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tome 1, Chapitre 16 « Chapitre 16 : Noirs nuages » tome 1, Chapitre 16

L’après-midi touchait à sa fin quand on éveilla Lubin.

Le réveil ne fut pas charmant.

Un seau d’eau de mer fut déversé sur les époux. Un rire cristallin provenant des voiles accompagnait le bac.

« Pas de traitements de faveur, ricanait Bridilia. »

Aelys jeta un regard assassin à la chef des gabiers. Celle-ci répondit en déversant un second seau.

« Du calme, ma belle, la retint Lubin. Ne m’avais tu pas dit que ces choses-là prendraient du temps ? Si tu laisses tes glavius parler, nous serons réduits à l’esclavage. Viens, faisons nos ablutions comme tout le monde.

— Pourtant, ils me démangent, gronda la jouvencelle. En plus, la godinette1 passe son temps à te reluquer. Elle s’escambille2 dans les voiles quand tu lèves la tête, elle ne cesse de culeter3 dans les cordages quand elle passe sur le mât arrière.

— À bon, s’étonna Lubin ?

— N’as tu pas remarqué cette gouge, le rabroua la belle ?

— Si ! souligna Lubin. C’est la fille de la capitaine ! S’en prendre a elle, c’est s’attirer les foudres de Dame Brida. Elle est comme un argousin, il faut s’en méfier comme de la peste, mais lui montrer le plus profond respect.

— Je ne te parle pas de cette manière-là, idiot, répondit Aelys boudeuse. Elle te courtise !

— Ah bon ? s’écria le jouvenceau plus fort qu’il ne l’aurait voulu. Mais n’a-t-elle pas vu ni mes bracelets de fiançailles ni mon collier d’épousailles ?

— Mais, répondit la jeune femme avec colère, elle n’en a cure !

— Impossible, rétorqua Lubin. Les bonnes gens ne font pas ça. Je suis marié avec toi ! Aucun mortel n’oserait se mettre en travers de la volonté des anges.

— Elle ne veut pas rompre nos épousailles, expliqua Aelys désespérée. Elle veut ton viet !

— Mais elle ne peut l’avoir, puisque nous sommes mariés, répondit patiemment Lubin.

— Et ton père, quand il prenait la femme de ton oncle, qu’est-ce que c’était ?

— Très mal, souligna le jouvenceau. Et punis par notre sainte Église. Les bons croyants ne font pas cela, et nous sommes tous de bons croyants à ce bord. Le père Maric y veille, je l’ai vu faire du catéchisme. »

Aelys alla prendre leurs bols de soupe, tout en grommelant, persiflant sur la naïveté des nigauds. Lubin, perplexe, jeta quelques coups d’œil dérobés à la chef des gabiers. Celle-ci effectuait effectivement une danse grotesque dans les cordes. Le jouvenceau eut un temps l’impression que la jeune femme était secouée de spasme, mais ne s’en alarma pas quand il la vit reprendre le travail.

« Je viens d’observer damoiselle Bridilia, commenta Lubin au retour de son épouse. Elle est peut-être touchée par ces drôles de maladies qui font trembler, comme les voyageurs des ports lointains en parlent. Elle effectue bien des tours et des détours le long des voiles, professa doctement le jouvenceau. Il doit s’agir d’une de leur coutume païenne. Elle ne peut danser autour du feu quand le soir tombe, elle le fait autour d’un mât. Ces gens du Nord sont si peu angéliques. Qui sait quelles traditions barbares perdurent dans ces royaumes enneigés. »

Aelys regarda un temps son compagnon. Elle plongea son regard dans celui de son époux, y cherchant quelques traces de duplicité. Elle n’y vit qu’une candeur si grande si semblable à de la niaiserie.

Elle sauta au cou de son époux, l’embrassant langoureusement. Lubin voulut lui rendre son baiser, mais déjà des clameurs s’élevaient du navire.

« Quel spectacle ! hurla une voix depuis la proue. Par les anges, continuez donc ça nu ! Faites profiter vos coreligionnaires. »

Des rires gras accompagnèrent la remarque du bucellaire.

« Qu’est-ce que ceci, cria la capitaine, c’est un navire ici, pas un bordel ! Timonier, pourquoi ne rament-ils pas ?

— Ils sont époux, ma capitaine, la rembarra le père Maric. Mariés sur les eaux d’Emodirias, ils ont terminé le rituel jusqu’à la dernière goutte. Il pourrait bien fotre sur le pont, je n’en aurais cure.

— Timonier, je t’ai demandé pourquoi ils ne ramaient pas, le corrigea Brida la Brit.

— Bonne question, capitaine, bonne question. Souquez, mes enfants, tonna le clerc en se retournant vers Aelys et Lubin. Souquez ou tâtez du martinet ! Ce soir, nous passons la pointe des diables verts. La falaise ne nous offrira plus aucun secours face à la colère du Dieu Poisson. Vous allez goûter aux fureurs de l’océan intérieur !

— Rêwet, crièrent deux Brits en agitant leurs matraques cruelles. »

L’Archéron Noir glissa sur les eaux placides au pied de la falaise arboré. Les récifs se faisaient plus rares aux larges, mais plus nombreux au pied de la muraille de roches dentelées. Sinistre, la couronne de verdure exhalait toujours une vague sensation de haine que Lubin ne savait expliquer. Comme tous les habitants de Lhynn, le jouvenceau savait que ces lieux étaient maudits. Les légendes les plus sombres entouraient ces bois, grands comme un pays, et l’on racontait que des royaumes non humains les peuplaient.

Lubin, concentré sur la respiration d’Aelys, afin de synchroniser leurs efforts, épiait les moindres mouvements entre les arbres gigantesques. Seule une malignité latente, communiqué par les formes bizarres que prenaient certains de ces troncs immenses, frappa le jeune homme.

Détournant le regard de ce paysage sinistre, Lubin observa la falaise tourner au large. Plus loin, l’horizon n’était que flots. Ou qu’il tourne son regard, la falaise déchirée, et ses bois indicibles, était la seule terre en vue, seule échappatoire aux flots funestes.

Plissant les yeux, un détail marqua Lubin. Il lui semblait que l’horizon ondulait au loin. Se levant, malgré les rugissements du Brit, le jouvenceau se retourna. Deux coups de trique l’atteignirent aux épaules, mais il ne les sentit pas. Ses cheveux se hérissèrent sur sa tête et son visage devint pâle.

« Mon père, commença Lubin par-dessus les hurlements du barbare du Nord, nous fonçons dans une tempête, n’est-ce pas ? »

À ces mots, le Brit suspendit son geste, dévisageant l’horizon. Les rames se levèrent, les gabiers avalèrent de la voile, et même la capitaine sortit de sa réserve habituelle.

Le père Maric, un sourire hystérique aux lèvres, s’esclaffa d’un rire profond.

« Bien vu, jeune Lubin. Nous allons fendre les flots et braver la tempête !

— Tu es fou Maric, s’exclama la capitaine, il faut nous abriter.

— À la pointe des diables verts, sur les récifs de cette mâchoire démoniaque ?

— L’horizon est troublé, cria la vigie, ce doit être le déluge là-bas !

— Que croyez-vous, rugit le prêtre ? La guerre éternelle continue, malgré l’absence de vos prières. Voici devant vous le champ de bataille. Les eaux sont déchaînées, tiraillées entre les remouds du Dieu Poisson et la volonté du Thalassicus Dominus. Il n’y a d’autre issue que de se jeter dans la bataille.

— La houle, hurla un gabier, la houle nous aspire ! Elle nous entraîne au large !

— Le vent nous pousse aussi ! hurla damoiselle Bridilia. Affalez les voiles, ou il nous emportera au large.

— Au contraire, hurla le père Maric, laissez filer. Emodirias Magister Angelus, Aperio Nostrum Abscondo Iter ! Trahere Nostrum Via, Vincere Profunditates Deus ! »

La capitaine fondit sur le père Maric, le visage fermé. Une fois en face de lui, elle s’écria.

« Vois-tu le chemin ?

— Il se dessine, oui… Quelque chose secoue l’océan intérieur. La guerre reprend de plus belle…

— C’est vrai ! confirma Lubin. Regardez, la route du ponant est ouverte !

— Que dis-tu, s’exclama l’aumônier, surpris ?

— Observez l’horizon au couchant, désigna le jouvenceau. Il y a comme un trou, un point fixe sur les ondulations… »

L’Archéron Noir commençait à être bien secoué. Les prémisses de la tempête agitaient le navire comme les ondes alentour. Les bucellaires, qui devaient pourtant prendre du repos, avaient ressorti les avirons. Le sergent Bérenger, qui avait posé son haubert, passait par les bancs en hurlant des instructions.

« Vous obéirez aux ordres du père Maric à la lettre, et sans faiblir. Si un seul de vous manque à son poste, il pourrait nous envoyer tous par le fond. Priez Emodirias que les profondeurs vous engloutissent, sinon je vous écorcherais vif et pêcherais au gros avec vos entrailles !

— Capitaine, hurla le prêtre, dégage-moi ta vigie. Je veux le jouvenceau à l’avant. Emodirias Angeleus a tracé ma route, elle coïncide avec le point au couchant. Que la fille fasse l’aller-retour entre lui et moi ! C’est important Brida. L’ange magistrat ne m’octroie qu’une faible marge de manœuvre…

— Alors, guide-nous, cracha la capitaine, écrasant ses lèvres sur celle de son timonier. Ne me fais pas douter de toi !

— J’appartiens à Emodirias, tonna le père Maric, mais par les anges mon huile de reins est toute à toi ! Priez, priez vous tous, âmes égarées sur le domaine de la bête. Priez Emodirias Angeleus, afin qu’il gagne cette bataille. Priez Anataël Angeleus, pour qu’il ne vous abandonne pas. Priez pour vos vies, vos muscles, eux, m’appartiennent ! Souquez ! »

La capitaine remonta aussi rapidement vers la proue qu’elle avait rejoint la poupe. Saisissant Aelys et Lubin par le bras, elle les tira derrière elle.

« Montez sur le mât principal, au niveau du château avant. Ne me gênez pas, sinon je vous passe par-dessus bord. »

Les deux jouvenceaux acquiescèrent, prenant le poste qu’on leur désignait.

« Rameur bâbord, stop ! Hurla le père Maric, rameur Tribord, du nerf !

— Gloire à Emodirias Angeleus, hurla le sergent Bérenger en grondant sous l’effort. Souquez pour sa gloire et pour vos vies ! »

Les quatre Brits n’encadraient plus les hommes de corps. Ceux-ci, terrifiés, s’efforçaient d’agir selon les instructions du timonier. Ils ramaient avec l’énergie du désespoir. Dans les voiles, tous les gabiers s’étaient encordés, priant pour ne pas être précipités vers les profondeurs. Contraint à rester dans les voiles, Bridilia ne cessait de hurler des ordres d’une voix suraiguë.

Sur le château avant, la capitaine Brida avait retiré une lourde toile cirée. Une lourde baliste apparut, deux formes fantomatiques se matérialisèrent, se mettant aux ordres de la capitaine.

« Vetharcath, Arivaex, incanta la capitaine.

— Faestir, souffla une voix d’outre-tombe que Lubin ne put localiser.

— Majak Vaess, éructa Brida la Brit ! »

Un long trait de baliste se mit à flotter dans les airs. Un instant plus tard, il s’insérait dans la baliste. La capitaine Brida se positionna à l’arrière, la main sur le levier actionnant le tir. Sa main senestre, elle, décrivit des arabesques complexes dans les airs. Soudain pris de lévitation, le lourd scorpion flotta à une demi-brasse au-dessus du sol, singeant les moindres mouvements de la capitaine.

Sur le château avant, comme sur le château arrière, les Brits s’étaient mis en position. Leurs grands arcs d’if en main, ils scrutaient… les flots ?

Lubin ne comprit pas ce soudain revirement.

Ces hommes du Nord avaient toujours surveillé les hommes de corps. Pourquoi fouillaient-ils la mer des yeux ?

Les vagues gonflaient de plus en plus. La marée n’était point descendante, et pourtant la houle se retirait vers l’océan intérieur. Les vents, eux aussi, semblaient être aspirés vers l’ouest. Lubin, qui avait grimpé au mât avant, fouillait l’horizon du regard. Celui-ci s’était rapproché…

À moins d’un mille, la falaise formait une aiguille. Plusieurs promontoires rocheux défiaient les flots, enjambant majestueusement les ondes. Les vagues s’écrasaient avec force contre les rochers, aiguisant leurs dentelures. Le ventre monstrueux des vagues, à cet endroit, révélait de formidables récifs. Ces dents, elles aussi aiguisées par les flots, à moins d’une brasse sous la surface, attendaient de pouvoir mordre le bois des navires.

Lubin entraperçut des formes nager dans les eaux, ramper sur les plages de galets, et se cacher dans les criques.

Le cap des diables vert, comme le nommaient les marins, était un endroit dangereux.

Reportant son attention vers le large, le jouvenceau aperçut des éclairs strier le bas couloir formé par les nuages bas et les vagues grossies. Une pluie battante fusionnait la mer et le ciel par endroit, et des lueurs vertes, vaguement terrifiantes, projetaient des ombres extravagantes.

La houle formait des collines liquides. Les monts s’élevaient haut, et les creux pouvaient engloutir le plus gros des navires. Plusieurs collines de mer se déplaçaient indolemment, mais, poussées par des courants contraires, elle fusionnait en un haut pic d’écume avant de se séparer en un déluge de rouleaux.

« Mon père, hurla Lubin en se retournant, la mer devant nous est secouée par des marées contraires !

— Fixe le couchant, tonna l’aumônier, dont la voix tonitruante couvrait vent et marées. Cherche la trouée ! Deux volontés s’affrontent pour le contrôle de l’océan ! Mes chères enfants, priez ! Priez, pour qu’Emodirias renvoie le Poisson Perfide dans les profondeurs !

— Troué à bâbord, rugit Lubin en tendant le bras de toutes ses forces !

— Je le vois, répondit le père Maric, le chemin invisible. Préparez-vous à affronter la tempête. Lubin, guette les vagues et le vent. Le Dieu Poisson cherchera à entraver notre route. »

La houle grossissait, le vent devenait chaotique.

L’Archéron Noir franchit le cap des diables verts.

Le navire plongea dans la tempête.

Une terreur sourde s’empara de Lubin.

La houle était si forte, que le navire semblait être entièrement avalé dans le creux des vagues. Incapable de voir au-delà de la crête d’écume au-dessus de lui, Lubin fouillait le ciel.

Des éclairs striaient çà et là le ciel, unissant par sa zébrure dévastatrice le ciel et la mer.

Le père Maric ne cessait de hurler des instructions. Ses paroles, criées depuis la barre, couvraient les rugissements du vent. Les rameurs, pris de folie, souquaient à bâbord, souquaient à tribord, arrêtaient, ramaient de plus belle.

L’Archéron Noir glissait le long des vagues gigantesques, défiant la marée.

Sur ordre du timonier, tous amenèrent leurs avirons, alors que le navire passait une crête. Il fut immédiatement avalé par la houle, le précipitant dans la vallée de ces collines d’écumes.

Lubin, horrifié, mais vaillant, profitait de ses rares moments de surplomb. D’un coup d’œil, il parcourait l’horizon, guettant vagues et vents contraires. Hurlant tout haut ce qu’il voyait, Aelys sautait à bas du mât puis courait à la barre pour avertir son confesseur. Une corde autour de la taille, elle nageait, escaladait plus qu’elle ne marchait…

Les bucellaires ramaient avec force. Ils entonnaient des paumes en soufflant comme des buffles, grondant sous l’effort. Deux d’entre eux, un homme âgé et son fils auscultaient continuellement le navire, remontant les cordes du pont à grand renfort de bras.

Les hommes de corps, terrorisés, fixaient le père Maric, répondant aussi vite que possible à ses injonctions.

Les gabiers, dans les cordages, lâchaient et amenaient les voiles dans un effort chaotique, tandis que de violentes bourrasques transverses menaçaient de faire chavirer le navire. Damoiselle Bridilia, véritable acrobate de corde et bateleuse de poulies, faisait jouer la voile latine de bâbord à tribord, accompagnant les rameurs.

Les Brits, saucissonnés aux mâts par la taille, sondaient les ondes. Par moment, ils bandaient leurs grands arcs d’if, décochant des traits dans les flots déchaînés.

La capitaine Brida, elle, se tenait aussi immobile que possible sur le château avant. Agrippant sa baliste, elle fixait quelques points vagues, dix brasses devant le navire.

« Ssearth Frahraek, tonna-t-elle. »

Lubin vit les cordes se tendre, comme par enchantement.

Puis le trait fila, disparaissant dans les flots.

« Majak Vaess, cria de nouveau la capitaine ! »

Un nouveau trait flotta dans les airs, réarmant le terrible scorpion de Brida la Brit.

Il sembla au jeune homme que trois formes humanoïdes, translucides, flottaient auprès de la capitaine.

Mais l’attention de Lubin fut immédiatement attirée par le cataclysme qui se déroulait devant lui.

Depuis une crête d’écume, le jouvenceau vit quatre grands pics se former devant eux. Hauts comme des montagnes, ils étaient sur le point d’éclater. Rien ne sauverait le navire de la déferlante qui en découlerait.

« Quatre pics droits devant, ils vont crever ! hurla Lubin malgré sa terreur.

— Emodirias Magister Angelus, tonna la voix claire du Père Maric, Thalassicus Dominus, Ut Sacerdos Imperat Oceanum ! »

Le navire plongea droit vers les profondeurs.

« Souquez, tous ! commanda le père Maric. »

Homme de corps et bucellaires ramaient de plus belle, les uns priant, les autres soufflant des psaumes.

« Damoiselle Bridilia, donnez toute la voile, je vous pris ! »

Les gabiers lâchèrent les toiles, et le vent s’engouffra dedans. Les bourrasques de travers firent godiller le navire jusqu’à ce que le gabier en chef choque les écoutes pour jouer des rafales.

L’Archéron Noir partit alors par bâbord, avalant des paquets de mer sur la même bande. Les rameurs furent noyés jusqu’aux épaules.

Mais les eaux tumultueuses se calmèrent bien vite, avant de se retirer comme par enchantement.

Le navire se redressa, glissant sur une vague qui le rehaussa par bâbord.

Les pics de mer crevèrent, se précipitant vers le navire en une déferlante chaotique et funeste.

Mais jamais ils ne frappèrent l’Archéron Noir.

Porté par une vague divine, le navire fut soulevé au-dessus du tumulte. Elle hissa la coque par-dessus la crête d’écume.

« C’est un miracle, balbutia Lubin. »

Se retournant, il croisa les yeux du père Maric. Celui-ci, un sourire triomphant aux lèvres, tonna :

« Loué soit Emodirias Magistère Angeleus ! »

Mais le triomphe fut de courte durée, car d’autres épreuves s’amoncelaient à l’horizon.

Dédiant toute son attention aux dangers de la mer et du ciel, Lubin cria des heures durant, tandis qu’Aelys, grimpant de mât en mât, transmettait à son confesseur.

Fixant la trouée au couchant, le jouvenceau pria tous les anges de l’Unique de les laisser arriver à bon port.


Texte publié par Médiéfictions, 30 août 2022 à 08h52
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