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tome 1, Chapitre 8 « Chapitre 8 : Nuit de noces » tome 1, Chapitre 8

Lubin installa la rapine de la belle sur un vieux coffre d’osier, déboucha le vin et en servit deux gobelets. Il en tandis un à sa compagne puis, passant son bras dans le sien, il dit :

« À nos épousailles. »

Ainsi enlacés, ils vidèrent leur godet d’un trait.

« Ça réchauffe, commença Lubin en secouant la tête.

— Mais pas assez, ces vieilles défroques de matelots me grattent. »

Joignant le geste à la parole, la jeune fille ôta d’un mouvement souple sa chemise de toile élimée.

Lubin ne put détacher son regard de la poitrine de sa compagne. Depuis quatre ans qu’ils se fréquentaient, jamais il n’avait commis le péché de la chair. Souvent, bien souvent, alors qu’Aelys se pressait contre lui après l’avoir rejoint dans sa couche, un flot de pensées impures s’emparaient du jeune homme. Il fallait toute la piété, toute la concentration, toute la dévotion du jeune homme pour ne pas céder à la tentation.

Mais à présent, ils étaient mariés…

Quand bien même, il fallait se retenir, le temps que leur situation s’éclaircisse. L’enfantement était une épreuve, qu’Aelys porterait seul qui plus est. Il ne pouvait prendre le risque de l’engrosser, surtout si jeune, et l’exposer à cette épreuve sans pouvoir lui venir en aide. Les jeunes époux ne devaient se joindre que dans la sécurité de leur logis. Lubin avait bien écouté les prêches et comptait s’en remettre à la sagesse des anges.

Pourtant, la poitrine habituellement flottante d’Aelys était bombée, dressée. Ses tetins1 pointaient farouchement vers lui. Le sang lui battait le bas ventre, et ses jambes musclées semblaient vibrer.

« Tu as faim, demanda la jeune femme, d’un ton vibrant ?

— Pas vraiment, répondit Lubin, la bouche sèche, alors que le sang lui battait les tempes.

— Déshabille-toi, mon beau, murmura Aelys. Quitte ces vilaines défroques. Puisque nous ne pouvons allumer de feu, viens me réchauffer dans ton lit. »

Avalant difficilement sa salive, Lubin s’exécuta, arrachant sa cotte2 et ses braies3 plus qu’il ne les ôta. Aelys c’était déjà réfugié dans la couche de Lubin, sans pour autant ramener les couvertures à elle. Le jeune homme, moitié trébuchant, moitié courant, batailla avec ses braies pour la rejoindre. Il finit par les déchirer complètement en rejoignant sa douce.

« Tout doux mon beau, murmura Aelys. Il ne faudrait pas qu’on nous entende… »

Plus doucement, du moins autant qu’il pouvait se contrôler, Lubin s’installa sur sa couche étroite, tout contre son épouse. Ramenant les couvertures à lui, le jeune homme recouvra leur nudité. Il n’y eut nul besoin d’attendre pour qu’il eût chaud. Il était bouillant, tout comme Aelys.

Lubin essaya de se concentrer sur sa respiration, afin de bannir les pensées lubriques qui l’assaillaient, gonflant son guilleri4 à rompre.

« Qui y a-t-il, murmura Aelys d’une voix chevrotante, tu ne me veux pas ?

— Les anges m’en sont témoin, mon aimée, qu’il n’y a rien que je veuille plus en cet instant. Mais, même si ce n’est plus défendu, c’est imprudent. Je ne puis prendre le risque de t’engrosser, car alors tu porterais ce fardeau. Nous sommes trop jeune et sans logis, comment puis-je te faire courir le risque de l’enfantement dans ces conditions ! »

Lubin, tiraillé par le désir, était mortifié à l’idée de perdre sa belle en couche. Sa mère lui avait été enlevée alors qu’il venait au monde, le jeune homme savait donc quels dangers guettaient sa belle.

Aelys, se retournant contre lui, caressa doucement son visage. Lubin se pencha alors vers elle, doucement, posant ses lèvres sur les siennes. Un baiser, qui se voulait chaste au départ, se transforma bientôt en une étreinte torride. Le jeune homme sentit la main de sa belle se poser sur son pendeloche5, le serrer puis le briquer doucement. Lubin commençait à perdre toute prise, incapable de résister au déduit6 que lui procurait son épouse.

« Les femmes savent ces choses-là, commença Aelys, d’un ton qui se voulait autoritaire malgré sa voix chevrotante. Fais ce que je te dis, et aucune graine ne germera dans mon ventre cette nuit.

— Il en sera fait selon vos désirs, réussit à bredouiller Lubin…

— Très bien. Puisque les anges des ondes ont béni nos épousailles, il nous faut faire monter les eaux de notre corps. N’en déplaise à Argas et Anator Angeleus, ils ne sont pas nos anges gardiens. Une nonne m’a confié les clefs de ce rituel secret, aux femmes réservées. Tu devras, toi aussi, le conserver après en avoir été pénétré…

— Ainsi soit-il, hoqueta Lubin, toujours troublé par les caresses d’Aelys. »

La jeune fille fit une pirouette, dégageant les draps étouffants. La chair de Lubin bouillait si fort que même la neige n’aurait pu le refroidir.

« L’eau appelle l’eau, psalmodia Aelys. L’eau de ta bouche fera monter l’eau de mon corps…

— Que dois-je lécher, demanda Lubin pantelant »

Il n’eut pas de réponse. Aelys faisait déjà glisser ses lèvres et sa langue le long de son guilleri.

L’esprit de Lubin explosa alors. Convulsivement, il se mit à embrasser, caresser, lécher ce que la jeune fille lui avait posé sous le nez. Un instant, le jeune homme se fit la réflexion que les femmes avaient un très long cul, leur fente partant des fesses, mais remontant sur le bas ventre…

La flamme revint balayer toutes pensées cohérentes dans l’esprit du jeune homme. Le déduit qu’Aelys procurait à Lubin était divin, le plongeant dans une grâce proche — supérieur, même s’il ne voulait pas l’admettre — à la prière. Les baisers de la jeune fille aspiraient le sang de Lubin dans son pendeloche : le rituel fonctionnait, les eaux montaient…

Avec ferveur, se concentrant pour ne pas perdre ses moyens, et priver Aelys de sa part de déduit, le jeune homme attrapa le crépion7 de sa belle à deux mains. Il baisa avec ferveur, avec adoration, et avec une fougue irrépressible, le long cul d’Aelys. Il posa de sa langue l’eau de son corps, sur, et dans le long cul de la jeune femme. Le temps se figea en cet instant.

Tout comme à la prière, la ferveur — et le déduit — faisait oublier le passage des heures au jeune homme. Concentré sur le rituel de montée des eaux, le jeune homme mit toute sa dévotion à l’accomplir.

Le rituel fut finalement accompli !

Tout à coup, alors qu’Aelys grondait, sa voix assourdit par le guilleri de Lubin fiché au fond de sa gorge, un torrent d’eau se déversa sur le visage de Lubin. Depuis le bas ventre de la jeune femme, où une superbe fleur de chair s’était ouverte majestueusement, les eaux du corps d’Aelys avaient jailli, telle une fontaine, trempant le visage extatique de Lubin.

« Loué soit les moniales de Notre-Ange-des-Ondes… Le rituel est accompli, murmura Lubin, à bout de souffle, en pleine adoration. »

Aelys, hoquetante, était secouée de spasmes. Lubin, toujours gonflé, en proie à une frayeur montante, se dégagea doucement de sa belle, avant de s’agenouiller à son chevet. Les tressaillements qui parcouraient le corps de sa belle l’alarmaient, mais le visage de celle-ci le rassura. Malgré sa respiration forte et ses yeux devenus noirs, un sourire extatique illuminait son visage.

« Loué soit les anges et les mères de Notre-Ange-des-Ondes, parvint-elle à bredouiller. »

Toujours agenouillé devant sa douce, Lubin, gonflé de ferveur, joignit les mains sur celle que lui offrait Aelys.

« Ô Anataël, gardien des marins, Ô Bestaphor, vigilant passeur, Ô Emodirias, que je ne connais point. Jamais je ne pourrais être plus béni. Jamais je ne pourrais amener d’offrandes en vos églises ni sur vos autels rendant grâce aux bonheurs dont vous m’avez béni.

— Tout doux, mon beau, murmura la jeune femme, le rituel n’est point achevé.

— Mais, la montée des eaux ? commença Lubin.

— Il n’est pas d’océans agités d’un seul ressac, répondit Aelys en mordant sa lèvre inférieure. »

« Va chercher le pot que j’ai remonté avec les tourtes, commanda Aelys.

— Le bocal d’huile, interrogea Lubin ?

— Celui-là même ! »

Un sourire mutin avait remplacé l’adoration sur le visage de la jeune femme. Tandis qu’il rapportait la porterie, Aelys s’était redressé.

« La sainte reine du passé, Hildegarde, la connais-tu ?

— Très peu, répondit le jeune homme. On dit qu’elle se fourvoya auprès des Tarques démonistes…

— Menteries absconses de mâles mécréants, rétorqua la jeune femme ! N’as tu jamais entendu un prêtre en faire mention ?

— Oui, reprit honteusement Lubin, mais peu de prêches en font mention.

— Elle n’est rien de moins que celle qui ramena l’Armandia et l’Ornan, ces lointains pays, dans la foi des anges, professa doctement Aelys. Elle a même converti des païens !

— Étrange que de tels exploits ne soient pas prêchés dans le sud, commenta le jeune homme, impressionné, mais pas convaincu.

— Ne doute pas de ma sainte, le réprimanda Aelys. Tu sais comment les hommes du Sud déméritent les saints du Nord, et inversement. »

Lubin se rendit à cet argument.

Il était bien connu à Lhynn que Karolus Sancto Imperator était le maître d’œuvre de la grande réforme karolingienne. Pourtant, les malcroyants du Nord, qui déchargeaient leurs cargaisons au port fluvial, soutenaient que Saint-Mavion en était le réel instigateur. Il va sans dire que, même chez les moins pieux des dockers, de telles assertions ne pouvaient que provoquer rixes et bagarre.

Lubin, soucieux de ne point démériter un saint, avait questionné les diacres, les vicaires et les prêtres. Tous démentaient, avec force, les élucubrations des gens du Nord. Mais lors d’une confession heureuse, ou Lubin était entendu par le vicaire général de Notre-Ange-des-Rescapés : le père Adalbert, ce dernier avait paru hésiter. Il y avait, selon lui, une grande réforme en préparation, grâce à la découverte de nombreux manuscrits anciens. La citadelle palatiale avait exhumé des archives du temps de Karolus Sancto Imperator. Tout cela était en cours d’étude, et discuté en synode exclusivement. Les bons croyants devaient donc calmer leurs ardeurs et ne point se lancer dans des rixes et s’en remettre au clergé.

« Sache que ce que nous allons faire et permit, par mes constrictions et la volonté de la sainte, exposa Aelys.

— Si les moniales de Notre-Ange-des-Ondes te l’ont dit, commenta Lubin.

— Non, cette fois, il s’agit d’indulgences de mon confesseur.

— Le père Maric ?

— Il sait plus de choses que la plupart des prêtres, répondit la jeune fille visiblement gênée. C’est d’ailleurs pour cela que je l’ai choisi comme confesseur, se reprit la belle. Il est plus expert en péché que la plupart des curés, aussi me suis-je tourné vers un spécialiste. Il possède même des copies d’anciens évangiles, du temps d’avant Karolus.

— Il me paraissait être plus un guerrier qu’un docte, contra Lubin.

— C’est l’impression qu’il donne, c’est vrai8. Il pourra te montrer ses feuillets, si tu le souhaites. »

Lubin n’était pas très doué à la lecture, mais il était passionné par les écritures. Aelys avait changé depuis ces derniers mois. Sa réticence au culte avait disparu pour faire place à une forme de piété, certes étonnante, mais réelle. Le jeune homme se réjouissait de ce changement, sachant que son épouse acceptait par la même d’intégrer la communauté angélique.

« Es-tu prêt, demanda Aelys ? »

Lubin, toujours agenouillé devant sa douce, tendit la poterie à sa douce. Ce faisant, le jeune homme ne put qu’admirer la finesse de la musculature de la jeune femme. Ses jambes croisées en tailleur révélaient ses muscles sveltes et toniques. Ses bras minces faisaient courir sous sa peau basanée la même musculature.

Aelys malaxait l’huile dans le pot. Son front volontaire trahissait sa concentration. Ses longs cheveux châtain, tressés en arrière à la manière de ses ancêtres barbares, dégageaient son visage triangulaire. Ses yeux bleus, toujours gais malgré la rudesse de sa vie passée, fixaient le liquide qu’elle travaillait.

Lubin laissa ses doigts parcourir la peau tannée par le sel de la côte de son épouse. Il s’émerveillait du ventre plat de sa belle, là celui des fames9 de sa famille était rebondi. Mais les privations subies par Aelys avaient dû la sculpter ainsi.

Le jeune homme remercia silencieusement le ciel que ces rigueurs n’aient point appauvrit la poitrine d’Aelys. Si elle n’était pas débordante, comme certaines dames du pays, ses tétins pointaient tout de même depuis deux belles rondeurs rebondies.

Le sang battit fort aux tempes de Lubin. Si son guilleri n’avait pas dégonflé, cette dernière vision raviva ses raideurs, laissant poindre un peu de l’eau de son corps au bout de son pendeloche.

Plus bas, la fleure d’Aelys, toujours ouverte, battait doucement. Lubin se fit la réflexion qu’il devait s’agir de la coquille de la jeune femme, et qu’elle battait au même rythme que son bas-ventre.

En dehors d’Aelys, Lubin n’avait jamais vu ni dame ni jouvencelle, dans l’habit simple de la naissance. Bien sûr, tous les jouvenceaux du quartier parlaient sans vergogne de fotre10 et de leurs conquêtes, détaillant chaque partie de leur histoire pour leur publique. Mais Lubin n’avait jamais eu goût pour de telles fariboles. Elles étaient grossières et sacrilèges, aussi le jeune homme évitait-il la fréquentation des fillots11 de son âge. De toute manière, le labeur que lui imposait son père ne lui en laissait pas le loisir.

Lubin avait passé ses miettes de temps libre avec Aelys ces quatre dernières années, et remerciait les anges de pouvoir continuer plus intimement…

Aelys finit par être satisfaite de son mélange. Lubin, debout devant elle, le guilleri vibrant continuait de caresser les épaules de la belle du bout des doigts.

« Il va falloir garder le pot non loin, déclara la jeune fille. Nous pourrions en avoir besoin. »

D’un geste doux, mais appliqué, Aelys commença à enduire le viet12 de Lubin avec la graisseuse substance. Malaxant avec attention l’huile sur le jeune homme, elle arrache des râles que Lubin ne sut retenir.

« Il va falloir t’allonger et ne point remuer, susurra Aelys à son galant. Reste coi, du moins autant que possible. Ton sang agite déjà bien fort ton viet… »

Lubin s’exécuta maladroitement, Aelys conservant son guilleri en main alors qu’il tentait de s’installer. Une fois allongée, la jeune femme se tint un instant au-dessus de lui, puis s’arc-bouta, guidant le viet luisant de Lubin vers son conet13.

« Ne doit-on pas le glisser dans la coquille14, plutôt, demanda Lubin, nigaud, mais pas complètement ignare ?

— Ton sang m’engrosserait très certainement, répondit Aelys en se repositionnant. Les anges nous ont prédestinés. Nul doute qu’ils me feraient porter ton enfant. Ne t’alarme pas, mon beau, continua-t-elle. La première jointure15 peut-être douloureuse pour nous autres. Mais les anges ont tracé nos chemins invisibles, et nul doute qu’il prévoyait que ton viet déflore mon cul. Il ne pourrait en être autrement, puisque le père Maric et l’abbesse m’ont préparé à cela.

— Vraiment, répondit Lubin, incrédule, mais vibrant de désir.

— Mon confesseur prend sa charge très à cœur, grogna Aelys alors que le viet de Lubin commençait à glisser dans le conet de la belle. Et l’abbesse a ses raisons, que seuls les anges connaissent. »

Une expression de douleur traversa le beau visage d’Aelys.

Lubin voulut se précipiter vers sa belle, mais ses paroles le retinrent. Agrippant sa couche à fendre le bois, le jeune resta aussi immobile que possible. Le sang montait dans son guilleri comme une fontaine, faisant battre celui-ci. Lubin commença ses exercices de respirations, afin que le sang n’afflue pas si fort, en vain.

Aelys, dont les mains se tenaient au sommet de la couche, laissait ses jambes puissantes contrôler sa descente. Elle mordait ses lèvres, serrait les dents, tandis que par à-coup, elle accueillait le viet de Lubin dans son ventre.

Le bois de la couche craque sous la prise de Lubin. Son corps s’enflamma tout entier. Il n’avait qu’une envie : bondir, saisir sa belle, et enfoncer son vit au plus profond de son aimée. Il fallut toute la concentration du jeune homme, toute la volonté enseignée par les mortifications, pour rester coi, immobile.

Les à-coups se firent moins brusques, les mouvements plus fluides tandis qu’Aelys pliait et dépliait les jambes.

Finalement, la douleur disparut du visage de la jeune femme. Le déduit étira le sourire de la belle, alors que le viet de Lubin allait et venait de plus en plus profondément dans le conet d’Aelys. Posant ses mains sur le torse haletant de Lubin, la jouvencelle serrait de nouveau les dents, mais cette fois pour retenir ses gémissements.

Lubin sentit de nouveau le sang envahir son viet à rompre. Ne pouvait se retenir complètement, ses mains se levèrent pour caresser le visage de la belle, ses bras, ses hanches, sa poitrine.

Se redressent sur son beau, Aelys saisi les mains de son amant. Elle en captura une dans sa bouche, comme un bâillon, tandis qu’elle pressait la seconde sur ses seins.

La belle jouvencelle s’enfonçait toujours plus profondément sur le pieu de Lubin. Le jeune homme attrapa le drap du coin de la bouche. Il en avala une belle portion, afin d’étouffer les grondements qui naissaient au fond de sa gorge.

Les hanches d’Aelys accéléreraient la cadence, si bien que Lubin ne put retenir ses grondements, étouffés par son bâillon. La belle amante, elle, avala un peu plus profondément les doigts de Lubin, alors que ses yeux se crispaient de déduit.

La coquille de la belle rebondissait à présent sur le bas ventre du jeune homme. La splendide rose d’Aelys battait au même rythme que les tempes du jouvenceau. Le spectacle magnifique de la louvière16 de sa belle épouse, ainsi exposé, fit gonfler encore un peu plus le viet de Lubin.

Quelque chose se rompit.

Le guilleri de Lubin explosa. S’il se gonfla à éclater, le jeune homme eut la sensation qu’un barrage venait de rompre.

Aelys écarquilla les yeux.

Ses dents mordirent la chair de Lubin au sang, incapable de retenir son long râle de gorge.

Ses jambes défaillirent, laissant choir la jouvencelle, enfonçant entièrement le viet du jeune homme dans son conet.

Lubin se sentit exploser une fois encore. Cette fois, toutes les eaux de la Rhynn déferlaient au travers de son bas ventre. Attrapant le crépion de sa douce avec sa main valide, il le plaqua tout contre lui.

La belle amante, mordant la main du jouvenceau, tentait de se bâillonner en vain. Ses grondements haletants raisonnèrent dans la pièce.

La coquille d’Aelys se changea en fontaine. Un jet puissant inonda le ventre de Lubin.

De nouveau, l’huile de rein jaillit du viet du jeune homme, pareil à la marée remontant la Rhynn. Il sentit le conet de la belle se tordre autour de son pieu.

De nouveau, un jet fila de la louvière de la belle, aspergeant le jouvenceau de la tête au ventre.

Un voile recouvrit les yeux de Lubin, tandis que son viet n’en finissait pas de décharger toutes les eaux du monde dans sa belle. Les pices17 du jeune homme le brûlaient, alors qu’il les sentait rouler sous le crépion de sa douce. Le conet d’Aelys se crispait et se décrispait autour de son pendeloche, tandis que sa louvière continuait d’asperger le jouvenceau des eaux de la jeune fille.

Aelys s’affala sur Lubin. Il la serra fort contre lui, collant ses hanches et ses pices à sa belle, alors que son viet éructait le flot d’une dernière marée. Le jouvenceau avait libéré tant de ses eaux, qu’il les sentit glisser du conet de la jouvencelle le long de son guilleri, jusque sur ses pices.

« Pardon de t’avoir mordu, finit par murmurer Aelys dans un souffle.

— Ce n’est rien, j’ai tous mes doigts, lui répondit Lubin en riant. Tous les charpentiers ne peuvent point en dire autant.

— Laisse-moi au moins soigner ta main blessée, continua la belle, visiblement soulagée de la réaction de son beau.

— De nous deux, c’est moi qui sais bander, commenter le jouvenceau.

— Tu sais surtout bien bandeler18, pouffa la belle en caressant le viet toujours gonflé, mais indolent de son beau. »

Tous deux soupirèrent beaucoup, serrés l’un contre l’autre.

Après quatre années de longue attente, Lubin était à présent l’époux d’Aelys, et pouvait enfin la joindre charnellement.

Des grincements alertèrent les deux amants…

Aelys, d’un bond souple, se retrouva sur ses jambes, ses dagues à la main. Lubin, plus lourdaud, roula à bas de sa couche.

Le jouvenceau tendit l’oreille.

Aelys retenait son souffle, interrogeant son amant du regard…

Lubin perçut d’autres craquements, plus sourds. Ils provenaient d’un peu partout.

D’un signe, tandis qu’il ramassait la longue trique de bois avec laquelle le père de Lubin avait l’habitude de le battre, le jouvenceau indiqua à sa belle d’ôter le calfeutrage de la fenêtre de sa chambre. La belle s’exécuta pendant que le jeune homme avançait d’un pas circonspect vers une des portes de sa chambre. Collant l’oreille contre le panneau de bois, Lubin ferma les yeux pour se concentrer.

Il n’entendit rien, rien d’autre que les quelques grincements sourds parcourant tout le logis.

« Le vent s’est levé, chuchota Aelys.

— Le castel Molinar est vieux, répondit Lubin d’un même ton. Le vent est-il fort ?

— Assez pour que les capitaines ne prennent pas tous la mer après laudes19.

— Alors c’est sûrement le vent qui fait grincer la bâtisse.

— Il faut s’en assurer. »

Acquiesçant, Lubin remplaça Aelys à la fenêtre. Tandis que celle-ci, silencieuse comme une ombre, se glissait hors de la chambre pour explorer les étages, Lubin passa la tête par la fenêtre. Les lueurs du rez-de-chaussée s’étaient éteintes. Toutes, sauf celles du moulin. Les bougies lançaient toujours leurs ombres vacillantes sur les murs, mais ne révélèrent aucune présence. La conversation que Lubin avait surprise s’était tue. Suspendu ainsi, guettant le moindre danger, le jeune homme nu se laissa pénétrer par le froid de la nuit.

La conversation du rez-de-chaussée reprit.

Moins tendue, elle était aussi plus rare de parole. Les pauvres gens du guet devaient certainement veiller toute la nuit, et il leur faudrait lutter contre le sommeil jusqu’à laudes. Sans barricader la baie, mais en l’occultant soigneusement avec le curtain, Lubin s’assura que personne ne puisse percevoir la lueur de la chandelle éclairant sa chambre. Le jeune homme alluma une nouvelle bougie pour remplacer celle qui, dans la lanterne, allait s’éteindre.

Ils avaient déjà passé une heure dans la chambre du jeune homme.

Lubin soupira.

Voilà trois ans que le jeune homme fantasmait sur cette première nuit avec Aelys, quand ils pourraient se joindre, enfin époux et non fiancés. Une heure, une petite heure, une ridicule chandelle, voilà qui était loin de l’idée qu’il s’était fait de cette nuit.

Tous les jeunes gens de son âge, dépucelés pour la plupart dans les bordeaux20 des quais, se vantaient de la manière dont ils jouissaient dans les puterelles21 du port.

Après avoir connu Aelys charnellement, il n’était plus sûr de faire le rapport entre la chose et ce qu’en disaient ces faquins22. Ils en parlaient en des termes que Lubin n’aurait pas choisis. D’aucuns parlaient de ribaude, mais Lubin avait vécu une expérience mystique. La plénitude atteinte pendant qu’il tenait son aimée tremblante de déduit tout contre lui, une fois qu’ils eurent échangé les eaux de leur corps, n’était comparable qu’à l’extase de la prière prostrée, auquel le jeune homme s’adonnait à la fin des mortifications de carême.

Ces voisins parlaient de fotre comme d’une activité impie, presque blasphématoire, d’autant plus excitante que les prêtres l’interdisaient. Lubin, lui, sentait qu’il avait partagé avec Aelys un rituel secret, intime, nécessairement réservé aux époux.

Après tout, n’avaient-ils pas invoqué Anataël, Bestaphor et Emodirias Angeleus ? N’avaient-ils pas pratiqué un acte sacré, enseigné par les moniales à Aelys ? N’avaient-ils pas communié, comme des époux, dans un sacrement laïc ?

Lubin était occupé à ces rêveries, l’oreille aux aguets. Il préparait un grand sac avec vêtements, change, menue monnaie, outils à tisser et quelques autres objets paraissant utile. Fouillant sa chambre, le jeune homme finit par sortir de sous sa couche sa boîte aux trésors. À l’intérieur s’entassaient pêle-mêle des souvenirs : les premiers boutons qu’Aelys lui avait offerts, son parchemin de baptême signé par ses parents et grands-parents au complet, le symbole des anges de ses douze printemps, le collier de mariage de sa grand-mère. Lubin fourra sa boîte de souvenirs dans le sac, prenant soin de sortir le bijou argenté, orné des effigies de Saint-Joques et Baëlistal Angeleus — Protecteur et Ange-Gardien des époux.

Le jeune homme dressa l’oreille.

Un pas léger faisait grincer les lattes des parquets inférieurs. Écoutant attentivement, il finit par voir Aelys remonter.

« Tous les cierges sont éteints, murmura la jeune femme. Il doit toujours y avoir du monde au moulin, mais ils ne semblent pas nous avoir entendus. J’ai remonté des cruches d’eau. Après ce que nous venons d’offrir aux anges, il nous faut nous abreuver.

— J’ai épié la conversation par la fenêtre, répondit Lubin. La conversation était posée cette fois. Je pense que s’ils avaient été alarmés, ils auraient fouillé la maison.

— Oui. Et je doute qu’ils fouillent les étages demain, continua Aelys. Ce logis est notre meilleure cachette. Dès lors que nous limitons lumières et bruits, nous ne devrions pas attirer la garde.

— Surtout qu’ils devront faire tourner le moulin au matin, s’ils veulent faire penser que tout est normal au castel Molinar.

— Bien, j’avoue que le rituel de montée des eaux m’a ouvert l’appétit, commenta Aelys. Mangeons et buvons. »

Les deux amants s’assirent en tailleur, autour du coffre de Lubin, afin de partager les voleries de la jeune fille. Le jouvenceau se rendit compte que leur jointure lui avait ouvert l’appétit à lui aussi. En silence, les deux époux mangèrent force tourtes sans trop entamer la cruche vin : ils avaient tous deux soif d’eau.

La satiété vint vite, et Aelys bondit se blottir dans la couche de Lubin. Ce dernier passa qu’il était temps…

« Ferme les yeux, ma douce, murmura-t-il à la jeune fille.

— Une surprise, demanda celle-ci en s’exécutant ?

— Une promesse, répondit le jeune homme en accrochant le collier argenté au cou de sa belle. Ouvre les yeux.

— Comment t’es-tu procuré ce bijou ? s’exclama Aelys, baissant la voix par peur d’attirer le guet.

— Ma grand-mère me l’a légué.

— Et ton père te l’aura laissé, répondit la jeune fille ahurie.

— Uniquement parce que je le cachais tout ce temps, je pense, commenta Lubin. Ma grand-mère m’a fait promettre d’accrocher son collier au cou de celle à laquelle les anges me destinaient. Je le sais depuis longtemps, mais il est évident que c’est toi. »

Aelys sauta au cou de son amant, l’embrassant fougueusement. Ils roulèrent dans la couche de Lubin, enlacés.

« J’ai aussi quelque chose pour toi, mon beau, susurra la belle à l’oreille de son amant. »

D’un geste rapide et souple, la jeune femme attrapa un objet caché dans les draps de Lubin. Aussi promptement, elle le fixa au cou du jeune homme. C’était un simple lacet de cuir, décoré de boutons variés, au bout duquel deux sous d’argent étaient pendus. Lubin admira le travail de tressage, puis, examinant les sous, il découvrit que les faces avaient été transformées. Au dos de chacune, la jeune fille avait gravé le symbole des anges. De l’autre, elle avait sculpté leurs prénoms.

« C’est un bien piètre collier pour mon époux, balbutia la belle. Je n’ai pu économiser que deux sous d’argents.

— Mais c’est toi qui les as gravés, questionna Lubin ?

— Oui, murmura timidement Aelys.

— Alors il n’est de plus précieux présent que tu puisses me faire. »

Cette fois, ce fut Lubin qui attira sa belle épouse contre lui. La serrant fort, il l’embrassa chastement sur le front, sur les joues, sur ses lèvres.

Les mamelons d’Aelys se gonflèrent instantanément. Le jeune homme les sentit frémir tout contre lui. Le sang lui monta à la tête, faisant battre ses tempes. Son entrejambe se gonfla hardiment. La jeune fille saisit la tête de son amant, transformant le chaste baiser en une étreinte fougueuse. Le bas ventre de la belle commença, tout comme son cœur, à battre plus fort.

La main libre d’Aelys s’égara sur le viet tendu du jeune homme. Elle était couverte d’huile. Doucement, tandis que leur étreinte se faisait plus tendre, la jeune fille badigeonna consciencieusement le guilleri de Lubin.

« Ce n’est point la manière dont j’imaginai notre nuit de noces, haleta Lubin…

— Qu’avais-tu donc en tête, mon beau ? Lui murmura Aelys tout en mordillant son oreille.

— Plus de temps, grogna le jeune homme envahi de déduit…

— Nous avons tout le temps du monde, mon bel époux, répondit la donzelle en astiquant plus fort. Nous devons quitter ce logis avant vêpres afin de n’être point remarqués. En restant suffisamment cois, nous n’attirerons pas le guet.

— Je veux te fotre encore, gronda Lubin, penaud d’avoir parlé si grossièrement.

— Et tu le feras, mon beau, siffla Aelys alors qu’elle le guidait dans son conet. Nous n’avons pas assez montré notre ferveur, mon beau sire. Les anges qui ont béni nos épousailles sont Aqua Angeleus. Par le saint rituel de montée des eaux, voyons combien nous pouvons leur faire offrande… »

Haletant et gémissant, les deux époux continuèrent leurs sacrements laïcs. Bien après que la seconde chandelle fut éteinte, Aelys et Lubin pratiquèrent le rituel, tant et plus, que la fatigue eu raison d’eux. Dans un dernier effort, Lubin recouvra leur nudité d’une couverture de laine, tandis sa couche goûtait des offrandes qu’ils avaient versées.


Texte publié par Médiéfictions, 30 août 2022 à 08h42
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