Lilly et Albert remontèrent le sentier qui portait à la villa de Roger, ils avaient laissé la voiture plus bas pour ne pas faire entendre le bruit du moteur. Arrivés près du portail, Albert pointa l’index en direction de la fenêtre de la chambre de Christian. Il connaissait exactement la position de chaque pièce ayant épié tous les jours la vie de la maison. La chambre était située à l’arrière de la villa, ils s’en approchèrent. Des bruits se firent entendre à l’intérieur. Afin d’éviter de se faire remarquer, ils s’accroupirent sous la fenêtre.
— Ton prince charmant n’est pas seul on dirait, murmura Albert.
Lilly ne prononça pas un mot et leva son regard au-dessus d’elle vers la fenêtre, piquée par la curiosité de savoir ce qu’il se passait dans cette chambre, Albert l’encouragea.
— Tu veux peut-être jeter un coup d’œil à l’intérieur ?
Lilly secoua la tête.
— Tu devrais… insista-t-il.
Elle se redressa, n’ayant au début aucune intention d’épier les actions de Christian en ce moment précis, mais les voix qui provenaient de la chambre à coucher ne purent l’empêcher finalement d’entrevoir un spectacle auquel elle n’aurait jamais voulu assister ni en aucun cas imaginé. Le jeune homme qui l’avait fait sourire pour la première fois, celui qui lui avait redonné goût à la vie, était en ce moment allongé, nu, sur une très belle jeune fille, nue également elle aussi… Les larmes montèrent aux yeux de Lilly ; il était si évident qu’il aimait cette belle jeune femme à la magnifique chevelure brune et aux yeux verts qu’il enlaçait tendrement. Pourquoi lui avait-il laissé entendre qu’elle l’intéressait ? Comment avait-elle pu être aussi stupide de le croire ? Tant de questions défilaient dans la tête de Lilly. Elle jeta un dernier regard à l’intérieur avant de se détourner totalement de la fenêtre. De toute évidence Christian et cette belle inconnue étaient heureux ensemble. La voix d’Albert lui semblait lointaine comme dans un rêve.
— Il s’est moqué de toi, reconnais-le !
Elle ne lui répondit pas et se dirigea vers le sentier, il insistait pour qu’elle retourne sur ses pas.
— Regarde-le comme il s’amuse. Il ne pense pas à toi en ce moment.
Mais Lilly s’était déjà éloignée à grands pas, s’essuyant les larmes de ses mains, Albert l’avait rejoint en entourant épaules de la jeune femme de ses bras.
— Tu ne dois plus permettre qu’on te fasse souffrir. Tu sais ce qu’il te reste à faire, tu le sais…
Elle se libéra de ses bras sans se tourner vers lui.
— Je sais ce que je dois faire.
Albert exulta avec un large sourire.
— Finalement ! On rentre.
Tous deux repartirent en direction de la voiture.
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