Chapitre 7
Elodie
On est le vingt-cinq novembre. Il a dix-huit ans. Et c’est peut-être notre dernière nuit ensemble à l’appartement. Je le réveille en lui caressant les cheveux. Il est dans mes bras, sa tête sur ma poitrine. Il me tient au chaud. Quand il ouvre les yeux, je lui souhaite un joyeux anniversaire, même si je suis terrifiée par ce que ça implique. Son cadeau a l’air de lui plaire. Je lui ai offert un cahier dont j’ai décoré la couverture et un beau stylo plume.
- Il y a une autre partie au cadeau.
Il me regarde avec surprise.
- Mais tu l’auras plus tard. Ce soir. Demain. Je ne sais pas.
Même regard interrogateur.
- C’est… c’est pour être sûre que tu veuilles me revoir. Je crée le suspense et l’attente, tout ça.
Il me serre dans ses bras, longtemps. Il me chuchote à l’oreille : j’ai toujours envie de te voir. Quoi qu’il arrive.
Je passe la journée en mode pile électrique. Je vérifie mes deux téléphones constamment. Aujourd’hui il n’a cours que le matin à la fac. Mais il n’est pas à la sortie du lycée à dix-sept heures. Je suis prostrée devant la grille du lycée. J’ai même demandé une cigarette à un garçon de ma classe. En plus Julie est malade et n’est pas là. Je pense que je suis en train de faire une crise de panique. Alors que je commence à étouffer toute seule dans l’obscurité qui tombe, Mme D. vient me voir.
- Tu attends quelqu’un ?
- Oui. Non. Enfin…
Elle me regarde, me caresse le bras pour m’encourager et je fonds en larmes. Je lui explique qui est Léo, quel jour on est et de quoi j’ai peur. Une fois qu’elle a réussi à me calmer, elle me propose de me ramener à la maison. Effectivement, il est presque dix-neuf heures. Une fois qu’elle a arrêté sa voiture devant mon immeuble, elle me tend un morceau de papier.
- C’est mon numéro. En cas de besoin. Quel que soit le besoin.
Je la remercie en bégayant. Je vais me remettre à pleurer. Une vraie fontaine. J’ai envie de lui faire un câlin tellement je lui suis reconnaissante d’être là.
Quand j’arrive dans l’appartement, Léo n’est pas là. Il n’y a pas son sac de cours ni son ordinateur. Jérémy me voit, immobile sur le seuil de la chambre vide.
- Il est parti. Guy l’a mis dehors.
- Et ses affaires ?
- Je ne sais pas.
Putain, il ne m’a rien dit. Il ne m’a pas écrit. Ni appelée. Rien.
Profitant de l’absence de Guy, je fais rageusement les bagages de Léo. Le plus urgent et le plus nécessaire, je lui apporterai. Le reste, je vais le stocker dans ma chambre. Ses BD, les livres, la déco de sa chambre. Une fois que j’ai tout vidé, la pièce est atrocement triste. Je m’effondre sur son oreiller en pleurant quand je sens mon téléphone vibrer.
L : Je suis chez Clément.
L. Désolé, j’aurai dû t’appeler ou t’écrire avant.
L: Je n’y arrivais pas. Je suis un peu perdu là.
E : Tu vas dormir où après ?
L: Je ne sais pas. Jérémy m’a dit qu’il n’avait pas de solution pour le moment. J’ai appelé les foyers d’urgence. C’est plein. Et ça n’a pas l’air vraiment sympa. J’ai vu avec la fac, mais il n’y a pas de logement étudiant de libre. Sans doute vers avril. Faut que je trouve une solution pour six mois.
J’ai cherché mais rien trouvé. Et je t’en ai pas parlé parce que je me trouvais con.
L: Je suis désolé.
E : Tu finis à quelle heure demain ?
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