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tome 1, Chapitre 5 « Chapitre 5 : Le confesseur » tome 1, Chapitre 5

L’escalade fut plus ardue que ce à quoi s’attendait Lubin. Habitué aux travaux de force dans le moulin, il grimpait souvent à la corde pour atteindre ses différents étages. Mais l’épuisement consécutif de la nage, le roulis, l’état des cordes en plus de leur humidité salée donnèrent bien du fil à retordre à Lubin. Aelys, à côté de lui, grimpait prestement. De toute évidence, le poids plume de sa dulcinée jouait en sa faveur, au contraire de ses trois quintaux. Luttant pour gravir la demi-brasse qui le séparait du pont, le jeune homme réussit enfin à passer le bastingage, s’étalant de tout son long entre les bancs de rameurs.

« Que voilà une arrivée gracieuse, persifla une voix tonitruante à bord. Bienvenu à bord de l’Archéron Noir. »

Lubin roula sur lui-même, à bout de souffle, afin de toiser le malotru qui le raillait ainsi.

Une paire de sandales élimée, tachée de sel, enserrait des pieds calleux. En protégeant ses yeux du soleil bas de la fin d’après-midi, Lubin distingua immédiatement la robe de bure grise que portait son détracteur. Une ceinture de corde la fermait, mais une autre, de cuir, retenait une lourde morgenstern1 ainsi qu’une targe. Le jeune homme entrevu une broigne2 sous la bure.

L’homme, du moins cela le paraissait, croisait les bras sur son torse. Il n’était pas spécialement impressionnant, pas plus de six pieds de haut et il ne paraissait pas spécialement fort. Pourtant, instinctivement, Lubin se méfia de lui. Quelque chose dans ce personnage le mettait sur ses gardes.

L’homme, dont le visage tanné par la mer et le soleil ne présentait presque plus aucune pilosité, finit par sourire au jeune homme. Se penchant vers lui, il lui tendit le bras pour l’aider à se relever.

« Les anges vous ont déjà fait subir l’épreuve de l’abordage. Surtout au vu de la marée descendante. Anataël et Bestaphor Angeleus vous ont lavé de vos péchés. Il ne vous reste plus qu’à me les confesser. Je suis le père Maric, doyen et aumônier de l’Archéron Noir ainsi que de douze autres navires.

— Je comprends pourquoi tu l’as choisi, dit Lubin à Aelys en se relevant avec l’aide du prêtre, point de pénitence après la confession.

— Qui suis-je pour infliger une plus grande pénitence que celle que les anges vous ont déjà fait endurer ? Il est vrai que l’Archéron Noir ne mouille pas à quai, mais c’est un commandement des anges. Aussi, votre exploit de braver courant et marée pour venir auprès de moi n’est point de mon fait, mais bien celui des anges. »

Le père Maric amena aux deux tourtereaux une bassine d’eau de la Rhynn, des vêtements simples et quelques pièces de vieilles voiles déchirées.

« Avant toute chose, nettoyez-vous, ordonna le clerc. Vous empestez l’égout. Même la douceur salée des ondes ne peut masquer de tels effluves.

— Vous voulez dire, ici, sur le pont, à la vue de tous ? »

Aelys pouffa tout en commençant à se déshabiller. Le père Maric, fronçant des sourcils, fit un tour sur lui-même, les bras à auteur d’épaule.

« Le pont est désert et nous mouillons à une encablure du port. Oyez, oyez, claironna le clerc en haussant la voix, le sieur Lubin va séant ôter son pantalon, une couronne d’or par personne, éloignez les enfants ! »

Lubin rougit, tout en lançant un regard implorant à sa compagne. Mais elle était nue, occupée à rincer le sel de sa peau. Lubin voulut lui reprocher son manque de pudeur, plus pour se redonner contenance qu’autre chose, mais il se ravisa devant sa puérilité.

« J’ai vu des hommes naître, j’ai vu des hommes mourir, j’ai vu des femmes naître, j’ai vu des femmes mourir. Je les ai soignés aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. Crois-moi, personne ne viendra t’épier pendant ta toilette. Et pour votre nudité en ce lieu, par les pouvoirs qui me sont conférés par le potentat impérial, je vous pardonne.

— Amen, cria joyeusement Aelys en lançant une éponge à la tête de Lubin.

— Ainsi soit-il, ironisa le pauvre jeune homme en ôtant son pantalon. »

Aelys fit place à Lubin auprès du seau afin qu’il puisse se nettoyer. Tandis qu’il procédait à de minutieuses ablutions, afin de chasser tout le sel qui irritait sa peau, la jeune fille avait rejoint celui qu’elle avait présenté comme son confesseur.

« Alors, c’est lui, ton galant, lança le père Maric à Aelys — parlant à la jeune fille comme si Lubin n’était pas là —

— Oui mon père, répondit la belle en se prenant aux jeux.

— Il me paraît être tout comme tu me le décris, en plus niais.

— Mon père, j’avais dit innocent, s’offusqua la jeune fille en riant.

— Et je réponds niais, moi ! affirma le bon père. L’amour rend aveugle, ma pauvre enfant. Ce corniaud-là doit avoir bien des qualités cachées pour que tu te sois entiché de lui…

— Je suis là, vous savez, répondit Lubin embarrassé. Je vous entends.

— Et j’espère bien que tu m’entends, mon garçon lança le prêtre d’une voix tonitruante. La jeune Aelys, ici présente, mérite ce qui se fait de mieux parmi les marauds.

— Alors elle est mal tombée. Car je ne suis plus rien depuis cet après-midi… »

Un léger froid s’insinua sur le pont.

« De quoi parle-t-il, questionna le prêtre ?

— Son père vient d’être mis à mort, cet après-midi même, murmura la jeune fille peinée. Sa fortune sera saisie, ses offices confisqués, sa maison et ses biens revendus…

— Et alors, continua le prêtre, comme ci la réponse de la jeune femme n’avait aucun sens.

— Mon nom est disgracié, cracha Lubin. Mon père est mort, mes frères disparus. Qui sait qui rôde autour de ma maison. Mon nom est flétri, ma famille en disgrâce…

— Je ne vois toujours pas le rapport avec ta valeur, mon fils. Tu ne me parles que des autres et de ce qu’ils ont, ou n’ont pas, continua le clerc, radouci, alors qu’il marchait lentement vers Lubin. Les anges m’en sont témoin, la valeur d’un homme ne provient ni de ses titres ni de sa naissance. »

Tout près du jeune homme, le père Maric enfonça ses doigts dans le ventre de Lubin, puis sur son cœur.

« La valeur se mesure ici et ici. Ce que tu éprouves pour elle, ce que tu feras pour elle… »

Puis le clerc mi une pichenette sur le front de Lubin.

« Ce que tu as ici aussi pourrait servir, railla le bon père. Aelys pourra t’y aider, elle en a à revendre ! »

Retournant auprès de la jeune fille, le bon père s’arrêta à côté d’elle. Lubin, toujours abattu, regardait sa belle qui semblait hésiter. Elle finit par prendre une décision, car elle se lança.

« Mon père, Lubin dit vrai, commença la jeune fille. La disgrâce de sa famille entraînera sûrement l’annulation de nos fiançailles. Vous savez combien mon père compte ses deniers. Avec son père mort et sa famille ruinée, jamais Lubin ne pourra payer ma dote… Nous sommes condamnés à ne point être marié ! »

Le père Maric fit quelques pas sur le pont de l’Archéron Noir. Il tapotait sa bouche avec son indexe tout en caressant son crâne rasé de la main gauche.

Aelys, anxieuse, s’était rapprochée de Lubin.

Ce dernier, anéanti, ressassait tous ces malheurs. Il devait, bien sûr, accepter la fatalité et faire face à ces épreuves que lui envoyaient les anges. Autant il pouvait acceptait la mort d’un père qu’il ne l’avait jamais aimé et traité avec rudesse durant toute son enfance. Autant il pouvait concevoir que ses frères disparus réapparaîtraient bien un jour. Autant il pouvait accepter la pauvreté, la maladie et les privations découlant de son changement de statut.

Par contre, il ne pouvait souffrir de perdre Aelys.

Alors qu’il était à sa réflexion, le père Maric fit tout à coup volte-face, toisant les deux jeunes gens.

« Si je comprends bien, ce n’est ni la disgrâce, ni la pauvreté, ni la colère de la populace que vous redoutez, mais que vos fiançailles puissent être rompues.

— Exactement, hurla Aelys »

La jeune fille rougit, comme d’avoir été pris en faute, ce qui fit naître un sourire sur les lèvres du bon père.

« Lubin, quel est ton sentiment, questionna-t-il ?

— Les mêmes, mon père. Je puis souffrir tous les malheurs du monde, mas pas sans mon aimé, ma fiancée, ma vie, Aelys Caupona3… »

Le prêtre murmura pour lui-même, mais Lubin l’entendit grâce à ses oreilles perçantes.

« Petite maligne… »

Le père Maric, avec moult mouvements de manche grandiloquent, reprit la parole, à haute voix cette fois.

« Bénis soient les anges ! Ainsi ont-ils dressé embûches et épreuves sur votre chemin.

Toi, ma fille, dont la mère fut arrachée à ta naissance et dont chaque jour passé aux côtés de ton père fut une épreuve.

Toi, mon fils, né chez les puissants, condamnés à la misère.

Bénie soit la miséricorde des anges ! Car sur le chemin d’embûches et d’épreuves, qu’ils ont tracé pour vous vous a conduit en ce lieu, ici, en cet instant. »

Le père Maric fit une pause théâtrale. Sans se départir de ses armes, toujours attaché à sa ceinture, il réajusta sa bure et avança vers les deux jeunes gens.

Lubin, perplexe, ne saisissait pas ce qui se tramait ici, entre sa fiancée, le confesseur de celle-ci, et lui-même. Aelys, rayonnante et débordante de joie, ne tenait plus en place. Apparemment, elle comprenait ce qui se passait…

« En vérité, je vous le dis, si Anataël Angeleus vous a porté jusqu’ici, si Bestaphor Angeleus vous a poussée jusqu’ici, c’est que votre chemin invisible, à tous les deux, était ainsi tracé par la volonté des anges.

Car moi, leur humble serviteur, j’ai été moi-même placé ici, en cet instant, par leur divine volonté.

Comme du ventre de vos mères dont vous êtes sortis, et comme dans la sainte garde d’Anataël Angeleus vous retournerez, déshabillez-vous… »

Ce fut facile pour Lubin qui, toujours nu, venait à peine de finir sa toilette. Aelys, elle, s’extirpa avec frénésie des défroques que le père Maric leur avait fournies.

Le jeune homme avait déjà vu sa promise nue, bien que ce soit interdit par le credo. Le moment était solennel et, même s’il ne comprenait toujours pas ce qui se tramait ici, il voulait éviter l’embarras. Après tout, nul pantalon ne pouvait couvrir son renflement…

Les petits seins menus de sa compagne, flottant habituellement sur son torse, étaient étrangement bombés, presque pleins.

Un flot de paroles mystiques balaya les pensées impures de l’esprit de Lubin. Le père Maric brandissait sa Morgenstern aux longs pics. Les yeux fermés, il tonnait des paroles saintes dans la langue des anges.

« Anataël, Fluctus Angelus, Aequorus Custodian – Bestaphor, Navector Angelus, Flumen Curator – Emodirias, Magister Angelus, Thalassicus Dominus – duo anima videre – duo anima vester donare.

Ainsi que l’ont voulu les anges, moi, votre très humble serviteur me tient devant mes maîtres. Hors de toute terre, comme cela en a été décidé, il revient à votre très humble serviteur de veiller sur les ouailles égarées, sur les rescapés du Dieu Poisson, sur les brebis ballottées au gré des flots déchaînés.

Moi, le père Maric, aumônier de l’Archéron Noir, vient à vous, très humblement tête et pied nu. »

Sur ces mots, le clerc ôta très cérémonieusement ses sandales.

« Ainsi qu’en a décidé le chemin invisible que vous avez tracé pour nous, pauvres âmes mortelles, voici à genou, devant vous, Aelys et Lubin.

En vertu des pouvoirs que m’ont conférés les écrits antiques de la bible d’Anator Angeleus, Aureus Vustus, Aequitas Excubo, je vous déclare mari et femme. Si telle n’est pas votre volonté, mes maîtres, envoyez-moi un signe ! »

Lubin sentit son cœur arrêter de battre.

Le temps sembla s’arrêter autour de lui…

Marié, il était marié à Aelys.

Et même, marié par un prêtre, un aumônier, un clerc ordonné, pénétré des mystères des sacrements, avec toute autorité pour les prononcer sur son navire.

Pourtant, le credo ne permettait pas l’union avant vingt-et-un printemps…

Pourtant, le credo déboutait les mariages sans situations.

Pourtant…

Lubin, toujours sans le souffle, attendait le signe divin, l’insatisfaction des anges, l’annulation de son mariage. Le jeune homme, en son for intérieur, rappela toutes ses prières, récita tous ses psaumes, implora tous les anges, invoqua tous les saints.

Faites qu’aucun signe ne vienne…

Paresseusement, la galhynne dansait sur sa quille au gré de la houle. Dans les airs, le concert des mouettes n’en finissait pas. Quelques albatros se mêlaient même aux piaillements interminables. La clameur des quais lointains raisonnait faiblement. Un clocher sonna six heures, appelant les fidèles à l’office…

Rien ne vint.

Après un temps qui parut infini à Lubin, le père Maric reprit la cérémonie.

« Ainsi soit-il. Par la volonté des anges, car ils sont les maîtres des fils invisibles dirigeant nos vies, vous voilà époux. Qu’il en soit ainsi jusqu’à ce que les anges en décident autrement, dans cette vie ou la suivante. »

Aelys bondit sur Lubin.

Le jeune homme, encore haletant, fut projeté à terre par sa belle. Celle-ci le prit par le coup, pressant ses lèvres contre les siennes. Ce baiser fougueux se transforma rapidement en une étreinte érotique, alors qu’une fois de plus, la langue d’Aelys envahissait la bouche de Lubin.

« Oui, je suppose que vous pouvez embrasser le marié, ironisa le père Maric… »

Lubin était très mal à l’aise, d’être ainsi trouvé nu, avec sa fiancée – pardon, sa femme — en présence d’un clerc. Aelys, elle, ne sembla en rien gênée. Elle se pressait contre lui, écrasant ses seins durcis contre le torse du jeune homme. Rapidement, Lubin n’eut plus aucune pensée cohérente. La dernière qu’il lui traversa l’esprit fut qu’après tout, s’agissant du confesseur de sa douce, ils n’auraient qu’à faire pénitence.

Un raclement de gorge du clerc rappela aux tourtereaux qu’ils n’étaient pas seuls. Toujours nus, les deux jeunes gens se tournèrent vers le père Maric.

Pour recevoir un seau d’eau salée en pleine figure.

« Soyez bénis par Anataël Angeleus, pour qu’il vous ait en sa sainte garde. »

Un second seau, celui-ci d’eau douce, vint juste derrière le premier.

« Soyez bénis par Bestaphor Angeleus, afin qu’il veille sur vous. »

Lubin attendait un troisième seau, mais celui-ci ne vint pas.

Ouvrant les yeux, le jeune homme découvrit le prêtre, la mine grave, leur tendant un troisième seau aux jeunes mariés.

« Soyez bénis, par Emodirias Magistère Angeleus, afin qu’il vous protège du mal ».

Lubin, qui entendait parler de cet ange pour la première fois, regarda le père Maric sans comprendre.

« Dominez ces eaux qui vous tueraient ! Buvez, videz ce seau ! Jusqu’à la dernière, goutte… »

Interloqué, Lubin jeta un œil à sa compagne. Cette dernière, après un haussement d’épaules, porta le seau à moitié rempli à ses lèvres. Alors qu’elle buvait sa première gorgée, elle eut un haut-le-cœur.

Si rapide que Lubin ne le vit presque pas bouger, le père Maric plaquait sa main sur la bouche de la jouvencelle.

« Ne crache pas ! Ne lui fais pas ce plaisir ! Accepte ces eaux corrompues bénies par Emodirias. Prends le dessus sur le dévoreur des profondeurs.

— Mais, balbutia la jeune fille après avoir dégluti durement, c’est de l’eau de mer !

— Et poison pour nous autres, simples mortels terrestres. Mithridatise-toi ! Ton mariage est béni par Emodirias, termine son rituel, poursuit l’exorcisme. »

Aelys but tant qu’elle put, mais rapidement ses haut-le-cœur l’empêchèrent de continuer.

« Tu as bu un tiers du présent d’Emodirias. C’est bien. Mais cette coupe, puisqu’à présent vous n’êtes qu’un, vous devez la vider ensemble…

— Laisse-moi faire, je vais continuer, proposa Lubin.

— Vous avez jusqu’au coucher du soleil. Inutile de vous rendre plus malade que nécessaire, ricana le père Maric. »

Lubin porta le seau à ses lèvres. Ce n’était qu’un mauvais moment à passer. De toute manière, ce drôle de prêtre, avec son ange inconnu, ne leur laissait pas le choix. Il fallait terminer le rituel pour compléter le sacrement. C’était la dernière chance du jeune homme d’être unis à Aelys par les liens sacrés du mariage, par la volonté des anges.

Aussi tenta-t-il de retenir son dégoût.

Sans grand succès.

L’eau de mer lui arracha un haut-le-cœur. Il but une, deux, trois gorgées avant de reposer le seau, rotant et crachant.

« C’est ainsi, dans les rites oubliés de l’antique Lhynn, professa le clerc, que les prêtres des anges protecteurs de la cité testaient la volonté des époux. Êtes-vous tous les deux prêts à vider ce seau, jusqu’à la dernière goutte ?

— Absolument rota Lubin.

— Tout à fait, renchérit Aelys. Mon beau, laisse-moi continuer.

— Pas avant d’avoir vidé un tiers à mon tour, cracha le jeune homme.

— Comme je vous le disais, continua le père Maric, jusqu’au coucher du soleil… »


Texte publié par Médiéfictions, 30 août 2022 à 08h40
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