Message pour la lectrice ou le lecteur de passage : Désolé, le texte devant apparaitre en gras et en italique pour améliorer le confort de lecture, reste en écriture normale sur ce site leconteur.fr. Je vais essayer de trouver une solution à ce copier-coller qui simplifie trop les choses. Bonne lecture malgré tout. Viggs.
Samedi 10 mars à dix heures et demi.
Journal de pensées de Tave : Voici la résidence. Chouette coin, la vue doit être splendide sur le Golfe de Saint Tropez depuis ces balcons… ou des piscines à débordement. Y en a qui ne se refusent rien. Les grands pins à perte de vue sont majestueux. Toutes ces villas sont impressionnantes. Dommage qu’on ne puisse pas bien voir les jardins avec ces haies de cyprès. Ah, je touche au but. La villa au bout d’une route qui se transforme en chemin forestier. C’est bien ça, le numéro vingt-trois. Je suis pile à l’heure. L’interphone est là, ok on va se lancer. Impressionnant ce portail. Je crois que j’ai bien fait de cirer mes chaussures de sécurité, et de prendre un pantalon de travail neuf, ça a l’air plus rupin encore que je ne l’imaginais.
Tave Nalmin, à l’interphone : Bonjour madame Stuyvesant, c’est EDF. Puis-je entrer avec la voiture ?
Madame Stuyvesant, d’une voix rayonnante : Bonjour monsieur l’ingénieur. Oui, je vous ouvre. A tout de suite.
Journal de pensées : Elle a vraiment l’air bonnarde la proprio. Toujours de bonne humeur à ce que je vois. Sacré jardin, quoiqu’un peu négligé. Le jardinier doit être en tôle… Bon soit sérieux ce n’est pas le moment de faire le mec immature. Alors j’me gare où ? Whaou ! Un coupé Mercedes classe C dernière génération. Ça claque mes aïeux. J’laisse trois mètres d’écart c’est plus prudent.
Tave sort de sa voiture de fonction et se dirige vers une grande porte d’entrée en bois massif. Elle est entrebâillée. Il frappe tout de même trois coups puis se racle la gorge pour être sûr d’avoir la voix claire.
Tave Nalmin : Hello, me voici.
Une femme au visage très élégant et aux longs cheveux noirs lisses et étincelants lui ouvre la porte en grand. Elle est vêtue d’une robe de chambre rouge, chaude, faite entre autre d’une fausse fourrure. Ses petits chaussons sont munis de talonnettes. Elle tend sa main délicate à la manucure irréprochable vers Tave. Ses grands yeux bruns d’une magnificence hypnotique sont surmontés de sourcils noirs, très fins.
Gossy Stuyvesant : Madame Gossy Stuyvesant mais appelez-moi Gossy je vous en prie. Monsieur Ta-vv-é Nalmin c’est bien ça ?
Tave lui serre la main avec beaucoup de délicatesse après s’être demandé si elle ne voulait pas plutôt qu’il lui fasse le baise main : Oui vous y êtes presque. C’est un prénom suédois qui perturbe beaucoup de gens en France donc rassurez-vous, je ne m’offusquerai pas s’il vous faut un peu de temps pour vous l’approprier. C’est le « a » qui doit être long. En exagérant un peu, ça se prononce T-a-a-vé.
Gossy sur un ton enjoué avec un large sourire : « T-a-a-vé » très bien.
Journal de pensées : What a smile. Charmante et pas farouche, entre elle et sa Mercedes je ne regrette pas d’être venu. Et quel nez splendide, sacrée rivale pour Cléopâtre.
Gossy : J’avais détecté à votre voix que vous étiez un jeune homme d’a peine la trentaine, je ne me suis pas trompée. Charmant qui plus est. Voulez-vous un café ?
Tave rougit un instant puis se reprend : Plutôt un thé si vous avez, s’il vous plait ? J’ai l’impression que vous n’êtes pas plus âgée que moi. C’est plutôt vous la ‘‘jeune’’, non ?
Gossy éclate de rire : J’ai du thé vert et merci très cher, c’est flatteur mais j’ai une fille de vingt ans.
Tave, très surpris : Vingt ans ! Comment est-ce possible ? Vous ne l’avez tout de même pas eu à l’école primaire ?
Gossy très satisfaite d’intéresser à ce point son beau visiteur : Au début du lycée à quinze ans pour être précise. Je prends votre veste ?
Tave : Euh je n’ai que ma chemise sous cette veste et…
Gossy comprend la cause de son embarras et le coupe : Et il ne fait pas très chaud chez nous, c’est certain. Il y a un disfonctionnement dans le système de commande des radiateurs. Un spécialiste viendra réparer tout ça mais seulement en début de semaine prochaine. Liemie résiste beaucoup mieux au froid que moi, elle m’épate.
Journal de pensées : « Liemie » tient donc. Tout aussi original que Gossy. Quinze ans tout de même, elle a due tomber enceinte dès sa première fois sans le vouloir. En tout cas cette précocité n’a vraisemblablement pas perturbé sa vie d’adulte, vu la maison qu’elle a... Elle a sûrement réussi à se placer sous l’aile d’un vieux fortuné qui doit tout lui payer… Belle comme elle-est en même temps…
Tave, s’extirpe de ses pensées : Et votre cheminée, pourquoi ne pas faire un feu ? J’ai vu en arrivant que vous avez du bois bien sec sous votre abri de jardin.
Gossy un peu perturbée par cette remarque : Je n’ai jamais osé en faire, mon mari me disait… euh me dit… oh et puis zut, le bois abime les mains.
Tave : Vous pourriez mettre des gants. Ou encore mieux pour aujourd’hui, je pourrais vous en faire pendant que vous préparez le thé ?
Gossy très heureuse de constater que Tave se montre aussi généreux : Bien, j’accepter votre aimable proposition mais si vous mettez de la fumée dans la maison je vous arrache les yeux.
Elle finit sa phrase par un sourire pour adoucir ses derniers mots qui pourraient paraître terrifiants dans ce contexte où chacun n’en sait que très peu sur l’autre. Tave comprend son trait d’humour mais se rend compte également de la nécessité pour lui de ne pas se louper. Il place sa main ouverte à l’intérieur de l’âtre et retire un couvercle faisant office de bouchon dans le conduit de cheminée.
Tave, d’une voix forte alors qu’il se dirige déjà vers la sortie, droit vers l’abri bois : Aucun problème vous avez un super tirage, c’est comme si c’était fait.
Gossy va dans la cuisine et prépare fébrilement l’eau chaude et la théière. Elle se sent dans une forme olympique et perçoit au fond de son être une irrépressible envie de rire et de chanter tant cette rencontre la comble de joie. Malgré tout, elle se force à ne pas trop s’emporter et souffle de longues secondes les yeux fermés pour s’apaiser un peu.
Journal de pensées : Et voilà ça crépite déjà. Faut dire qu’elle a vraiment tout à porté de main cette jolie jeune dame. Petit bois, bûches légères, allume feu. Je vais lui remplir le panier à ras bord pour qu’elle en ait pour plusieurs jours. On va tomber la veste, ça commence à chauffer.
Gossy fait son retour dans le salon les mains bien chargées. Elle s’arrête un instant devant les escaliers pour observer chaque recoin.
Gossy, avec un ton différent de celui qu’elle réserve à Tave mais en parlant tout de même dans sa direction, soit vers le pas de la porte d’entrée : Non je ne les ai pas vu. Désolé ma chérie, débrouille toi je suis occupée.
Etonné tout d’abord par cette remarque mais ensuite conscient qu’elle ne lui était pas destinée, Tave poursuit son ouvrage chargé d’un immense panier de petites bûches. Il pousse la porte avec les fesses pour l’ouvrir en grand et au moment de se remettre dans le sens de la marche, il se retrouve nez à nez avec une jeune femme blonde qui rattrape d’un réflexe plein de maitrise, une bûche en train de tomber.
Tave, après avoir légèrement sursauté : Oups, attention mademoiselle.
La jeune femme, en nuisette de soie, les pieds nus et les cheveux en vrac : T’es qui toi ? Qu’est ce que tu fais ? J’ai perdu mes chaussons, ça me saoule.
Elle bloque son regard sur les avants bras costauds de Tave qui, raidis par l’effort, deviennent plus saillants et impressionnants de seconde en seconde.
Tave s’efforce de faire bonne figure malgré l’immense charge qu’il s’est imposée : Il y avait des chaussons au fond de la caisse à bois. Je les ai mis devant le canapé. C’est peut être les tiens ? Euh… les vôtres, pardon.
Journal de pensées : J’hallucine grave. Quelle bombe. Poitrine avantageuse. Longues boucles blondes magnifiques… Quoiqu’un peu dans tous les sens. Fesses rebondies et taille fine. Va falloir te tenir mon pote, n’oublie pas que t’as un job à faire. Mais ces yeux veeeerts, oh my god et cette bouche pulpeuse. Punaise elle n’est même pas maquillée.
La maîtresse de maison dépose un magnifique plateau en argent orné d’une théière en porcelaine du plus bel effet, de tasse, cuillères et d’un sucrier.
Gossy : La brioche arrive dans deux minutes, elle est au four. Vous avez rencontré Liemie ? Que pensez-vous de mon bébé mon cher T-aa-vé ?
Tave quasiment pris sur le fait de sa pensée : Ce que… euh je je pense… oui votre bébé … euh…
Gossy constate, avec le sourire de la Joconde, que tous ses pressentiments sur Tave se révèlent vrais les uns après les autres : Et bien monsieur l’ingénieur en énergies renouvelables, on bégaye ? Je vous croyais plus loquace.
Liemie fait une grimace d’incompréhension : Ingénieur en énergies renouvelables ? C’est pour ça qu’il vient faire du feu ?
Gossy ne peut contenir un rire éclatant tandis que Tave tente de contenir le sien en allant déposer sa lourde charge en urgence. Lorsqu’il se redresse, Liemie est à côté de lui ses chaussons à la main. La proximité de cette beauté fatale lui donne irrépressiblement le rose aux joues.
Liemie, juste avant de lui sauter au cou : En tout cas notre ingé costaud a retrouvé mes chaussons. Merci « T-aa-vi » je t’adore.
Elle lui embrasse la joue vigoureusement, sous le regard médusé de Gossy. Tave, dans sa surprise, perd l’équilibre et tombe vers le canapé en entrainant son assaillante avec lui. La nuisette de cette jeune femme entreprenante se retrouve soulevée dans un brusque mouvement d’air ce qui laisse apparaitre ses fesses bombées et parfaitement lisses au regard de tous. Gossy pousse un cri. D’un bond digne d’une gymnaste de haut niveau, Liemie se détache de Tave et atterrit assise à l’autre bout du canapé. Gossy, le visage blême, est encore sous le choc de la vision de sa fille à moitié nue sur l’homme qu’elle convoite. Elle ne retrouve rapidement ses esprits que grâce à Liemie qui lui fait signe qu’il n’a rien pu voir. De son côté Tave, en s’afférant à ramasser les coussins projetés au sol, rassemble son courage et se tourne vers la maîtresse de maison.
Tave, toujours très perturbé : Votre bébé est terrible madame Stuyvesant. Voilà mon avis. Terrible dans tous les sens du terme.
Liemie enroule ses cheveux entre ses doigts avec le sourire du méfait accompli.
Tave se verse une tasse de thé et la boit ‘‘cul-sec’’ avant de se diriger vers la sortie : Je vais installer le matériel pour me remettre de mes émotions. A tout à l’heure.
Les filles s’observent pour tenter de déceler dans le regard de l’autre, si l’attrait pour cet homme ne serait pas un sentiment commun. En sortant, Tave se ravise et revient sur ses pas.
Tave : Et au fait Liemie ?
Toutes deux se raidissent, désormais certaines qu’elles ne pouvaient pas aussi bien se sortir de cette situation beaucoup trop dévergondée.
Tave, d’une voix forte mais apaisée : Mon prénom c’est T-aa-v-é pas « T-aa-v-i », ok ?
Liemie tire un peu sur le bas de sa nuisette en jetant un œil rapide à sa mère puis à son interlocuteur : Ok
Gossy secoue lentement et imperceptiblement la tête de gauche à droite. Elle fusille sa fille du regard l’air de dire, ne bouge plus d’un pouce si tu tiens à la vie. Tave sort désormais pour de bon et au moment de refermer la porte derrière lui, un son sec et clair se fait entendre jusqu’à l’extérieur. Une légère marque rouge ressemblant aux contours de la main droite de Gossy apparait sous la nuisette de soie dorée.
Tave trouve la journée magnifique. Est-ce cette rencontre sublime qui le ravit au point de tout trouver plus beau que d’ordinaire ? Les oiseaux chantent à tue tête. L’air fleur bon le mimosa. Que demander de plus ?
Après une bonne heure d’installation, il revient sur le pas de porte et frappe trois coups avant d’entrer.
Tave : Voilà, tout est en place, il ne me reste plus qu’à vous remercier de la part de EDF et pour ma part, de votre acc…
Gossy, très élégante, se lève du canapé et se dirige vers Tave dans une combinaison Chanel en soie noir parfaitement ajustée et proche du corps. Une fine dentelle souligne les courbures de son buste voluptueux, sa taille fine est également mise en valeur tout comme le reste de ses formes aux proportions optimales. Ses talons aiguille claquent sur le carrelage du salon.
Gossy, intérieurement ravie de son petit effet, s’approche de manière à se retrouver en face à face : De votre… ? Est-ce qu’il vous arrive souvent de ne pas terminer vos phrases mon cher Tave ? Quelque chose vous perturbe ? Est-ce moi ? Vous me regardez bizarrement ?
Journal de pensées : Jamais vu une maman aussi bien roulée. C’est quoi cet endroit de dingue. Elle cachait bien son jeu la maitresse de maison… Je rêve ou elle me fait du rentre dedans… C’est vraiment chaud ici.
Tave se racle la gorge et murmure : Je vois que… euh… vous avez grandit depuis tout à l’heure. C’est certainement ce qui me trouble, vous êtes plus grande que moi, non ?
Gossy s’approche encore, et parle à voix basse devant la bouche de Tave : J’ai l’impression que c’est vous qui êtes toujours un tout petit peu plus grand que moi. A moins que l’on fasse exactement la même taille.
Tave sent le souffle charnel de cette voix divine contre sa bouche. Il a l’impression que la poitrine de Gossy effleure sa chemise. Il est tétanisé face à cette situation d’un érotisme brûlant et ne peut s’empêcher de rougir. Liemie est toujours dans le salon mais l’aura grandissante de Gossy accapare toute l’attention de Tave. En nuisette pour ne pas changer, munie de gants, à genoux, cambrée, les fesses en arrière devant le foyer, elle pose la dernière bûche du panier dans la caisse à bois puis se lève d’un bond.
Liemie à la limite de crier : Voilà, j’ai tout rangé.
Elle s’approche des deux corps bouillants, immobiles, à la limite du collé serré.
Liemie met la main sur le ventre de sa mère : Qu’est ce que tu fais maman ? Tu vois bien que tu le perturbes.
Gossy également en proie à des émotions qu’elle ne maîtrise plus : Oui tu as raison. Excusez-moi pour cette intrusion.
L’intéressé fait un pas en arrière puis fronce les sourcils en les regardant côte à côte. Elles l'observent également, intriguées.
Tave : On vous a certainement déjà dit que... pas les visages mais… au niveau morphologie...
Il fait un cercle de la main pour les désigner toutes les deux, son regard les parcours pour la première fois de haut en bas.
Liemie : On a le même corps, oui on sait. Le gynéco m'en a encore parlé hier. Il dit qu'il ne... AÏE
Gossy retire ses ongles du bras de sa fille puis se retourne vers Tave avec un peu de mal pour soutenir son regard : Pardonnez ma fille, son franc parlé est déconcertant.
Tave, à nouveau prit d’un coup de chaud : Ce… ce n'est rien, non. Ma mission s'achève, je vous dis au revoir et merci pour votre magnifique accueil à toutes les deux. Cette matinée restera mémorable.
Il prend le document de visite EDF déjà signé par Gossy et se dirige vers la sortie.
Liemie, soudainement inquiète : Tu ne restes pas manger ? Quand est-ce que tu reviendras ?
Tave lui fait un clin d'œil : Je ne peux pas, je suis en service. Je reviendrai à la fin des relevés pris par les instruments sur votre toit. Dans deux mois au plus tôt.
Liemie, consternée par cette réponse beaucoup trop froide à son goût, ne voit d’autre issue que de s'enfuir à l'étage en marque de son immense déception. Gossy quitte machinalement ses talons de plus de dix centimètres, comme si elle ‘‘rendait les armes’’. Elle tente de cacher sa déception mais n’y arrive pas vraiment. Elle n’ose plus regarder son interlocuteur.
Tave, sur un ton très enveloppant et bienfaiteur : Bon week-end. Et n'oubliez pas de mettre des gants pour le bois.
Gossy, les yeux un peu embrumés et la gorge nouée : Oui entendu. Je vous ouvre le portail.
Tave juste avant de fermer la porte derrière lui : Merci pour tout. Bisou.
Gossy relève les yeux à l’entente de ce dernier mot qu’elle n’espérait plus. Elle aurait aimé lui répondre mais seule la lourde porte close s’élève silencieusement face à elle. Il est parti.
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