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La Volonté du Neuvième T1 - Retour aux sources
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tome 1, Chapitre 7 « Transmission et proposition » tome 1, Chapitre 7

Izuku regardait nerveusement les montagnes de déchets en face de lui, attendant qu’All Might arrive. Cela faisait un an qu’ils ne s’étaient pas vus, se parlant juste de temps en temps par mail. Il avait fallu plusieurs semaines à Izuku pour se rendre compte que dans cette chronologie, il n’avait aucun moyen de contacter le héros. Heureusement que Nezu avait accepté de lui donner l’adresse mail personnelle d’All Might, sinon organiser la rencontre aurait été un peu compliqué. Ou plutôt embarrassant, vu qu’il y aurait eu de grandes chances que Nezu joue les intermédiaires.

La dernière année d’école primaire du garçon s’était déroulée comme les autres, avec le bonus que Katsuki ait arrêté de le poursuivre après les cours. Izuku ne savait pas si c’était parce que le blond ne voulait pas à nouveau rencontrer Yagi et risquer de ne pas aller à Yûei, ou s’il estimait que lui courir après était une perte de temps. Peu importe sa raison, Izuku était content de ne plus devoir trouver des échappatoires après l’école pour rentrer chez lui en un seul morceau.

Dommage que Katsuki continuait d’être méchant avec lui sur le plan verbal. Mais bon, on ne pouvait pas tout avoir dans la vie. Et comme ses autres camarades étaient moins rapides et déterminés à l’attraper, il avait eu ce qui se rapprochait le plus d’une année scolaire paisible.

‒ Midoriya-shônen !

Izuku se retourna et fit signe en souriant à All Might.

‒ Al- Euh, Yagi-san !

‒ Comment vas-tu, mon garçon ? J’étais curieux de savoir pourquoi tu avais choisi cet endroit comme point de rencontre, et maintenant je me pose encore plus la question.

La plage de Takoba était comme dans son premier vécu : absolument recouverte de déchets. Il était presque impossible de voir la couleur du sable, et encore plus d’apercevoir la mer. Et Izuku avait bien l’intention d’y remédier. Encore une fois.

‒ Oui, je compte la nettoyer entièrement. La première fois, j’ai pu le faire en dix mois avec votre programme d’entraînement, mais cette fois en prenant en compte l’entraînement alter et les cours de Krav Maga, si ma mère les accepte, je pense pouvoir le faire en un an et demi.

‒ Je n’ai pas encore décidé si je te donnais One For All maintenant, mon garçon. Si ça se trouve, ton corps n’est toujours pas assez robuste.

Izuku s’attendait à cette réponse. Il pouvait comprendre que le héros ait peur que l’alter lui fasse exploser les membres, voire ne le tue à cause de sa puissance, mais ça faisait des années qu’il s’entraînait à être plus fort. Alors pour toute réponse, il enleva son haut, montrant la musculature qui se cachait en dessous. Elle n’était pas aussi proéminente et visible qu’à la fin du collège de son premier vécu, mais elle était bien présente.

Il fallait dire qu’Izuku avait investi dans du matériel de musculation (d’occasion) et s’était beaucoup entraîné à développer ses muscles pour être sûr d’obtenir One For All pour sa rentrée du collège. Il cachait ses progrès sous des vêtements un peu larges pour éviter qu’on ne remarque son changement physique et qu’on vienne lui demander des comptes. Il ne voulait toujours pas se battre contre Katsuki, et connaissant la personnalité du blond, si Katsuki se rendait compte qu’il devenait plus fort, Izuku redeviendrait sa cible privilégiée. Et il voulait éviter autant que possible que ça se produise.

‒ Oh, fit Yagi en regardant les muscles apparents du garçon. C’est plus que ce que je m’attendais.

‒ Je suis également capable de soulever environ trente kilos sans effort. Mon corps devrait donc être suffisamment résistant pour contenir One For All, et gérer un pour cent de sa puissance.

L’homme hocha la tête, mais ne semblait pas très sûr de cette affirmation. Il hésitait, ça se voyait sur son visage. Izuku se retint de soupirer. Lui non plus n’avait pas envie de risquer de se briser les os lorsque One For All aura été totalement assimilé par son organisme, mais il était sûr de lui ! Son corps actuel était assez résistant !

‒ Au pire, tenta Izuku en souriant maladroitement. Si mon corps n’est vraiment pas encore prêt pour l’alter, je n’aurais qu’à me faire soigner par Recovery Girl.

Izuku ne voulait pas vraiment aller voir l’héroïne médicale pour se faire crier dessus, mais si ça lui permettait d’avoir l’alter en avance, il était prêt à subir ses réprimandes.

‒ Je… C’est une bonne idée Midoriya-shônen. Mais Recovery Girl n’est pas au courant de ton… voyage.

Ah, oui. Il avait oublié.

‒ C-c n’est pas grave. O-on n’est pas obligé de le lui dire. Surtout que ça n’a eu aucun incident sur mon corps, vu que c’est mon… mon esprit qui a voyagé.

‒ Très bien. Je vais voir ça avec elle. Vu que l’année scolaire est finie, elle devrait être disponible.

All Might appela l’infirmière de Yûei avec un air penaud, presque timide. Izuku savait de première main que la vieille femme était terrifiante quand elle était en colère, mais il était toujours surpris que le héros numéro un soit intimidé par elle. Après plusieurs minutes, il fut décidé, ou plutôt ordonné par Recovery Girl, qu’Izuku et All Might devaient se rendre à Yûei. Elle souhaitait pouvoir juger elle-même si le corps d’Izuku était assez fort pour résister à One For All, en se basant sur les données qu’elle avait de l’alter lorsque le héros était encore étudiant.

Le trajet fut tranquille et rempli d’appréhension à la fois. Et si Recovery Girl confirmait ce que pensait All Might ? Si le corps d’Izuku n’était pas encore assez robuste pour supporter la puissance d’One For All ? Il devrait alors revivre son passage au collège exactement comme il l’avait fait dans son premier vécu. Izuku ne voulait vraiment pas que ça arrive. Si en primaire, dans son premier vécu, les enseignants l’avaient ignoré la grande majorité du temps, sauf pour se moquer de lui quand il participait en cours ; au collège ils n’hésitaient pas à le rabaisser à la fois ouvertement et subtilement à la moindre occasion pendant les cours, laissant les élèves se moquer de lui et l’intimider.

Tout ça parce qu’il voulait être un héros alors qu’il était Sans-Alter.

Izuku était quelqu’un de gentil et de pleurnichard, mais des fois - surtout depuis qu’il était parti seul chasser All For One - Izuku avait envie de hurler. Juste pour se défouler. Quel dommage que s’il le faisait, il serait pris pour un fou. À moins qu’il n’aille à Takoba. Avec l’état de la plage, il n’y aurait personne pour l’entendre là-bas.

Ses réflexions furent interrompues lorsqu’ils arrivèrent devant les portes de Yûei. Une récupération de badge et une balade dans les couloirs plus tard, Izuku et All Might se retrouvirent devant l’infirmerie. Le héros frappa à la porte et entra, suivit par Izuku.

‒ Ah vous voilà, fit Recovery Girl. Oh, tu es le jeune garçon de la dernière fois à l’hôpital. Honnêtement, quand Yagi m’a dit qu’il avait trouvé un successeur, je m’attendais à quelqu’un de plus vieux. Quel âge as-tu, chéri ?

‒ Douze ans, madame. J’entre au collège en Avril.

L’héroïne claqua la langue.

‒ C’est jeune pour obtenir un alter aussi puissant.

‒ J-je m’entraîne à être un héros depuis que j’ai quatre ans ! s’exclama Izuku, ne voulant pas avoir un refus. Et All Might m’a prévenu des risques ! Je n’ai donc pas l’intention d’utiliser One For All au-dessus de cinq pour cent maximum pendant un an, pour que mon corps s’habitue à avoir un alter.

‒ S’habitue à… Tu es Sans-Alter ?

Izuku rentra sa tête dans les épaules par réflexe.

‒ Oui, madame, répondit-il d’une toute petite voix.

Recovery Girl fixa Izuku pendant quelques secondes avant de regarder All Might, puis de soupirer.

‒ Faisons ces tests, dans ce cas.

Izuku ne sut pas combien de temps ils passèrent à mesurer sa force, son endurance, ainsi qu’à prendre des mesures médicales de base, mais à la fin, il était recouvert de sueur. La quasi-totalité des tests étaient les mêmes qu’Aizawa-sensei avait fait passer à sa classe, le premier jour des cours lors de son premier vécu, et bien qu’Izuku n’ait jamais vu ses résultats individuels et ne se souvenait pas de son résultat final, à part qu’il était dernier, il estimait qu’il avait fait mieux que la première fois. Du moins il espérait. Ici, Izuku n’avait pas eu à redouter que l’utilisation d’One For All lui brise les os, comme tout comme il n’avait pas eu à faire les tests en subissant la douleur de son doigt fracturé.

‒ Tu es effectivement en meilleur forme que l’enfant moyen de ton âge et de ta corpulence, confirma Recovery Girl en lisant la feuille de résultat. Ça ne me plaît pas de donner un alter d’une telle puissance à un enfant si jeune, mais si je me fis à ce que je lis, il ne devrait pas y avoir de problème Yagi.

‒ Oh. C’est bien. Je suis soulagé.

Izuku pouvait voir que l’homme hésitait encore. Mais il décida de l’ignorer. Il devait avoir l’alter avant la rentrée.

‒ Comment ça se passe ? La transmission, je veux dire.

All Might cligna des yeux, semblant confus qu’il lui pose cette question, avant que la compréhension ne se fasse.

‒ Tu dois avaler mon ADN, Midoriya-shônen. One For All ne peut être donné que si le Détenteur actuel le souhaite. Si tu essayais par exemple de prendre l’alter en m’arrachant les cheveux de force pour les avaler immédiatement, ça ne fonctionnerait pas.

‒ Il y a une sécurité intégrée ! Impressionnant ! s’écria Izuku, aussi naturellement qu’il lui était possible.

Il avait toujours été mauvais acteur, cette caractéristique allant de pair avec son incapacité à mentir.

‒ Et combien de temps pour… euh, comment dire…

‒ Que la transmission soit complète ? Quelques heures environ.

Izuku hocha la tête, et regarda All Might, en attente. Mais le héros ne fit pas le moindre geste, l’hésitation toujours autant peinte sur son visage.

‒ Oh, c’est pas vrai Yagi, donne-lui l’alter maintenant ! râla Recovery Girl. Si tu as si peur que le garçon se blesse lorsqu’il l’activera, vous pouvez rester à l’école. Nezu doit déjà être au courant de votre présence de toute façon.

‒ Non, je ne veux pas vous déranger en vous faisant rester alors que vous pouvez rentrer chez vous ! s’inquiéta Izuku.

‒ Ne t’en fais pas, mon chéri. L’année scolaire ne s’est finie qu’il y a deux jours, j’ai donc encore du travail à terminer. Je serais donc présente s’il se passe quelque chose.

All Might semblait encore hésiter, mais après un coup de canne dans les jambes de la part de l’héroïne, le houspillant, il finit par céder. Le héros activa l’alter, arracha un de ses cheveux, et le tendit à Izuku avec un air solennel. Pour se faire une nouvelle fois frapper dans les jambes et se faire traiter d’idiot par Recovery Girl. Izuku finit par avaler le bulbe du cheveu de All Might que l’infirmière avait séparé du reste du cheveux et mis dans un bonbon gélatineux, parce que « pense à l’enfant qui doit l’avaler, bon sang Yagi ! ».

Voilà, il ne pouvait plus revenir en arrière.

Izuku venait d’hériter d’One For All.

Il avait désormais moins de trois semaines pour réussir à utiliser l’alter à un pourcent sans se briser les os. Il lui faudrait aussi changer son registre d’alter, et l’appeler “Super Force” n’était pas possible avec les alters des Prédécesseurs qu’il allait sans doute activer plus tard. Il lui faudrait un nom qui englobe la majorité des alters présents dans One For All. D’ailleurs, maintenant qu’Izuku y pensait, il n’avait jamais débloquer l’alter du Deuxième Détenteur. Il espérait qu’il pourrait le faire passer pour un aspect particulier de l’alter principal, mais avec sa chance, il devrait sans doute cacher son existence.

‒ Euh, Midoriya-shônen. Nezu voudrait nous voir.

Izuku ouvrit la bouche pour demander comme l’homme le savait, puis la referma en le voyant avec son portable à la main. Recovery Girl avait raison, Nezu était au courant de leur présence à Yûei.

‒ Oh, eh bien, allons-y. Il vaudrait mieux ne pas le faire attendre.

‒ Je ne quitterai pas mon bureau, donc si vous avez besoin d’aide, vous savez où me trouver, leur indiqua l’infirmière sans les regarder.

Ils quittèrent ainsi l’infirmerie pour se rendre au bureau du Principal. Izuku était un peu nerveux, sans trop savoir pourquoi. Ce n’était pourtant pas la première fois qu’il rencontrerait Nezu, ni qu’il se trouverait dans son bureau. Il était curieux de savoir pourquoi le principal voulait les voir. Ils ne s’étaient pas contactés depuis qu’Izuku avait demandé le mail personnel d’All Might, même s’il arrivait à l’hermine de poster des commentaires à certaines de ses publications sur les forums de héros.

Comme d’habitude, à leur arrivée devant la porte du bureau du principal, celle-ci s’ouvrit toute seule. À ce stade, Izuku était quasiment sûr qu’il y avait une caméra cachée quelque part, indiquant à Nezu quand ouvrir la porte grâce à un mécanisme caché.

« Il doit tellement travailler que c’est sans doute l’un de ses seuls loisirs. Avec le thé. »

Au vu des trois tasses fumantes posées sur le bureau, et de la quantité que l’hermine pouvait boire par jour (sans parler de celle qu’il avait essayé de faire boire à Izuku quand il venait), le terme obsession serait plus approprié que celui de loisir.

‒ Bonjour Midoriya-kun, Yagi-kun ! Je suis content que vous soyez là, cela m’évitera d’organiser une réunion dans les prochains jours.

‒ Ce n’était pas prévu à la base, mais si notre présence peut vous aider. Pourquoi vouliez-vous nous voir ?

‒ En fait, c’était plus avec Midoriya-kun que je voulais m’entretenir, par rapport aux informations futures.

Izuku se redressa dans son siège. Y avait-il un problème ? Une erreur ? Quelque chose ne s’était pas déroulé comme dans son premier vécu ?

‒ Du calme, Midoriya-kun. Toutes les informations que tu nous as transmises ont été jusqu’à présent tout à fait correctes. Si je voulais parler avec toi, c’est pour te mettre au courant des avancées à leur sujet.

‒ Des avancées ? demanda le garçon en inclinant sa tête sur le côté. Je ne comprends pas.

‒ Tu dois te douter que je n’allais pas juste garder ces informations dans le tiroir de mon bureau, Midoriya-kun, rigola Nezu. Je les ai utilisées dans la mesure du possible, tout en restant discret et subtil.

Izuku cligna des yeux. Il avait donné énormément d’informations concernant énormément de gens et de sujets. Comme…

‒ Vous avez réussi à arrêter Stain ? s’étonna-t-il surpris. Je n’ai rien entendu aux informations, à moins que l’opération ne soit restée secrète.

‒ Malheureusement, non. Mais j’ai fais passer le mot que si autant de héros avaient été victimes du Tueur de Héros, c’était peut-être parce qu’il avait un alter de paralysie et qu’il vaudrait mieux, pour les héros le croisant, d’éviter d’être touchés ou blessés. C’est peu, mais c’est tout ce que je pouvais faire sans révéler la vérité.

‒ C’est toujours mieux que rien, acquiesça All Might. Dans le métier, nous n’avons pas souvent connaissance de l’alter ou du type de comportement des vilains avant de nous retrouver en face d’eux. Je suis sûr que de nombreuses vies seront sauvées ainsi.

Le garçon hocha la tête, espérant vraiment que Stain ne puisse plus tuer personne. Ou faire des victimes comme Ingenium.

‒ En ce qui concerne le Front de Libération du Paranormal, j’ai mis la police sur l’affaire, sur la base de rumeurs sur internet à propos d’un groupe de révolutionnaires pro-alter basé sur l’idéologie de Destro. Le gouvernement ne veut pas d’une guerre civile, donc je suis optimiste sur le fait qu’ils surveilleront ça de près. Mais le plus important de cette réunion, concerne la Ligue des Vilains.

L’air s’épaissit, assombri par la future menace.

‒ Vous les avez trouvés ?

‒ Deux d’entre eux. Ou plus exactement, un et demi.

All Might toussa soudainement du sang, se dépêchant de sortir un mouchoir.

‒ Un et demi ?! Dans quel éta-

‒ Oh non, rien de tel ! s’exclama Nezu en faisant un geste apaisant de la… patte. Ils sont tous les deux en vie, du moins officiellement pour un.

Nezu prit une gorgée de son thé, tandis qu’Izuku était sur le bord de son siège.

‒ Celui que tu connais sous le nom de Dabi, Todoroki Tôya de son nom civil, est officiellement mort d’un accident alter il y a environ sept ans. J’ai cherché des traces de l’existence de Dabi, mais je n’ai rien trouvé. Soit il n’utilise pas encore ce pseudonyme, soit il est très discret. De plus, dans ton premier vécu Midoriya-kun, Dabi apparaît pour la première fois lors du camp d’entraînement d’été, où il n’y a aucune caméra de sécurité. Faisant qu’on ne pourra même pas essayer de faire correspondre son visage à celui de son identité civile, même avec une raison tirée par les cheveux.

‒ Il n’y a rien à faire ? Parce qu’il est… vraiment dangereux.

‒ Pour l’instant, je crains que non. Il nous faut attendre un mouvement de sa part.

Izuku hocha silencieusement la tête, buvant machinalement le reste de son thé, perdu dans ses pensées. Cette révélation sur Dabi dans son premier vécu avait été compliquée pour lui. Todoroki lui avait parlé de sa situation familiale lors du Festival Sportif, et Izuku devait avouer qu’il était resté bloqué sur l’intention de son camarade de ne pas utiliser la totalité de son alter, quitte à se blesser gravement, afin d’être en opposition avec les désirs de son père et lui montrer qu’il le rejetait complètement. Cela l’avait rendu en colère et inquiet. En colère face à l’arrogance de Todoroki, pensant qu’il était suffisamment puissant avec juste la moitié de son pouvoir ; et inquiet pour sa santé, s’il continuait de ne pas utiliser le côté feu de son alter pour stabiliser sa température corporelle.

Le fait que Todoroki pensait que son alter n’était pas SON alter, mais ceux combinés de ses parents avait aussi posé un problème à Izuku. Problème qu’il avait été déterminé à résoudre en se brisant une nouvelle fois les os. Espérons que dans ce second vécu, il parviendrait à faire entendre raison au garçon sans arriver à de tels extrêmes. Parce qu’avant qu’One For All ne refonte plus ou moins son corps lorsqu’il avait atteint les quarante-cinq pourcent, Izuku avait eu des douleurs chroniques au niveau des mains. Il aimerait vraiment éviter d’en avoir à nouveau, merci.

Quant au mariage alter d’Endeavor, en toute honnêteté, Izuku n’avait rien contre. Tant que ledit mariage était consentant des deux côtés, sinon c’était forcé et donc criminel. Après tout, si les gens qui se mariaient pour des raisons financières, politiques, ou de rang social étaient acceptés, pourquoi les gens qui se mariaient pour des raisons d’alters ne le seraient-ils pas ? Izuku comprenait que ce genre de comportement pouvait inciter à considérer une personne uniquement pour son alter (ou son absence) plutôt qu’elle-même. Il n’y avait qu’à voir son propre traitement par les autres dans son premier vécu… ou même dans sa vie actuelle, pour se rendre compte que c’était ce qui se passait déjà. Beaucoup de personnes avec un alter mutant subissaient une forte discrimination, surtout si leur apparence était effrayante ou non-esthétique, les obligeant à se marier entre eux, donc à pratiquer le mariage alter, s’ils voulaient avoir la chance de fonder une famille.

En ce qui concernait l’entraînement inhumain subi par Todoroki de la part de son père, Izuku avait des problèmes à se positionner. Il savait que c’était mal d’isoler un enfant pour l’entraîner aussi durement, surtout à un si jeune âge, mais en même temps Izuku avait suivi l’entraînement d’All Might dans son premier vécu. Entraînement où il avait cru mourir plusieurs fois. Et non seulement Izuku était volontaire, mais il avait rajouté de l’entraînement par dessus celui que le héros lui avait donné (car il ne connaît pas vraiment la demi-mesure). C’était d’ailleurs pour éviter d’avoir l’impression de mourir plusieurs fois par jour durant cet entraînement, qu’Izuku avait commencé à développer ses muscles si tôt dans son second vécu. Pourtant, malgré cet entraînement de l’enfer, All Might l’avait toujours considéré comme un être humain, une personne. Contrairement à Endeavor avec Todoroki. “Chef d’œuvre” n’était pas un terme acceptable pour désigner une personne, encore moins son propre enfant. C’était un terme pour une réalisation, un projet, pas pour un être vivant. Et maintenant, Izuku s’en voulait de ne pas avoir réagi à la situation de son ami.

‒ Y a t-il quelque chose que tu souhaites demander, Midoriya-kun ?

Izuku sursauta, manquant de peu de lâcher sa tasse encore remplie, en bafouillant.

‒ Non… Enfin, peut-être… Je ne sais pas, c’est compliqué.

‒ Tu as quelque chose à rajouter sur Dabi, Midoriya-shônen ?

‒ Non, pas… pas exactement. C’est juste que… que je m’inquiète pour Todoroki. Todoroki Shôto. Mais je ne sais pas si c’est vraiment à moi de le dire. C’est personnel, et techniquement je ne devrais même pas être au courant. Et je ne veux pas trahir sa confiance avant même de l’avoir rencontré-

‒ Midoriya-kun, le coupa doucement Nezu. Si tu t’inquiètes, c’est que cela doit être important. Et au vu des informations futures, cela pourrait même être pertinent.

‒ Eh bien…

Izuku finit par raconter ce que lui avait dit Todoroki, dans l’un des couloirs du stade de Yûei, après la deuxième épreuve du Festival Sportif, et qu’il n’avait pas écrit dans les cahiers. Ça ne lui plaisait pas d’en parler, il considérait ça comme un secret et avait l’impression de trahir son ami, car si ce n’en était pas un, de secret, alors pourquoi Todoroki n’en avait jamais parlé à qui que ce soit ?

‒ C’est très préoccupant, conclut le principal. Et malheureusement, on ne peut rien faire sans preuve. Surtout qu’il s’agit du héros numéro deux, les gens seront donc… complaisants à son sujet. La seule chose que je puisse vraiment faire est de donner à Todoroki-kun, quand il sera élève ici, des séances obligatoires avec Hound Dog parce qu’il ne voudra pas utiliser le côté de feu de son alter, risquant ainsi d’engendrer des problèmes de santé.

‒ Euh… Je croyais que Hound Dog était conseiller d’orientation, pas psychologue.

‒ En fait, il est les deux ! s’exclama Nezu en souriant. J’ai remarqué que les gens ont tendance à être rebutés à l’idée d’aller consulter un psychologue, quand ils ont des problèmes ou vont mal, alors j’ai fait changer l’intitulé du poste de Hound Dog. Comme il aide aussi, et principalement, les élèves du département d’éducation générale pour leurs orientations futures, j’ai trouvé que Conseiller d’Éducation et d’Orientation sonnait mieux. Même s’il reste encore de trop nombreux élèves, en particulier du département héroïque, qui estiment ne pas avoir besoin de ses services.

‒ Oh.

Izuku ne savait pas quoi dire d’autre. Il n’avait jamais été demandé de l’aide à quelqu’un pour ses problèmes. Principalement parce que les gens le traitaient de menteur et de demandeur d’attention à cause de son statut Sans-Alter. Puis il avait reçu One For All, et comme l’alter était un secret, il avait continué de se débrouiller tout seul, surtout quand on savait qu’All Might n’avait jamais rencontré les problèmes d’Izuku avec l’alter.

‒ Si on ne peut rien faire d’autre… murmura le garçon, se résignant à attendre l’entrée au lycée pour régler ce problème. Et, euh, qui est l’autre membre de la Ligue que vous avez trouvé ?

‒ Toga Himiko. Elle sera en deuxième année de collège à la rentrée. Pour tous ses camarades, c’est une fille joyeuse et bien élevée. Il va sans dire, au vu des informations de Midoriya-kun, que cela ne durera pas. En fait, je suis assez surpris qu’elle n’ait pas craqué avant.

‒ Comment ça ? demanda All Might, curieux.

‒ Selon le registre alter de Toga-kun, son alter Morphing est basé sur la consommation de sang. Et au vu de son comportement décrit par Midoriya-kun, elle est attirée par le sang aussi bien par l’odeur que par la vue. J’imagine donc que ses parents ont supprimé tous les stimulis possibles liés au sang. Cela expliquerait qu’elle s’en soit soudainement prise à l’un de ses camarades, qui a dû se retrouver blessé à proximité d’elle.

Izuku avait été triste d’apprendre l’histoire de Toga lors de sa chasse d’All For One. Il n’avait jamais vraiment pensé à son alter, car à chaque fois qu’il la rencontrait c’était toujours dans une situation de combat, n’ayant pas le temps d’analyser l’alter au-delà de la nécessité de base.

‒ Est-ce que… vous voulez dire qu’ils… que ses parents l’affament ?

L’ambiance s’assombrit davantage.

‒ Je n’en suis pas sûr, mais je ne pense pas, répondit Nezu avec prudence. Vu son comportement décrit par ses camarades, elle ne semble pas avoir besoin d’un apport en sang pour être en bonne santé. Je pensais plutôt à l’accoutumance. Comme elle n’a pas l’habitude de sentir et de boire du sang, ses réactions quand elle le fait sont équivalentes à quelqu’un prenant de la drogue pour la première fois tout en étant celles d’un junkie en manque.

‒ À ce point-là ? s’étonna All Might.

‒ Oui, Toga… elle était très joyeuse, voire en ex… extase quand elle buvait du sang, cherchant à poignarder quelqu’un à la moindre occasion, confirma Izuku les joues rouges. Comme si c’était la meilleure chose qu’elle n’ait jamais goûté, et qu’elle y était accro.

‒ Cela doit être un effet secondaire de son alter, expliqua l’hermine. Et encore une fois, on ne peut rien faire non plus. Jusqu’à présent c’est une citoyenne modèle, nous n’avons donc aucune raison de l’approcher.

‒ On va devoir attendre qu’elle s’en prenne à quelqu’un pour l’aider ?!

‒ Je le crains Midoriya-kun.

Izuku n’était vraiment pas content de ça. Il était sûr que s’il pouvait l’approcher et lui parler, il arriverait à la convaincre de venir voir au moins Recovery Girl pour un bilan de santé, et s’entraîner à contrôler sa soif de sang. Mais comme venait de le dire Nezu, il n’avait aucune raison de l’approcher, et encore moins de la connaître, donc débarquer de nulle part donnera plutôt l’effet qu’il la harcelait.

‒ Je sais que ça ne te plaît pas, mon garçon. Mais l’attente fait aussi partie du métier de héros.

Le garçon souffla, mais hocha la tête de compréhension.

‒ Vous vouliez nous parler d’autre choses, monsieur ?

‒ Pas en ce qui concerne les informations que tu nous as données.

Izuku pencha la tête sur le côté, interrogatif.

‒ Je suis assez intéressé par tes analyses alters, Midoriya-kun, déclara Nezu. Et je ne pense pas être le seul. Ku a une petite réputation sur internet, comme tu dois le savoir. Si je me fis à certains commentaires sous tes publications, des gens t’ont même demandé d’analyser leur alter pour les aider à mieux les utiliser.

‒ Euh… eh bien… Oui, un peu, répondit Izuku, les joues rouges. Mais mes analyses ne sont pas si bonnes que ça. Ah, mais même si elles sont mauvaises, si elles peuvent aider les gens, c’est bien, je veux dire, si ça les aide vraiment. Je fais ça pour le plaisir car j’adore les alters. Je suis très loin d’avoir le niveau d’un professionnel.

Ses analyses ont toujours été un sujet sensible pour Izuku. Durant tout son premier vécu, les gens détestaient qu’il se mette à parler de leur alter, à les décomposer, à chercher à les améliorer et à trouver et compenser leurs faiblesses. Le plus virulent d’entre eux étant bien entendu Katsuki. Dans ce second vécu, si le blond savait qu’il aimait les alters à cause de leur temps ensemble avant le diagnostique, il ne l’avait jamais vu écrire dans ses cahiers sur les héros et leurs alters. Après l’incident, Izuku avait toujours fait en sorte de cacher son activité, bien qu’il emmenait un cahier partout avec lui. En primaire, les enfants n’avaient pas encore l’idée d’abîmer ses affaires, d’autant plus qu’il ne s’approchait de personne.

‒ Il est vrai que tu n’as pas encore un niveau professionnel, mais c’est assez normal vu ton âge. Passé ou actuel. Mais je ne pense pas que ton travail soit si mauvais, si j’en juge par les commentaires de remerciements que les gens que tu as aidé ont posté sur tes différents comptes.

Izuku rougit davantage. En tant que Ku, il avait effectivement aidé pas mal de monde depuis qu’il avait créé ses comptes internet. La première fois qu’il l’avait fait, ça avait été donné directement dans les commentaires d’une de ses publications et totalement non préméditée, faisant que deux, trois personnes lui avaient demandé une analyse par message privé. Puis le bouche à oreille avait fait le reste. Maintenant, Izuku faisait entre deux et quatre analyses par semaine, vérifiant toujours que les demandes ne venaient pas de comptes factices. Il ne voulait pas accidentellement donner les faiblesses d’un héros à des vilains.

‒ Je… je fais de mon mieux.

‒ Et c’est admirable, mon garçon, intervint All Might. Peu de gens sont capables d’analyser les alters correctement. Je sais de quoi je parle, car beaucoup de spécialistes ont essayé d’analyser One For All pour savoir quel genre d’alter c’était.

‒ Mais All Might… Votre alter est unique au monde, en plus de défier la logique. Même en prenant en compte la théorie de la singularité des alters, qui encore décriée de nos jours alors que les alters deviennent plus puissants à chaque nouvelle génération.

‒ Il est vrai qu’One For All est particulier, mais cela n’empêche pas Midoriya-kun, que tu possède un certain potentiel d’analyse. Je trouve personnellement que ce serait un gâchis de ne pas le développer, surtout que les bons héros savent analyser à la volée l’alter et les faiblesses de leurs adversaires pour assurer un combat rapide avec le moins de dommages collatéraux possible, expliqua Nezu avec énergie. C’est pour cela, Midoriya-kun, que j’aimerais t’introduire à la Community of Quirk Analysts*1.

« Hein ? »

Le cerveau d’Izuku venait de se figer. La Community of Quirk Analysts - ou CQA - était un forum où les analystes du monde entier se retrouvaient pour parler de l’actualité des alters ou pour demander de l’aide si l’un d’eux se retrouvait face à un problème épineux. Le forum ne possédait qu’une toute petite partie publique où les gens pouvaient demander une analyse alter contre rémunération ou lire des articles de presse spécialisés dans les alters.

Izuku connaissait la CQA, il avait même tenté d’y entrer dans son premier vécu, mais seuls les professionnels pouvaient rejoindre les membres privés du forum, et à la condition d’être recommandé par l’un d’entre eux. Ce qui n’avait pas empêché Izuku de créer un compte de membre public sous le pseudo de Ku sur le forum. La CQA était l’un des endroits sur internet où l’on pouvait trouver le plus d’informations sur les alters après tout.

Et Nezu lui disait qu’il voulait l’y faire entrer ? Lui, un adolescent sans diplôme et Sans-Alter ?

‒ M-m-m-monsieur, je… Seuls les p-professionnels p-peuvent faire p-partie des membres privés ! Je… je ne p-peux pas en faire p-partie !

‒ D’ordinaire, non, effectivement, confirma Nezu. Mais comme je te l’ai dit, Ku a une petite réputation sur internet. Si les messages privés sur le forum n’étaient pas soumis à de strictes conditions, certains membres t’auraient déjà contacté, ne serait-ce que par curiosité. Ils l’ont sans doute fait sur d’autres forums ou réseaux sociaux, et sous des pseudonymes différents.

Izuku pâlit. Des professionnels étaient sans doute venus lui parler sur internet ? Mon Dieu que c’était gênant ! Quand il commençait à parler d’alters, il ne s’arrêtait plus ou très difficilement. Et il savait parfaitement que ses discours étaient décousus sans vraiment de lignes directrices. Ces professionnels n’avaient pas dû apprécier de lire ses monologues effrayants, et avaient dû se moquer de lui.

‒ Lorsque j’ai dit que je te connaissais et que j’aimerais te recommander, le fait que tu sois encore un adolescent et n’ayant pas de formation a fait débat. Mais nous avons pu arriver à un compromis, expliqua joyeusement Nezu. Si tu suis et valide entièrement la première année de licence d’analyse alter, tu pourras faire partie de la CQA, malgré ton âge et le fait que tu ne sois pas un professionnel dans le domaine.

Izuku s’étrangla avec sa salive.

‒ Mais monsieur, les licences sont des cursus universitaires ! paniqua le garçon. Je n’ai ni le diplôme, ni l’argent pour suivre cette formation ! Sans parler que je ne peux pas louper les cours du collège si je veux obtenir mon diplôme et entrer à Yûei.

‒ Il existe des cours en ligne, Midoriya-kun. De plus, tu ne seras pas obligé de suivre le rythme universitaire. Ton âge et ta situation scolaire, et surtout ma recommandation, feront que tu pourras obtenir un délai avantageux pour étudier. Donc si tu mets trois ans à terminer la première année de la licence, ce n’est pas grave, le rassura l’hermine.

Mais était-ce vraiment rassurant ? Izuku avait déjà prévu plein de choses pour sa période du collège. Entre le nettoyage total de la plage de Takoba, les possibles cours de Krav Maga, la continuité de son entraînement actuel, il n’avait plus beaucoup de temps libre. Et c’était sans compter les cours du collège avec les devoirs et les révisions. Izuku avait toujours été bon à l’école, mais les cours avaient été difficiles pour lui dans le sens où l’ambiance de sa classe n’était pas… disons favorable à son sujet. Dans son premier vécu, il avait dû passer des heures et des heures sur ses cours le soir afin de revoir et d’apprendre ce qu’il n’avait pas réussi à faire durant la classe, son anxiété et son angoisse étant assez élevées la journée. Donc rajouter des cours d’analyse alter allait être compliqué pour lui.

Mais ça, c’était si Izuku était resté Sans-Alter.

Maintenant il avait un alter. Il avait One For All. Il était comme tout le monde, comme ses camarades de classe et professeurs. Et pour ceux qui ne le croiraient pas, il lui suffirait d’activer l’alter devant eux. Le seul qu’il aurait du mal à convaincre serait sans aucun doute Katsuki, mais Izuku était prêt à le combattre s’il le fallait. Même sans utiliser son alter. Il ne voulait pas se briser les os aussi bêtement, merci.

Izuku respira profondément. Oui, avec One For All, il ne serait pas traité de la même façon que dans son premier vécu. Il n’aurait alors pas autant d'anxiété et d’angoisse l’empêchant de bien apprendre en classe. Ce qui lui donnerait du temps libre. Quant à Takoba, il n’était pas pressé, il avait environ trois ans au lieu de dix mois pour nettoyer la plage. Tant qu’il finissait avant l’examen d’entrée de Yûei, Izuku serait content. Il avait donc le temps pour les cours d’analyse alter.

Mais si Izuku était honnête, même s’il n’avait pas eu le temps, il aurait quand même suivi ces cours. Les alters le fascinaient depuis tout petit, il ne pouvait donc pas dire non pour en apprendre plus sur eux. Pourtant…

‒ Je… je comprends, mais… On n’a pas assez d’argent pour payer une telle formation, déclara Izuku avec honte.

Il savait que sa mère travaillait à mi-temps pour lui permettre d’aller dans un lycée acceptant les Sans-Alter. Elle l’avait déjà fait dans son premier vécu. Et ces lycées étaient chers. Pas autant que Yûei, mais c’était tout de même un certain budget. Quoique, sans doute plus cher que Yûei, vu que l’école prenait en charge beaucoup de frais comme le remplacement des uniformes de gym ou de l’amélioration de costumes. Ils donnaient aussi de vraies bourses étudiantes*2 pour ceux qui n’avaient pas les moyens (il le savait par Uraraka).

‒ Tu n’as pas à t’inquiéter de cela, Midoriya-kun. Les frais seront pris en charge par Yûei.

Le cerveau d’Izuku se figea une nouvelle fois. Quand l’information fut complètement comprise, il se leva comme un ressort, renversant sa tasse heureusement vide.

‒ Non ! Ce n’est pas la peine de faire une telle chose ! On peut se débrouiller ! Vous ne pouvez pas gaspiller l’argent de l’école pour moi !

‒ Bien sûr que je peux, Midoriya-kun : je suis le Principal ! s’exclama joyeusement Nezu.

Cette tentative d’humour - parce que c’en était une, pas vrai ? - calma quelque peu Izuku qui se rassit sur son siège.

‒ De plus, comme tu ne veux rien dire à ta mère de ta situation, il serait difficile de lui expliquer la possibilité pour toi de suivre cette formation.

Oh. Il n’avait pas pensé à ça. Izuku n’avait toujours rien dit à sa mère de son voyage dans le temps, et plus les années passaient, plus ça devenait difficile d’en parler.

Le silence s’étira quelques instant avant que All Might ne prenne la parole :

‒ Euh, corrigez moi si je me trompe, mais l’analyse de Midoriya-shônen n’a rien à voir avec son… voyage. Vous avez dit vous-même Nezu qu’il est connu sur internet, donc on n’est pas obligé de cacher ou mentir à ce sujet.

L’hermine et le garçon regardèrent l’homme avec un certain étonnement.

‒ Je reconnais ne pas y avoir pensé, admit Nezu. Penses-tu qu’il serait possible de rencontrer ta mère Midoriya-kun ?

Izuku cligna des yeux à la question. Il n’arrivait pas à imaginer sa mère et Nezu dans la même pièce, discutant autour d’une tasse de thé. C’était trop surréaliste pour lui.

‒ Je pense, répondit-il néanmoins. Je lui ai dit que j’étais sur les médias sociaux, et que des gens venaient parfois me demander de l’aide pour leur alter. Mais elle ne connaît pas mon pseudo par contre.

Elle ne lui avait pas demandé non plus. Sa mère avait été heureuse quand il le lui avait annoncé, parce que lui-même en était heureux et avait voulu partager la nouvelle. Mais Izuku se doutait bien que si elle était aussi heureuse, c’était parce que pour elle c’était comme une preuve qu’il commençait à ne plus vouloir être un héros. Il savait qu’elle s’inquiétait pour lui, mais ça ne faisait pas moins mal. Au moins, elle le soutenait, même si elle n’y croyait pas. C’était mieux que rien.

La réunion se termina avec Nezu et Izuku se mettant d’accord sur un jour de visite. Le garçon voulait en parler à sa mère avant que Nezu ne débarque à la porte de leur appartement et la fasse paniquer. Tout le monde connaissait Nezu au moins de nom, ainsi que pour son poste de principal de Yûei. Il ne voulait pas qu’elle pense qu’il avait des problèmes.

All Might entraîna ensuite Izuku dans l’un des gymnases, le plus proche de l’infirmerie, afin de tester l’activation de l’alter que son corps avait eu le temps d’assimiler.

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*1 Communauté des Analystes d'Alter en français. Quirk est le terme anglais pour alter, et comme le site est mondial, c'est l'anglais qui y est utilisé. (e site est évidemment fictif, hein ;) )

*2 Au Japon, ils n'ont pas de bourses scolaires comme nous, ce sont plus des prêts qu'ils doivent commencer à rembourser une fois qu'ils ont finis leurs études. Et ce n'est QUE pour payer les frais de scolarité. C'est pour ça qu'il y a autant d'étudiants japonais (secondaire et universitaires) qui ont des mi-temps à côté.


Texte publié par Yuedra, 6 mars 2022 à 03h34
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