La journée de Katsuki avait commencé de manière habituellement merdique, comme depuis son entrée à Yûei. Jamais il n’aurait cru que le lycée serait pire que le collège, mais ça l’était d’une certaine façon. Surtout depuis l’entraînement conjoint entre sa classe et la 1-A.
Ce jour-là, Vlad King l’avait sermonné et puni pour son comportement envers Deku, lui disant que ce n’était pas normal et héroïque et que si Katsuki continuait de cette façon, non seulement il serait expulsé du Département Héroïque, mais aussi de l’école. Car attaquer un camarade, ou n’importe qui, avec son alter qui plus est, était mal voire carrément un comportement de Vilain.
Katsuki avait explosé quand il avait entendu ça. Il était le meilleur des meilleurs, le futur numéro un ! Il ne pouvait pas être une raclure de Vilain, un foutu perdant !!
Son discours n’avait pas convaincu son professeur principal qui l’avait envoyé chez Hound Dog. Katsuki s’était senti encore plus lésé par cette décision. Il n’était pas en tort, c’était Deku le fautif, c’était lui qui ruinait le chemin de Katsuki pour devenir le meilleur des héros. S’il n’était pas là, s’il était resté un inutile Sans-Alter, alors la vie de Katsuki n’aurait jamais changé et son chemin vers la gloire n’aurait pas été entaché par le foutu nerd.
Après sa diatribe tout à fait justifiée, le héros canin avait juste hoché la tête, comme s’il était véritablement d’accord avec Katsuki (ce dont il doutait fortement), et lui avait demandé de raconter comment était sa vie avant le collège. Plus exactement avant que le merdique Deku déclare et démontre qu’il avait en fait bien un alter. En quoi c’était important, Katsuki n’avait pas compris. En revanche, il avait compris que s’il ne s’exécutait pas un minimum, il pouvait dire adieu au Département Héroïque. Alors il avait parlé, puis dans sa colère il avait aussi parlé du collège et du fait que Deku le prenait de haut depuis qu’ils étaient tout petits. En fait, il avait plus ou moins fait un résumé de sa vie avant Yûei.
Mais Katsuki n’avait rien dit au sujet de l’incident. Il ne savait pas pourquoi, mais il ne pouvait en parler. Quelque chose n’allait pas avec ça, il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus, et il refusait que Hound Dog s’en serve contre lui.
Ça n’a pas empêché le héros de lui dire que son comportement de toujours n’était pas une bonne chose, mais qu’il n’en était pas entièrement responsable, que la faute incombait également aux adultes qui l’avaient entouré. Katsuki avait éclaté de colère, hurlant que personne d’autre que lui ne dictait son comportement et encore moins des figurants sans valeur.
Hound Dog était resté très calme, presque posé, quand il lui avait répondu que le fait que ses anciens professeurs n’aient rien fait, quand il dépassait les limites quand il était enfant, avait été compris et assimilé comme la bonne chose à faire, alors que ce n’était en réalité pas le cas. Qu’ils lui avaient fait croire qu’il avait le droit de se comporter comme il le faisait, alors que c’était mal. Katsuki avait bien sûr voulu répliquer qu’il n’était pas faible ou idiot pour se laisser manipuler par des adultes stupides, mais l’incident lui revint encore une fois en mémoire.
Plus exactement, les conséquences de cet incident. Ses parents avaient été furieux qu’il attaque un de ses camarades, encore plus avec son alter. Ils avaient aussi été choqués et déçus quand ils avaient compris qu’il avait attaqué Deku principalement parce qu’il n’avait pas d’alter. Sa vieille sorcière avait crié qu’elle n’avait pas élevé un connard d’alteriste en couche culotte et son vieil homme l’avait juste fixé en silence avec jugement. Il avait quatre ans à l’époque et n’avait pas compris la réaction de ses parents, car partout ailleurs personne n’en avait jamais rien eu à faire de Deku. Il était Sans-Alter, donc par définition inutile et sans valeur, car sans alter on n’était rien.
Et là Hound Dog lui disait que c’était tout le monde autour de Katsuki qui avait tort depuis le début. Que ses parents avaient eu raison d’être colère contre lui pour l’incident. Que lui, Bakugô Katsuki, le futur héros numéro un, avait tort.
Ça l’avait retourné plus qu’il ne voudrait jamais le reconnaître, le faisant cogiter plus qu’il n’aimait le faire, passant ses journées à être relativement distrait. Jusqu’à ce que l’alarme se déclenche en plein cours de Lois Héroïques et que la voix de Nezu résonne dans les haut-parleurs :
– Tous les héros sont attendus en urgence à l’USJ ! Tous les élèves doivent se rendre calmement dans l’auditorium avec le reste du personnel enseignant.
La classe fut confuse et inquiète, s’agitant nerveusement. Ça faisait deux alarmes en très peu de temps et Katsuki trouvait ça bizarre.
– Est-ce encore les journalistes qui sont entrés par effraction ? demanda l’un des figurants dont il ne se rappelait toujours pas le nom.
Il se retint de renifler face à tant de stupidité. Contrairement à la dernière fois, Nezu avait convoqué en urgence les héros, il était donc clair qu’il ne s’agissait pas des foutus vautours.
– Tout le monde se dépêche d’aller à l’auditorium ! ordonna Vlad King en se précipitant vers la porte. Kendo, en tant que déléguée de classe, tu es en charge !
Il disparut dans le couloir, laissant la porte grande ouverte. Ponytail ne perdit pas de temps pour prendre les commandes et tous les figurants la suivirent sans rechigner. Katsuki suivit aussi le mouvement, plus pour ne pas avoir d’ennui avec Nezu que par envie d’obéir à la fille.
Ils arrivèrent très vite au lieu de rassemblement et s’assirent dans leur coin de la salle. En observant les lieux, Katsuki vit qu’encore une fois la 1-A était manquante.
– Où sont les autres ? demanda Barrier Guy en regardant autour de lui.
– Je crois que la 1-A avait un entraînement, donc ils doivent être sur le chemin, répondit Beast Guy d’un ton beaucoup trop soutenu par rapport à son apparence. En général, quand nous n’avons pas d’entraînement commun, l’une de nos deux classes à un cours pratique tandis que l’autre à un cours théorique.
Tous les autres hochèrent la tête avant de s’asseoir, satisfaits de cette réponse. Autour d’eux, les professeurs des autres départements faisant des rondes dans l’auditorium, l’air nerveux. Évidemment qu’ils l’étaient, c’était des figurants, mais Katsuki pensait que Nezu embauchait du personnel civil avec plus de sang-froid que ça. Il les regarda passer et repasser à travers les différentes classes, jusqu’à ce que Mushroom Girl ouvre la bouche.
– Ils sont toujours pas là, se plaignit-elle d’une voix aiguë. Ça fait plus de dix minutes.
– Je vais appeler Ashido, déclara Shitty Hair avec inquiétude. Avec de la chance, elle a pris son téléphone avec elle.
Il mit son propre téléphone contre son oreille après avoir tapoté dessus et attendit, comme le reste de la classe. Katsuki se fichait de Deku et des figurants de la 1-A, mais vu que c’était les seuls à se trouver en dehors de l’auditorium, ils savaient peut-être quelque chose sur ce qu’il se passait, alors il garda son attention sur son camarade.
Le visage de Shitty Hair devint de plus en plus inquiet, avant qu’il ne déglutisse avec appréhension en regardant le reste de la classe.
– Elle… elle ne répond pas.
– Elle a dû laisser son portable dans le vestiaire ou en classe, tenta de le rassurer Ponytail. C’est un peu obligatoire pour la pratique afin qu’il ne soit pas endommagé ou détruit par accident.
Shitty Hair hocha silencieusement la tête, le regard fixé sur son téléphone.
– Je… je vais quand même lui envoyer un message. Au cas où.
Katsuki leva les yeux au ciel, si Pinky ne lui avait pas répondu quand il l’avait appelé, elle n’allait pas répondre s’il lui envoyait un texto. Ce que faisait Shitty Hair ne servait à rien. Reprenant son observation des professeurs, car il n’avait rien de mieux à faire, il remarqua qu’ils leur jetaient régulièrement des coups d’œil inquiets. Ou plus exactement ils regardaient l’espace vide à côté d’eux.
Il serra les dents. Donc l’absence de la 1-A n’était pas normale. Il se passait quelque chose. Est-ce que… Est-ce Yûei était vraiment attaqué ? Pour de vrai ? Il ne savait pas où se trouvait ce truc d’USJ sur le campus, mais pour que ça dure aussi longtemps, ça ne devait pas être à côté de l’école.
Il se passa encore dix longues minutes - durant lesquelles quelque chose explosa, faisant sursauter tout le monde et rire quelqu’un de façon démente - avant que tous les professeurs ne regardent leur téléphone en même temps. Katsuki vit les plus proches blanchirent en lisant ce qui s’affichait sur leur écran. Ils se reprirent assez vite et l’un d’eux monta sur l’estrade.
– Votre attention, étudiants. Tout est terminé, annonça-t-il d’une voix forte dans le micro. Sous ordre de Nezu, vous devez revenir en classe pour récupérer vos affaires et rentrer chez vous dans les plus brefs délais. Yûei sera fermé pour le reste de la semaine. Les cours reprendront lundi comme d’habitude.
« C’est quoi ce bordel ?! Yûei ferme pour la semaine ? Qu’est-ce qui s’est passé à ce foutu USJ de merde ?! »
Tous les élèves obéirent comme de bons petits chiens et Katsuki fut obligé de suivre, Ponytail ne le lâchant pas du regard. Tous étaient silencieux sur le chemin du retour en classe et pendant qu’ils rassemblaient leurs affaires, jusqu’à ce qu’un bourdonnement résonne légèrement. Shitty Hair haleta, délaissant son sac qui s’écrasa par terre pour récupérer son téléphone dans sa poche.
– Ashido !! Tout va bien ? Vous n’étiez pas avec nous dans l’auditorium, qu’est-ce qu’il s’est passé ?!
Toute la classe était figée, le fixant en silence tandis que toute couleur quittait son visage.
– Attaqués ? s’étrangla-t-il avec choc. Par des Vilains ?!
Tout le monde sursauta à l’information. C’était quoi cette merde ? Comment des Vilains avaient bien pu réussir à entrer sur le campus ?! Ils étaient à Yûei bordel, pas dans le merdique centre commercial du coin !
Les figurants réagirent en harcelant Shitty Hair de questions, le poussant à mettre l’appel sur haut-parleur.
– Ashido, c’est Kendo. Peux-tu nous dire ce qu’il s’est passé ? Nous sommes tous inquiets.
Katsuki ne l’était pas. Non, il était en colère. Il avait raté l’occasion de se battre contre des Vilains et prouvé qu’il était le meilleur ! Si Deku n’avait pas volé sa place, il aurait eu son heure de gloire, et n’aurait pas eu à subir ces foutues séances de psy merdiques !
– Je… C’était effrayant, sanglota à moitié Pinky à l’autre bout de la ligne. Au début, tout… tout allait bien. Nous étions à l’USJ pour un exercice de sauvetage et soudain… ils sont apparus.
Tous était silencieux, les yeux rivés sur le téléphone que Shity Hair tenait toujours entre ses mains.
– Aizawa-sensei, il… il nous a ordonné de retourner au bus avec Treize, mais… un gars bizarre fait de brume et étrangement poli nous a barré le chemin. Il… il disait vouloir tuer All Might ! s’exclama-t-elle avec incrédulité.
Tout le monde était choqué. Tuer All Might ? Ses Vilains étaient des abrutis, s’ils pensaient pouvoir vaincre le héros numéro un. Katsuki n’en aurait fait qu’une bouché de cette racaille stupide.
– Puis Midoriya a réagi, c’était le seul à le faire et il était si rapide ! Le gars a été éjecté au loin et… et on a pu rejoindre le bus.
Évidemment, Deku avait encore fait des siennes. Katsuki serra les dents pour se forcer à se taire, voulant savoir la suite.
– C’était assez la panique, mais on était tous soulagé d’avoir quitté l’USJ. Sauf que… en moins d’une seconde le bus s’est retrouvé tombant dans le ciel.
– QUOI ?!
– Comment c’est possible ?!
– Quel alter peut faire un truc pareil ?!
– Mon Dieu, vous allez bien ?!
– On… La chute ne nous a pas blessé, répondit Pinky avec autant d’assurance qu’elle semblait en avoir, c’est-à-dire très peu si on en jugeait à sa voix. Le bus était… étanche ? Ouais, je crois que c’est ça, y’avait pas de fuite nulle part alors qu’on coulait. C’était impressionnant.
C’était un bus de Yûei, évidemment que c’était pas la camelote merdique habituelle.
– Mais les Vilains ont commencé à nous attaquer, et on a tous vraiment cru qu’on serait obligés de sortir et de nous battre contre eux ! C’était terrifiant Kirishima ! Mon acide ne fonctionne pas bien avec l’eau et j’aurais été d’aucune utilité ! Et puis… et puis Midoriya a proposé un plan complètement fou, souffla-t-elle d’une voix étonnée. Et Todoroki l’a suivi sans hésitation et Treize a approuvé ! Et ça a marché, et c’était dingue !
– Quel était le plan de Midoriya ? demanda Beast Guy.
– Geler l’eau avec les Vilains dedans, déclara-t-elle en plongeant la classe dans un silence surpris. Les portes ont été ouvertes et quand le bus a été entièrement immergé, Todoroki a tout gelé à l’extérieur. Il faisait si froid. Mais grâce à Yaoyorozu et Monoma on a pu respirer et nous réchauffer un peu. Ensuite Treize a commencé à faire un tunnel avec son alter, puis Midoriya l’a remplacée.
Ok, c’était vraiment un plan dingue, même pour Deku. Et Katsuki refusait de penser que lui aussi aurait été inutile à cause de l’eau.
– On a tous pu retourner à la surface sans problème. Todoroki avait réussi à geler toute la zone d’inondation donc aucun Vilain ne nous a attaqué, mais… mais quand on a atteint la place centrale… oh mon Dieu, Azawa-sensei était allongé par terre plein de sang et ne bougeait pas ! s’écria-t-elle en pleurant.
Le reste de la classe était terrifié par le récit, et Katsuki devait avouer qu’il commençait à ne pas en mener large. Les Vilains avaient réussi à gravement blesser un héros.
– Il… il s’était lancé contre les Vilains pour nous permettre de rejoindre le bus en sécurité et, et, et on ne sait toujours pas s’il va s’en sortir ! Et Treize a fini aussi par être blessée par leur chef qui a essayé de s’en prendre à nous ! Shinsô à réussi à le piéger, puis… puis All Might avait des ennuis et… on s’est fait téléporter avec Kaminari et Jirô à l’autre bout de l’USJ ! Il y avait des Vilains là-bas et on a été obligé de les combattre pour quitter la zone.
– Vous n’avez pas été blessé ? intervint Shitty Hair avec inquiétude et empressement.
– Non, juste des égratignures, rien que Recovery Girl n’a pas pu soigner. On va tous bien. Enfin… sauf… sauf Midoriya.
Deku avait été blessé. Katsuki ne put retenir le reniflement de dédain à cette annonce. Les autres lui jetèrent des regards noirs, mais il les ignora.
– D-D’après ce que j’ai compris, il a été blessé en protégeant Monoma. Le... le chef a fait une crise parce qu’il perdait et… et s’est jeté sur le plus proche d’entre nous. Midoriya s’est interposé et a été blessé et, oh son épaule était en sang !
– Mon Dieu ! Quel genre d’alter avait ce Vilain ?
– Il… il peut désintégrer tout ce qu’il touche.
La classe haleta de choc tandis que Katsuki grimaça. Ouais, ça ne devait pas être joli.
– Midoriya a été emmené par les ambulances avec Treize et Aizawa-sensei. D’après Recovery Girl, son épaule devrait pouvoir être sauvée.
Le non dit si elle ne pouvait pas l’être était clair : Deku ne pourrait plus jamais être un héros. Et étrangement, au lieu de ravir Katsuki, ça l’énerva. C’était à lui de battre Deku, de prouver qu’il était en dessous de Katsuki. Ce nerd merdique ne pouvait pas se faire battre par quelqu’un d’autre, putain !
– Wait, fit Blondie Girl en fronçant les sourcils. Mon japonais n’est pas parfait, mais… All Might était là, non ? Tu as dit son nom tout à l’heure.
– Mais si All Might avait été là, personne n’aurait été blessé ! s’exclama Bandana. C’est All Might !
Pinky mit un instant avant de répondre.
– Il était là. All Might était avec nous depuis le début, mais… mais il y avait une espèce de… de monstre avec les Vilains. Ce… cette chose était aussi forte et rapide qu’All Might et, et, quand All Might le frappait ça ne lui faisait rien ! Et ça pouvait guérir ! Todoroki avait réussi à le geler à moitié, et, et il a quand même réussi à bouger ce qui.. qui a en-enlevé la partie congelée de son corps et… ses membres ont repoussé !! Super vite, en plus ! C’était comme s’il n’avait jamais été blessé du tout !! expliqua-t-elle avec horreur.
Et de l’horreur ça l’était. Comment un monstre pareil pouvait exister ? Si Pinky disait bien la vérité, alors le monstre avait plusieurs alters, ce qui était absolument impossible ! Personne ne pouvait avoir plusieurs alters, tout comme quelqu’un sans alter ne pouvait pas… avoir un alter.
Katsuki prit une inspiration. Il a toujours su qu’il était étrange que Deku obtienne un alter alors qu’il était Sans-Alter depuis des années. C’était scientifiquement impossible ! Les erreurs de diagnostic d’alter ne sont pas aussi extrêmes !
Deku faisait foirer la vie de Katsuki depuis longtemps, il était donc logique qu’il soit mêlé à ce foutoir. Le tout était de savoir comment.
Forcé de rester dans un des lits de l’infirmerie de Yûei, Toshinori se repassait en boucle dans sa tête la situation de l’USJ. Il s’en voulait. Il n’avait servi à rien, se faisant bloquer et blesser par le Nomu de Shigaraki.
De Shimura Tenko.
Du petit-fils de son mentor.
Toshinori ferma les yeux, abattu, se demandant encore comment personne n’avait remarqué qu’un enfant avait disparu à l’époque. Après avoir lu le cahier de Midoriya à ce sujet, il avait été déterré le dossier de la famille Shimura et le rapport faisait état de tant de sang, de dégradation et de destruction que les officiers chargés de l’enquête n’avaient pas jugé pertinent de faire de tests ADN, pensant que toute la famille avait été tuée. Et Toshinori ne pouvait même pas leur en vouloir car à leur place il aurait pensé exactement la même chose, et il n’avait vu que des photos.
La discussion qui s’en était suivie avec son ancien professeur n’avait pas amélioré son humeur. Gran Torino, tout en respectant la promesse qu’ils avaient faite à son maître, n’était jamais entré en contact avec Kotarô et sa famille, mais avait tout de même gardé un œil sur lui de très loin. Et contrairement à Toshinori, il avait été au courant de la mort de la famille Shimura. Sauf qu’il ne lui en avait jamais parlé.
S’il l’avait fait, il aurait cherché la confrontation avec All For One plus tôt au lieu de d’abord vouloir détruire son empire petit à petit. S’il l’avait fait, alors peut-être que le jeune Tenko ne serait pas devenu un vilain sous les ordres du tueur de sa grand-mère. S’il l’avait fait, la situation d’aujourd’hui ne serait peut-être jamais arrivée et son successeur n’aurait pas été emmené en urgence à l’hôpital pour blessure grave.
Des coups à la porte le sortirent de ses sombres pensées et en relevant la tête, il vit avec plaisir son ami Tsukauchi sur le seuil.
– Bonjour Recovery Girl. Puis-je parler avec Yagi ?
– Allez-y, mais faîtes attention à ce qu’il ne s’agite pas et ne sorte pas du lit.
Elle lança un regard sévère à Toshinori, qui se recroquevilla instinctivement, avant de retourner son attention sur les papiers de son bureau. Elle n’avait pas pu soigner Treize, Aizawa et le jeune Midoriya sans les mettre en danger, alors à la place elle se concentrait sur la surveillance de Toshinori.
Tsukauchi s’assit sur une chaise près de Toshinori avant de sortir son calepin.
– Ce n’est pas une visite de courtoisie ? blagua-t-il sur un ton léger.
– Pas entièrement, désolé, s’excusa son ami avec un sourire contrit. Le travail passe avant.
Toshinori ne lui en voulait pas, au contraire, il comprenait. Le côté personnel pouvait attendre un peu.
Il lui fit donc un rapport de ce qu’il s’était passé à l’USJ. De sa présence là-bas à cause de l’attaque officieuse qu’avait subi l’école il y a quelques jours à peine, des vilains apparaissant par un portail, de leur objectif, du Nomu qui l’avait pris pour cible, du chef et de son bras-droit, et de leur fuite.
Tsukauchi a tout rigoureusement noté, lui posant des questions ici et là pour être sûr d’avoir tous les éléments de la situation. Et comme l’homme intelligent qu’il était, le policier pointa du doigt l’élément inquiétant de cette situation.
– Ce… Nomu, c’est ça ? Il avait plusieurs alters ? Tu es sûr ? Ça ne pourrait pas être un alter très polyvalent ?
– Malheureusement non. Shigaraki, le chef, s’est vanté que le Nomu avait la combinaison parfaite d’alters pour me contrer. Qu’il avait été créé pour me vaincre.
– Créé ? répéta Tsukauchi avec effarement. Tu veux dire…
– Oui, c’est une preuve que All For One est derrière cette attaque, déclara Toshinori d’un air sombre.
Il n’avait rencontré Tsukauchi qu’après le sanglant combat qui lui avait coûté une partie de son poumon gauche et de son estomac, donc l’homme n’était pas autant impliqué contre le Super-Vilain que Gran Torino ou Nighteye, mais comme eux il était au courant des “soupçons” de Toshinori sur sa survie. Tous avaient douté, évidemment, Toshinori avait quand même éclaté le crâne d’All For One contre le sol, son sang avec sa cervelle formant une immense mare au point d’impact. Absolument tout portait à croire que le Vilain était bel et bien mort. Mais le jeune Midoriya lui avait assuré le contraire, des années avant le combat : All For One survivait.
Toshinori n’avait pas voulu y croire quand il était à l’hôpital, pensant que l’intervention du jeune Midoriya pour le mettre au courant avait permis de changer ce fait, empêchant ainsi la survie du Super-Vilain. Ce ne fut que l’insistance de Nezu à examiner le corps et des résultats qui en ont découlées qu’ils durent tous se rendre à l’évidence : All For One n’était pas mort. Quelqu’un avait volé le corps et l’avait remplacé par celui d’un autre, très ressemblant en termes de morphologie avec un visage et une tête aussi détruits que l’original.
– Cela rend les choses encore pires qu’elles ne le sont déjà, soupira Tsukauchi en se massant le front. Avoir All For One servant de soutien à cette Ligue des Vilains, comme ils se sont présentés, signifie qu’ils ont des ressources et des moyens financiers à disposition.
– Je sais. Et comme ils se sont enfuis avec le Nomu, on a aucune preuve matérielle pour étayer l’existence de cette menace.
Tsukauchi soupira en accord, avant de prendre une mine soucieuse.
– Ça signifie également que Midoriya sera ou est déjà une cible. D’ailleurs l’as-tu mis au courant avant de lui transmettre l’alter ?
– Oui, je l’ai fait, acquiesça Toshinori. Il a été hésitant, mais il a choisi de son plein gré de recevoir One For All.
Ce qui n’était pas un mensonge. Enfin, plus ou moins. Le jeune Midoriya, de part son voyage dans le temps, savait déjà à propos de toute la situation. Mais d’après ce qu’il avait compris en lisant les cahiers de son premier vécu, Toshinori ne lui avait pas parlé d’All For One avant de lui transmettre l’alter, pensant réellement que son ennemi était mort et qu’il n’y avait plus de danger. Le garçon avait dû supporter un nouveau poids sur ses épaules - l’échec d’All Might - en plus de celui d’être le prochain Symbole de la Paix.
– C’est très courageux de sa part. J’imagine que ses parents n’ont pas dû être faciles à convaincre.
Toshinori cligna des yeux, confus.
– Ses parents ?
Tsukauchi le fixa sans rien avec un air sur le visage que Toshinori était presque sûr qu’il n‘aimait pas. C’est pour ça qu’il se contenta de lui retourner le regard silencieusement.
– Yagi, commença le policier d’un ton lent, presque prudent. Les parents de Midoriya sont au courant que tu lui as transmis ton alter et qu’il y a un Super-Vilain qui cherche à s’en emparer ? N’est-ce pas ?
– Euh, eh bien… D’après ce que j’ai compris, le père de Midoriya-shônen n’est plus sur la photo depuis avant son entrée à la maternelle et-
– Yagi, s’il-te-plaît, ne me dis pas que tu as transmis ton alter à un mineur sans en avertir son tuteur légal ?
La voix de Tsukauchi était stable, mais on pouvait tout de même entendre une légère note d’hystérie sur les bords. Ne sachant quoi répondre, Toshinori resta silencieux, ce qui était un d’aveu en soi, et se prit le regard plus plat et blasé qu’il est jamais reçu de sa vie.
– One For All est un secret dangereux, je ne pouvais pas vraiment le dire à la mère de Midoriya-shônen alors que je ne la connaissais pas et ne savais pas si elle garderait le secret, tenta-t-il de se défendre. Mais Midoriya-shônen m’en a parlé récemment, de le dire à sa mère, et-
– Elle ne va pas apprécier, vu qu’elle sera mise devant le fait accompli, pointa justement son ami.
Toshinori grimaça en accord. Non, elle ne sera pas contente d’apprendre la nouvelle maintenant. S’il avait toujours le choix, Midoriya Inko ne serait même jamais mise au courant, autant pour sa propre sécurité que celle de son fils. Mais One For All n’était plus son alter et le jeune Midoriya devait avoir ses propres personnes de confiance dans la confidence.
Inko débarqua dans le hall de l’hôpital, l’inquiétude sur le visage et la peur au ventre.
Elle se trouvait à son travail quand elle avait reçu un appel lui disant qu’Izuku avait été amené en urgence à l’Hôpital Général de Mustafu, suite à une attaque de Vilains. Son premier réflexe avait été le déni, disant à la personne au bout du fil que ce n’était pas possible, que son fils était étudiant à Yûei, qu’il devait donc y avoir une erreur sur la personne.
Mais il n’y avait pas eu d’erreur.
Des Vilains avaient réussi à pénétrer dans l’école et Izuku était actuellement au bloc opératoire.
Pendant une seconde, le cœur d’Inko s’était arrêté. La panique avait pris le dessus, la paralysant, muette de peur et d’horreur.
Son petit garçon avait failli mourir.
Ce fut la voix provenant de son téléphone qui l’avait sortie de son état catatonique, l’urgence et l’inquiétude prenant les commandes de son corps et de son esprit. Elle ne se souvenait pas de ce qu’elle avait répondu à cette personne, ni de ce qu’elle avait dit à son responsable, mais dix minutes plus tard, Inko était dehors en direction de la gare la plus proche.
Inko n’avait jamais vraiment regretté de ne pas avoir de voiture, trop chère pour leur budget en plus d’être superflue avec tous les commerces à proximité, mais c’était le cas aujourd’hui alors qu’elle devait attendre sur le quai l’arrivée du prochain train, se tordant les mains d’anxiété, d’inquiétude et de peur.
Après un temps de trajet beaucoup trop long pour ses nerfs, elle était enfin devant l’accueil de l’hôpital.
– B-Bonjour, je suis Midoriya Inko, l-la mère d’Izuku, hatela-t-elle en s’appuyant sur le comptoir. On m’a appelé… mon fils est… est au bloc opératoire…
– Je vérifie tout de suite madame, fit la réceptionniste avec compréhension, pour taper sur son clavier. Votre fils se trouve dans l’aile héroïque. L’accès est sécurisé, je vais devoir vous demander une pièce d’identité.
Inko fouilla dans son sac avec empressement, maudissant dans sa tête cette perte de temps avant de pouvoir rejoindre son bébé. Une fois sa carte d’identité présentée, on lui remit une carte accrochée à un cordon.
– Ce badge déverrouille l’accès à l’ascenseur là-bas et vous mènera directement à l’aile héroïque. Vous devrez présenter une nouvelle fois votre pièce d’identité au garde pour l’utiliser. Gardez le badge sur vous, visible, et rendez-le quand vous partez.
Inko la remercia en prenant fébrilement le badge, puis se dirigea rapidement vers ledit ascenseur. Le garde devant les portes se pencha poliment pour examiner sa carte d’identité et la laissa passer après avoir vérifié sa tablette.
La montée à l’étage se fit en quelques secondes, ne lui laissant pas le temps de replonger complètement dans son inquiétude. Quand les portes s’ouvrirent, elle vit le Principal Nezu debout dans ce qui ressemblait à une petite salle d’attente.
– Nezu-san !!
En quelques enjambées rapides et nerveuses, elle se retrouva devant le principal de l’école d’Izuku.
– Comment va Izuku ? On m’a dit qu’il était au bloc opératoire ! Comment a-t-il pu être aussi gravement blessé ?!
– Rassurez-vous Midoriya-san, la vie de votre fils n’est pas en danger, l’informa Nezu en lui faisant signe de s’asseoir.
Le soulagement l’immobilisa qu’un bref instant, l’information se répandant dans son esprit agité.
« Pas en danger. Izuku n’est pas en danger. Mon bébé n’est pas en danger. »
Elle sentit ses jambes commencer à flageller, et elle obéit à la demande de Nezu. Avec son énergie nerveuse partie, Inko n’aurait de toute façon pas pu rester debout.
– L’opération est toujours en cours, mais d’après Recovery Girl qui a examiné Izuku-kun, les dégâts ne sont pas aussi graves qu’on pourrait le croire, continua-t-il d’une voix calme. Une fois l’opération terminée, il ne devrait pas avoir de séquelles.
Heureusement qu’elle était assise, car sinon elle se serait effondrée par terre. Ce qui n’empêcha pas ses larmes de ruisseler le long de ses joues.
« Pas de séquelles et vivant. Mon Dieu, merci ! »
Nezu la laissa calmement se remettre de ses émotions, lui tendant même un mouchoir. Quand elle réussit à reprendre le contrôle d’elle-même, ses yeux étaient encore humides et sa tête remplie de questions.
– Comment est-ce arrivé ? demanda-t-elle sur un ton presque accusateur.
Izuku était à l’école, dans un endroit sécurisé et sûr où il n’aurait pas dû se faire attaquer par des Vilains ! Encore moins quand cette école était Yûei ! Elle ne connaissait pas grand-chose à l’héroïsme, mais à force d’écouter Izuku parler du sujet, elle avait fini par retenir certaines informations. Dont le fait que la plus grande école d’héroïsme du pays était aussi bien protégée que la Diète ou le Palais Impérial !
– Yûei a été attaqué, annonça le principal avec gravité. Les Vilains avaient avec eux les moyens, ou plus exactement deux alters, pour passer la sécurité de l’école. Nous avons pu arrêter le premier, mais le second a malheureusement réussi à s’enfuir avec le chef.
Inko était abasourdie. Une partie des Vilains qui avaient envoyé Izuku à l’hôpital s’étaient échappés. Ils étaient libres de leurs mouvements. Libres de recommencer. Libres de blesser à nouveau son petit garçon.
– Les étudiants n’étaient pas visés, ajouta-t-il, et Inko se demanda si ses pensées étaient visibles sur son visage. C’était All Might leur cible.
– All Might ?! s’écria-t-elle de stupeur. Mais c’est le héros numéro un, et si j’en crois Izuku, personne ne peut le battre. Et dans ce cas, pourquoi s’en prendre aux enfants ?
Il faut être un monstre pour s’en prendre à un enfant.
– D’après ce que nous avons compris, les Vilains voulaient se servir des élèves pour handicaper All Might pour mieux l’attaquer. Mais les étudiants se sont défendus et les ont mis en échec. Les seuls blessés de cette attaque sont Aizawa-san, leur professeur principal, Thirteen et votre fils, Midoriya-san.
Inko ferma les yeux, ses mains se serrant ensemble dans un geste de prière. Pourquoi Izuku ? Pourquoi le sort semblait s’acharner sur son fils adoré ?
D’abord son statut Sans-Alter, puis l’agression qui a suivi peu après, sans parler de l’attitude des gens envers lui, en particulier à l’école. Même si Izuku ne le lui a jamais dit, elle savait que ses camarades ne devaient pas être gentils avec lui, la demande de cours d’autodéfense était une preuve suffisante. Son fils n’avait pas d’ami, passant une grande partie de son temps libre à la bibliothèque et sur l’ordinateur à suivre l’activité des héros. Les camarades de ses activités extra-scolaires avaient été plus gentils et accueillants, mais Izuku ne s’était fait aucun ami parmi eux.
Puis son alter était miraculeusement arrivé, et Inko avait pensé que son petit garçon pourrait enfin avoir une vie normale comme tout le monde. Sauf que ça n’a pas vraiment été le cas. Elle était fière de son fils, de son intelligence et de sa réussite scolaire, mais… sur le plan social cette licence n’avait pas amélioré les choses car Izuku avait encore moins de temps libre qu’avant. Pire, il semblait volontairement repousser ses camarades du peu qu’elle avait aperçu lorsque le collège était ouvert pour les différents festivals scolaires. Quand Inko le lui avait fait remarquer, Izuku lui avait juste répondu qu’il ne voulait pas d’hypocrites comme amis. Et quels arguments aurait-elle pu avoir contre ça ?
Donc quand son bébé était revenu de son premier jour de lycée tout sourire, lui annonçant qu’il s’était peut-être fait des amis, elle avait été heureuse. Heureuse que son fils vive enfin une enfance, ou plutôt une adolescence normale avec des sorties entre amis après les cours ou le week-end. Mais c’était à croire que cet espoir serait toujours mis en échec, car maintenant Izuku se trouvait dans un hôpital après que son école ait été attaquée par des Vilains.
« Pourquoi Izuku a-t-il dû être celui qui était blessé ? Pourquoi ça n’a pas été quelqu’un d’autre ? »
Immédiatement après, Inko se mit une gifle mentale. Quelle horrible chose à penser ! Elle ne souhaiterait à aucun parent d’être à sa place, ni à aucun enfant d’être à la place d’Izuku.
Les enfants…
– Comment vont les autres étudiants ? s’enquérit-elle autant par véritable intérêt que dans un souci de faire baisser sa culpabilité face à ses pensées. Et les héros blessés ?
– Les étudiants sont secoués, il va s’en dire, mais rien de plus grave physiquement que des bleus et des égratignures. Des séances de thérapies obligatoires seront d’ailleurs mises en place dès que l’école rouvrira, Yûei prenant en charge l’intégralité des frais, expliqua Nezu avec obligeance.
Elle acquiesça à cette démarche. Izuku lui avait dit que l’un des héros qui travaillait là-bas était aussi thérapeute, le pauvre homme allait avoir beaucoup de travail.
– Quant aux professeurs héros, leur vie n’est pas en danger, mais ils ont été plus sévèrement touchés que Izuku-kun. Leur convalescence sera donc plus longue.
– Je vous remercie pour ces éclaircissements Nezu-san, mais vous ne m’avez toujours pas dit ce qui était concrètement arrivé à Izuku. Pour quelle raison mon fils unique s’est retrouvé au bloc opératoire ?
L’animal la fixa prudemment avant de répondre.
– Avant de fuir, le chef des Vilains a essayé de s’attaquer directement aux étudiants. Izuku-kun à protéger le camarade visé et a pris l’attaque à sa place.
Ses larmes qui avaient à peine séchées s’écoulèrent de nouveau sur ses joues.
« Oh, Izuku ! »
Inko était fière de son petit garçon si altruiste, si gentil et si courageux. Mais par moments, comme maintenant, elle voudrait qu’il le soit moins et plus concentré sur sa propre protection. C’était égoïste, elle s’en rendait bien compte, mais quel parent voulait apprendre par téléphone que son enfant avait été envoyé à l’hôpital ?
– Quel… quel était son alter ?
Pas besoin de préciser de qui elle parlait, Nezu avait bien compris et semblait presque réticent à lui donner l’information.
– Un pouvoir capable de déstructurer la matière, la transformant en poussière.
Oh seigneur, son bébé avait été touché par une chose aussi horrible !
– O-Où ?
– L’épaule gauche. Les ligaments, tendons et nerfs qui ont été touchés devraient pouvoir être réparés facilement, sans séquelles. Les os ne semblaient pas avoir été touchés, mais si c’est le cas, Izuku-kun devra possiblement de nouveau se faire opérer, avec votre accord, pour se faire poser une prothèse si les morceaux manquants sont handicapants pour sa mobilité. Si tel est le cas, Yûei prendra bien sûr tous les frais en charge. De plus, Izuku-kun gardera une cicatrice assez grande, sauf si vous souhaitez avoir recours à une greffe de peau.
– Une prothèse ?! s’écria-t-elle, alarmée.
Son fils de même pas seize ans pourrait être obligé de vivre avec une prothèse jusqu’à la fin de sa vie ?!
– Je suis optimiste et confiant dans l’examen préalable fait par Recovery Girl, donc il y a peu de chance qu’Izuku-kun n’ait besoin. Je vous informe juste de la possibilité de que cela pourrait arriver, l’apaisa Nezu, toujours aussi calme. Si cette possibilité devient réelle, je m’assurerai qu’Izuku-kun obtienne l’une des dernières prothèses créées avec des éléments d’origine naturelle et biologiques afin d’éviter tout inconfort et perte de mobilité.
Les larmes d’Inko redoublèrent. Ses émotions étaient à vif, se bousculant pour la domination. Espoir qu’Izuku n’ait pas à avoir de prothèse. Soulagement que s’il en avait une, il ne pourrait peut-être plus être un héros et ne serait donc plus en danger. Colère contre elle-même pour ressentir ça, car cela signifierait que le rêve de son bébé était brisé. Fierté que son petit garçon soit si altruiste et courageux. Déception car quoi qu’il se passerait, Izuku refuserait de changer d’école, encore plus pour une non-héroïque. Peur, qu’un jour il ne se retrouve dans une situation où rien ne pourra l’aider et le sauver.
Inko connaissait suffisamment Izuku pour savoir qu’il n’abandonnera jamais son rêve, et utiliserait n’importe quel moyen pour devenir un héros.
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