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volume 1, Chapitre 4 « FACE À SOI » volume 1, Chapitre 4

Quand tout s’écroule, que reste-t-il ? Dans le miroir, nos masques sociaux ont laissé place à des grands yeux d’enfant. Peureux et craintifs. Nos corps ont subi les émotions et les émotions ont envahi les esprits. La raison n’a plus sa place quand plus rien n’a de sens
.

Le puis est revenu hanter mes nuits lorsque j’ai compris les conséquences du vide: les pensées perpétuelles. D’habitude, dans l’action j’arrivais à les laisser de côté. Mais la pandémie a tout arrêté, alors les failles ce sont ouvertes. J’ai compris que les écrans ne combleraient pas le vide. J’ai compris que rêver devenait difficile lorsque demain été incertain. J’ai compris que le temps, lui, continuer de tourner, nous rattrapant inlassablement.

En grandissant on apprend à entrer dans le moule, à cocher des cases. Ces cases, pour la plupart sont sociales. Elle nous décrivent aux yeux des autres; couleur préférée, métier, passions, situation sentimentale, animal préféré, études… Mais tout à coup, enfermé.e.s, nous nous sommes retrouvé.e.s seulement face à nous même. Ce fut violent, quoi que l’on en dise. Ce fut inattendu, ou que l’on est été. Ce fut désarmant, quelques soient les conséquences.

Pourtant, je n’étais pas seule à proprement parler. Comme beaucoup, j’ai été entourée dans la fin du monde, d’un monde. Alors pourquoi, c’est face à moi que je me suis d’abord retrouvée ? Face à mes peurs. Face à mes incertitudes. Face à mes doutes. Sans les autres comme miroirs, je n’ai plus su qui j’étais. Pire, j’ai oublié celle que j’avais été et celle que je voulais être.

La pandémie m’a fait faire quelque chose que je n’avais plus fait depuis des années. M’arrêter. Et lorsque l’on s’arrête, la curiosité nous pousse à nous retourner. Alors je me suis retournée. Mais la ou je ne pensais voir que le chemin parcouru, j’ai d’abord découvert toues ces portes refermées à la vas-vite. Tous ces vécus recouverts par le déni. Toutes ces émotions saupoudrées par une fausse résilience.

Tellement avide de devenir quelqu’un, j’avais oublié toutes celles que j’ai déjà été. J’ai cru pouvoir avancer en ayant oublié mais les souvenirs ne s’oublient pas, ils se mettent seulement de côté. Attendant… Attendant quoi ? D’avoir la place d’être entendu. Hors, pendant ces mois interminables, nous avons eu de la place et du temps pour ces souvenirs, pour ces ressenties, pour ces émotions.

Nos certitudes c’étaient effondrées. Hors nous sommes rien sans elles. Notre société est fondée sur elle. L’Homme est un être social. Le genre est binaire. La finance gouverne le monde. Le progrès nous protège des maladies. L’homme a la stature d’un chef. L’Homme vient de la nature autant que la nature vient de l’Homme. Ceux qui dirige sont ceux qui ont le plus de mérite.

Je suis. Mais je suis parce que nous sommes ? Ou sommes nous parce que je suis ? Etre face à soi c’est être face aux autres. Mais être face aux autres, ne permet pas toujours d’être face à soi. Parce qu’il y a le soi que l’on est et le soi que l’on montre. Le soi que l’on aimerait être et celui que nous montrons à voir. J’ai été, je suis et serais, mais ne me demandait pas qui exactement.


Texte publié par Etendard pourpre , 28 mars 2022 à 23h17
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