Je pense souvent à Claire, à ce que cela suppose de s'occuper de quelqu'un qui ressemble de moins en moins à celui que l'on aime. Que demeure t-il de leur couple hormis les habitudes qui constituent l'ultime rampe de l'escalier qui mène aux ténèbres ?
Faut-il que le hasard, ou le nom que nous donnons aux coïncidences, marche au même rythme que nos pensées ? J'ai trouvé, hier, une lettre de Laurent. Elle date de 1992. J'en ai palpé le filigramme et déchiffré avec émotion l'écriture régulière. Papier-avion, timbre poste, encre bleu nuit de son Parker : vestiges bientôt oubliés de l'âge pré-numérique. L'enveloppe portait un timbre à l'effigie de Kennedy. Laurent était à New-York. Il avait passé six mois à écumer les archives de la ville pour rédiger un de ces articles parfaitement obscurs dont il avait le secret.
Au milieu des quatre feuillets de la lettre, il écrivait combien Claire lui manquait : « Je comprends qu'elle ne puisse abandonner ces fichus clébards mais quand même... ». Plus loin, se trouvait le meilleur résumé de sa relation avec elle. Une manière d'étalon qu'il m'arrive d'appliquer douloureusement à mon couple dans ses moments de crise. « L'apparition de Claire dans ma vie n'a signifié aucunement mon enfermement dans le couple et la sentimentalité. Au contraire, à travers notre amour et la grâce de son visage, j'ai perçu toute la présence du monde et de la vie. Claire m'est apparue comme une ouverture vers un immense champ de possibilités. »
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