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tome 1, Chapitre 19 « Chapitre 19 : Une drôle de nuit » tome 1, Chapitre 19

Puis ce fut la nuit.

L’équipage se fit muet.

Les grincements du bois et des cordes, le claquement des voiles, le tumulte des avirons plongés dans l’eau, tout semblait être un tintamarre atroce, tant aucun autre bruit ne sortait de l’Archéron Noir. Les gabiers, ainsi que les bucellaires, devaient connaître ce « golf de feu » et en redouter les eaux. Le jouvenceau n’avait jamais entendu cette atmosphère feutrée et tendue. Les hommes de corps, influencé par les marins, se taisaient tout à fait, eux aussi.

La capitaine avait exigé qu’aucune flamme ni aucun signal ne soit lancé depuis son bord. Tendue sur le château avant, elle avait posé le tambour et scrutait les alentours.

Une lueur finit par s’allumer dans le couchant. Une lumière vive et immense, mais distante de nombreux milles. Lubin espérait qu’il s’agisse du phare du krak, et pas d’une quelconque bataille navale en cours, ou des feux allumés par quelques seigneurs naufrageurs.

Les gens du Nord étaient sûrement de bon croyant, mais leur culte était grossier, hétérodoxe, voire parfois franchement hérétique. Pouvait-on vraiment leur faire confiance ?

La nuit durant, toujours aux aguets, l’équipage de l’Archéron Noir rama en silence. Les clapotis trop brusques des hommes de corps résonnaient horriblement. Il n’y avait plus besoin de tambour, tant résonnaient les coups de rames des bucellaires à la proue. Lubin en arrivait à regretter la tempête.

Pendant le déluge, chaque nouvelle vague était un péril, qu’il fallait surmonter ensemble. À chaque instant, un nouveau fléau s’élevait et l’équipage travaillait alors frénétiquement pour l’éviter.

Cette nuit, dans l’obscurité, chacun était coupable de faire trop de bruit. Le clair de lune révélait des regards et des gestes que les membres d’équipage se lançaient, se renvoyant sans cesse la faute. Un péril pouvait flotter non loin, mais il restait invisible. La tension avait gagné chacun…

Et la lueur du phare semblait rester immobile sur une berge inaccessible.

Aelys et Lubin ramèrent aussi silencieusement que possible. La grande dextérité de la jeune fille faisait rentrer l’aviron dans l’eau en douceur, puis Lubin tirait de toute ses forces. En bout de course, la jouvencelle récupérait la main. D’un mouvement d’épaule svelte et maîtrisé, elle sortait la rame des ondes, la ramenant vers la poupe. Elle replongeait alors la rame, laissant Lubin tirer l’aviron en proue.

Le jouvenceau se rendit compte, tandis qu’un silence de mort régnait sur l’Archéron Noir, qu’il conservait mieux ses forces. Aelys également. Ils avaient tous deux placé leurs souffles et géraient leurs efforts.

Les hommes de corps alentour soufflaient comme de beaux diables, déjà éreintés par le dur labeur de rameur. Les bucellaires soufflaient en rythme, comme un seul homme, expirant fort malgré le silence de la nuit. Plus discrets, les Brits n’émettaient aucun son. Ils souquaient à un rythme deux fois moins soutenu que les lides de Lhynn, mais Lubin percevait difficilement les clapotis de leurs avirons dans l’eau.

Toujours au loin, le phare ne cessait de ne pas se rapprocher.

Lubin abandonna ses observations. Il ne pouvait se retourner sans cesse afin de guetter la côte au loin ainsi que les alentours du navire.

Ce faisant, alors qu’il rompait une fois de plus le rythme pour lancer un regard vers le phare, Aelys en profita pour se rapprocher. Tandis que le jouvenceau reprenait sa position, elle se colla tout contre lui. La peau de la jeune fille était chaude, presque brûlante. La main dextre de Lubin et celle, senestre, d’Aelys était à présent côte à côte sur l’aviron.

Le jouvenceau se désintéressa de la mer et de ses dangers. À présent, seule comptait sa belle épouse, blottie tout contre lui. Comme un seul être, ils étendaient leurs bras. Comme un seul être, ils jouaient du poignet sur l’aviron. Comme un seul être, ils expiraient en tirant sur la rame.

La clarté de la lune fut cachée par quelques nuages de passage.

Le vent austral forcit, amenant des nuages depuis l’océan intérieur. Bridilia fit hisser la voile carrée, choquant l’écoute de la voile latine pour profiter du vent de travers.

Bientôt la lune fut entièrement obstruée par les nuages.

Banc par banc, la capitaine murmura ses instructions.

« Ramez au même rythme que mes aides. Pas un bruit, sous peine de bastonnade… »

Lubin n’y voyait goutte.

Une légère pluie commença à tomber. De légers clapotis envahirent les environs du navire, se mêlant aux grincements des boutes et du pont. Brida la Brit manœuvra quelques tonneaux entre les bancs, ouvrant leurs couvercles pour récupérer de l’eau de pluie.

La pluie était chaude. Quelques éclaires lointaines faisaient de fugaces apparitions au midi, sans pour autant que leurs grondements ne parviennent à l’Archéron Noir.

Aelys bougea, et Lubin ne sentit plus sa compagne à ses côtés. Il ne pouvait la voir dans l’obscurité. Un moment, le jouvenceau eut peur qu’elle ne veuille régler des comptes, notamment avec damoiselle Bridilia, qui les avait si cruellement réveillés il y avait quelques jours.

Puis Lubin sentit qu’on se glissait entre ses bras. Le jouvenceau sentit l’odeur de son épouse, ses mains sur son torse, tandis qu’elle plaquait ses lèvres contre les siennes. Se concentrant pour continuer de ramer, Lubin sentit sa tête tourner quand Aelys fourra sa langue dans sa bouche. Elle était maintenant blottie contre lui, bougeant au même rythme que l’aviron. La concentration de Lubin faiblit, et seuls les mouvements que lui imposait la belle le gardèrent dans la mesure.

Aelys abandonna les lèvres de Lubin. Sa bouche descendit sur son cou, puis le long de sa tunique. Finalement, les doigts agiles de la jeune femme défirent les braies du jouvenceau. Le guilleri saillant de Lubin s’en échappa d’un coup, tant il était tendu. Elle commença alors à le caresser, puis le jeune homme sentit la langue de la belle lui titiller le champignon.

Lubin faillit hurler.

Son sang battait violemment à ses tempes. Si l’obscurité les abritait, il lui fallait continuer de ramer en rythme pour ne pas attirer l’attention.

La bouche d’Aelys se referma sur son guilleri, puis elle avala complètement le guilleri du jouvenceau.

Lubin serra les dents pour ne pas gésir de déduit. Son corps explosait dans sa poitrine, ses tempes battaient à rompre, et un voile descendait lentement sur ses yeux. Son pendeloche se gonflait à rompre dans la bouche de la belle, et le jouvenceau sentit qu’il allait exploser.

C’est alors que les mains de la belle se posèrent sur le torse de son beau. D’une légère pression, alors qu’elle le tenait toujours en bouche, elle poussa et tira la chemise du jouvenceau. Aelys le guidait de nouveau afin qu’il rame.

Usant de toute la concentration dont il était capable, Lubin tenta de ramer malgré le déduit qui l’envahissait. Cinq jours à souquer commencèrent à porter leur fruit, car, guidé par la jouvencelle, Lubin n’eut aucun mal jouer des avirons. La belle, dont les doigts étaient à présent posés sur les mamerons du jeune homme, imprimait à son beau le mouvement du rameur. Ses lèvres descendaient et remontaient selon cette même cadence le long du guilleri de Lubin.

Le jouvenceau se repositionna, s’assaillant au bord du banc, les cuisses écartées. Il referma ses jambes sur sa belle, qui d’un même temps se laissa aller contre lui.

Lubin allait exploser.

Ses coups de rame faiblirent.

Aelys arrêta le va-et-vient de ses lèvres, arrachant un tremblement de frustration à Lubin. La jeune femme cessa toute activité avec sa langue, ses doigts toniques imprimant de nouveau le mouvement de rame au jouvenceau.

C’était une véritable torture.

Lubin devait ramer, continuellement et en rythme, tandis qu’Aelys le tenait par le guilleri. Elle avait tout pouvoir sur lui. D’un mouvement des lèvres, d’une caresse de la langue, d’un va-et-vient de la tête, elle pouvait faire gonfler le jouvenceau à rompre. Mais temps que le jeune homme ne reprenait pas le rythme de rame, la belle ne bougeait pas. Lubin sentit, plus qu’il n’entendit, son épouse lui susurrer « non non non »…

Avec toute la volonté dont il était capable, le jouvenceau repris la cadence. Après deux coups de rame, Aelys recommença à lui caresser les mamerons, tout en reprenant ses mouvements de va-et-vient. Lubin, dont les oreilles étaient en feu, tentait d’entendre la cadence des autres rameurs afin de se caler sur le rythme des bucellaires.

Aelys se cala elle aussi sur ce rythme.

Le déduit envahit Lubin, faisant flotter son esprit dans un bouillonnement de plaisir.

De formidables pulsions le secouaient. Il aurait voulu saisir Aelys, l’asseoir sur ses genoux et ficher en pal la belle, la joindre avec force. Il voulait enfoncer son guilleri au plus profond de la belle, frapper son conet avec ses pices, la prendre fort pour la faire hurler de déduit.

Mais il lui fallait rester silencieux, et résister à ces pulsions.

Visualisant les hanches de sa belle à la place de l’aviron, Lubin rama avec force. La pluie, qui avait forcé, masquait à présent les clapotis sourds de la rame de Lubin. Tirant avec force, le jouvenceau eut besoin de toute sa volonté pour continuer de ramer.

Implacable, Aelys continuait de torturer Lubin. À chaque fois qu’il gonflait à rompre, elle tenait le rythme. À chaque fois qu’il gonflait à craquer, elle ralentissait, laissant retomber l’huile de rein au fond des pices du jouvenceau. La belle devait prendre un malin plaisir à ainsi tenir son beau, car plusieurs fois Lubin la sentit s’étouffer sur son viet.

Mais à chaque fois, Aelys s’arrêtait un instant, et reprenait le contrôle.

Il semblait à Lubin que tout son sang était maintenant situé dans ses bras, ses tempes et son guilleri, tant il battait fort en ces endroits. Son esprit ne pensait qu’à une chose : ramer. Ramer, pour qu’Aelys continue elle aussi.

La cadence des bucellaires accéléra. Eux aussi ramaient plus fort, et leur souffle se fit plus rauque. La pluie cachait le clapotage des rames, le cliquetis des écoutes, le grincement des boutes et le râle des respirations.

Les nuages étaient plus noirs, l’obscurité plus complète, la pluie plus abondante et froide.

Mais le jouvenceau était bouillant. Il ne sentait pas la pluie mouiller son visage, ses épaules ou son dos. Il lui semblait qu’au contact de son corps, les gouttes s’évaporaient.

Couvert par la pluie, la cadence forcit.

Lubin rama plus vite, plus fort, serrant son aviron comme s’il allait en éclater le bois. Aelys accéléra aussi, suivant la cadence. Ses lèvres se serraient le long de son pendeloche. Sa langue flattait son viet, glissant le long de la veine du jouvenceau qui battait sous les afflux de sang. Son pendeloche se raidissait de plus en plus, gonflé par toutes les eaux du jeune homme qu’aspirait ici la jeune femme.

Aelys continuait de titiller les mamerons du jouvenceau. Ses mains fortes avaient cessé d’imprimer la mesure à Lubin, tâtant les pectoraux saillants du jeune homme. Cessant les longs va-et-vient le long du viet du jouvenceau, la jeune femme l’avalait complètement. Le pendeloche fiché au fond de sa gorge, la jouvencelle réussit à cajoler les pices de Lubin du bout de la langue. Elle retint ainsi son souffle, serrant le guilleri de son beau avec ses lèvres, sa langue, sa gorge, ses dents.

Lubin ne put plus tenir.

L’huile de rein jaillit de son viet comme si un barrage s’était rompu. Aelys ne put retenir un hoquet, mais plongea la tête dans l’entrejambe de son beau. Lubin sentit les eaux de la coquille de la belle giclée sur ses jambes.

Une fois de plus, le sang de Lubin tambourina, tandis que son pendeloche explosait dans la gorge d’Aelys. Le jouvenceau tenta de ramer, mais le mouvement était là, sans la force.

Inspirant par miracle, alors qu’elle le tenait toujours par la gorge, la jouvencelle reprit son souffle. Cajolant de plus belle le viet de son beau, il la sentit avaler l’huile de rein que son guilleri continuait de cracher.

Lubin ne put empêcher un grondement sourd de s’échapper de sa gorge.

Mais il n’attira aucune attention.

Les bucellaires continuaient de souffler comme des bœufs, les hommes de corps respiraient dans des halètements désordonnés, les gabiers grognaient sous l’effort et les Brits n’émettaient pas un son. La pluie tombait toujours, couvrant les bruits habituels du navire.

Aelys garda Lubin dans sa bouche. Le pendeloche de ce dernier sembla faiblir un instant, tandis qu’il crachait quelques dernières gouttes d’huile de reins. Mais Aelys reprit ses va-et-vient, et le viet du jouvenceau se gonfla de nouveau. En quelques instants, il était de nouveau dur comme de la pierre.

Aelys continua sa torture, mais l’esprit de la jeune femme n’y était plus. Alors que la pluie devenait glaciale, elle se glissa le long du torse de Lubin. Quelques acrobaties furent nécessaires, mais rapidement, la jouvencelle avait collé son dos contre le torse de son beau. Le jouvenceau essaya de continuer à ramer en faisant attention à la belle, mais il dut limiter l’amplitude de ses mouvements.

Aelys installa ses pieds sur le banc, de chaque côté des cuisses du jouvenceau. Tandis qu’il ramait, il la sentit se redresser, glissant le long de son torse. D’une main habile, elle saisit le guilleri de Lubin, appuyant son champignon gonflé contre son conet. Le jouvenceau serra les dents, sachant qu’il lui fallait retenir ses pulsions. Il aurait voulu saisir Aelys par les hanches, et ficher son pendeloche au plus profond du connin de la belle, mais il se retint. Elle devait contrôler la descente, car la douleur serait présente avant le déduit.

Lubin retint sa rame. Il ne voulait que du déduit pour la belle. Amenant la rame près d’elle, il sentit les mains de la jouvencelle s’appuyer sur les siennes.

Le conet d’Aelys titillait langoureusement le champignon de Lubin. La pluie fraîche qui le détrempait ne refroidit aucunement ses ardeurs. Les sons parcourant le navire n’avaient pas changé, aussi Lubin se concentra-t-il sur la belle. Il fallait qu’elle ait autant de déduits que lui…

Aelys glissa son conet le long du viet de Lubin. Par petite touche, de cours aller-retour. Le jouvenceau recommença à ramer pour se retenir. Il valait mieux que ses mains serrent les avirons plutôt que les hanches de sa belle en ce moment…

La jouvencelle se colla complètement à son beau. Ses jambes puissantes la soutenaient, tandis qu’elle se frottait contre Lubin. La pluie détrempait leurs tuniques de vieilles toiles. Le jouvenceau serrait des dents, au point où il était sûr d’en casser. Le déduit l’envahit, mais il ne devait émettre aucun son.

Aelys allait et venait sur le viet de Lubin, laissant son pendeloche la mettre complètement au pal. Les pices brûlantes du jouvenceau lui faisaient mal, tant elles étaient gonflées. La jouvencelle reprit ses mouvements, son crépion serrant le guilleri durci du jeune homme. Une des mains d’Aelys se crispait sur la main de Lubin, l’autre ayant disparu dans les ténèbres.

Il sentit qu’une main défaisait sa dague. Celle-ci remonta, et le jouvenceau sentit que la belle mordait à présent le cuir du fourreau. Le crépion d’Aelys se contractait en cadence, selon un rythme anarchique. Chaque contraction arrachait un souffle de déduit au jouvenceau, son pendeloche gonflant dans le conet d’Aelys.

La pluie battante résonnait à présent partout aux alentours. Les clapotis étaient aussi fort que des coups de rame. Les bucellaires, infatigables, accélèrent la cadence. Les hommes de corps, dans un effort chaotique, tentèrent de ramer à mesure. Le vent forcissait dans la voile latine, faisant claquer les boutes à chaque bourrasque. Les écoutes tenaient bon, et l’Archéron Noir filait sur une mer d’encre, frappée par la pluie battante.

Aelys, elle aussi, filait sur le viet de Lubin. Grondant tout bas, Lubin entendait les dents de sa belle mordre le cuir du fourreau.

La seconde main de la jouvencelle réapparut. Son conet se serrait par spasme autour du pendeloche de Lubin. Les doigts de la belle étaient trempés, mais pas par la pluie. Elle les glissa dans la bouche de Lubin. Le jouvenceau reconnut le goût de la coquille d’Aelys. Instantanément, son guilleri se gonfla à rompre tandis qu’il aspirait goulûment ce nectar.

La jouvencelle se raidit. Arrachant sa main de l’aviron, elle la fit disparaître tandis que l’autre s’enfonçait dans la bouche du Jouvenceau. Lubin lécha chaque doigt qu’Aelys lui donna, sentant la belle se contracter encore et encore autour de son pendeloche. Les spasmes se firent plus anarchiques encore, et la belle tendit une autre main à son beau. Elle était une fois encore couverte de nectar, et le jouvenceau aspira avidement cette offrande.

Des bruissements attirèrent l’attention de Lubin, alors que quelqu’un se déplaçait sur le pont non loin d’eux. La nuit était toujours sombre, sans qu’aucune clarté lunaire ne traverse les épais nuages de pluie.

La capitaine Brida passait de tonneau en tonneau, inspectant leur niveau d’eau.

Lubin l’entendit s’accrocher aussi doucement que possible aux barriques alignées sur le pont. D’une main, elle trempait son bras afin de mesurer le niveau d’eau de pluie.

Aelys du l’entendre, mais n’arrêta pas pour autant. Elle continua d’aller et venir sur le viet de Lubin, décollant légèrement son dos du torse du jouvenceau afin de limiter les bruissements. Le jeune homme l’entendit mordre plus fort le fourreau, enfonçant ses doigts dans la bouche du jeune homme.

Lubin crut entendre la capitaine s’arrêter, l’oreille aux aguets. Aelys était excité par la situation, car son crépion se contracta intensément sur le pendeloche de son beau. Afin de masquer ses propres halètements, Lubin rama plus fort, jusqu’à ce que les grincements de son aviron et les clapotements de sa rame couvrent les autres bruits. Aelys changea de mains, donnant toujours plus de son jus de coquille au jouvenceau.

La capitaine finit par partir d’un pas précipité.

Les clapotements de la pluie raisonnaient sur les voiles, le pont et les ondes, couvrant les halètements d’Aelys et Lubin. Le jouvenceau usait de toute sa volonté pour continuer de ramer, pendant que le conet de la belle glissait le long de son guilleri. La tête du jouvenceau flottait une fois de plus sur ses épaules, le plongeant dans un état second. Seule l’habitude des cinq derniers jours lui permit de ramer encore et encore, tandis qu’Aelys s’empalait encore et encore sur son pendeloche. Les mains de la belle allaient et venaient, pelotant les pices de son beau d’une main ferme et ardente, récoltant du jus de coquille ou offrant ce nectar aux lèvres de Lubin.

Leur jointure continua ainsi, suspendue dans le temps, cachée par de lourds nuages et assourdie par la pluie battante.

Aelys devait avoir perdu beaucoup d’eau, car Lubin but et rebut du nectar à de nombreuses reprises. Rassemblant le peu de volonté qui lui restait, le jouvenceau continuait de ramer. Il essayait de détourner ses pensées du déduit qui l’envahissait, afin qu’Aelys puisse en jouir de tout son saoul. Finalement, n’y tenant plus, alors que le crépion de la belle était une fois encore secoué de spasme, Lubin ne sut arrêter le flot. Son guilleri explosa dans le ventre d’Aelys, libérant des tombereaux d’huile de rein.

Le conet de la belle se crispa comme pour écraser le pendeloche gonflé du jouvenceau, cette fois secoué en tout sens. Lubin explosa deux, trois, quatre fois encore. Peut-être plus. Son esprit explosa lui aussi, alors que le corps sans force d’Aelys retombait sur son bas ventre, s’empalant entièrement le long de son viet. Une dernière explosion de déduit secoua le jeune homme, laissant encore échapper de l’huile de rein dans le crépion de la jouvencelle.

Dans un état second, alors qu’Aelys lui caressait la joue, Lubin continua de ramer. Son esprit était à la dérive, saturé de déduit. Des images papillonnèrent devant les yeux du jeune homme, malgré la nuit noire.

Alors qu’Aelys glissait sans bruit au bas du banc de rame, une trouée fugace libéra un clair de lune fugitif. Celui-ci brisa la noirceur indicible, mais pas assez pour permettre aux yeux perçants de Lubin d’y voir réellement.

La pluie battante noyait l’horizon dans une nuée de gouttes immenses. L’esprit de Lubin était lui aussi noyé de visions évanescentes, alors que le sang descendait difficilement de sa tête. Une forme longue, gigantesque, sembla se former au clair de lune. À moins de cinquante brasses par tribord, la forme, haute de quinze brasses et longue de vingt-cinq, glissa dans les ténèbres. Le clair de lune furtif, tout de même obstrué par quelques nuages bas, fit miroiter une centaine de rames, réparties sur deux rangs, plongeant dans les ondes frappées par le déluge.

C’est dans cet état second, l’esprit embrumé par le déduit, que Lubin continua de ramer, Aelys à ses côtés, presque avachis sur lui.

Le phare du Krak avait largement grossi.

L’Archéron Noir approchait d’Haltenberg.


Texte publié par Médiéfictions, 30 août 2022 à 08h54
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