Mirmin Manigance, célèbre sorcier d’Orckham, rencontre son ennemi juré, le non moins célèbre Atanassandre Ambiguë dans le désert de sable vert du monde de Nirnuur.

- Te voilà vielle baderne ! Hurle Mirmin dont la barbe drue et noire est striée de poils blancs qui sont comme autant d’éclairs dans un ciel d’orage.

- C’est vraiment moi que tu attendais ? Non, parce que si c’est moi, je pense que tu as fait une grave erreur… Rétorque Atanassandre en fronçant ses lourds sourcils en broussaille.

Maintenant les deux hommes se font face. Ils sont à quelques centimètres l’un de l’autre. Leur robes de magicien volettent et claquent sous le vent vivant qui les environne. Après un long silence et un " toisage" copieux, Mirmin prend la parole;

- Deux siècles ! Deux siècles durant lesquels j’ai dut errer dans le monde crépusculaire ! Pendant deux cents ans ( il pointe un doigt rageur vers son interlocuteur) j’ai survécu sans mon enveloppe physique à la merci de tout les courants magiques environnants !

- Bof ! La déesse de la forêt t’a pensée un nouveau corps non ? De quoi tu te plaint ? Atanassandre arbore une moue boudeuse et croise les bras. le visage de Mirmin devient livide et son doigt reste suspendu dans le vide pendant un instant avant de venir tournoyer au dessus de sa tête, générant par la même occasion une chaleur insoutenable qui devient un brasier.

Atanassandre, voyant qu’il ne lui reste que quelques secondes avant d’être emporté dans une tempête de flamme, ferme les yeux et se métamorphose instantanément en flaque d’eau qui pluie sur le sol vorace du désert vert.

- Ahaha ! Lâche ! Lâche poltron ! Ta réputation de couard est méritée. Plus aucun seigneurs ne veut de toi de peur de se retrouver victime d’actes vindicatifs qui te serait destiné.

Un petit nuage se forme au dessus de Mirmin. Il lève les yeux vers ce petit phénomène atmosphérique très localisé pour se prendre un fulgurant éclair directement sur le haut du crâne. La foudre traverse le sorcier jusqu’à la terre en un clin d’œil, celui-ci fait mine de dire quelque chose mais c’est de la fumée qui sort de sa bouche, sous le choc, ses yeux louchent.

Atanassandre fini par se matérialiser sous sa forme de magicien juste derrière Mirmin qui, figer dans une pose grotesque, parait être devenu une statue.

- Mirmin ! Je te présente mes plus humbles excuses ( il baisse la tête en signe de condoléance). Mais c’est alors que le sorcier furax se retourne en un clin d’œil et change son collègue en homoncule en psalmodiant d’étranges incantations depuis longtemps interdites. Il ramasse le petit être et le place dans une cage qu’il matérialise dans l’air comme on écrit un mot.

- Tes excuses Atanassandre, tu peux te les fourrer où je pense ! Tu vas vivre sous cette forme aussi longtemps qu’il me plaira ! Tu auras tout le loisir de repenser au jour où tu m’as arraché de mon corps physique juste parce que la fée dont tu étais épris m’as fait la faveur d’un sourire…

La petite créature s’agite dans sa cage, puis d’une petite voix stridente lance;

- Salaud !