À Yûei, les cours du Département Héroïque étaient répartis avec les cours généraux le matin et les cours d’héroïsme l’après-midi. Cette répartition devait sans doute être la même pour les Département de Soutien et de Management, laissant le Département Général avec des horaires de lycée normaux pour les clubs et autres activités. Ainsi, cette première matinée de cours fut extrêmement normale et tranquille, bien qu’un peu tendue du côté de Shinsô.
Le garçon ne parlait à personne durant les intercours et ne répondait que par monosyllabes polies quand Izuku essayait d’interagir avec lui. Avait-il fait quelque chose de mal pour que Shinsô change de comportement ? Il était pourtant sûr que ce n’était pas le cas. Sauf si on prenait en compte le fait qu’Izuku ait réussi à se libérer par lui-même de son alter. Pourtant, lors de son premier vécu Shinsô n’avait pas réagi comme ça, au contraire il avait continué à lui parler et l’avait même de nouveau attrapé avec son alter alors que le match était…
Oh. C’était la différence.
La première fois, Shinsô avait eu quelque chose à prouver, à tous ceux qui participaient et qui regardaient, mais aussi à lui-même. Mais dans cette seconde chronologie, où il avait réussi à entrer au Département Héroïque, il devait prouver qu’il méritait d’y rester. Et le fait qu’Izuku ait réussi à se défaire de son emprise a dû non seulement être choquant, mais menaçant pour lui. Il devait corriger ça. Il voulait devenir ami avec Shinsô, mais il ne savait pas comment. Tous les amis qu’il a eu jusqu’à présent, venaient du fait qu’ils avaient subi ensemble une situation de danger et qu’Izuku les avait aidés/protégés/sauvés. Il était quasiment sûr que ce n’était pas comme ça que les choses se passaient normalement.
Devait-il imiter Ashido et les autres quand ils avaient voulu devenir amis avec Katsuki ? Malgré le tempérament du blond explosif, ça avait fonctionné. Katsuki les avait laissé traîner avec lui non pas comme des figurants suiveurs, mais comme des égaux. Penser à son ancien ami d’enfance fit monter une pointe de culpabilité dans le cœur d’Izuku, car jamais le fameux BakuSquad - comme certains d’entre eux s’amusaient à s’appeler - ne verra le jour dans cette temporalité.
« Katsuki n’est pas tout seul au moins, vu que Kirishima et lui sont dans la même classe. »
Il avait aperçu de loin le rouquin dans les couloirs ce matin, tandis qu’ils allaient tous les deux dans la même direction. Ça l’avait rassuré que Katsuki soit avec quelqu’un qui, dans la première chronologie, avait réussi à être un ami solide pour lui. Izuku espérait que cette fois encore, ils deviendraient amis.
En parlant d’ami, Uraraka s’approcha joyeusement d’Izuku dès que la sonnerie de la pause déjeuner résonna.
– Midoriya, on mange ensemble ?
– Bien sûr ! répondit Izuku avec un grand sourire. Ah, euh… Shinsô peut venir ?
La fille cligna des yeux et regarda en direction de leur camarade qui rangeait lentement ses affaires, laissant le plus gros de la classe partir devant.
– Eh bien… tu es sûr ? chuchota-t-elle. Il me met un peu mal à l’aise…
Ce fut au tour d’Izuku de cligner des yeux. Il n’aurait pas cru qu’Uraraka soit le genre de personne à s’arrêter sur l’alter des gens. Après tout, elle n’avait jamais eu de problème avec Tokoyami ou Shôji malgré leur alter mutant. Bon après, Shinsô pouvait contrôler les gens quand ils répondaient à une question, donc il devait y avoir une espèce de sentiment d’atteinte à la vie privée et au libre arbitre.
– Je pense que c’est parce qu’il l’est aussi. Mal à l’aise, je veux dire.
Izuku avait décidé de devenir l’ami de Shinsô, c’est vrai, mais pas au détriment de son amitié avec Uraraka et des autres (avec qui il n’était pas encore ami). Il avait connu le plaisir d’avoir des amis, et voulait que le garçon connaisse ce sentiment.
– Tu crois ? fit pensivement Uraraka. Hm, d’accord.
Izuku n’attendit pas une seconde de plus pour se placer devant Shinsô, lui coupant ainsi la route.
– Hé Shinsô, est-ce que tu veux bien manger avec nous ?
Shinsô le regarda surpris, puis légèrement méfiant, avant de jeter un coup d’œil à Uraraka qui lui fit un petit sourire d’encouragement.
– Ai-je le choix ?
– Non. Mais c’est plus poli de demander, sourit Izuku, tout en paniquant intérieurement.
Il devait avoir passé trop de temps avec Nezu pour qu’il se mette à se comporter de façon aussi effrontée. Heureusement que Shinsô était un camarade de classe et pas un professeur ou un héros, ou pire les deux à la fois. Izuku essaya de ne pas penser à la réaction d’Aizawa-sensei s’il lui parlait de cette façon. C’était trop terrifiant.
Le garçon aux cheveux violets renifla, semblant un peu plus détendu.
– Ça t’arrive souvent de kidnapper les gens ?
– E-en fait, c’est la première fois, répondit Izuku, les joues un peu rouges de gêne. Mais entrer à Yûei c’est un peu comme commencer une nouvelle vie, alors… on peut voir ça comme une bonne raison de changer ses habitudes.
– Donc, si je comprends bien, tu as l’intention de kidnapper régulièrement des gens à partir d’aujourd’hui, c’est ça ? déclara Shinsô d’un ton presque blasé.
Izuku se mit à bafouiller. Ce n’était pas du tout ce qu’il voulait dire ! Pourquoi avait-il interprété sa phrase de comme ça ? Il voulait que Shinsô déjeune avec eux et devienne leur ami, c’était tout !
Uraraka rigola devant la scène et décida généreusement de lui venir en aide.
– Je pense que Midoriya ne kidnappera des gens que pour le déjeuner. Le reste du temps tu devrais être tranquille.
Ou pas.
– Uraraka ! s’indigna Izuku, le visage complètement rouge.
– Très bien, soupira Shinsô après une petite pause. Dépêchons-nous dans ce cas, on n’a pas beaucoup de temps pour manger.
Izuku fixa Shinsô, suivi d’Uraraka, marcher en direction du réfectoire. C’était si facile que ça ? Pourquoi personne ne le lui avait jamais dit ?! Il savait que ça n’aurait jamais marché quand il était Sans-Alter, mais ça l’aurait sans doute beaucoup aidé dans d’autres situations d’être aussi direct.
Après avoir récupéré leurs plateaux une fois à la cafétéria, le groupe s’installa dans un coin libre du réfectoire. Uraraka finit par briser le silence qui les entourait alors qu’elle entamait son assiette.
– Alors… Vous habitez dans le coin ou vous venez d’ailleurs ? Moi je viens de la préfecture de Mie dans le Kansai, mais je vis dans un petit studio à la périphérie de la ville.
– Je vis à Musutafu, même si c’est pratiquement à l’opposé de là où se trouve le lycée.
– Je viens de Saitama, répondit Shinsô en reposant son verre. On a déménagé juste à la fin de l’année scolaire.
– Moi j’ai déménagé dès que j’ai reçu les résultats. Heureusement que le propriétaire est sympa et a accepté de réserver le studio, sinon j’aurais été obligée de loger à l’hôtel le temps de trouver quelque chose, se plaignit Uraraka en gonflant ses joues.
– C’est vrai que ce n’est pas pratique pour ceux qui viennent de loin, réfléchit Izuku, avant de prendre une bouchée de son repas. Avoir un internat faciliterait les choses pour beaucoup de monde.
Il n’y avait jamais pensé à l’époque, car en dehors des académies prestigieuses regroupant le collège et le lycée, et parfois même l’école primaire, les établissements scolaires ne possédaient pas d’internats. Dans son premier vécu, Yûei avait construit les dortoirs pour garder les élèves en sécurité après l’attaque du camp d’été et de l’incident de Kamino. Cela avait été la première fois qu’Izuku cohabitait avec quelqu’un d’autre que sa mère et l’expérience de la vie dans les dortoirs avait été sympa, donc ouais, ça aurait été bien que l’internat soit accessible pour la rentrée. C’était d’ailleurs étrange que Nezu ne les ait pas fait construire, car c’était une information qui se trouvait dans les cahiers qu’il lui avait écrit. Le principal prenait la sécurité de ses étudiants à coeur, et les dortoirs avaient été bien accueillis autant par les élèves que par les parents, surtout quand on savait à quelle vitesse ils avaient été finis dans la première chronologie.
Le déjeuner continua tranquillement, durant lequel ils parlèrent de choses assez superficielles et basiques, ainsi que de l’actualité. Le sujet des alters fut consciencieusement évité, en particulier par Shinsô. Uraraka ne semblait pas avoir de problème avec, n’ayant plus la méfiance de tout à l’heure, et Izuku en était content. Il voulait que le garçon devienne son ami, mais aussi celui de ses propres amis. L’ambiance était sympa et malgré l’absence de Iida et d’Asui, ça avait un goût de nostalgie. Izuku avait parfois du mal à réaliser que cela faisait près de dix ans qu’il avait fait son voyage accidentel dans le temps. Honnêtement, il ne s’était pas attendu à ce qu’il y ait des changements au sein de Yûei, et ceux qu’il avait découvert l’avaient touché, fait s’inquiéter et culpabiliser. Izuku espérait que Mineta avait fini dans un autre lycée héroïque et non au Département Général, car même s’il avait un peu de mal avec le garçon aux tendances perverses, il restait quelqu’un de bien.
La pause déjeuner prit fin, et ils retournèrent tous les trois dans leur salle de cours. Izuku avait réussi à ne pas croiser Katsuki, mais il savait qu’il ne faisait que retarder les choses, l’intensité de la réaction du blond serait proportionnelle au temps d’attente avant qu’ils ne se retrouvent face à face, seuls. Izuku n’avait franchement pas hâte, mais s’il devait se battre contre Katsuki pour obtenir enfin un minimum de respect de sa part, alors soit. Il en avait vraiment marre depuis quelque temps.
En passant la porte, ils purent voir Iida essayer vainement de garder un semblant d’ordre parmi leurs camarades les plus dynamiques et sociaux. Izuku voulait l’aborder et tenter de créer - ou recréer plutôt - un lien d’amitié avec lui, mais il ne savait pas comment faire et il ne pouvait pas faire comme avec Shinsô, l’humour et l’audace n’étant pas les points forts du garçon à lunettes. Il décida de rejoindre sa place sans s’occuper de l’ambiance excitée qui régnait, habitué. En plus, Izuku savait déjà en quoi consistait leur premier cours d’héroïsme et avec quel professeur. Oh, il était toujours impressionné d’avoir All Might comme enseignant, mais après un an à Yûei, sans parler de l’année d’entraînement qui l’avait précédée, Izuku était moins extatique que dans sa première vie.
« Mais ça reste All Might !! » s’indigna sa petite voix de fanboy. « Le héros numéro un n’est pas n’importe qui ! »
La cloche sonna et un calme semi-apparent s’installa sur les élèves, jusqu’à ce qu’All Might, vêtu d’un de ses anciens costumes de style old school, apparaisse à la porte de la classe dans une entrée surprise :
– JE SUIS LÀ… EN PASSANT LA PORTE COMME UNE PERSONNE NORMALE !!!
La classe explosa de cris et de commentaires excités, Izuku les accompagnant plus silencieusement, mais ne pouvant s’empêcher de faire son fanboy malgré la répétition exacte de la scène. La seule différence étant que cette fois-ci, toute la classe savait que All Might allait leur enseigner cette année, le héros ayant fait une interview à ce sujet hier. Maintenant qu’il y pensait, c’était étrange que la presse n’ait pas fait le pied de grue devant les portes de Yûei ce matin. Avec de la chance, leur absence continuerait pour les prochains jours… voire carrément le reste de l’année scolaire.
– Bonjour à vous, jeunes héros ! dit All Might d’une voix très forte, accompagné de son sourire signature. Comme vous pouvez le constater je serais votre professeur d’héroïsme cette année ! Et on commence tout de suite avec ça !
All Might brandit un carton où il était écrit “BATTLE”. Le premier cours serait donc - une nouvelle fois - une épreuve de combat entre eux. C’était étrangement rassurant pour Izuku sans qu’il ne sache pourquoi.
– Et pour vous accompagner dans cet exercice, nous avons préparé les costumes que vous nous avez demandés via les formulaires, afin qu’ils soient optimisés et en accord avec votre alter !
Les étagères contenant les valises où étaient rangés leurs costumes surgirent du mur à côté des fenêtres vers l’avant de la classe, et tout le monde cria de nouveau d’excitation, Izuku se joignant à eux. La dernière fois, c’était sa mère qui lui avait fait son costume, une façon pour elle de s’excuser et de lui montrer son soutien, mais pas cette fois. Oh, bien sûr, sa mère avait été avec lui lors de la conception de ce nouveau costume, il avait été hors de question qu’Izuku le fasse dans son coin sans elle.
Ce nouveau costume n’était pas très différent de l’ancien en termes d’esthétique, en plus de reprendre les ajouts matériels que Hatsume y avait apportés au fur et à mesure de ses besoins. Il avait toujours une combinaison verte foncée, mais elle était plus près du corps, plus épaisse et résistante. Sa capuche avec ses espèces d’oreilles imitant les mèches d’All Might avait été enlevée, après beaucoup d’hésitations de la part de son côté fanboy. Dans son premier vécu, au final, Izuku s’était retrouvé à se battre presque constamment à visage découvert, les matériaux ne résistant pas aux dégâts ; quand ce n’était pas Izuku lui-même qui oubliait carrément de la rabattre sur sa tête. À la place, il avait une sorte de casque de moto de couleur blanche avec une visière amovible de couleur verte claire, équipé d’une radio-communication. Ses gants étaient les mêmes que ceux de la dernière fois, blancs et lui arrivant jusqu’aux coudes. Ses chaussures en revanche avaient beaucoup changé, car au lieu de ses baskets montantes rouges identifiables de loin, cette fois c’était des bottes blanches montant jusqu’aux genoux. Tout le costume était isolé contre l’électricité et les températures extrêmes, en plus d’être waterproof et fireproof. Izuku avait même demandé à ce que l’entièreté du costume soit à l’épreuve des explosions, donc à l’épreuve de Katsuki. Il savait que le blond allait le cibler dès qu’il en aurait l’occasion lors des entraînements en commun, alors autant avoir le plus de protections possible pour garder sa tenue et son corps en bon état.
Izuku jeta un coup d’œil à ses camarades masculins dans le vestiaire, et il vit que leurs costumes étaient en tout point similaires à ceux qu’ils avaient dans son premier vécu. Cela devait être la même chose pour ceux des filles. La seule nouveauté était Shinsô, qui était le premier à avoir quitté les vestiaires. Izuku ayant l’habitude d’enfiler son costume se dépêcha de le rattraper dans le couloir.
– Tu as fait vite pour mettre ton costume, Shinsô. Il a l’air confortable.
Shinsô avait un costume très simple dans les tons gris foncé et violet profond. Ça ressemblait à une combinaison agrémentée de bottes montantes d’aspect militaire. Dans son dos, un bâton en métal était accroché, et autour de son cou pendait une espèce de masque sophistiqué.
– Merci. Et je ne suis pas très à l’aise avec la proximité des vestiaires.
Izuku hocha la tête en silence. Lui non plus dans son premier vécu n’aimait pas les vestiaires, ce qui avait changé avec Yûei où il y avait une bonne camaraderie avec l’ensemble de la classe.
En rejoignant le terrain d’entraînement Bêta quand les autres garçons furent sortis à leur tour, Iida en fond sonore réprimandant ceux qui couraient dans les couloirs, Izuku ressenti une nouvelle fois de la nostalgie. Cette situation était familière et rassurante. Plaisante. Sans danger. Izuku sourit face à l’amusement nouveau que ce premier jour de lycée allait être pour lui.
– Midoriya, Shinsô ! Ils sont cool vos costumes ! s’exclama Uraraka tout sourire, quand ils arrivèrent sur le terrain.
Izuku était toujours assez embarrassé dans certains domaines, dont le corps féminin faisait partie, donc il rougit facilement devant les formes apparentes d’Uraraka.
– M-merci ! Le t-tien est très j-joli !
Uraraka se frotta la nuque, le sourire légèrement plus tendu.
– Pour être honnête, je ne le voyais pas si moulant, je me sens un peu gênée…
– Maintenant que tu le dis, c’est vrai que toutes les héroïnes ont ce genre de costumes, intervint Shinsô, pensif.
C’était quelque chose qu’Izuku n’avait jamais remarqué, alors il ne fit aucun commentaire dessus. À la place, il conseilla à Uraraka d’aller voir le Département de Soutien si elle était vraiment mal à l’aise avec son costume.
– Bien jeunes gens ! s’écria All Might avec son sourire signature. Vous êtes tous superbes !
– Sensei ! lança Iida en levant la main. Est-ce que ce terrain est celui utilisé lors de l’examen d’entrée ?
– C’est l’un d’entre eux, répondit le héros. Cet exercice sera une battle en intérieur ! L’élimination des Vilains est généralement remarquée car elle se passe en extérieur, mais statistiquement la majorité du travail se fait en intérieur. La plupart des actes criminels sont commis à couvert, expliqua-t-il avec sérieux. Incarcération… Assignation à domicile… Le marché noir… C’est pourquoi dans cette société saturée de héros, n’importe quel vilain ayant de l’intelligence se cache dans l’ombre !
Izuku ne pouvait qu’être d’accord. Entre All For All et la Ligue des Vilains, le Shie Hassaikai ou encore le Front de Libération du Paranormal, les crimes de rues faisaient pâle figure à côté bien que ce soient ceux qui étaient les plus médiatisés.
– Pour cet exercice, vous allez vous séparer en deux groupes : les “Vilains” et les “Héros”. Pour des combats en deux contre deux !!
– Mais, et l’entraînement de base ? demanda Asui avec ce qui ressemblait à de l’étonnement.
– C’EST ÇA L’ENTRAÎNEMENT DE BASE !! fit All Might avec assurance. Il n’y aura pas de robots bon à n’être que détruits !
Les élèves s’empressèrent de poser des questions, beaucoup étaient raisonnables et justifiables, tandis que d’autres étaient… à côté de plaque ? Bref, tout le monde posait des questions en même temps, et tout héros numéro un qu’il soit All Might ne pouvait pas tous les entendre et les comprendre. Reprenant la parole, le héros expliqua en quoi consistait l’exercice… en lisant une anti-sèche. Hmm, même avec plusieurs années pour se préparer, il semblerait que l’enseignement ne soit pas le point fort de l’homme. Le tirage au sort pour déterminer les équipes étonna grandement Iida, et Izuku offrit une possible explication sur la raison de ce choix.
Puis ce fut à son tour d’être étonné, car les équipes étaient complètement différentes de celles de son premier vécu :
A
B
C
D
E
F
G
H
I
J
Oh, c’était intéressant !
La dernière fois, Izuku n’avait pas pu regarder les autres matchs, car le sien contre Katsuki l’avait envoyé à l’infirmerie, mais Uraraka et Iida les lui avait raconté pendant qu’il prenait des notes. Cette fois, il allait pouvoir voir de ses yeux les premiers combats de ses camarades.
– On est ensemble, Midoriya ! Ça va être amusant !
– Oui !
Ashido était quelqu’un de dynamique et de joyeux, elle aimait bien commander tout en étant un peu un électron libre, mais elle savait aussi suivre des directives sans rechigner ou discuter. C’était une bonne partenaire.
– Et les premières paires à s’affronter seront les suivantes ! s’écria All Might en fouillant dans des boites biens distinctes l’une de l’autre. La paire J fera les Héros, tandis que la paire H fera les Vilains !
Connaissant bien ses camarades de classe et leurs alters, ce cours était pour Izuku l’excuse idéale pour justifier son savoir. Et le fait que Shinsô et Tetsutetsu soient en 1-A donnait une petite nouveauté bienvenue.
– Dans ce scénario, les Vilains sont les premiers à entrer dans le bâtiment, puis cinq minutes plus tard, ça sera au tour des Héros. Moi et le reste de la classe regarderons tout ce qu’il se passe via les caméras de sécurité. C’est un exercice d’entraînement, alors n’ayez pas peur d’être blessé ! Bien sûr, j’arrêterai l’exercice si les choses vont trop loin, déclara All Might avant de laisser les deux paires devant le bâtiment dédié à l’exercice, après avoir distribué des oreillettes à tout le monde.
.
.
Et les Battle commencèrent.
Les Vilains Yaoyorozu et Tetsutetsu (paire H), contre les Héros Uraraka et Ojiro (paire J). Quand ces derniers entrèrent, ils durent faire face à toutes sortes de pièges créés et posés par Yaoyorozu. Malgré l’alter d’Uraraka, ils en déclenchèrent quelques-uns, notamment des bombes au poivre et des filets de capture. Cela leur fit perdre du temps, leur laissant à peine la moitié du temps imparti pour récupérer l’objectif ou vaincre l’équipe adverse. Et Yaoyorozu et Tetsutetsu ne faisaient pas de quartier. Ils s’étaient séparés intelligemment, les garçons se battant d’un côté et les filles de l’autre, le tout loin de la fausse bombe nucléaire. En dépit de l’acharnement des Héros, ils finirent par perdre : Tetsutetsu étant trop dur pour que les coups d’Ojiro aient le moindre effet, et Uraraka n’avait pas d’expérience en combat rapproché contrairement à son adversaire qui maniait un bâton avec adresse. Les Vilains étaient plus forts qu’eux, les bloquant suffisamment bien pour que le délai des quinze minutes soit écoulé.
Les Vilains Asui et Todoroki (paire A), contre les Héros Kôda et Monoma (paire B). À peine entrée, l’équipe des Héros se firent prendre au piège par la glace de Todoroki qui recouvra l’intégralité du bâtiment. Il avait été informé par Asui de leur position - qui s’était camouflée en se baladant sur les murs et le plafond - et avait lancé son attaque depuis sa place à côté de la fausse arme. Asui avait quitté le bâtiment pour éviter de finir comme Kôda et Monoma, et attendait désormais dehors. En un peu plus de deux minutes, le combat était fini avec la victoire de l’équipe des Vilains. C’était impressionnant.
Les Vilains Satô et Shinsô (paire D), contre les Héros Ashido et Midoriya (paire F). Ashido joua les distractions emmenant Satô sur ses traces, tout en lui lançant de petits jets d’acide pour le faire tomber, mais il avait une assez bonne esquive pour réussir à ne pas se faire attrapper. Midoriya de son côté, s’infiltra dans le bâtiment en escaladant la façade pour trouver l’objectif, et se déplaça avec son alter derrière Shinsô pour le capturer. La fausse bombe fut récupérée sans soucis, faisant gagner l’équipe des Héros en moins de dix minutes.
Les Vilains Aoyama et Iida (paire C), contre les Héros Sero et Hagakure (paire G). Hagakure enleva ses gants et ses bottes, partant en reconnaissance. Sero l’imita en grimpant sur la façade du bâtiment grâce à son alter. Ils mirent un peu de temps à trouver l’emplacement de l’objectif, et avec lui, à trouver l’équipe des Vilains. Iida et Aoyama se trouvaient entre la porte et la fausse arme, Iida faisant régulièrement le tour de l’objet. Hagakure fit volontairement du bruit pour attirer les garçons, mais Aoyama utilisa son alter au lieu de se déplacer, détruisant le mur en face. Sero qui avait tenté de profiter de la distraction se retrouva aux prises avec Iida. Finalement, Hagakure assomma Aoyama et s’empara de la fausse arme, mettant fin au combat avec la victoire des Héros.
Les Vilains Kaminari et Jirô (paire E), contre les Héros Shôji et Tokoyami (paire I). Shôji repéra rapidement l’emplacement des Vilains et de la fausse bombe, avant d’entrer dans le bâtiment avec Tokoyami. Jirô resta près de l’objectif, guidant Kaminari parti s’occuper des Héros. La lumière produit par l’électricité fonctionna bien sur Dark Shadow, qui se retrouva incapable de s’approcher, mais Shôji réussi malgré quelques coups de jus à capturer Kaminari. Jirô, se retrouvant seule et n’étant pas équipée pour continuer le combat, décida de se rendre, octroyant ainsi la victoire aux Héros.
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– BON TRAVAIL, TOUT LE MONDE !! les félicita All Might avec un grand sourire. Aucun de vous n’a eu de grosses blessures, alors que pourtant tous les coups étaient permis ! Mais si quelqu’un veut aller à l’infirmerie pour un rapide check-up, dites-le moi, je vous donnerais un justificatif pour Recovery Girl.
Shôji et Aoyama levèrent la main. L’un voulait être sûr que les coups d’électricité ne lui avait pas fait de dégâts internes, et l’autre avait très mal à la tête en plus d’une grosse bosse. Les deux responsables des blessures s’excusèrent, gênés d’avoir blessé leurs camarades, mais personne ne leur en voulait. Après tout, le but de l’exercice était de se taper dessus, c’était donc normal de se retrouver avec quelques blessures mineures.
All Might annonça la fin du cours et disparut en un clin d’œil. Il devait être vachement pressé. Mais en même temps, c’était le héros numéro un, c’était incroyable qu’il prenne son temps à enseigner à des adolescents, même s’ils étaient techniquement des futurs héros. Enfin… pour les autres c’était sûr.
Hitoshi retint un soupir en suivant ses camarades en direction des vestiaires. Il avait été complètement inutile, et le pire était qu’il avait été mis à terre sans que Midoriya n’utilise son alter contre lui (même s’il l’avait utilisé pour se déplacer jusqu’à lui). Il avait bien essayé de prendre le contrôle de l’esprit du garçon une fois capturé, mais ce dernier s’était contenté de lui faire un sourire d’excuse avant de l’ignorer et de récupérer la fausse bombe que l’équipe de Hitoshi devait protéger. Satô ne lui en avait pas voulu, précisant que lui aussi à sa place se serait fait capturer, son raisonnement diminuant proportionnellement à l’augmentation de sa force.
Il savait que c’était pour l’exercice, mais le fait que Midoriya refuse de répondre à ses questions lui avait fait mal. Hitoshi était pourtant habitué au rejet de ses pairs, mais sans doute que le fait que le garçon aux cheveux verts avait continué de vouloir lui parler et de traîner avec lui en dépit de son alter avait été réconfortant. C’était en partie pour ça qu’il avait cédé lorsque Midoriya lui avait demandé s’il voulait déjeuner avec lui et Uraraka. La fille avait eu l’air un peu méfiante - comme tout le monde autour de lui - pour ensuite devenir assez amicale et sociable avec lui. La blague sur le kidnapping devait y avoir été pour quelque chose. Bon, Hitoshi était presque sûr qu’ils continueraient de lui parler, mais ça ne remontait pas son moral, miné par sa performance. Ou plutôt son absence de performance.
Pendant qu’il se changeait, il jeta un coup d’œil discret à Midoriya et découvrit des muscles qui étaient bien cachés par ses vêtements. D’accord, cela expliquait un peu comment il l’avait battu aussi vite. Malgré sa petite taille, il était bien bâti. Midoriya n’était d’ailleurs pas le seul dans ce cas-là.
« Hum, faire du sport va être impératif, n’est-ce pas ?... »
– Hé Shinsô, on marche ensemble jusqu’à la gare ? demanda Midoriya en sortant des vestiaires.
– Ce serait une bonne idée, s’exclama Uraraka, derrière eux. On va tous les trois dans la même direction après tout.
Il les regarda un instant, pesant rapidement le pour et le contre avant de céder une nouvelle fois.
– Pourquoi pas.
Et ils se mirent en route, Midoriya et Uraraka discutant joyeusement d’All Miht en tant que professeur et du cours d’héroïsme qu’ils venaient d’avoir. Ou plus exactement Midoriya analysant les alters et chaque combat de la classe avec beaucoup de profondeur. Trop peut-être, vu la tentative ratée de visage neutre qu’Uraraka essayait de faire, et de son propre malaise d’être ainsi décortiqué. Midoriya parlait sans s’arrêter - voire sans respirer - en souriant d’un air joyeux, jusqu’à ce qu’il se tourne vers eux. À la seconde où il les regarda, son sourire disparut, ses yeux s’agrandirent d’effroi et il se mit à bégayer, l’air paniqué.
– Ah, p-pardon ! D-désolé, je… je me suis e-emporté ! J-je ne v-voulais p-pas être e-effrayant !
– Non, non, tu n’étais pas effrayant, Midoriya ! tenta de le rassurer immédiatement Uraraka. C’est juste que… on ne s’y attendait pas.
– Désolé !
– C’est bon, essaya de temporiser Hitoshi, voyant que le garçon ne se calmait pas. C’était intéressant.
Midoriya fit une légère pause, le regarda étrangement avant d’ouvrir la bouche.
– Intéressant ?... Vraiment ?
– Oui, répondit-il avec une surprenante honnêteté. Bon, j’avoue que c’était un peu flippant de se faire limite disséquer verbalement, mais tu disais des choses intéressantes.
– J’ai pas l’habitude qu’on analyse aussi intensément mon alter, mais ça pourrait m’aider à m’améliorer, rajouta Uraraka en souriant sincèrement.
Midoriya restait silencieux, comme déconnecté.
– On te l’a jamais dit ? demanda Hitoshi, curieux de la réaction du garçon.
– Euh, si. Si, mais c’était toujours des adultes qui s’y connaissaient un minimum. Les… les gens de mon âge ne sont généralement pas aussi positifs sur le sujet, expliqua-t-il vaguement avec un petit sourire triste.
Hitoshi ne comprenait pas. Midoriya possédait un alter parfait, celui qui permettait d’éclipser tous les défauts sur lesquels en général les gens et les adultes s’arrêtaient pour juger quelqu’un. Sa capacité à analyser les alters aussi profondément n’aurait pas dû être vu comme quelque chose de mauvais. Gênant, tout au plus. Ce n’était pas la seule chose que Hitoshi ne comprenait pas d’ailleurs. Avec un tel alter, Midoriya aurait dû avoir un comportement totalement différent de celui qu’il avait actuellement. Il semblait trop gentil pour être un connard, mais on voyait bien qu’il manquait de confiance en lui dès qu’il fallait être sociable avec les autres.
– Et donc, lança Hitoshi autant pour changer de sujet que pour éviter de se perdre dans ses pensées, que nous conseilles-tu pour nous améliorer, Mister Analyst ?
Midoriya crachota légèrement en rougissant au surnom sous le léger rire d’Uraraka, avant de reprendre le contrôle de lui-même.
– Eh bien… Uraraka, tu as une bonne condition physique, donc apprendre à te battre au corps à corps serait une excellente chose, te permettant de mieux te défendre et d’esquiver. Et pour toi Shinsô, il te faut acquérir cette forme physique avec des exercices quotidiens de musculation et d’endurance.
– Pas d’entraînement alter ? s’étonna Uraraka.
– Non. Vos alters sont inutiles si votre corps n’a pas la force de bouger.
Le silence s’abattit sur le groupe face à cette déclaration directe et assurée. Et assez effrayante, il faut le dire. Malgré les mauvaises choses que son alter lui avait apporté, jamais Hitoshi ne l’avait considéré comme inutile. Embêtant et handicapant sur le plan social et amical, mais c’était tout.
– Je n’y avais jamais pensé de cette manière, souffla Uraraka dans un presque murmure.
– Personne ne le fait. En dehors des héros, dit Midoriya avec un sourire apaisant. Prenez par exemple Endeavor, son alter est de créer et manipuler le feu, il n’a donc pas besoin d’avoir une force physique énorme pour capturer les vilains. Pourtant sa masse musculaire est presque aussi importante que celle d’All Might !
Hitoshi eut l’impression de se prendre un coup de massue.
C’était vrai. Tous les héros étaient musclés, même si ça ne se voyait pas au premier abord. Dire qu’il avait négligé les conseils de cet analyste d’alter sur internet, pensant que la gratuité n’était pas un gage de qualité, se contentant de faire un petit footing tous les jours, principalement pour ne pas être en mauvaise santé physique. Pour le coup il s’était trompé.
– J’imagine que tu peux nous aider, pas vrai ?
Midoriya sourit de façon trop lumineuse pour les yeux de Hitoshi, mais il ne laissa rien paraître.
– Bien sûr ! Donnez-moi vos numéros de téléphone, et dès que je rentre chez moi je vous envoie ce qu’il faut !
Une fois qu’il fut seul dans son train en direction de chez lui, Hitoshi s’étonna de la façon dont il avait obtenu ses premiers contacts amicaux dans son téléphone. Yûei était vraiment un monde étrange. Étrange, mais sympa. Peut-être le signe d’une bonne année scolaire.
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