Un jour, une petite lettre, réfléchit et s’enquit près de ses géniteurs.
— Père, nous étions vingt-six, pourquoi ne sommes-nous plus que vingt-cinq depuis quelques temps ?
— Une lettre n'est plus ici, répondit son père, et depuis son éloignement, nous ne pouvons plus dire tous les mots, et ceci est un problème.
— Pourquoi père, dis-moi, pourquoi elle n’est plus ici ?
— Eh bien mon fils, elle s'est sentie différente. Nous sommes tous plus petits qu’elle et des lettres se sont moqués de cette dimension.
— Non ! Répondit furieux petit Z, c'est interdit de se moquer de quelqu'un de différent, c'est une lettre comme nous tous, elle doit être ici ! Elle doit revenir vivre chez elle !
— Tu es intelligent, mon fils, dit Y. Nous irons tous ensemble chercher cette lettre.
Les vingt-cinq petites lettres se mirent en quête de retrouver cette lettre dont ils ne pouvaient plus prononcer le nom. Tous eurent un rôle lors cette recherche, H put servir d'échelle, N et R purent courir plus vite que tous. Enfin, le petit Z vit cette lettre toute seule sur un rocher.
— Pourquoi t'es-tu enfuie si vite ? lui dit-il. Reviens chez nous, je t’en prie !
— Ne vois-tu donc que je suis différente de vous ? Vu mes dimensions, je vous suis inutile.
— Non, tu es une lettre, tu es comme nous tous ! Privés de toi, nous ne pouvons plus prononcer tous les mots. En conséquence, nous sommes tous utiles et sommes incomplets si l'une d'entre nous s'éloigne. Toutes les lettres sont une nécessité. Reviens, je t'en supplie ! Et si nous sommes tous plus petits que toi, veux-tu être notre chef ?
***
A sourit et fit « oui » d’un signe de tête.
— Tu as réussi à me convaincre, petit Z, je reviens parmi vous.
— Mon fils ! S'exclama Y, je suis si fier de toi ! Grâce à toi, nous pouvons enfin prononcer tous les mots. Chacun d'entre nous est unique, chacun d'entre nous est différent, et c'est cette différence qui fait la beauté du monde. Tous seuls, nous ne sommes que des lettres, mais c'est ensemble que nous formons des mots. Nous avons tous besoin des uns des autres. Personne ne doit juger quelqu'un d'autre sur sa différence ou sur son apparence, n'oublie jamais cela mon fils.
— Je te le promet, papa.
— Bon, et maintenant assez bavardé, nous allons organisé une grande fête pour le retour de la lettre qui nous avait tant manqué !
Et ce fut dans une immense joie, que notre petit alphabet retrouva la lettre A.
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