Depuis la montagne, les mots de Louise m’ont travaillé jusqu’à ce que me reviennent en mémoire certaines discussions. Ce devait être en 2011, avant que sa maladie ne s'installe. Nous nous plaignions de la lassitude que nous éprouvions au contact d'un nombre grandissant de nos contemporains et du sentiment de solitude croissant qui peuplaient nos échanges. J'avais senti Laurent ébranlé par ce constat.
- En fait, me dit-il ce jour là, alors que nous marchions au milieu du parc qui jouxtait leur appartement. On ne trouve plus rien à se dire. Ou alors il faut vraiment racler les fonds pour sortir du triumvirat Netflix/Boulot/Enfants.
- Comment expliques-tu ça ?
Laurent m’avait jeté un regard d’une tristesse infinie. Dans mon souvenir, cette tristesse se mélangeait intimement avec le parfum des buis près desquels nous étions.
- Je ne me souviens plus qui disait que la conversation suppose d’avoir quelque chose à raconter.
Il avait levé un index pour ouvrir des guillemets : des expériences vécues dignes d'être racontées, de la liberté d'esprit, de l'indépendance et des relations effectives.
Un jogger rougissant nous avait dépassé. Il avait désigné le coureur.
Quelle monotonie. Même nos vacances ne sont plus dignes d’être racontées. Cela en est au point que quand il m’arrive quelque chose je n’en parle pas de peur de susciter la jalousie !
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