Mais les Dromons sont horriblement lourds, contrairement aux navires rapides de la Lumière. Avec un équipage frais de chevaliers, de sergents et d’écuyer, ils devraient monter à dix voir douze nœuds, même sans vent. Les Dromons, eux, ne peuvent en faire que quatre, à la rigueur cinq. Surtout si les esclaves sont des rameurs de nos côtes.

— Trente navires ont quitté le port, cria la vigie, deux se dirigent vers nous.

— Cela coupe toute discussion concernant notre interception, gronda la capitaine. Aux armes, vous tous !

— Mais gardez les arcs bas et les épées au fourreau, précisa l’aumônier, nous ne voudrions pas être trop menaçants. »

Les bucellaires enfilèrent leurs hauberts en toute hâte. Les Brits, plus prosaïques, sortirent leurs arcs de sous le pont arrière. Suspendant leurs carquois au mât, ils saisirent leur arc. La capitaine monta sur le château avant, afin de pouvoir parlementer. Mais, sans découvrir sa baliste, elle prononça les mots de commande.

« Gardez la cadence, mes enfants, tonna le père Maric. Sans vitesse, impossible de manœuvrer. Il nous faut être prêts à tout !

— Mais, se défendit la lavandière, les paladins de la lumière sont nos protecteurs. Ils veillent depuis bien longtemps sur notre quartier.

— Et tout devrait bien se passer, répondit l’aumônier. Mais qui verra un navire de Lhynn alors qu’une escadre tarque fait voile ? Une escadre qui pourrait faire demi-tour, le vent dans le dos… »

C’est dans une situation tendue que les deux Langskips se rapprochèrent de l’Archéron Noir. Ils se séparèrent, l’un voguant par tribord, l’autre par bâbord. Ils filaient effectivement plus rapidement que l’Archéron Noir.

Lubin eut le loisir d’observer les navires des chevaliers de la lumière. Petits, dotés d’une simple coque et d’un seul mât, ils ne pouvaient transporter beaucoup de passager et de marchandise. Tout l’équipage ramait et le jouvenceau reconnut rapidement des gens en armes, et non des hommes de corps.

La grande voile ne laissait aucun doute quant à l’appartenance de ces deux navires. La gigantesque croix rouge encerclée battait au vent.

Par une manœuvre rapide, digne des meilleurs timoniers, les deux Langskips filèrent côte à côte de l’Archéron Noir, à une bonne vingtaine de brasses de distance. Lubin s’aperçut que leurs équipages étaient armés et revêtus pour la guerre.

« Qui-vive, cria une voix depuis le Langskip bâbord.

— Capitaine Brida, au service du Primat Dominique de Lhynn, Sancta Astrid Proles. Nous aimerions apponter dans votre Krak. La tempête nous a causé des dommages.

— Prouvez vos dires, cria la voix à nouveau.

— Quel malotru, gronda tout bas la capitaine ! J’ai un message de sa grâce, marqué de son sceau, reprit-elle plus haut ! Je vous en ferais la démonstration à quais. »

Il y eut du remue-ménage à bord du navire de la lumière.

« Hwer queman fona ? reprit la voix de bord.

— Je ne parle pas votre langue Germ2, répondit la capitaine, parlez-moi en Impérial si vous ne voulez pas utiliser le franca lingua.

— Avez-vous des nouvelles du commandeur Thibaud, du Krak du phare, reprit la voix ?

— Mais de quoi parle-t-il ? demanda Brida plus bas, afin d’être entendu à son bord, mais pas au-delà.

— Le commandeur Thibaud n’est plus de ce monde, répondit la lavandière. Il a trépassé il y a deux ans. Il était commandeur déjà du temps de mon grand-père.

— Pourquoi les paladins nous posent-ils cette question ? lança un des pêcheurs. Ils savent que le doyen de leur ordre a rejoint l’Unique.

— Ils veulent nous tester, voilà pourquoi, souligna le sergent Bérenger. Capitaine, répondez leurs que le doyen Thibaud et mort, que le Commandeur Nierra veille sur le phare de Lhynn.

— Je ne suis point originaire de la cité impériale, cria la capitaine Brida par-dessus le bastingage. Mais mes hommes de corps et bucellaires prêtés par l’officier amiral Taberly me rapportent que votre doyen est mort depuis deux ans déjà. Le commandeur Nierra lui a succédé. »

Il y eut encore du remue-ménage à bord du navire, puis la voix reprit.

« Content de l’entendre de votre bouche ! Restez entre nous, appontez directement sur tribord une fois passées les tours. »

Lubin et les autres hommes de corps continuèrent de ramer à un rythme moins soutenu. Damoiselle Bridilia avait lâché la voile carrée, choquant les écoutes pour profiter au maximum du vent de travers.

Le jouvenceau ne put résister à la tentation de se retourner. Le krak d’Haltenberg était fameux dans tout Lhynn. On le dépeignait comme le plus grand château jamais construit par des mortels.

Les ragots et les rumeurs étaient bien en deçà de la réalité…

Face à lui s’étendait une barrière rocheuse immense. Haute d’une centaine de brasses, la falaise courait tout au long de la côte. Le Krak était construit là où le rivage cessait de descendre depuis le septentrion pour oblique vers le ponant. Ainsi située, la forteresse surveillait le large, le golf de feu et le détroit partant au levant vers le cap des diables verts.

Au niveau de l’eau, plusieurs récifs avaient été maçonnés afin de recevoir une fortification. Installé dans une baie rocheuse, le port de la citadelle était caché par de hautes murailles naturelles et artificielles. Au-dessus du port, la falaise courait abruptement. Plusieurs chemins avaient été creusés dans la roche afin d’accéder au plateau en surplomb. Ça et là, de grands madriers et leurs cages à souris formaient des relais reliant le port au plateau. Des constructions troglodytes serpentaient le long des chemins taillés, comme autant de castel, de porte, de barbacane, d’entrepôt et salles de garde.

Couronnant la falaise, une haute muraille, forte de tours carrées surplombant la falaise3, entourait une centaine d’arpents4 de terre. Trois forteresses bornaient la muraille au septentrion, au midi et au ponant.

À l’intérieur de cette enceinte, surplombant la forteresse, une seconde enceinte enfermait un château gigantesque, au donjon unique aussi haut que le phare de Lhynn.

Cœur du pouvoir de l’ordre de la Lumière, contrôlant terre et mer, Haltenberg veillait.

Lubin revint durement à la réalité, sous la forme d’un coup de trique de la part d’Eadwin.

« Rêwet, mugit-il à l’adresse du jouvenceau. »

Le jeune homme se rassit prestement, tous les hommes de corps étant déjà à la manœuvre.

« Damoiselle Bridilia, rangez les voiles je vous prie, tonna le père Maric. Souquez ! »

L’Archéron Noir entrait dans le port d’Haltenberg.

Laissant les deux grandes tours de l’entrée derrière eux, le timonier donna ses ordres.

« Bâbord : doublez l’allure. Tribord : avalez. »

Aelys et Lubin tentèrent de ramer à l’envers, mais s’emmêlèrent bien vite les pinceaux. Les autres hommes de corps ne firent pas mieux, ce qui arracha des jurons au timonier.

« Mortecouille, tas de corniauds, n’avez vous jamais appris à ramer ? Et vous vous prétendez enfant de la cité de Karolus Sancto Imperator. Lides de Lhynn, rattrapez-moi ça. »

Les bucellaires entrèrent rapidement en action. Jouant des avirons avec force et dextérité, ils firent tourner le navire tel que le timonier barrait. Les Brits lancèrent des cordes avec précision sur les amarres le long du ponton. Retenant le navire avec les avirons à la proue tandis qu’on l’attirait avec les boutes à la poupe, les marins chevronnés appontèrent l’Archéron Noir contre le quai.

À peine les Brits avaient-ils débarqué pour nouer les amarres qu’un groupe de paladin, affublé de blanc de pied en cape, marchait sur le navire.

« Je veux voir le capitaine, lança l’un d’eux.

— Et me voilà ! répondit Brida la Brit en sautant à bas de son navire. Capitaine Brida — envoyée de sa grâce le primat Dominique — pour affaire ecclésiastique !

— Prouvez-le, ordonna le paladin suspicieux.

— Voici l’ordre de mission que me confia le primat. Personne d’autre que moi n’était censé en prendre connaissance. Aussi il sera pour vos yeux, et vos yeux seulement, gronda la capitaine en tendant un vélin à son interlocuteur. »

Celui-ci s’avança après avoir retenu ses aides d’un geste. Brida la Brit fit de même, confiant le parchemin au sigil brisé au paladin.

« C’est effectivement le sigil de Sancta Astrid, répondit le paladin. J’ai entendu parler d’une capitaine Brida, fille de païen, mais baptisé par Sancta Hildegarde elle-même.

— C’est bien moi, confirma la capitaine, visiblement heureuse d’être ainsi reconnue.

— Ces mêmes rumeurs parlent d’un scorpion enchanté, que la capitaine aurait reçu en récompense de bons et loyaux services auprès des échevins d’Ornan.

— C’est aussi vrai, confirma la capitaine, cette fois sur la défensive.

— Montrez-le-moi, ordonna le paladin. Ainsi il n’y aura plus aucune suspicion. »

De mauvaise grâce, la capitaine fit monter le paladin sur le château avant. Découvrant la lourde baliste, elle lui fit une petite démonstration.

Satisfais, le prélat guerrier de la lumière redescendit, plus serein.

« C’est une chance que l’escadre Tarque ne vous ait pas repéré cette nuit, nota le paladin.

— Oui, sinon nous aurions été jetés en pâture au Dieu Poisson. D’abord la tempête en doublant le cap des diables verts, et maintenant l’escadre. L’Unique nous a en sa sainte garde.

— Et son bras tout puissant a écarté de votre chemin toute embûche du malin, répondit doctement le prêtre guerrier. C’est quasiment un miracle, comment vous en êtes-vous sorti, demanda le paladin en rejoignant le quai ?

— Par chance, un dur labeur, et la volonté de l’unique, lui répondit Brida en le suivant. Ma vigie avait vu quelques calmes au ponant, aussi avons-nous barré dans cette direction. Nous avons ensuite suivi l’œil de Kyrion Magistère Angeleus pour retrouver la côte.

— Un des sept bras de l’Unique, commenta le prélat du krak. Combien de temps souhaitez-vous rester ?

— Peu de temps, j’en ai peur, continua Brida en s’éloignant avec son interlocuteur. Ma bourse n’est pas encore très remplie, mais je pense que nous pourrions trouver un compromis.

— C’est tout à fait envisageable, confirma le paladin. Allons à la capitainerie. Sergent, attribuez des quartiers à ces gens. La lumière donne abris à tous les bons croyants… »

La capitaine continua les tractations commerciales avec le paladin, tandis qu’un sergent de l’ordre, affublé de noir, cria à l’équipage de le suivre.

Aelys et Lubin préparaient leurs menues affaires quand une parole les retint en arrière.

« Pas vous deux. »

Les jouvenceaux se retournèrent, trouvant le père Maric qui avait quitté la barre, sûrement pour la première fois depuis qu’ils avaient pris la mer.

« Vous allez surveiller le navire avec moi, précisa l’aumônier. »

Les hommes de corps, trop heureux de quitter le bord pour dormir au sec, plaignirent les jeunes époux avant de s’élancer derrière le sergent de la lumière. Les gabiers et les Brits ne prirent même pas cette peine. Seuls les bucellaires les prirent un eu en pitié. Ils avaient beaucoup de paquetage, et de précieux objets à commencer par leurs armes et armures.

« Vous avez des choses à me dire, mon enfant, laissa sous-entendre le père Maric en dévisageant Aelys.

— Oui mon père, car j’ai péché.

— Alors, venez vous confesser, à l’abri des oreilles indiscrètes, commenta l’aumônier en fusillant Lubin du regard. »

Tandis que le jouvenceau rougissait jusqu’aux oreilles, un sifflement dans son dos attira son attention.

« Viens par ici, jeune Lubin, l’appela le sergent Bérenger.

— Que puis-je, mon sergent ? demanda le jouvenceau, pas très au fait de l’étiquette à adopter.

— Puisque tu restes à bord, tu vas surveiller nos affaires. Toi et ton épouse, vous aurez droit à une pièce si tout est en ordre à notre retour. Les barriques sous le château arrière sont à mes lides et moi. Nous descendons avec arme et bagage, mais la majeure partie de nos possessions restent à bord. Veille-les bien, et je serais généreux.

— Très bien, mon sergent, répondit Lubin.

— Bien, je te fais faire le tour. »

Le sergent Bérenger fit visiter la proue à Lubin, sous prétexte d’en assurer la garde. Les lides de Lhynn empaquetaient leurs affaires, traînant quelque temps à bord. Lubin apprit que les vingt bucellaires de l’Archéron Noir étaient des guerriers-marins, pour la plupart descendant de Bikivyks angélisés. Si la plupart avaient leurs habitudes dans le quartier des marchands, tous étaient liés à la guilde des armateurs du quartier de l’arsenal.

La famille Taberly, dont le premier fils avait acheté l’office d’amiral, était très influente à l’arsenal. Les bucellaires étaient rattachés à cette corporation, et par la même, à cette famille puissante et prestigieuse. Les navires qui sortaient des arsenaux de Lhynn étaient dévolus au commerce, au pillage, et aux expéditions armées contre les infidèles et les hérétiques.

La capitaine Brida avait eu la chance de mettre la main sur un de ce navire, et elle l’avait baptisé l’Archéron Noir. Un long contrat la reliait à divers intérêts de la capitale. Elle avait acquis le navire pour presque rien, en contrepartie de nombreux engagements. En plus d’être placé sous la protection de l’amirauté, et donc de défendre ces intérêts, Brida avait accepté d’embarquer ces Lides.

Cette force de frappe, qui savait en plus manœuvrer à la rame, complétait les effectifs de la capitaine. Malheureusement pour la capitaine, les Lides prenaient une partie du butin, en plus de la part qui revenait aux armateurs. Il ne restait qu’un quart de la prise pour l’équipage de Brida la Brit, et elle devait s’en contenter.

Les bucellaires mirent en ordre leurs affaires, emportant une bonne partie avec eux. Lubin entendit certains de leurs noms, mais ne leur fut pas présenté. Le jouvenceau remarqua tout de même la hiérarchie qui animait ce corps. Si le sergent Bérenger en était le chef, d’autres guerriers se distinguaient.

Le père Galbert par exemple, et son fils Gaston s’occupaient du navire tandis qu’un jeune vassus5 empaquetait leurs affaires. Le dénommé Fromond rangeait de quoi cuisiner dans une marmite tandis qu’un autre vassus s’occupait des affaires du maître queux6. Les deux derniers vassus suivaient les ordres du vieil Alfand, lui obéissant avec célérité. Roger, un géant peu causant, déchargeait les plus lourdes charges.

Les vassus avaient le même âge que Lubin, voire plus vieux. Ils étaient tous de grands gaillards, forts et disciplinés par de nombreuses années d’entraînement. Ils lancèrent des regards noirs au jouvenceau, d’où parfois perçait l’envie. Le jeune homme ne souhaitait pas spécialement fraterniser avec eux. Ils étaient du genre des butors errant sur les quais pendant les jours de grâce, marchant tels des coqs de basses-cours. Les rumeurs disaient que ces groupes rôdaient aussi la nuit, esforçant7 les veuves, les godinettes8, les gouges9, les jouvencelles10 et toutes fames11 sur lesquelles ils mettaient la main.

Le sergent Bérenger faisait un traitement de faveur à Lubin, en lui parlant ainsi comme à un homme, et pas un apprenti. Mais il était marié et pouvait revendiquer ce droit. Pourtant, aux yeux des vassus, et certainement de jeunes hommes que croiserait Lubin, ceux-ci ne le verraient sûrement pas de cet œil.

Laissant les vassus débarquer, non sans lui lancer un dernier regard en coin, Lubin se laissa aller à ses spéculations.


Texte publié par Médiéfictions, 30 août 2022 à 08h55
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