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Cef

Miri disparue dans la salle de bain, je profite du peu de répit dont je dispose. Mes mains s’emparent de ce qui envahit le lit sans raison. Un collier fait d’une longue chaîne argentée au bout de laquelle pend une perle en plastique noire termine sa course dans le tiroir de la table de nuit. Encore un bijou fantasy sans valeur… Un rouge à lèvres l’y rejoint.

Je récupère aussi un body transparent que je décide de mettre dans le linge sale sans pour autant savoir si c’est le cas.

Pour être certain qu’il ne reste rien, je soulève la couette pour la secouer. Avec bonheur, je découvre un magazine disparu sous les draps. L’agacement me gagne. Si seulement, Miri pouvait ranger son bordel. À chaque fois que je veux aborder le sujet, elle détourne de manière subtile mon attention.

Avec un soupir, je m’empare de la revue. Sur la couverture de celle-ci, le mannequin pose avec un maquillage rose trop prononcé et une marguerite entre les mains. Le sous-titre est clair « retour à la nature pour l’été ». Pas sûr qu’on est besoin d’autant de mascara pour courir dans la prairie. Mais qui suis-je pour juger ?

Avant de balancer le magazine, je me mets à lire les articles qu’on retrouve à l’intérieur : « le maquillage de l’été », « en bordeaux, moutarde et vert d’eau… », « repas léger pour l’été », « idée de cadeau romantique » « pourquoi les hommes aiment les femmes plus jeunes ? »…

Au moins, je sais pourquoi elle l’a acheté, à présent. Aussi étrange que cela puisse paraître, j’ai très envie de voir ce que ça raconte. Je me rassure en me disant que je ne dois pas être le seul dans ce cas. Ce genre d’article est fait pour piquer la curiosité. En général, ils n’apprennent rien de nouveau, une fois qu’on les lit.

D’un geste du poignet, j’agite le magazine. Je devrais le poser sur la table. Au lieu de ça, je m’assieds sur le matelas et tourne les pages. Une odeur de rose me prend aux narines. Sans doute le restant d’un échantillon de parfum offert avec la revue.

Le papier glacé glisse sur mes doigts, histoire de m’agacer un peu plus. Je m’y reprends à plusieurs fois avant de réussir à tourner les pages pour arriver à celles qui m’intéressent. Enfin, je vais tout savoir. Les cinq raisons pour lesquels les hommes préfèrent les femmes plus jeunes. Je n’ai pas lu que j’ai déjà envie de rire.

Mes yeux parcourent en vitesse les différents points. Je ne peux m’empêcher de ricaner à la lecture.

Myrtha

Face au miroir, je contemple mon visage. La salle de bain est assez lumineuse malgré le manque de fenêtre. Pour une fois, la clarté est suffisante. Un bon point lorsque l’on souhaite se maquiller. Peut-être que cela vient du fait que tout est blanc dans la pièce : du carrelage dans la douche au meuble sous le lavabo en passant par la peinture des murs. Au moins, cela convient à tous les voyageurs qui s’arrêtent dans cet hôtel.

Je récupère mon échantillon de parfum pour en mettre un peu au creux de mon cou, derrière mon oreille, sur mes poignets et dans mon décolleté. L’odeur fraiche de fleurs me donne le sourire. J’espère que cela plaira à Cef. En tout cas, ça changera de celui que je porte d’habitude. Moins sucré et plus fleurie…

Je revêts ensuite une robe noire avec un liseré en dentelle blanc. Une petite merveille que j’ai trouvée pour un prix léger. Elle met bien en valeur mes jambes fines.

Avec un sourire, je passe la main dans ma chevelure de feu pour donner un peu de volume à mes mèches. Avant de quitter la salle de bain, je dépose un peu de crème hydratante sur mon visage. J’aime la fraîcheur que cela procure à ma peau, en plus de la douceur. Mieux vaut s’y prendre tôt pour chasser les rides.

Pieds nus, je retourne dans la chambre. Face à l’image qui m’attend, je manque d’éclater de rire. Si j’avais imaginé que Cef lirait mon magazine quand je disparaissais sous la douche, je l’aurais observé un peu plus pour profiter de la scène.

Il relève les yeux alors que je m’approche. Avant qu’il n’ouvre la bouche, je me blottis dans ses bras, assise sur ses genoux. La tête sur son épaule, je surveille ses expressions.

– Ne me dis pas que tu lis ce truc pour t’instruire, grogne Cef.

Je le reconnais bien là. Même si j’avoue ne pas pouvoir lui donner tort.

– C’est un des articles qui a attiré mon attention.

Je reste volontairement évasive. Avec de la chance, il ne me posera plus de question.

– Lequel ? Celui sur les vieux mecs qui veulent des femmes jeunes ?

La façon dont il présente la chose ne peut que me faire rire. Je reconnais bien là, l’homme qui a volé mon cœur.

Cef

Comme Miri s’amuse, j’en profite pour en rajouter une couche. D’une voix que je veux sérieuse, je me mets à la lecture de l’article. Je commenterai ensuite. Au mieux, je la ferais rire, au pire, râler. Dans les deux cas, je serais gagnant.

– Les cinq raisons pour lesquels les hommes préfèrent les femmes plus jeunes…

Si je me concentre que sur Miri, je dirais son joli sourire, ses yeux bleus, sa chevelure de feu, sa peau laiteuse, sa silhouette harmonieuse… Mais ce n’est que pour le physique. Pour le mental : sa détermination, la force de son esprit, sa capacité à s’amuser de tout, son courage et le grain de folie dans tout ça…

Je me concentre sur la lecture.

– Il peut se dégager des femmes plus jeunes une certaine innocence qui attire le sexe opposé. Une candeur qui fait que l’homme se sent facilement dominant par rapport à elles puisqu’il possède des connaissances qu’elles n’ont pas. En particulier sur le plan du vécu, voir sur le plan sexuel.

Je l’observe.

– Désolé. L’innocence, ce n’est pas le premier qualificatif qui me vient en tête quand je te vois.

Elle prend une moue boudeuse.

– Je suis la pureté incarnée.

Heureusement, ce n’est pas le cas.

Mes doigts pincent sa joue.

– Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre ? Je sais très bien que tu es une succube vicieuse qui n’a qu’un seul but : me tenter !

Un rire lui échappe alors qu’elle fait glisser l’une des bretelles de sa robe sur son épaule. Qu’est-ce que je disais ?

– Point numéro deux : elles sont plus conciliantes. Beaucoup de femmes plus âgées ont déjà fait carrière ou des enfants, cela compte dans leurs décisions. Les plus jeunes sont plus libres.

Là, je ne peux qu’être d’accord.

– Je reconnais que ça m’arrange bien que tu me suives partout…

Avec tendresse, Miri dépose un baiser sur ma joue, avant d’appuyer la tête sur mon épaule.

– Je sais bien que tu es marié à ton travail, mon chéri, je ne suis que ta maîtresse. Mais ce n’est pas grave. De toute façon, ce n’est pas comme si j’avais l’emploi du temps d’un ministre…

Ma main passe autour de sa taille pour caresser son dos. Myrtha est la seule femme qui accepte ma vie actuelle. Mieux, elle m’aide dans ce que je fais avec plus ou moins de réussite. Cependant, c’est une élève appliquée à laquelle j’ai plaisir à apprendre. En plus, d’une compagne agréable.

– Point numéro trois : ils aiment jouer les professeurs avec elles pour leur enseigner des connaissances. Cela peut renforcer le côté dominant-dominée de la relation. Car certains en profitent pour normaliser des situations jugées abusives.

Il n’en faut pas plus pour que Miri s’agite sur mes genoux. Sa bouche se rapproche de mon oreille.

– J’adore quand tu me domines…

Pourquoi est-ce que j’étais aussi sûr que ça allait être une connerie ?

Voilà qu’elle joint le geste à la parole pour m’embrasser le lobe d’oreille. Je frissonne, mais tente de rester impassible. C’est encore une façon de noyer le poisson afin que je ne sache pas pourquoi elle a acheté ce magazine. Je me dois d’être de marbre.

La revue coulée en cylindre, je lui en mets un petit coup sur la tête.

– Écoute donc au lieu de faire la folle.

À nouveau, elle a un léger sourire coquin.

– Oui, professeur. Tu veux bien être mon professeur de l’amour, Cef ?

Bon, il vaut mieux que je passe à la suite. Je feuillette le magazine pour retrouver la page.

– Quatrième point : la fertilité des jeunes femmes est généralement plus optimale ce qui peut être attirant pour notre instinct animal. Elles seront de bonnes reproductrices et permettront à l’homme de semer ses gènes chez ses descendants.

Une grimace se fait sur le visage de Miri. J’ai presque envie de rire à sa réaction.

– Ma fertilité est contrée par les hormones, grogne-t-elle.

Par chance, on a le même point de vue sur la question. Je n’ai pas la place pour un enfant dans ma vie. Du coup, je n’ai jamais réfléchi plus loin. Miri n’a pas l’instinct maternel.

– Heureusement… sinon je t’imagine avec une tripotée de bébés braillards !

– Quelle horreur !

La voir aussi effrayer me fait sourire. Je pourrais la consoler plus tard.

– Dernier point : les hommes sont tout simplement fiers d’être en compagnie d’une femme plus jeune. Cela n’a rien d’étonnant dans notre société qui prône la jeunesse comme un idéal.

Les bras de Miri m’enserrent le cou.

– Tu es fier, Cef quand tu es avec moi ?

– Bien sûr. Mais c’est parce que c’est toi, pas parce que tu es jeune !

– Chéri !

Aussitôt, elle se lance à l’assaut de mes lèvres comme une désespérée. Pour peu, je pourrais la croire en manque de baiser. Ce qui est peut-être le cas d’ailleurs. Magazine en main, je l’enserre dans mes bras alors que je sens ses lèvres s’ouvrirent et sa langue chercher la mienne. Avec Miri, c’est toujours passionné. Elle ne fait pas semblant.

Sauf que si je me laisse aller, je vais finir nu dans le lit avec elle, sans avoir ma réponse. Je la connais bien, la petite. Il ne faut pas que je perde de vu mes objectifs.

– Tu as acheté ce magazine pour cet article de merde ?

Regard fuyant. Ce n’est pas la raison.

Myrtha

Il ne renonce pas. Comme faire pour détourner son attention ? Si je dis la vérité, il va se moquer. Je le connais bien. Sauf que ses yeux pâles me détaillent. S’il me le redemande, je vais finir par craquer. Je ne peux pas lui résister.

– Miri…

Sa voix est douce. Je sens le piège arriver.

– Alors pourquoi as-tu acheté ce magazine ?

Sa main se pose sur mon menton. Ses prunelles plongent dans les siennes.

– Je sais que tu as envie de me le dire…

Sur ses genoux, je m’agite. Son bras autour de mon corps m’empêche de m’enfuir.

Alors que je détourne la tête, sa voix me souffle à l’oreille.

– Parle à ton Cef. À moins que tu ne m’aimes plus ?

Pas ces mots. C’est trop dur…

– Tant pis ! Tu ne m’aimes plus ! Tu ne m’aimes plus !

Aussitôt, je me précipite dans ses bras.

– Non, Cef. Je t’aime ! Tu es l’homme de ma vie ! Mon prince charmant…

– Je ne crois pas sinon tu me dirais pourquoi tu as acheté ce magazine. Ce n’est quand même pas le plus grand secret au monde.

Je fais la moue.

– Tu vas te moquer…

Le silence se fait. Cef me regarde, patient.

– C’est cause de la page sur les idées de cadeau romantique… Parce que tu as dit que je n’étais pas romantique !

À ces mots, il éclate de rire. Cela ne fait que m’énerver un peu plus. Seulement, il a ce geste doux où il me serre contre lui avant de déposer un baiser sur ma tempe.

– Je t’adore !

Ce coup-ci, ce n’est pas une blague. Il me fait fondre sur place. Mon corps s’agite contre le sien.

Cef

Pour éviter d’exploser de rire, il me faut beaucoup de sang-froid. Je retrouve tellement le caractère de Miri. Il n’y a qu’elle pour ne pas vouloir révéler un truc aussi idiot.

– En même temps, c’est un fait. Tu n’es pas romantique…

La voilà qui prend la mouche. Ses sourcils se froncent et elle me jette un regard noir.

– Je peux l’être, souffle-t-elle.

Puisque j’ai toujours le magazine en main, je l’ouvre.

– Alors les idées de cadeaux romantiques : une balade à cheval… Dommage que tu en aies peur !

Ses bras se croisent sur sa poitrine.

– Ce n’est pas que j’en ai peur. C’est qu’ils me regardent de travers.

Je hoche la tête.

– Un bouquet de fleurs ? Tu n’aimes pas les végétaux.

Évidemment, elle ne peut pas me laisser dire sans se défendre.

– Si, je les aime bien. Mais quand ils sont loin de moi. Les fleurs, c’est mieux sur la plante et la plante est mieux dans la nature. Quant à la nature…

Elle a un geste de la main comme pour la chasser lui d’elle. Je la reconnais bien. Toujours à vouloir avoir le dernier mot.

– Un bijou en forme de cœur ?

– Je n’aime pas les cœurs !

– Donc pas de décor cœur rose ?

Une grimace se dessine sur son visage.

– Pas le rose !

Il ne me reste plus qu’à conclure.

– Donc tu n’es pas romantique !

Énervée, elle bondit sur ses pieds pour me faire face.

– Je pourrais t’organiser une soirée romantique !

Sans savoir pourquoi je crains le pire.

– Attends, tu es sûr que tu ne veux pas parler d’une soirée érotique ?

Mon rire la fait soupirer.

J’en profite pour m’allonger sur le lit, les mains derrière la nuque. Bien installé, je me prépare à écouter ses propositions sans me rigoler. Chose difficile à n’en point douter.

– Raconte-moi donc la soirée que tu vas organiser.

Sa tête se relève, fière.

– Alors tu rentres dans la chambre et il y a des cœurs en papier partout par terre…

– Tu les ramasseras après. Attention à ne pas glisser dessus.

Ses yeux me lancent des éclairs.

– Ensuite, je t’offre un gâteau en forme de cœur…

– Tu l’as fait toi-même ?

Elle soupire.

– Non, je l’ai acheté.

– Ça vaut peut-être mieux pour moi. Je n’ai pas envie de mourir empoisonné par ta mixture.

Pour toute réponse, elle me tire la langue. Je ne me lasse pas de la charrier.

– Puis, je t’emmène jusqu’au lit où j’ai mis plein de roses…

– Tu as retiré les épines avant ?

– Quoi ?

Je crois que je l’ai perdu.

– Pour éviter qu’on se pique en allant sur le lit. Les roses, ça a des épines.

Soudain, elle se saisit du magazine, me le jette au visage, et se retourne pour bouder. J’y suis peut-être allé fort.

Malgré mon envie de rire, je me retiens. Il est temps de se faire pardonner.

Myrtha

C’est nul. Cef a raison, je ne suis pas du tout faite pour les soirées romantiques. Mis à part semer du papier et des épines partout, je n’aurais rien réussi. Faire glisser Cef ou le voir se piquer avec une rose, ce n’est pas romantique. C’est sadique.

En plus, je ne sais pas faire de gâteau. Je repense à ceux au chocolat avec des morceaux de cerises qui ont l’air tellement délicieux. Est-ce que je pourrais en faire un qui soit beau et bon, une fois dans ma vie ?

Cef se redresse.

– Ce n’est pas grave. C’est moi qui vais t’organiser une soirée romantique.

Avant que je ne puisse lui réponse, ses bras musclés m’enlacent. Je me sens prise au piège, mais il s’agit qu’une délicieuse prison. Sa chaleur se propage dans mon corps.

– Je commencerais par te bander les yeux pour te faire une surprise.

Sans un mot, je me laisse faire. Mon cœur s’accélère lorsque le foulard se pose sur mes paupières. J’y sens l’odeur de son parfum. Aussitôt, je suis bien.

– Ensuite, il te faut la tenue adaptée pour ce qui va arriver.

Son souffle me chatouille l’oreille. Ses lèvres se plaquent sur mon cou pour y déposer un baiser. Puis sa main vient faire glisser les bretelles de ma robe. En l’espace de quelques secondes, je ne porte plus qu’un body à moitié transparent. Cela n’a pas d’importance puisque c’est l’homme que j’aime qui est près de moi. Avec délicatesse, il m’en débarrasse. Je suis nue si l’on excepte le bandeau sur mes yeux.

– Attends-moi quelques minutes.

Il disparaît. Je patiente, le sourire aux lèvres. Mon corps frissonne. L’envie de connaître sa surprise se fait plus forte.

Lorsqu’il revient, sa main prend la mienne.

– Nous allons jusqu’à la piscine.

Je sais très bien qu’il n’en a aucune dans cet hôtel, mais je joue le jeu.

– Tu n’as plus qu’à y entrer.

Ses bras m’enlacent puis me soulèvent du sol. Il me pose avec délicatesse dans l’eau chaude. Je ne mets pas longtemps à comprendre qu’il s’agit de la baignoire. Cependant, je m’assieds dans le liquide fumant.

– Je t’y rejoins.

Mes sens se concentrent sur les sons et le mouvement de l’onde. Je ne suis plus seule pour mon plus grand plaisir. Ses mains se posent sur mon dos pour me caresser.

– Que dirais-tu d’un massage ?

Il me susurre ses mots à l’oreille. J’acquiesce. C’est beaucoup mieux que toutes mes idées. Sur ma peau coule un liquide froid. En attendre, Cef le réchauffe de ses paumes. Une odeur délicate de fleur se répand dans la salle de bain.

Je me sens bien. Seul le bruit léger de l’eau me parvient alors que les mains de mon amour continuent de dénouer les tensions de mon dos. Un soupir d’aise m’échappe. Avec lui, je suis si bien. Il prend toujours soin de me faire plaisir.

Lorsque ses bras m’enlacent, je me retourne pour partir à la recherche de sa bouche. Je l’aime tant. Il m’aide en venant poser ses lèvres sur les miennes. Son baiser est aussi passionné que le mien.

– Tu es un champion en soirée romantique, chéri.

Ses doigts caressent mon visage. Un sourire me prend. Avec une voix douce, je chuchote.

– Est-ce que maintenant, tu veux une soirée érotique ?

Cef

Évidemment, j’aurais dû m’en douter avec Miri, ça finit toujours comme ça. L’effet de surprise n’est pas des plus grands. Déjà, elle se colle à moi avec sa bouche contre la mienne. La passion l’habite.

Je laisse glisser mes mains mouillées sur sa nuque. Elle frissonne malgré la chaleur qui se dégage du bain. L’espace d’un instant, je me sens con avec elle, dans cette baignoire. Sauf que ses baisers me font oublier le reste.

– J’aurais voulu te faire plonger dans une piscine…

Ses lèvres embrassent mon cou.

– Pour la piscine, je ferais sans… Pour ce qui est de plonger, tu peux plonger en moi, si tu veux.

Sa façon de prononcer ses mots est une invitation au vice. Elle en profite pour venir caresser le lobe de mon oreille du bout de sa langue. Ses doigts s’amusent à parcourir mon torse.

Sans prévenir, je la serre un peu plus fort contre moi. Un petit cri lui échappe, suivi d’un gloussement. Je la reconnais bien là.

– Tu t’amuses encore à tester mes limites ?

Même si je pose la question, je connais déjà la réponse.

– Il va falloir que je sévisse.

Rien que ces mots la font frémir, et j’aime ça. J’aime lui faire plaisir. J’aime sentir qu’elle apprécie chacun de mes gestes. J’aime l’emmener au bord de l’extase pour mieux l’y pousser.

Alors je saisis de ses cheveux pour lui relever la tête. J’en profite pour mordiller la base de son cou. Un gémissement lui échappe. Si j’y avais mis plus de force, elle aurait hurlé de plaisir. Mais je préfère me réserver pour la suite.

Mes mains s’emparent de ses épaules pour venir la plaquer contre le bord de la baignoire. Son corps se contracte, peut-être à cause du froid de l’émail ? Collée contre, elle relève son buste à la peau laiteuse. Ses tétons se dressent. Son dos se cambre. Magnifique… Désirable… Ma Miri…

Ma paume sur son cou l’empêche de bouger, même si je doute qu’elle souhaite le faire. Je peux l’admirer à loisir. Immobile, elle attend. Pourtant, je sens bien son impatience.

Lorsque mes doigts viennent la toucher, elle se tend. Ma langue est sur l’un de ses seins. Je joue à l’effleurer dans le but de titiller son envie. Ainsi au moment où je l’embrasse avec plus d’insistance, elle se tortille. Quelle agréable sensation que celle-ci… Savoir qu’elle est soumise à mes désirs. Que chacun de mes gestes peut potentiellement l’emmener vers l’extase.

Miri… Miri… Dès que mes paumes glissent sur son corps, elle frémit d’envie. Son bassin se relève pour m’offrir un peu plus son intimité. Mes doigts viennent s’y perdre. Sa fente s’ouvre afin de les accueillir. Les mouvements que je fais lui provoquent des râles. Il en faut peu pour qu’elle halète de plaisir. C’est si simple avec elle.

Alors qu’elle se mord la lèvre pour ne pas craquer, je retire ma main. Pendant quelques instants, elle est perdue. Ce n’en est que plus drôle. Comme je traîne trop à son goût, elle prend le parti de réclamer mon membre dans son corps pour la contenter. Ses jambes se croisent dans mon dos, alors qu’elle se frotte contre moi. Impulsive… Impatiente…

Sans prévenir, je la pénètre brutalement. Un cri de surprise lui échappe. Il est vite remplacé par des gémissements. L’entendre ne fait qu’augmenter mon plaisir. J’aime savoir que je lui fais du bien. Son intimité s’est contractée autour de ma verge. Elle est si serrée… À chaque mouvement, je sens s’approcher le point de non-retour.

Les mains de Miri sont accrochées à mon cou. Ses seins tendus caressent mon torse dès que je bouge. L’eau nous entoure, réchauffe nos peaux déjà brûlantes. Je me saisis des lèvres de ma compagne. Aussitôt, elle répond à mon baiser avec la force de la passion.

Le désir nous rattrape. Les ongles de Miri s’enfoncent dans ma chair, alors que je plonge en elle. Au plus profond de son intimité, je me fige. J’écoute ses petits cris. Elle se crispe, et je la sens emportée par le plaisir. Je contemple son visage béat, puis vies déposer des baisers à la commissure de ses lèvres. Il ne me faut pas longtemps pour craquer à mon tour. Son corps enserre mon membre avec tant de force que le moindre mouvement est un délice.

Le souffle court, je la débarrasse de son bandeau. Nos regards se croisent. Elle me sourit avant de partir à l’assaut de ma bouche.

– Chéri, c’était si bon !

Je caresse son visage, puis lâche :

– Tu n’es pas romantique.

– Mais toi, tu l’es, et pas que…

C’est bien la première fois qu’on me dit que je suis romantique. En même temps, face à Miri, ce n’est pas difficile de l’être.

– Tu es parfait, mon chéri. C’est pour ça que je t’aime.

Elle sait brosser dans le sens du poil.

– Tu veux remettre le couvert, c’est ça ?

Un ricanement suivi d’une œillade sensuelle. Je ne suis pas couché avec elle. Est-ce qu’il y a un article dans un magazine sur le sujet « ma copine est insatiable » ? J’aimerai beaucoup le lire. On ne sait jamais, des fois qu’ils donnent des conseils.


Texte publié par Nascana, 20 mai 2022 à 00h49
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