Les médias sont devenus nos biais. Nos biais vers l’extérieur. Nos biais vers les autres. Nos biais vers la réalité. Parce qu’il fallait y revenir à cette réalité. Entre tous ces moments de déconnection passés dans notre cuisine à tenter des recettes complexes, sur notre canapé à finalement assouvir notre PAL (Pile à lire) ou assis à même le sol, en position de chien tête en bas. Cette réalité que nous fuyions pour survivre nous rattrapait toujours, parce que que c’est ce que nous sommes: une société connectée.
Pendant les premiers mois, le COVID était un mal invisible. Nous regardions, impuissant.e.s les chiffres défiler, sans jamais voir, entendre, autour de nous de quelconque victimes. Puis, le virus est arrivé dans nos foyers, par vague. Impuissantes dans les villes, grouillantes, sous jacentes dans les campagnes, isolées. Nous avons vu, nous avons entendu, nous avons tremblé.
A force de voir tous.tes ces médecins passer sur nos chaines d’infos en continu, dans les lives réseaux sociaux ou en unes de nos journaux locaux, nous avons réappris notre incompétence. Les sachant.e.s c’était eux.lles. A coup de vocabulaires spécialisés, ils.elles nous noyaient dans une vague médiatique, scientifique digne d’un mauvais film de science fiction, dans lequel nous n’étions que spectateur.trice.s.
Ensuite, les discours présidentiels, ministériels sont venus s’ajouter à nos quotidiens déjà bien rythmé par les informations journalières. La mise en scène était soigné, le ton en état de guerre et nous regardions ennuyé.e.s, anxieux.ses, fatigué.e.s les nouvelles mesures annoncées. Chaque confinement nous donné une nouvelle perspective, incertaine et pourtant en quelque sorte rassurante.
Les médias ont aussi élevé des héros et héroïnes comme on le fait en temps de guerre. Habituellement, c’est une dynamique qui arrive ensuite, mais nous ne sommes pas ici dans quelque chose d’habituel. Ceux et celles obligé.e.s de continuer leur mission, au service des nations, étaient suivi.e.s, applaudi.e.s. Ces gens sont au service de la communauté depuis toujours, pourtant, c’est seulement prélevé de la foule dense de la société que l’on a su le reconnaitre.
Lorsque je pense à cette période, beaucoup de choses restent floues. Nous ne parlions que de ça, l’après ayant disparu et l’avant étant trop douloureux. Je ne me rappelle que de ces chiffres, quotidiens, dans une danse interminable, douloureuse: Contaminations, Cas contacts. Taux d’incidence. Mort.e.s.
Lorsque nous sommes confronté.e.s au pire, perdons nous notre humanité ? Notre instinct de survie, animal prend t-il le pas ? Pourtant, nous avons nous même créé ces médias, ces réseaux sociaux, ces plateformes numériques, nous avons créé ces interfaces qui nous ont donné une seconde dimension alors que la première s’effondrait …
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