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   Avec précaution, Lucy retira le vase de porcelaine du carton, et lui enleva le papier qui le recouvrait. Elle le posa ensuite sur la commode située sous une fenêtre. 

"-Lucy, je le met où ça? La questionna Violet en lui désignant un tableau qui représentait une plage douce et calme, aux couleurs chaleureuses.

- Tu n'as plus qu'à le placer aux suspensions que Nick à posé hier, souffla la jeune femme, et dans le salon, cria-t-elle tandis que Violet s'éloignait dans le couloir."

   Elle prit ensuite plusieurs babioles et les disposa près du vase, où sur sa table de chevet. Elle sourit en disposant des coquillages qu'elle détenait depuis des années. 

"- J'ai posé le tableau, l'informa Josh qui venait d'entrer dans la chambre.

- Merci!

- Cette maison est chouette, soeurette, changea-t-il de sujet.

- Je trouve aussi!"

 

   Elle fit un tour sur elle-même pour s'impregner de la pièce. Les murs blancs, la moquette turquoise, ses meubles couleurs sables... Tout ici lui plaisait et la comblait. De toute les pièces de la maison, celle-ci était sa préférée. Il y régnait une certaine harmonie, et elle benificiait d'une vue sur la mer. Elle ouvrit la fenêtre pour y faire entrer une odeur saline, et le bruit des roulements des vagues. Tout cela lui rappelait tellement de souvenirs... Josh semblait le comprendre et la laissa seule. Des qu'il eût refermé la porte, elle se jeta sur son lit et ferma les yeux. Aussitôt, un visage lui vînt en mémoire, et elle se mît à toucher son annulaire gauche, dépourvu de bijou.

"- Tu n'es qu'une idiote se réprimanda-t-elle."

   Elle se leva et, afin d'oublier le visage, se dirigea vers le salon, où se trouvaient sa famille et ses amis. Lucy constata de ses propres yeux le superbe aménagement de la pièce.

"- Merci, prononça-t-elle, c'est fantastique.

- Mais derien, lui répondit une rousse. C'est toi qui a choisis les meuble, on les a juste disposé façon àque tu es de la place. Et tu n'as pas tout vue!"

   Avec son enthousiasme habituel, elle s'empara de la main de son amie et la guida vers le meuble TV. Juste au-dessus de ce dernier, plusieurs cadres ornaient le mur. Dans quelques uns, des clichés d'enfance, avec Lucy, ses frères Nick et Josh ainsi que sa soeur Violet. Sur d'autres, des souvenirs d'université avec Paul, et enfin, quelque photographies de Bonnie. Elle aperçut même ses parents et les larmes lui montèrent aux yeux.

"- C'est super! Dit-elle, émue. 

- On savait que ça te plairaît, répondit Bonnie. Et  Violet a  choisie la place pour ton tableau. Il est dans l'entrée."

   La concernée rougit, puis se cacha la tête entre ses mains. Lucy sourit. Pour la première fois depuis des années elle était heureuse. Avec ce déménagement, une nouvelle vie débutait, sur les terres où elle avait vue le jour et grandit, comme tous ceux ici, exceptée Bonnie. 

"- Je dois vraiment vous remercier,  répéta-t-elle, votre travail est formidable! Pour fêter ça, ainsi que la fin du dernier carton, champagne!!

- Ah, s'écria Paul, je reconnaît notre Lucy là! Sois le plus longtemps comme ça, de nouveau toi-même, cela te vas à ravir!"

   Lucy sourit, et tandis que tous s'affairaient à faire de la place autour du canapé, sortir des flutes et du champagne, Paul la rejoignit discrètement.

"- Dit moi, tu as reprit contact avec lui  récemment??

- Non, souffla-t-elle en sachant pertinemment de qui il parlait, pas depuis la dernière fois. Elle marqua une pause. Et toi?

- Pareil. Je crains de le croiser. À mon avis, il n'a pas quitté la ville.

- Peut-être que tu as tort. Enfin, tout ça c'est de l'histoire ancienne. Si ça se trouve, il nous a oublié, dit-elle en espérant le contraire en son for intérieur.

- Hé, les interpella Bonnie, vous venez?

- Allons-y, lui glissa Paul, un sourire complice remplit de malice."

   Lucy le suivit, le cœur remplit d'allegresse. Pourtant, un poids la suivait, et s'installait en elle. Sa discussion avec Paul l'avait dérouté, ses doutes étaient revenus. Elle riait avec les autres, mais le coeur n'y était plus. Et pendant qu'elle faisait semblant, sans s'en rendre compte, elle tripotait son annulaire gauche. Son tic nerveux qu'elle possédait depuis des années ne semblait pas la quitter, et devenait inconscient. Les yeux perdus dans le vide, elle dessinait sur son doigt une bague invisible. Son geste n'échappa pas à Paul, qui la fixait de temps en temps, s'inquiétant pour son amie.