Elle se senti plus a l’étroit dans ses chaussures que jamais auparavant, et au fond d’elle-même su que ce n’était point la véritable raison de son gène. Elle n’avait jamais réellement utilisé ses cinq sens aussi bien qu’elle l’aurait souhaité, cependant son le sixième, lui, fonctionnait à merveille .Quelque chose était entrain de se produire. De plus, quelque chose de mauvais, ce qui n’arrangeait en rien ses affaires.
Pour rajouter une couche sur le tableau, un chaton la suivait depuis presque une demie heure maintenant .Elle n’aurait su dire pourquoi, une fois de plus, elle était suivi par un animal, ni expliquer l’apaisement mélanger a la crainte qu’elle ressentait lorsque cela se produisait. Mais, pour l’instant ce qui importait était de retourner au plus vite chez elle, car ce type de mésaventures lui était malheureusement déjà arrivé dans le passé et elle n’en avait pas gardé un très bon souvenir! Elle avait mit suffisamment de temps à oublier ce genre d’expérience, donc essayant de chasser des mauvais souvenirs de sa mémoire, elle accélérait le pas en se dirigeant vers chez elle. Elle passa devant cette usine, qu’elle avait tant haïe. Elle serait sûrement morte de froid et de faim si « il » ne l’avait pas secourue ce jour là. Les souvenirs revinrent à la surface et, comme à chaque fois, elle eut une grande envie de vomir. Les jambes flageolantes, elle tenta de poursuivre son chemin mais, n’y parvenant pas elle s’assit sur ce petit banc qu’elle avait tant côtoyé.
Blanc dans le passé il était maintenant couleur de rouille, et en le voyant si différent d’autrefois elle se sentie presque soulagée. Plongée dans ses réminiscences, elle sursauta, sentant son portable vibrer dans sa poche. Poussant un soupir exagéré en voyant le numéro qu’affichait son téléphone, Cyann décrocha.
- Combien de fois devrais-je te le répéter ? Le téléphone n’est pas un jouet, tu ne dois m’appeler qu’en cas d’ur. . .
- Ils . . . ils sont là ! Devant la maison !
Cyann senti son sang ne faire qu’un tour. Elle prit une grande inspiration et rapprocha l’appareil de son oreille, d’un mouvement calme et posé.
- Emi, écoute-moi bien. Va te cacher dans le grenier et attend que j’arrive. Combien sont-ils ?
- Euh . . . trois . . . non quatre ! Ils sont quatre !
- Bon, tu vas aller faire ce que je t’ai dit et emmener le téléphone avec toi au cas où. J’arrive !
La jeune fille impassible une seconde auparavant était maintenant plus émotive que jamais. Celle – ci se mit à courir de plus belle enfournant le portable dans sa poche d’un geste brusque. Du coin de l’œil, elle remarqua le chaton couleur de rouille lui aussi, qui courait maintenant à ses côtés. Elle ne m’y pas longtemps à le distancer, et s’arrêta pour le prendre dans ses bras avant de reprendre sa course. Cyann ne connaissait la ville que trop bien. Chaque ruelle, chaque passage, aucun détail permettant de gagner du temps n’était omis. Les rues désertes ne la surprenaient guère. Elle s’était faite une raison. Mais aujourd’hui il y avait quelque chose de spécial. Cyann n’eut pas le temps de se poser plus de questions, car déjà elle se trouvait devant chez elle. Un silence de mort régnait dans tout le quartier.
- Merde ! siffla- t – elle. Ils sont puissants.
L’air semblait vibrer tout autour de la maison, comme si celle-ci se consumait de l’intérieur. Aucune présence de flamme cependant. L’animal qu’elle portait contre sa poitrine, qui s’était montré si docile jusqu’à maintenant, sauta de ses bras pour venir cracher devant la porte avec colère. Lorsqu’elle s’approcha à son tour, une rafale de vent vint envoyer celle-ci dans le salon, avant même qu’elle ne puisse poser la main sur le pommeau. Ce fut apparemment l’élément déclencheur, car Cyann se rua dans le hall avec une telle rapidité qu’elle se rendit à peine compte de ce qui lui arrivait lorsqu’elle se retrouva allongée sous un lit à l’étage, serrant dans ses bras une jeune fille vraisemblablement morte de peur.
- Tu l’as . . . tu l’as utilisé ? Bégaya Emi tétanisé.
- Je . . . je ne sais pas, répondit-t-elle, caressant les cheveux de la petite fille comme pour effacer les quinze dernière minute de sa mémoire.
Elle ferma les yeux et tenta tant bien que mal de vider son esprit. Appelant au secours les éléments, calant sa respiration sur le rythme d’une chanson qu’elle entonnait maintenant à mi-voix. Elle sentit le cœur d’Emi ralentir pour, inconsciemment, lui aussi, battre au rythme de ses mots. Au début il n’y eu aucune réponse. Puis, Cyann sentit son corps vibrer, une chaleur qu’elle ne connaissait que trop bien, la pénétra avec lenteur, picotant agréablement le bout de ses doigts. La maison avait entendu son appel, et, comme dérangé elle aussi par la présence d’étrangers en son sein, elle indiquait à la jeune femme leur position, comme une dessin sur tableau. Il n’en fallut pas plus à Cyann, qui, après avoir caché Emi dans un renfoncement dans le mur en bois de la salle-de-bain, se dirigeait déjà vers la cuisine. Ils l’attendaient, elle le sentait. C’était elle qu’ils voulaient, et c’était un peu plus rassuré qu’elle entreprit de descendre les escaliers. Elle fut surprise de voir le petit félin feuler dans l’embrasure de la cuisine. C’est là quel le vit. Bâtit comme un ange, elle lui découvrait des muscles auparavant inconnu. Sa peau noire d’ébène semblait s’accorder parfaitement avec l’énorme croix blanche sur sa poitrine. Les yeux fermés, il semblait attendre qu’elle finisse de l’admirer pour briser le silence du moment. Comme s’il avait lu dans ses pensées, et c’est sûrement ce qu’il avait fait, il ouvrît les yeux. Elle sentit ses jambes trembler, légèrement vaciller sous son poids. Il était resté trop longtemps terré. Ses yeux d’or auparavant s’étaient voilés. Ils n ‘étaient désormais que d’un jaune pâle qui n’enlevaient pourtant rien à la prestance du personnage. Elle savait que ce jour arriverait, pourtant, alors qu’elle avait presque réussi à se construire une vie ‘’quasi’’ normale loin d’eux, elle n’y était plus du tout préparée. Elle avait tellement prié pour ne plus jamais avoir à faire à lui, enfuyant tous ces souvenirs au fond d’elle-même. Il était là pourtant. Aussi grand que la porte de la cave à laquelle il tournait le dos. Il avait au moins eu la décence de ne pas sortir ses ailes au sein de la maison. ‘’Cette dernière ne m’a pas vraiment laissé le choix’’. Cyann réussit à ne pas tressaillir en entendant sa voix suave résonner dans la cuisine. Il avait utilisé la langue de feu volontairement, et elle dut stopper les mots qui venaient bruler sa gorge, pour pouvoir utiliser la langue humaine.
- Je ne te permets pas, feula Cyann, en cherchant du regard le chat dans la pièce.
- Tu pourrais aussi lire mes pensées si tu le désirais, répondit-il calmement.
- Mais je ne le désire pas.
- Qui sait ce que tu désires exactement, n’est-ce pas ?
Il avait dit ça d’un ton las qui, au lieu de la peiner, ne fit qu’attiser sa colère. Un feu au creux de son ventre qui, même s’il ne faisait que crépiter pour l’instant, risquait de tout détruire sur son passage si elle lui laissait le champ libre.
- Que faites-vous ici ? reprit-elle, sans prêter attention à sa provocation.
Soudain, la vision se rompit et une grande source de pouvoir la traversa, lui rappelant que ce « monstre » n’avait pas sa place ici et qu’il fallait l’en faire sortir au plus vite. La maison la chargeait de ce travail, lui offrant toute son énergie en guise de paiement. Du moins, ce fut la façon dont elle le vit à ce moment là. Elle se concentra et visualisa un endroit sûr, une poche de sureté ou envoyer Emi pendant qu’elle l’affronterait, une bonne fois pour toute. Il était hors de question qu’on la ramène là-bas. Une pièce blanche, d’un blanc immaculé. il semblait y faire un peu frais mais une douce chaleur y régnait pourtant. Le soleil illuminait la ‘’pièce’’, si l’on pouvait vraiment utiliser ce mot, mais les étoiles cependant, n’avait jamais autant briller. Quelque chose lui disait que c’était ce qu’elle cherchait, et de plus, même si elle avait eu plus de temps, elle aurait difficilement trouvé quelque chose de plus esthétique. Elle se visualisa entrain de déposer délicatement une Emi endormie, sur la surface chaude et rebondie du sol, et sitôt qu’il entra en contact avec son corps, celui-ci se mua en un somptueux lit qui vint épouser chacune de ses courbes. Cyann sourit et adressa une prière de remerciement à l’âme de l’endroit.
- Tu es toujours aussi belle, à ce que je vois.
Ses yeux d’une pureté infinie juraient avec toutes les horreurs que Cyann savait de lui. Mais heureusement, elle connaissait cette espèce. Elle était l’une des leurs, et techniquement, elle devrait être sa reine. Elle ne pouvait se permettre de les laisser appliquer leurs lois ici.
- Et toi, tu es toujours aussi répugnant.
Un sourire vint naitre sur ses lèvres comme si elle lui avait fait le plus beau des compliments, ou qu’elle lui avait rappeler le bon vieux temps. Elle détachait chaque syllabe pour rendre sa remarque plus acerbe.
- Je croyais qu’on en avait finit tous les deux, ce fameux jour.
Tu savais que nous reviendrions. Seigneur, comme je meurs d’envie de te toucher.
Un frisson chaud vint parcourir son échine, et elle dû y mettre toute sa volonté pour se convaincre qu’il s’agissait des relents de son pouvoir qui se rappelait à elle, et non pas son simple désir.
- « Seigneur » ? Tu as changé de maître, toi maintenant ? susurra-t-elle, se voulant à la fois sarcastique et impertinente.
- Tu ne crois pas si bien dire. J’ai eu une petite promotion durant ton absence. Aller, je te laisse deviner mon nouveau poste.
Il ferma les yeux, son sourire flamboyant, (et c’était le mot), toujours plaqué sur les lèvres et soudain une bouffée de chaleur monstrueuse se dégagea de son corps. Une énergie démoniaque d’une ampleur phénoménale s’engouffra dans la maison, brisa les vitres, et réduisit au silence les maigres pouvoirs que la maison confiait humblement à Cyann il y a encore une dizaine de minutes. Elle suait déjà à grosses gouttes en se disant que la devinette s’avérait malheureusement maintenant bien trop facile.
- Il avait utilisé la langue humaine pour dire ça, parodiant les hommes et leur cupidité, sans doute. Sa voix était étouffée par la chaleur qu’il dégageait, qu’elle pouvait presque goûter et qui rappelait à son palais bien d’autres saveurs.
- Il faut que tu reviennes. Et pas juste parce que je te désire. Tu dois prendre la succession.
Son sang se glaça dans ses veines, et elle perdit un peu plus de l’énergie qu’elle avait accumulée. Il fit un pas vers elle et elle sentit qu’il retenait son pouvoir, que ce qu’elle sentait n’était pas une attaque mais une offrande, une invitation.
- Ma sœur est reine. Et vous m’avez bannie, tu t’en rappelles ?
Il était maintenant tellement proche d’elle, que sa peau électrique la brulait d’une nostalgie oubliée.
- La reine Kali n’est pas féconde. Elle n’est pas apte à fournir un héritier. Tu es la seule à pouvoir prendre sa place.
Elle ferma les yeux lorsqu’il glissa sa main sur sa joue, remettant, au passage, quelques mèches rebelles derrière son oreille. Le fait qu’elle ne soit pas brulée à son contact la trahissait comme une native d’Eldermine, et elle se savait débordant d’un pouvoir trop grand et destructeur pour ce monde fragile et ignorant.
- Val…, elle s’arrêta avant de prononcer son nom complet à voix haute. S’il disait vrai pour sa ‘’promotion’’, seul un sang supérieur en avait le droit. Et ça aurait été accepter son appel au règne que de l’utiliser. Plutôt mourir.
Sa main glissa sous son oreille jusqu'à se loger dans son coup, entre son épaule et sa clavicule.
- Cela ne change rien, souffla-t-elle tandis que sa main se figeait sur sa nuque. Je suis une bannie, et sang royale ou pas, je mourrai à la seconde ou je poserai le pied dans Eldermine
- Je t’en prie, Cyann, ce n’est pas moi qui vais t’apprendre les règles.
Elle grinça des dents.
- Ta sœur peut aisément défaire ce qui a été fait et lever le sceau…
- …Mais elle peut difficilement venir jusqu’ici, l’interrompit-elle avec délectation, croyant avoir trouvé la faille dans son raisonnement.
- Laisse moi finir, veux-tu ? Tu penses bien que nous n’aurions pas fait le déplacement si la réponse avait été si évidente. Elle ne peut pas se déplacer, certes, car en tant que Reine, cela la tuerait aussi certainement que si tu ‘’posais le pied’’ à Eldermine, comme tu dis. Mais elle peut transmettre un pouvoir précis à un haut rang parmi ses sujets. Ne savais-tu donc pas cela ? Ah, mais pour le savoir, encore fallait-il être présente le jour du passage.
- Je ne reviendrai pas. Elle avait usé de toute sa détermination en prononçant ses mots. Le feu prenait vie à l’intérieur d’elle, et menaçait de perdre le contrôle. Elle n’était plus dirigée par la colère maintenant, mais par la peur. Et c’était un stimulant presque aussi puissant, si on savait l’utiliser.
Sa main vint lentement retrouver sa place initiale, dans un geste infiniment gracieux, il lui faisait comprendre qu’il reconnaissait sa puissance et son statut.
- Alors vous, les grands rois du feu, dieux de la mort, vous accepteriez d’être gouverné par une impure ? À quel point exactement êtes-vous désespérés ?
Un silence brulant plana pendant quelques instants dans la pièce. Derrière elle, le félin gémit, oppressé par le choc de leur deux pouvoirs, mais ne recula pas pour autant. Elle était décidément de plus en plus intriguée par la ténacité de l’animal. Lorsqu’elle reprit, sa langue était sèche et collait mollement à son palais.
- Vous n’avez cessé de me rappeler, depuis le jour de ma naissance, que je n’étais pas comme vous. Que je ne serai jamais des vôtres. Maintenant que vous avez enfin réussi, vous voulez me ramener là-bas ?
Les larmes séchaient sur mes pommettes avant de pouvoir couler sur mes joues. Un visage souriant, identique au mien apparut devant mes yeux et Gabriel me pressa un peu plus contre lui.
- Pourquoi elle ? Pourquoi elle et pas moi ! Si tu m’avais laissé mourir à sa place, jamais elle…
- Jamais, tu m’entends ? hurla-t-il. Jamais je n’aurai laissé faire ça, et si je devais le refaire aujourd’hui, je referai les même choix.
Les mots me brulaient autan qu’ils m’apaisaient et je m’en voulu d’être aussi faible. Epuisée, je posais mon front contre son torse chaud et sentais mon pouvoir battre d’impatience à mes tempes, contrairement à son cœur qui restait irrémédiablement silencieux.
- Dis leur de partir. Dis leur de quitter ma maison sur le champ.
Le fait d’entendre ma propre voix, identique à la sienne, me fit souffrir et une nouvelle image d’elle me prenant la main m’apparue.
- C’est fait, dit-il en posant son menton au sommet de mon crâne. Où est-elle, ta… création ?
Ses mots me transpercèrent, et je lui en voulais des les avoir dit autant que je m’en voulais d’avoir pu l’oublier pendant quelques instants.
- Ne l’appelle pas comme ça, disais-je en me dégageant. Je te défends de parler d’elle.
La native au fond de moi jouissait de ma colère et attendait avec impatience le moment où elle pourrait enfin refaire surface. Gabriel attrapa brusquement mon menton pour mieux observer mes prunelles.
- Qu’as-tu fais Cyann ? Qu’elle prix as-tu dû payer pour créer cette coquille ?
Je giflais sa main en la repoussant et les battements de mon cœur d’humaine se firent plus sourds. Je soupçonnais Gabriel de le faire exprès pour me faire perdre le contrôle de moi-même.
- Les seules émotions qu’elle possède, c’est à travers toi qu’elle les a eues. Si tu récupérais ta prunelle, elle ne redeviendrait qu’un corps vide d’âme.
Ma peau prenait maintenant cette couleur d’ébène identique à la sienne et je sentais mes cheveux flotter doucement sous une bouffée de pouvoir. C’est seulement lorsqu’une mèche vint caresser ma joue que je remarquai qu’elle était maintenant blonde. Mon corps d’humaine avait donc été définitivement balayé par celui de native et je pus lire du désir dans les yeux tristes de Gabriel.
- Cyann…
J’émets un feulement, le mettant en garde de prononcer encore un mot. Puis, tout s’accélère. Mon sang d’humaine pulse dans mes veines et je vois le papier peint se décoller du mur dans un craquement sourd.
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