Assise sur un petit banc de pierre, ne quittant pas l’horizon des yeux, Lilly ne pouvait s’empêcher de penser au plan d’Albert : ce qu’il lui demandait était au-dessus de ses forces. Depuis toujours elle n'aspirait qu’à retrouver l’assassin de ses parents, mais maintenant elle ne savait plus exactement comment elle devrait agir. Ils approchaient pourtant du but après tous leurs efforts et années de sacrifice. Et puis il y avait Christian… Son cœur semblait battre plus fort, elle ne put masquer un sourire en pensant à lui. Ce jeune homme, sûrement un peu plus jeune qu’elle, si gentil, si attirant… Albert pensait pourtant que… Lilly chassa cette idée en secouant la tête et ne s’aperçut pas que Christian, qui l’avait saluée d’un geste de la main, était ensuite revenu sur ses pas lorsqu’il entrevit son sourire.
— Mais je rêve ! C’était bien un sourire, ça !
Elle ne tourna pas la tête vers lui.
— Est-ce qu’il m’était adressé ?
Lilly pendant un instant qui lui parut une éternité se sentit suffoquer, pour la première fois elle sentit le rouge lui monter aux joues. Elle se croyait jusque là dépourvue du moindre sentiment à la manière d'Albert, mais quand s’approchait Christian, elle était incapable de garder son sang-froid. Elle baissa le regard à terre, le cœur battant, espérant de toutes ses forces qu’il ne percevrait pas son malaise. Devant le silence de Lilly, Christian ironisa.
— Vous n'êtes pas très bavards dans la famille, dites-moi !
Aucun son ne sortit de sa bouche, elle essayait d’éviter le regard de son interlocuteur, étant de plus en plus mal à l’aise.
— J’ai rencontré ton père près de chez moi tout à l’heure dans sa voiture, hasarda Christian.
À ces mots, Lilly se redressa d’un bond en écarquillant ses grands yeux bleus, elle secoua par la suite la tête, en réussissant à émettre un « non » dans un souffle, lorsque Christian s’était renseigné auprès d’elle si Albert était bien son père. A son tour il ouvrit de grands yeux.
— Ah. Tu n’es donc pas ici avec tes parents ?
Sa question avait mit fin au moment d’embarras. Elle secoua de nouveau la tête, rassemblant tout son courage pour lui répondre en serrant très fort ses poings sur ses genoux ; elle ne put cependant le regarder dans les yeux ayant la sensation qu’elle aurait manqué d’air, comme si elle se serait noyée.
— Non. Je… Je… Je n’ai plus mes parents.
— Oh, je suis désolé, je n’en savais rien.
Elle ne pouvait lui décrire dans quelles conditions tragiques de ce soir-là ses parents avaient disparu, et n’en avait jamais parlé à personne d’autre qu’Albert. Elle ne parvint qu’à bégayer :
— Tu… tu… ne pouvais pas savoir. Je dois partir.
Christian la retint par le bras au moment où elle se leva.
— Attends, je ne connais toujours pas ton nom. Et tu crois qu’on se reverra ?
— Lilly. Je m’appelle Lilly. Au revoir.
Il la suivit du regard alors qu’elle s’éloignait.
— Lilly. Au moins elle m’a salué cette fois-ci avant de partir.
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