Note de l'auteure :⚠️Les chapitres de Manon sont difficiles à lire : phrases courtes, informelles avec un vocabulaire peu enrichi et les actions très décrites. Le personnage voit le monde différemment des autres personnes, les émotions/sentiments lui sont étrangers. Merci de prendre en compte ces informations durant votre lecture.
Samedi 28 août 2021 – Manon
Je marche le long de la route. Le soleil m’éblouit. Je n’arrive pas à voir devant moi. Mais je sais que le garage n’est pas loin.
Une odeur vient jusqu’à mon nez. Puis un bruit sourd me parvient. Que se passe-t-il ? Je continue de marcher. L’odeur est plus présente. J’entends encore un bruit. Je sens un creux dans mon abdomen. Est-ce que je fais ce bruit ? Je regarde autour de moi. À quelques pas il y a un homme derrière un chariot. Il prépare de la nourriture qu’il vend. Je me place derrière deux personnes. L’odeur monte dans mes narines chaque fois que je respire. Mon abdomen se creuse. La femme devant moi se retourne pour me regarde. Je vois ses sourcils se rapprocher.
Elle passe commande. Je l’observe s’éloigner.
- Mademoiselle ?
Je fais face à l’homme derrière le chariot.
- Qu’est-ce qui te ferait plaisir ?
Je le regarde sans comprendre. Il me désigne la nourriture devant moi.
- Qu’est-ce que tu veux manger ?
- Un sandwich.
- Parfait et un sandwich en préparation ! Tu veux autre chose ? Une boisson ?
Je désigne une canette avec inscrit « Ice Tea ». L’homme prend la boisson dans sa main. Il la met dans un sac en plastique. Il met le sandwich à l’intérieur. Il me le donne en échange d’un billet.
- Bon appétit et passer une bonne journée !
Je ne réponds pas. Je reprends ma route en direction du garage.
Le coin droit de ma bouche s’étire légèrement vers le haut lorsque je vois la flèche en métal rouge du garage. Je m’assois sur un banc à côté du parking. Je prends la canette dans le sac en plastique. Je l’ouvre. Je bois une gorgée. Je la pose à côté de moi. Je prends le sandwich entre mes mains. Je mange en regardant le sol bétonné. Mon ventre ne fait plus de bruit. Le vide est parti.
Je jette le sac plastique avec la canette dans la poubelle à côté du banc. Je rejoins le garage. Les portes sont ouvertes. Une voiture se trouve en hauteur. Les pneus ont été enlevés. Un autre véhicule a le capot ouvert. Mais je ne vois personne dans l’atelier.
Je rejoins le fond de l’atelier. Une voiture est recouverte par un drap blanc. Je le retire. Je découvre ma Dodge Charger Hellcat HPE800. Je passe ma main le long de la carrosserie. Je sens mon cœur battre plus vite et plus fort contre ma poitrine. Mes lèvres s’étirent vers le haut. Je ne peux pas quitter sa couleur noire brillant du regard.
- Salut Manon !
- Salut Éric.
Il est à côté de moi. Il regarde ma voiture.
- Tu la finis aujourd’hui ?
- Oui !
Que m’arrive-t-il ? Ma voix semblait plus aigüe.
- Je vais te laisser travailler, amuse-toi bien !
Éric rejoindre la voiture au capot ouvert. Il prend des outils dans une boîte. Il porte une combinaison bleu foncé. Je le regarde se mettre au travail.
- Bonjour Manon !
- Bonjour monsieur Walker.
Tout est différent quand je suis au garage. Ici j’arrive à parler. Lors d’une séance avec Charlie, elle avait dit que j’étais à ma place dans le garage. Je n’avais pas compris ce qu’elle voulait dire. Je ne le sais toujours pas. Elle avait parlé de « passion ». Je ne sais pas ce que c’est. Mais Charlie m’a dit qu’il fallait que je passe du temps au garage. Selon elle ça me ferait « du bien »
- Ton père a déposé un carton pour toi.
Le père d’Éric est le propriétaire du garage. Il me montre un carton à ses pieds.
- Ta voiture t’attend dans le hangar de l’autre côté.
Il me lance des clés que je rattrape. Le logo Porsche est inscrit dessus. C’est le cadeau que mon père m’a fait. Je quitte l’atelier par la porte de derrière. Je marche le long du garage. J’entre dans le hangar par la porte de service.
Je passe ma main contre le mur à la recherche des interrupteurs. J’appuie dessus. La lumière éclaire le bâtiment. J’appuie sur un autre bouton qui ouvre la porte à l’autre bout du hangar. Il y a plusieurs voitures de garées. Elles sont toutes recouvertes d’un drap pour ne pas qu’elles prennent la poussière. Certaines ne sont plus en état de rouler. Ce sont des voitures de collections.
Je tiens les clés de la Porsche dans ma main. J’appuie sur la télécommande pour la déverrouiller. Je vois à travers le drap blanc les phares s’allumer. Je la rejoins. Je retire le tissu. Il s’agit d’une Porsche 718 Cayman GT4. C’est un modèle de choix. Mon père a eu raison de me l’offrir. Plusieurs pièces me serviront pour ma Dodge.
Je m’assois sur le siège conducteur. J’insère la clé. Je mets le contact. Le moteur rugit sous mon pied et ronronne à mes oreilles. Je glisse mes mains sur le volant. La prise en main n’a rien de comparable à ma Dodge. Celui-ci n’est pas agréable au toucher.
J’enclenche la première vitesse. Je sors du hangar. Je descends de la voiture pour refermer la porte du bâtiment. Je remonte dans la Porsche. Je m’insère sur la route. Je dois faire le tour du quartier pour rejoindre le garage. Je teste ses capacités en dépassant la limite de vitesse de trente kilomètres. Elle a de la puissance. Mais pas assez. Je me gare devant l’atelier. Je coupe le contact. Je sors de la voiture au moment où deux hommes arrivent.
- On peut la monter ?
Ils regardent la voiture. Ils me regardent. Je ne réponds pas. Je vais prendre une combinaison dans l’atelier. Je vois Éric rejoindre les deux hommes. Il leur parle. Je n’entends pas ce qu’il dit. Je passe la combinaison par-dessus mes vêtements. Je prends une boîte à outils. Je rejoins la Porsche. J’ouvre la portière côté conducteur. Je me penche jusqu’à atteindre le bouton pour ouvrir le capot. Je commence à démonter la voiture en fonction des pièces dont j’ai besoin.
- Qu’est c’que tu fous ?
Je ne réponds pas. Je dépose une pièce par terre à côté de moi. Un des deux hommes s’approche de la voiture. Je lève la tête vers lui. Je vois que ses yeux se sont voilés. Le père d’Éric les appelle. Les deux hommes partent en regardant la voiture une dernière fois.
Je ferme le capot de la Porsche qui n’est plus en état de rouler. Je prends les pièces une par une. Je les emmène jusqu’à ma voiture. Je soulève le capot de ma Dodge. J’enlève des pièces pour les changer. Je vais chercher dans le carton celles que mes grands-parents m’ont offertes. Je les installe. Je referme le capot.
Je retire ma combinaison. Je la pose dans un panier à côté des lavabos. Je me lave les mains avec du savon. Le patron me voit. Il me propose un café. Je refuse. Il retourne dans son bureau. Je n’ai pas besoin de me forcer quand je suis au garage. Pas comme à la maison ou avec Charlie.
Je retourne à ma voiture. Je m’assois sur le siège conducteur. Je tourne la clé laissée sur le contact. Je démarre. Le bruit du moteur qui se met en route me donne des frissons. Mes poils se hérissent sur mes bras lorsque j’appuie sur la pédale d’accélérateur. Je roule jusqu’à sortir de l’atelier. Je gare ma voiture. Je coupe le moteur. Je vais chercher le carton qui contient les pochoirs et les bombes de peintures offertes par mes grands-parents. Je les dépose à côté de la voiture.
- Manon !
Je me tourne vers le père d’Éric.
- Pense à mettre des protections.
Je hoche la tête. Je vais chercher une combinaison blanche, un masque, des gants et des lunettes dans l’atelier. Je prends un premier pochoir qui s’aimante contre le flanc gauche de ma voiture. Je choisis une bombe de peinture violette. Je la secoue. Je commence à peindre le pochoir. Je m’arrête à la moitié du design pour changer de bombe. Je fais un dégradé jusqu’au bleu. Je me recule pour voir le résultat. Je dois attendre que ça sèche avant de pouvoir retirer le pochoir.
Je prends un motif différent que j’aimante sur le flanc droit de la voiture. Je peins d’une bombe rouge. Je dégrade la couleur avec de l’orange et du jaune. Sur le capot je prends un pochoir avec un autre design. Je reprends les bombes utilisées pour les deux côtés de la voiture pour les dégrader ensemble.
Je vais à l’atelier enlever les protections. Je bois un verre d’eau au robinet. Je retourne à ma voiture. J’enlève les pochoirs. Je les range dans le carton avec les bombes de couleurs.
- Tu peux être fière de toi, Manon. Elle est splendide !
« Fière » ? Que veut dire ce mot ? Est-ce que c’est ce qui gonfle ma poitrine et étire ma bouche jusqu’à mes oreilles ? Je ne sais pas. Il faudrait que je demande à Charlie.
- Merci.
- Elle est finie ?
- Oui.
Il me regarde. Je vois sa bouche s’ouvrir. Mais son père l’appelle. Il part le rejoindre.
Je m’installe derrière le volant de ma Dodge. Je fais ronronner le moteur. Je la rentre à sa place dans le garage. Je la verrouille. Je reprends le drap blanc. Je le passe par-dessus la voiture pour la protéger. J’entends le 4x4 de mon père se garer devant le garage. Je rejoins Éric pour lui donner les clés de ma voiture.
- Je te l’apporte ce soir.
Une de ses paupières se ferme. Je le remercie. Je rejoins mon père. Je m’assois à côté de lui. Il fait un signe de la main à Monsieur Walker. Puis il s’engage sur la route.
- Comment s’est passé ton rendez-vous avec Charlie ?
Je ne réponds pas.
- Manon ?
- Elle a dit que je ne faisais pas assez d’effort.
Il soupire. Il ne dit pas un mot durant le reste du trajet jusqu’à la maison.
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