Chapitre 6
Elodie
Il n’a rien dit pour les téléphones. Visiblement il a trouvé que j’avais raison. Son anniversaire a lieu dans un mois et demi. Je ne sais pas où il va aller. Ni comment je vais pouvoir le suivre. Je suis mineure jusqu’en avril prochain. Si je pars, je risque d’être recherchée par la police. Fugue ou je ne sais quoi. Putain. Ça me donne envie de hurler.
Le jour où Guy lui a cassé le nez, j’ai cru que j’allais le perdre. Et que j’allais mourir. Je savais que je tenais à lui, mais là… Wouah. J’ai réalisé à quel point je l’aimais. Je préférais que l’autre sadique me frappe moi. Alors que je suis plutôt une fille douillette.
J’ai tout raconté – ou presque – à Julie. Elle m’a dit comme Mme D. D’aller voir l’assistante sociale. Mais je ne sais pas trop ce que ça pourra faire. Je pense que je vais d’abord en parler à Mme D. Elle m’a toujours soutenue et rassurée. Je crois que cette année je vais avoir besoin d’elle.
Léo m’envoie des textos sur mon nouveau téléphone, depuis son nouveau numéro. C’est marrant, on s’écrivait assez peu avant. Ce qui est compréhensible, sachant qu’on vit à une porte l’un de l’autre et qu’on passe la moitié de nos nuits ensemble. Maintenant que j’y pense, je ne me souviens plus de la dernière fois où j’ai dormi seule. Là, il m’envoie les paroles de sa dernière chanson. Je lui ai demandé qu’il me l’enregistre. Il n’est pas un excellent chanteur mais j’aime bien sa voix. Elle est douce et grave. Elle est plus sourde qu’on ne croirait quand on le voit, blond et fin comme ça.
Léo a fait sa rentrée et s’éclate à la fac visiblement. Comme il a parfois du temps libre l’après-midi, il vient me chercher souvent au lycée. Dans le groupe, ça commençait à jaser à propos de ce grand type aux cheveux longs qui m’attend à la sortie. Comme on était en workshop, Mme D. a tout entendu. Elle m’a dit qu’elle était contente que quelqu’un soit là pour moi. Elle a aussi jeté un regard plein d’amour sur mon pull. Ce matin j’ai mis un sweat à capuche de Léo. Il sent son odeur et son parfum. J’ai l’impression de planer. C’est la première fois que je lui pique un de ses vêtements. Je n’aurais jamais osé avant. Même si ça fait très longtemps que j’y pense. Mais là, à quelques jours de son anniversaire, de notre séparation à venir, en plein syndrome prémenstruel, j’ai craqué. En plus, s’il est un peu plus grand que moi, il est aussi fin que moi. Ça se voit à peine que ce n’est pas le mien.
Et j’ai adoré son regard quand il m’a vue arriver dans son sweat. On est rentrés à pied, main dans la main, en passant par le parc. Je le paie un peu ce soir parce que j’ai tout mon travail à faire après le dîner, mais ça en valait la peine. Il s’est installé sur mon lit avec sa guitare. Il peaufine sa dernière chanson et la musique qui va avec.
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