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L’espoir subsiste à travers la brèche. Mais la faille, elle, agrandie le trou. Que faire lorsque notre sol se dérobe ? Lorsque ce que nous croyions évident n’est plus. Lorsque nos ressources sont épuisées. Peut-on encore reconstruire, déconstruire, recoller ce qui fut pillé ? Peut-on encore croire ?

Quelqu’un, de ceux qui guident, m’a dit un jour: le plus important ce ne sont pas les réponses, ce sont les questions. Sur le moment ,cette affirmation m’a mise hors de moi. Moi qui suis-je remplie de questions, de doutes, d’incertitudes. Puis, j’ai compris. En questionnant nous évitons de rester figé.e dans notre certitude. Une certitude qui enferme, protège aussi certainement, mais surtout trompe nos regards.

En ouvrant mes failles j’ai souhaité interroger un épisode particulier de notre histoire. Un épisode particulier qui pourtant à surtout mis en perspective des problématiques quotidiennes, existantes depuis la nuit des temps. Les médias, nos « je », le « nous », les écrans sont au coeur de nos vies depuis plus on moins longtemps, mais peut-être nous fallait-il une pause pour les regarder en face.

Dans ce que nous croyions être le début de l’après, nous avons fait des projections utopistes, rêvant d’un monde de demain. Mais notre monde va vite et les problématiques sont balayées, oubliées, mises en second plan aussi rapidement que les pages d’un livre sont tournées. Mais demain doit-il être complètement différent pour être plus beau ?

Certaines fois, il est juste question d’une paire de lunette. D’un nouveau regard. D’une nouvelle perspective. Le cycle continu alors mais nous ne le regardons plus de la même façon. Je ne vois plus le monde de la même façon. Mon monde, le votre, le notre. Je vois l’urgence, la folie, la beauté avec une nouvelle intensité. Elle n’est pas plus belle, plus violente, plus triste, elle est seulement différente. Avec ses failles, avec ses doutes, avec ses rêves.

Je ne suis plus la même non plus. La porte a été ouverte, les failles sont réapparues, les angoisses aussi mais curieusement je les préfère visibles qu’invisibles. Au moins, nous sommes ensemble. L’importance d’être avait pris le pas sur l’importance de vivre et pour m’aligner j’avais alors bridé ces émotions négatives, caché ces souvenirs, oublié mes autres « je ». Pourtant, si je suis c’est parce qu’elle ont étaient et qu’elle seront. Avec nos failles, avec nos doutes, avec nos rêves.

Quitte à tomber, quitte à quitter la scène, quitte à tirer ma référence, je préfère le faire alignée. Alors, je pose des mots pour ne pas oublier mes maux. Parce qu’il sont bancales, bizarres, incompréhensibles, mais ils sont une part de moi, de mon « je », littéraire et artistique.

Je vais questionner pour ne pas tomber dans la certitude. Je vais construire avec expérience pour ne pas avoir à déconstruire avec impatience. Je vais vivre à la première personne, du singulier et du pluriel. Je vais faire ma part quelqu’en soient les résultats. Je vais continuer à vivre, jusqu’à en mourir. Parce que c’est ce que j’ai choisi pour demain. Avec mes failles, avec mes doutes, avec mes rêves.