Les premiers rayons du soleil traversaient les charmants petits rideaux roses et vaporeux de la chambre. Il était encore tôt, alors la jeune fille s’étira doucement et se tourna dans son lit, pour profiter de la douce chaleur estivale. Elle sourit à la pensée de ce qu’elle devait faire ce matin.
Au bout de quelques minutes, elle se leva, enfila ses petites pantoufles à paillettes roses. D’un geste vif, elle écarta les rideaux pour profiter de l’air doux et odorant. Puis, elle se prépara en sifflotant joyeusement.
Elle entendit les bruits de portes qui claquaient et des voix : ses camarades étaient réveillées et se préparaient pour aller prendre le petit déjeuner au réfectoire. Après avoir enfilé son uniforme, elle donna un rapide coup de brosse dans ses courts cheveux noirs et sortit.
Dans le couloir, elle salua ses amis et collègues et les suivit dans le grand escalier qui menait au rez-de chaussée. Le bâtiment était rempli des conversations et des babillages légers des jeunes étudiants de l’Académie. En la croisant, certains la félicitaient car c’était un grand jour pour elle. Elle les remerciait en souriant.
Une fois dans la grande salle à manger, qui était presque pleine, elle chercha du regard Améthyste, sa meilleure amie. Les tables étaient garnies de pains chauds, de coupelles de fruits frais, de jus de fruit glacé et de tasses fumantes. Un brouhaha de conversations joyeuses l’entouraient et des rires fusaient de toute part.
Elle aperçut la jeune fille à l’autre bout de la pièce. Elle lui fit un signe quand elle croisa son regard, mais Améthyste, le visage fermé détourna les yeux. Esmée soupira : elle reconnaissait la silhouette noire et difforme de la jalousie dans l’esprit de sa sœur. Elle s’assit à côté d’elle et se servit dans les plats disposés face à elle.
- Tu as passé une bonne nuit, ma chérie ?
- Très bonne, maugréa-t-elle, la bouche pleine de brioche.
Esmée sourit : elle avait une forte envie d’embrasser ces joues rebondies et roses mais elle se retint. Elle n’avait pas envie d’essuyer une rebuffade. Cependant elle lui donna un gentil coup d’épaule.
- J’ai choisi qui allait m’accompagner au refuge !
Cela attira l’attention d’Améthyste qui se retourna vers elle, sans perdre sa moue boudeuse.
- J’aimerais que cela soit toi. Comme ça tu pourras déjà repérer un petit compagnon, pour le moment où ce sera ton tour.
La jeune fille ouvrit la bouche. Esmée sentait la jalousie s’agiter dans son esprit pour reprendre le contrôle, mais la perspective de rencontrer les petites créatures qu’elle adorait fut la plus forte. Un sourire égaya son beau visage.
- Et tu sais quoi, je t’aiderai à préparer le prochain examen.
- Merci Esmée. Et excuse-moi pour ma crise d’hier. C’est que… j’attends ce moment depuis tellement longtemps !
Elle caressa le bras d’Améthyste d’un geste tendre.
- Ne t’en fais pas. Finissons de déjeuner et allons-y. Cela sera une belle promenade par ce temps.
Une heure plus tard, elles poussaient le portail du Refuge, bras dessus bras dessous. Le bâtiment en bois, lové au creux d’un vallon, à l’orée d’une vaste forêt épaisse, était encerclé d’une vaste terrain arboré et verdoyant. Des massifs de fleurs roses, violettes, dorées et bleues s’étendaient un peu partout. Tout semblait à la fois sauvage et ordonné, grâce aux bons soins des Ensorceleuses qui protégeaient ce havre de paix. Dans plusieurs enclos s’ébattaient des familiers de différentes espèces.
Esmée et Améthyste, enthousiastes, se promenèrent un moment dans le jardin, sous le regard attendri d’une femme d’âge mûr qui s’occupait alors d’une petit jardin d’herbes médicinales. Elle les laissa faire, patiente, car c’était toujours ainsi : les étudiants de l’Académie, en ce jour spécial où ils venaient chercher leur familier, passaient toujours par cette étape-là. C’était peut-être une façon de prolonger l’évènement.
Puis les deux jeunes filles la rejoignirent.
- Bienvenue au Refuge, mes belles, fit l’enchanteresse, en souriant.
Les deux élèves effectuèrent une révérence.
- Merci, Dame Sylphe.
- Venez, entrons dans le bâtiment. Améthyste, tu peux l’accompagner pour assister à la cérémonie si tu veux.
Toute rougissante, elle inclina la tête en silence et suivit Esmée et Dame Sylphe à l’intérieur.
Ce qui se passa alors est un secret que même à vous lecteur, je ne peux dévoiler. Sachez seulement qu’Esmée revint à l’Académie avec son compagnon loyal, celui qui l’accompagnerait jusqu’à la fin de sa vie.
Il était là, allongé sur l’oreiller duveteux de sa maitresse. Il se faisait une toilette attentive sous l’œil adorateur des deux jeunes filles, qui ne pouvait en détacher le regard. Il avait l’apparence d’un grand chat au pelage noir, parsemé de motifs rose foncé ; ses yeux étaient d’un violet profond et il avait des ailes diaphanes repliées sur son dos. Sa longue queue était enroulée contre lui. C’était une chat-fée, et elle s’appelait Nyx, avait-elle elle-même révélé à sa nouvelle maitresse.
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