Et alors que ses yeux sombres et froids fixaient le vide, il songeait à ce qui pourrait l’attendre aujourd’hui: une affaire de meurtre, de viol ou peut-être même une guerre de gang! Non il ne fallait pas rêver non plus. Un sourire satisfait se dessinait sur ses lèvres. Aujourd’hui il allait peut-être coincer la raclure qui avait tué son collègue et ami Sam Hideway deux semaines auparavant. Sur ces pensées des plus agréables, Enzo s’accorda le réconfort d’ une douche chaude. En effet lorsque pendant des années on a été soldat, on a le droit à la douche froide et il faut s’en contenter. La douche avait pour don de relâcher les muscles et d’enlever les raideurs corporelles. « Idéal pour améliorer les compétences aussi bien physiques que psychiques« se disait-il . A la suite de ce petit réconfort matinal, il descendit par les escaliers, du dernier étage de l’immeuble de Tufton Street où il habitait, jusqu’au sous sol. Il préférait en effet éviter l’ascenseur car il savait que pendant toute la descente sa voisine risquait de le fixer avec son sempiternel sourire niais en le complimentant sur sa grande taille, son visage, ou encore sur la musculature de ses bras. Cela avait pour don de l’agacer car elle illustrait l’archétype de la fille superficielle qui n’accorde d’importance qu’à l’apparence.
Ses réflexions furent soudainement interrompues par l’ouverture des portes métalliques du petit ascenseur étroit quoiqu’encore en bon état. Il sortit de celui-ci et se dirigea vers la porte du parking souterrain qu’il poussa. Les vieux néons poussiéreux s’allumèrent baignant de leur lumière morbide et impersonnelle la large allée du parking, d’une dérangeante symétrie. Son garage était le numéro 5. Il progressa rapidement jusqu’à la porte de celui-ci . La serrure de la lourde porte de ferraille s’ouvrit péniblement dans un sinistre mugissement mécanique.
« - Salut ma beauté! Dit Enzo d’un ton amusé tout en arborant un sourire radieux. ». Cette phrase était son rituel matinal à chaque fois qu’il retrouvait sa superbe Maserati noire. Ses lignes étaient harmonieuses et gracieuses, soulignant la vélocité du véhicule. De plus les roues symbolisant la puissance de la voiture étaient proéminentes telles les pattes musclées d’un tigre. Il s’installa confortablement. L’intérieur recouvert de cuir était rouge et noir, et le trident couleur argent sculpté sur le volant n’étaient qu’un écho supplémentaire de la puissance du véhicule. Il démarra et eut le plaisir d’entendre le doux vrombissement du moteur. Il alluma son lecteur CD et choisit son répertoire rock. Shiver de the Gazette retentit au travers des enceintes dont la qualité sonore était incomparable. Il regarda l’heure: Il était 7h15. Là encore il constata qu’il était ponctuel et sans perdre un instant, il prit la route du metropolitan police center situé dans Victoria street, autrement dit à dix minutes de son domicile.
Le rugissement de la Maserati résonna dans la longue allée du parking conférant un semblant de vie à ce sinistre endroit alors que le reflet des néons dansait sur les courbes félines de la voiture. Une fois dehors il fût agréablement surpris par le trafic fluide et le superbe Soleil qui s’annonçait malgré un temps froid en ce mois de Décembre. Pour une fois qu’il ne pleuvait pas à Londres… Les rues étaient presque vides ce matin. Tuffton Street était calme, et une paisible atmosphère régnait tandis que les rayons lumineux du Soleil baignaient de leur noble et pur éclat Victoria Street dans laquelle Enzo venait de s’engouffrer.
Son visage s’illumina d’un sourire nostalgique alors qu’il repensait au comportement de Sam face aux hivers habituellement pluvieux londoniens, et aux réactions colériques de Bert, membre reconnu de l’escouade Damocles, et à son parler trivial
« - La pluie londonienne est à la fois attrayante et triste. Je trouve ça assez fascinant… Pas toi Bert?
- Moi ce que j’en pense c’est que le Ciel nous pisse dessus et que c’est pas très agréable. Répondait-il contrarié. »
Toutefois il n’eût pas le temps de songer plus longtemps à ces bons souvenirs car il arriva devant l’imposant portail noir du metropolitan police center ou MPC, comme ils l’appelaient entre collègues. Il freina donc son véhicule et descendit sa vitre tandis que William, pesant, pataud, à l’air toujours aussi niais, avançait vers son véhicule pour contrôler son identité avant de le laisser entrer. Ce dernier se pencha vers Enzo, respirant bruyamment, empestant le café de mauvaise qualité et le donut, dit d’un air enjoué:
« - Bien le bonjour lieutenant! Dîtes-moi, qu’est-ce qui vous amène?
-Réfléchis un peu William… Nous sommes lundi matin, qu’est-ce que je fais ici d’après toi? Répondit Enzo.
-Ah oui, euh… Veuillez m’excuser je suis un peu distrait ces temps-ci.
- Tu devrais faire un tour en salle de sport, c’est excellent pour la concentration et la tonicité. Rétorqua Enzo le ton suffisant.
- Ah, ah. Vous êtes tordant lieutenant. Dit William en bougonnant alors qu’il se dirigeait vers le système d’ouverture du portail. »
Il appuya sur un bouton depuis sa cabine aussi étroite que l’esprit de son occupant, puis le lourd portail se mit en mouvement assez rapidement au vu de sa lourde masse. Enzo accéléra avant de tourner à droite du bâtiment vers sa place habituelle de parking puis arrêta son véhicule. Avant de descendre, il regarda l’heure. Il était sept heures vingt-cinq. Satisfait d’être à l’heure malgré la lenteur de ce crétin congénital de William, il descendit de son véhicule et traversa d’un pas vif l’allée qui le séparait de l’entrée du MPC. Il constata que le parking était plutôt rempli, preuve qu’il devait déjà y avoir un nombre important d’employés en activité dans ce bâtiment semblable à une vaste fourmilière. Quand il croisait des collègues moins gradés que lui, ceux-ci baissaient les yeux pour fuir son regard. Ce n’était pas étonnant, vu son parcours professionnel impressionnant au sein des forces spéciales. Après avoir traversé le long couloir de l’entrée principale, plutôt bien éclairé, il monta dans l’ascenseur qui le mènerais au quatrième étage où se trouvaient les locaux de son équipe. L’ascenseur était large et spacieux, mais le Boléro de Ravel qu’ils passaient en boucle était devenu au fil du temps insupportable. Lorsque les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, il eût l’agréable surprise de voir un couloir vide et non pas plein de monde comme en pleine journée. Il pivotât à droite pour se diriger vers une large pièce, délimitée par de grandes cloisons de verre. Il en poussa la porte, puis se retrouva au centre de la pièce, dotée d’un sol recouvert de moquette rouge sang. Au centre de celle-ci, était représenté au sol un glaive doté d‘un œil. Autour de ce motif, positionnés en triangle , trônaient les trois bureaux de ses collègues. Enzo poursuivit sa course jusqu‘à une pièce de taille plutôt moyenne . Elle tranchait avec le reste du décor car sa base était en bois de chêne, et devait être haute d‘à peu près trois mètres. En écho avec la porte principale, la porte de cette pièce était en verre, et sur celle-ci était inscrit en lettres dorées le nom et le grade d’Enzo. Il poussa la porte et s’installa dans son fauteuil en cuir. Là, il regarda le dossier unique posé sur son bureau. Il observa celui-ci à la manière d’un enfant découvrant ses cadeaux de Noël avant de s’en emparer et de l’ouvrir. Il y lut le nom de John Stair, accompagné d’une photo du visage d’un homme caucasien , chauve aux yeux noirs, et au regard dur. Un tatouage crânien en forme d’araignée marquait son appartenance au gang des Shadow’s spiders. De ce qui était écrit, cet homme était apparemment le propriétaire de l’arme qui avait abattu Sam, en ce funeste jour: Une intervention au cours d’un braquage de banque raté, une tâche simple voire ridicule pour l’escouade Damoclès, avait assuré le gouverneur. Pourtant l’un des membres du groupe de braqueurs, voulant se déchaîner a ciblé une des otages de son arme et Sam en voulant la protéger a pris la balle dans la tête. A cause du trouble que cela a causé, personne n’a tiré sur le braqueur. Tout le monde était attroupé autour de Sam naturellement. Le masque du tireur avait rendu toute identification impossible. Mais alors qu’Enzo tenait le cadavre chaud de son camarade dans ses bras, il s’était juré de retrouver le tireur et de le noyer dans son propre sang. Et là, en ce lundi 5 décembre 2013, il allait réduire cet homme et sa pitoyable clique à l’état de miettes ensanglantées… Enfin, après deux semaines de travail acharné, il triompherait. Le glaive de Damoclès s’abattrait lourdement sur le crâne de ces raclures. Sur ces pensées des plus excitantes, il posa le dossier et sortit de son bureau pour se diriger vers la porte principale de la verrière. C’était ainsi qu’ils surnommaient leur grand bureau. Il regarda sa montre, il était 8h15 et toujours aucune trace de Bert. C’était étonnant car ce dernier n’arrivait jamais en retard. Il était sur le point de s’emparer de son portable pour le contacter quand il le vit sortir d’un pas vif de l’ascenseur:
« - Bonjour commandant. Désolé du retard mais je récupérais le dossier du nouveau candidat qui se présente pour le poste de Sam.
- Très bien. Pose le sur mon bureau, je prendrais le temps de le lire dans la soirée. Répondit Enzo l’air préoccupé.
-Quelque chose ne va pas commandant? S’enquit Bert amusé.
-Oui je me demande ce que fais ce fumiste de Gregory. Répondit Enzo avec un regard contrarié.
-Gregory? Qui est ce Gregory?
-C’est un nouveau membre de l’équipe. C’est pour lui qu’un troisième bureau a été installé près de la fenêtre. C’est un… »
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase car les portes de l’ascenseur s’ouvrirent pour laisser apparaître un jeune homme à la stature plutôt fine, et au visage fin et souriant. Ses yeux bleus étaient mis en valeur par ses cheveux noirs et décoiffés. Il portait une chemise ordinaire blanc os non rentrée dans son pantalon , avec un jean noir et des converses. Le tout lui conférait un air nonchalant confirmé par sa démarche. Il interpela les deux hommes de loin:
« - Bonjour messieurs. Veuillez m’excuser pour mon retard mais j’ai encore un peu de mal à me repérer dans ce bâtiment tentaculaire! S’exclama -t-il d’un ton enjoué.
- C’est quoi ça encore… Murmura Bert avec exaspération.
- Ça, Bert, c’est notre consultant, spécialiste en matière d’interrogatoire et d’analyse psychologique des suspects. »
Le consultant s’arrêta devant les deux hommes et après avoir serré la main du lieutenant se tourna vers Bert en lui tendant la main:
« - Enchanté Bert. Je me présente, je suis Gregory Kingsley . Dit-il d’un ton enjoué alors que son sourire radieux habituel illuminait son visage.
- Comment connaissez-vous mon nom? Demanda Bert un peu surpris.
- Je sais lire sur les lèvres. Et « ça » comme vous m’avez si joliment baptisé, n’est pas aussi stupide que vous le pensez. Dit Gregory, son sourire laissant soudain place à un visage froid.
- Désolé… J’avoue vous avoir sous estimé… Peut-être méritez vous votre place au sein de l’équipe après tout. Mais je ne crois que ce que je vois alors tant que je ne vous aurai pas vu à l’œuvre, je ne serais pas convaincu.
- Bon les filles, si vous avez fini de vous disputer, on peut peut-être se concentrer sur l’affaire qui nous occupe. Dit Enzo passablement agacé.
- Pardon commandant on vous écoute. S’excusa Bert.
- Bien. Nous avons enfin la trace du tireur qui a abattu Sam. Il s’agit de John Stair. On a retrouvé sa trace à cause d’une affaire de viol dans laquelle il est impliqué et parce qu’en plus de ne pas avoir d’alibi pour le jour du braquage, il possède un HK 417, un fusil d’assaut de calibre 7,62 mm. Le même que celui de l’arme qui a tué Sam.
- Quels sont les ordres commandant? Demanda Bert mettant ses larges épaules en arrière.
-Descend à l’arsenal. Je veux que ses bâtards comprennent ce que ça fait de s’en prendre à l’escouade Damoclès. Prépare mon fusil de précision lourd, ainsi que mes balles à haute vélocité à tête explosive. Et je t’autorise également à utiliser ton AK 47 à balles perforantes incendiaires.
Quant à toi Gregory, consulte le dossier du suspect et prépare toi à l’interroger dès notre retour. Les instructions sont-elles claires messieurs? S’enquit Enzo avec un élan de déterminisme dans la voix.
- Parfaitement claires commandant! Répondirent les deux hommes en chœur. »
Sans perdre un instant Bert se précipita vers l’ascenseur, et une fois à l’intérieur, tapa le code d’accès de l’arsenal du bâtiment. Lorsque les portes s’ouvrirent, Bert déboucha dans une pièce de moyenne envergure, assez sombre car située en sous-sol. Elle était poussiéreuse et mal éclairée par des lumières murales d’un jaune maladif qui mettaient en évidence les armes, protégées par des grilles de fer. Il y en avait pour tous les goûts, du simple revolver, aux fusils de précision. Bert se dirigea droit devant lui pour aller s’emparer de la clé des grilles posée, sur une petite table basse au milieu de piles de registres. Cela lui paraissait tout bonnement incroyable, que la clé de tels pouvoirs destructeurs, soit aussi facile à atteindre. Puis il se dirigea vers le fond de la pièce. En bas de la grille, était inscrit: armes de l’escouade Damoclès. Il écarta les bras en ouvrant les grilles, alors qu’une expression de joie malsaine dansait sur son visage. Il s’empara des du fusil de précision du lieutenant Mac Kidney. Celui-ci pesait lourd et devait mesurer pratiquement 1,50 mètres. Les balles présentes dans la chargeur n’étaient pas moins impressionnantes. Il démonta soigneusement l’arme et constata que celle-ci était impeccable. Décidément, le lieutenant prenait grand soin de son arme.
Le gris métallique de celle-ci reluisait sous la lumière des lampes murales. Après avoir admiré quelques instants ce bijou de destruction, il le rangea dans sa mallette. Ensuite il vérifia l’état de son AK 47, qui elle en revanche était un peu rayée. Mais il n’y prêta pas attention et chargea son fusil d’assaut en quelques secondes. Il prépara également deux lames tactiques, et les gilets pare-balles. À cet instant, Enzo sortit de l’ascenseur, et rejoignit son collègue:
« - Bon travail Bert. Dit -il en enfilant son gilet pare-balles.
- Merci commandant.
- Tu n’as pas changé des habitudes hein? Tu as toujours cette dégaine militaire, comme au bon vieux temps. Déclara Enzo en esquissant un sourire amusé.
- J‘aime quand les choses sont carrées… répondit Bert en rendant à Enzo son sourire amical.
- Bon aller. Mettons-nous en route pour l’East End, nos amis doivent s’impatienter…
- J‘ai hâte de les étriper. Déclara Bert, laissant la haine envahir son visage aux formes proéminentes. »
Les deux hommes marchaient avec détermination et calme en direction de la lourde porte qui faisait la transition entre l’arsenal et le parking souterrain où étaient entreposés les véhicules de fonction. Enzo embarqua dans une camionnette blindée noire sur laquelle l’icône de l’escouade Damoclès était bien visible. Bert monta sur le toit au poste de la tourelle, sur lequel siégeait une mitrailleuse lourde. Le véhicule démarra. Enzo ouvrit grâce à une télécommande, le portail électrique, et le véhicule rompit le silence pesant du sinistre hangar où seules les machines, silencieuses, semblaient régner.
Aucun des deux hommes ne prit la parole. Tous deux étaient préoccupés par l’intervention qui allait suivre. En sortant du MPC, ils prirent à droite et empruntèrent l’ A 3211, qui menait en longeant les quais de la Thames river jusqu’à l’East End. Si les calculs d’Enzo étaient juste, il y serait en un quart d’heure, autrement dit vers 9h00. Le trafic était comme toujours en début de journée, fluide. Le Soleil froid d’Hiver avait envahi le ciel sans nuages. Un vrai paysage de carte postale… Un paysage que l’escouade Damoclès allait teinter de rouge. Le rouge de la haine, de la vengeance, et des flammes…
Ils semblaient impossible à arrêter. Oui ils étaient comme la mort elle-même:
Lents mais implacables. Mais le gang naissant des shadow’s spiders, ne s’en doutait pas. Ils étaient plein de prétention et de stupidité s’ils s’imaginaient pouvoir abattre un membre de l’équipe d’Enzo sans subir le châtiment approprié. Cela était certainement dû à leur profonde ignorance… Il était fort probable qu’ils ne connaissent pas l’existence de la dite escouade. Mais il était hors de question de les laisser murés dans leur ignorance. Et à mesure que s’écoulaient les minutes, la faucheuse approchait. L’impitoyable et froid destructeur qui dévore l’âme des vivants, et dont la faim est insatiable.
Bert, installé à son poste de tireur, était calme et décontracté. La mort, il ne la connaissait que trop bien. Il avait eu l’occasion de la regarder droit dans les yeux et de lui cracher au visage. Pour lui, la victoire ne faisait aucun doute. Tout en se disant cela, alors que le vent fouettait ses traits durcis par des années de guerre, il songeait à son service au sein de la section Damoclès.
Au début il lui avait été inconcevable d’être dirigé par un homme moins âgé que lui: En effet il approchait la quarantaine, alors que le lieutenant n’avait que trente ans. Pourtant il avait vu de ses yeux, la précision incroyable de cet homme. L’expression « œil d’aigle », semblait avoir été faite pour Mac Kidney. Un tireur d’élite d’exception. C’était lui, qui avait abattu Oussama Ben Laden, l’un des plus dangereux terroristes qui n’ait jamais existé. Et Dieu sait que la fenêtre de tir était mince… Mais il l’avait eu: un seul tir: franc, sans pitié, précis: pleine tête. La position avait été nettoyée au préalable par Bert et Sam. C’était leur première mission ensemble. L’escouade actuelle n’existait pas. Bert et Sam étaient dans les Navy Seals, mais Enzo sortait de nulle part. C’était un chasseur de têtes. Il vendait ses services à ceux qui en avaient les moyens. Il avait été acheté par les Seals dans ce cadre très spécial. Et par la suite, l’Angleterre avait fait une offre aux trois hommes: former une unité d’intervention qui sous couvert du statut d’officiers de police, seraient une unité chargée d’exterminer les plaies les plus difficiles à éradiquer au sein de Londres. Cette unité avait une immunité quasi-totale: l’escouade Damoclès. Bert était extrêmement fier d’en faire partie.
Soudain la voix d’Enzo le tira de ces pensées:
« - On arrive dans l’East End Bert. Tiens toi prêt.
- Les ordres commandant?
- Buter tous ces fils de pute! C’est ça mes instructions.
- Bien reçu commandant… répondit Bert d’un ton satisfait en arborant un large sourire sadique. »
La camionnette accéléra en arrivant dans la rue où habitait le suspect puis freina brusquement devant l’habitation de celui-ci. Deux hommes armés ahuris par l’arrivée en trombe du véhicule, eurent pour dernière vision l’imposant canon luisant de la mitrailleuse lourde alors que celle-ci se mit à cracher la mort, en hurlant telle un molosse à chaque tir. Les balles fusaient si vite, que les deux hommes ne comprirent pas ce qui se passait. Les puissants projectiles s’enfonçaient sans effort dans la tendre chair des prétendus combattants du gang des shadow’s spiders, en projetant des gerbes de sang, entremêlées de morceaux de muscles. Leurs cadavres décolèrent alors sur plus d’un mètre. Le choc des impacts multiples était atroce. Lorsque leurs corps sans vie heurtèrent le béton de la petite cour présente devant le taudis qui servait de QG au gang, ils étaient en sang et criblés de balles. Profitant de la confusion générée par son intervention, Bert descendit du véhicule et se servit du muret encadrant la cour comme abris.
De son côté, Enzo avait profité de la diversion de Bert pour monter au premier étage de la maison d’en face, apparemment à vendre, et assembla les composants de son fusil de précision en quelques secondes. Il installa l’arme sur le bord de la maison aux volets ouverts en espagnolette, et visa.
Il vit des silhouettes s’agiter derrière les barricades de bois mises aux fenêtres du rez-de-chaussée, manifestement assemblées à l’improviste. Il émit un petit ricanement en voyant le canon d’une arme automatique émerger de la fente de l’une des barricades. Il tira sans attendre sur celui-ci. D’ordinaire cela n’aurait pas servi à grand-chose, mais les balles de son fusil de précision étaient pour le moins spéciales. Lorsque la balle d’Enzo fendit l’air pour aller se loger dans le canon de l’arme du délinquant, celui-ci avait déjà commencé à tirer. Ceci provoqua alors l’implosion de l’arme et creusa une large brèche dans la barricade, ainsi qu’ un cri de douleur du tireur. Le second adversaire voulut se jeter à terre en passant devant la fenêtre mais Enzo était trop rapide et ouvrit le feu. La balle surpuissante heurta ses flancs, éventrant son corps en le projetant deux mètres plus loin. De la fenêtre au mur du fond de la pièce où se terrait le dernier opposant, le sol était recouvert du sang et des entrailles de la cible d’Enzo. Celui-ci se mit à rire alors que Bert hurlait:
« - Tu es foutu abruti! Nous avons répandu les tripes de tes potes sur le sol, et abreuvé la terre de leur sang. Tu penses avoir une chance de nous résister? »
IL n’y eut pas de réponse mais des bruits d’objets qui se mettaient en mouvement, vraisemblablement près de la porte de la maison.
« - Oh non, dîtes-moi que je rêve? Tu barricades ta porte? Comme c’est mignon… »
Bert se leva et mit en joue la porte. Son AK 47, se mit à faire feu en rafale. Les balles incendiaires perforantes, transperçaient la lourde porte en bois comme du beurre, et commencèrent à embraser celle-ci. Soudain un cri de douleur retentit:
« - Ah!! Ça brûle!! Qu’est-ce que c’est que ces flingues?! Ouvrez la porte!! Pitié!! »
Bert se précipita à sa mitrailleuse lourde et hurla:
« - écartes-toi, ça va faire mal sale chien! »
Il tira en continu sur la porte fragilisée par les balles , jusqu’à ce que cette dernière cède. Puis il couru vers l’entrée, mais une fois à l’intérieur, il trouva Enzo en train de retirer la balle et de stopper l’embrasement avec de l’eau.
« -Étendue des dégâts? Demanda Bert souriant.
- Bras gauche brûlé au troisième degré, pas d’hémorragie, donc pas d’hospitalisation pour l’instant. Répondit Enzo, d’un ton impersonnel, affichant une expression froide et morbide.
- Qui es-tu, sous-homme?
- Je suis John Stair fils de pute! Vociféra-t-il , le visage tourmenté par la douleur.
- Bert, monte moi ce déchet dans le véhicule, on quitte cet endroit maudit… avait déclaré Enzo, ayant repris son habituel sang froid.
- Avec plaisir lieutenant! Répondit-il avant d’assommer le suspect d’un coup de crosse. »
C’en était fait. Cette histoire était donc enfin terminée… Sam pouvait désormais reposer en paix. Enzo était satisfait de son travail. On dit que la vengeance ne soulage pas, mais Enzo désapprouvait cette façon de penser. C’était un joli conte pour enfants. La vérité, c’est qu’il n’est rien de plus jouissif, que de voir son ennemi ramper à terre, en implorant la pitié de son assassin. Enzo prit une dernière fois le temps de regarder le champ de bataille. Les deux maisons, celle d’où Enzo avait tiré ainsi que celle du gang. Toutes deux aussi minables l’une que l’autre. Des murs de brique, salis par le passage du temps ,des maisons quasi soudées les unes aux autres, encadrant des rues sales… Les fenêtres n’avaient même pas de double-vitrage… Les rues étaient aussi délabrées que l’esprit de ceux qui les habitaient. Les rats mouraient au milieu des déchets. La boucle était donc bouclée. Après avoir lancé un dernier regard plein de mépris aux dépouilles des membres du gang, Enzo tourna les talons et retourna lentement jusqu’à son véhicule.
De retour au MPC, Enzo et Bert amenèrent le suspect jusqu’à la salle d’interrogatoire, et sortirent pour aller s’installer en coulisse comme ils disaient.
John Stair ouvrit les yeux. Il grimaça alors que la lumière d’un blanc pur dégagée par les néons frappait ses yeux de plein fouet. Peu à peu, pendant que ceux-ci s’accoutumaient à la luminosité de la pièce dans laquelle il était, il essaya de mettre en mouvement les différentes parties de son corps.
Mais il se rendit rapidement compte qu’il était pieds et poings liés, ligoté à une chaise bancale, au dossier plutôt instable. Rapidement la brûlure de son bras lui donna preuve de sa constance. Il laissa alors échapper un cri de douleur alors que son regard bestial était empli de rage. Il scruta son environnement et constata que toute la pièce était recouverte de plaques de métal chromé parfaitement lisses, assemblées de façon très géométrique et régulière, baignées par l‘éclat éblouissant des néons. La porte devait être recouverte des mêmes plaque, car on ne pouvait la discerner des murs. Même la vitre tintée était difficile à cerner… Soudain un courant d’air froid parcouru le long de sa colonne vertébrale, le faisant sursauter. Il ne mit pas longtemps à comprendre qu’une climatisation diffusait à intervalle régulier un courant d’air froid. Alors qu’il reprenait petit à petit confiance en lui, et qu’il s’apprêtait à aboyer une injure provocatrice à l’attention de ceux qui se trouvaient derrière la vitre tintée, Gregory Kingsley fit irruption dans la pièce avant de se camper devant le suspect.
Il fixa alors ce dernier avec un regard glacial, affichant une expression morbide. Son regard était si perçant qu’on aurait dit qu’il sondait l’âme du suspect en profondeur.
« - Pourquoi as-tu tant de défiance dans le regard sous-homme? Demanda Gregory d’un ton plus que froid.
- Sous homme?! Tu te fous de moi abruti?! Répondit John avec animosité.
- Pourtant ici tu n’es rien d’autre que ça. Tu es entre les mains de l’escouade Damoclès… Tu es foutu… Cette unité du gouvernement a tout pouvoir. Je pourrais claquer des doigts et on te dépècerais avant de plonger ton corps dans du jus de citron. Mais apparemment la mort aussi douloureuse soit-elle ne te fait pas peur… Oh mais je sais ce qui pourrait faire l’affaire! S’exclama Gregory d’une voix enfantine en tournant autour du suspect.
- De quoi tu parles enfoiré? S’enquit John, les yeux écarquillés alors que sa bouche se déformait pour laisser transparaître une grimace apeurée.
- Tu te souviens de ton vieil oncle Fred que tu craignait tant? Demanda Gregory conservant son ton enfantin et son faciès aussi froid que la mort elle-même.
- Ne me parle pas de ce chien! Il a souillé mon corps et mon âme alors que je n’étais qu’un gosse! Il ne méritait pas de vivre…
- C’est exact. Éliminer un être vile et méprisable c’est facile… Mais que faire quand ils sont des dizaines? Rien, il n’y a rien d’autre à faire que de subir et de se taire.
- Où veux-tu en venir?! Hurla John de plus en plus inquiet.
- Oh… Ne me dis pas que le sort des jeunes hommes en prison t’a échappé… Tu as 25 ans, ton corps est fin et androgyne… Tu es de la viande fraîche que nous allons jeter en pâture à ces porcs. Le visage de Gregory se glaça de plus en plus jusqu’à devenir l’incarnation de la peur.
- … Je… Vous ne…pouvez pas! Vous n’avez pas le droit! Vociféra John alors que sa dureté apparente laissait place à la terreur totale.
- Mais si tu signes ces aveux écrits te reconnaissant ainsi coupable du viol de la prostituée de 17 ans, et du meurtre de notre collègue, je peux m’arranger pour que ton intimité soit saine et sauve. Il y a également le braquage et la tentative de meurtre de mes collègues, cela va s’en dire.
-Ok ok! C’est bon, j’accepte mais je vous en supplie ne me faîtes pas revivre cet enfer!! Sanglota -t-il »
Gregory détacha l’un des bras de John et celui-ci se jeta alors furieusement sur le stylo qui lui était tendu.
« - Je signe où? Demanda-t-il en sueur alors que tout son corps était secoué de violents spasmes musculaires.
-Juste ici, en bas de la page.
-Voilà c’est bon! Vous aller m’envoyer en quartier de haute sécurité maintenant?! Demanda-t-il en fixant les yeux de Gregory, le regard plein d’espoir.
-ha ha ha ha !! Que tu es pathétique! Tu chiales comme un gosse de cinq ans en me suppliant de t’épargner alors que tu t’en ais pris à un membre de l’escouade Damoclès?! S’exclama -t-il souriant et méprisant à la fois, alors qu’une expression de folie pure dansait dans le bleu glacial de ses yeux. »
Le sourire du suspect s’estompa pour laisser place à des sanglots spasmodiques et de violents tremblements de peur. Gregory approcha sa tête de l’oreille de John et murmura doucement:
« - J’ai déjà mal au cul pour toi… Tu vas vraiment plus pouvoir marcher…
-Non à l’aide!! Pitié!! Pas ça monsieur!! Je ferais tout ce que vous voulez!! »
Gregory tourna lentement le dos au suspect et ramassa sa veste posée dans un coin de la pièce, ainsi que les aveux écrits de John Stair, puis quitta la salle d’interrogatoire sans même se retourner vers le suspect.
Il fût rapidement rejoint par Bert et Enzo.
« - Je dois admettre que je m’étais bien trompé sur votre compte monsieur Kingsley… Vous avez été d’une efficacité redoutable! D’où vous viennent ces talents? Demanda Bert le visage empli de curiosité.
- C’est très simple: un peu de sens de l’observation, pas mal d’études du cerveau et du comportement humain, et cinq ans de service à Guantanamo. Répondit Gregory très simplement, son visage ayant retrouvé sa tranquillité habituelle.
- Tu vois Bert je t’avais dit que cet homme était pour le moins surprenant…
Merci Gregory… Votre aide s‘est révélée précieuse.
- Oh ce n’est vraiment pas grand-chose, et puis j’avais une dette envers Sam. Il ne vous l’a peut-être jamais dis, mais pendant mon service à Guantanamo, l’un des suspects que j’interrogeais a explosé et s’est sauvagement jeté sur moi pour me planter un stylo dans le ventre. Sam lui a alors placé une superbe manchette, avant de lui casser les doigts et de lui planter le stylo dans les parties génitales.
- Sacré Sam! Il n’en ratait pas une ce mec ! Déclama Bert affichant un léger sourire en coin.
- Sur ce commandant, est-ce que je peux y aller? S’enquit Gregory.
- Oui ce sera tout pour l’instant. Toi aussi tu peux disposer, Bert. Prends donc ta journée de congé en la mémoire de Sam. Je vais faire de même.
- À vos ordres lieutenant. »
Alors que le couloir s’était vidé, Enzo regarda sa montre. Il était 10h00. Il se résigna donc à retourner à l’ascenseur. Alors que les numéros indiquant les étages défilaient, Enzo se laissait aller à ses sensations. Il était serein, soulagé, libéré. Libéré d’avoir vengé la mort de Sam. Il avait ramené la paix en lui-même. Une harmonie parfaite entre son corps et son esprit s’était à nouveau installée en lui et c’était bon… Plus de raideurs , plus de stress, seulement cette incroyable sensation de paix. Lorsque les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, il ne fit attention à rien. Il marcha l’air solennel vers son bureau en ignorant tout du bruit environnant des collègues qui s’agitaient. Une fois la porte à double battant dépassée, il s’arrêta un instant afin d’admirer par la grande fenêtre située au fond de la pièce la rue en contrebas. Il aperçut des touristes qui se prenaient l’un l’autre en photo. Il ressentait un léger sentiment de pitié pour ces gens qui profitaient du splendide décor offert par le grand soleil hivernal sans être en contact avec la fange humaine, les rebus, les parias, les avortons, et toutes les créatures vicieuses qui pouvaient exister en ce monde pourri. Il esquissa un sourire méprisant avant de rejoindre son bureau personnel et de s’avachir dans le fauteuil de cuir noir. Il pressa l’interrupteur de son ordinateur à la pointe de ce qui se faisait en informatique, et pendant que celui-ci démarrait, il rejeta son crâne en arrière en signe de dépit. Il détestait faire de l’administratif. Il trouvait que c’était fastidieux et inintéressant car vide de sens. Mais la légère mélodie de l’ouverture de sa session, l’incita à se mettre au travail, ce qu’il fit sans plus tarder dans son élan implacable habituel. Il lança un regard complice à son fond d’écran. Il s’agissait d’une photo de Sam et lui se tenant amicalement par l’épaule à Abotta ad au Pakistan, prise à 6h30 soit cinq heures après la mort de Ben Laden. Le Soleil commençait juste à poindre. Il se souvenait de ce jour comme si c’était hier: Tous les membres des navy seals avaient été chaleureusement complimentés par le président Obama, et ils s’embrassaient tous en signe de fraternité pour fêter la victoire qu’ils venaient de remporter. Mais Sam et Bert étaient restés à l’écart et avaient préférés faire bande à part. Et alors qu’Enzo allait tourner les talons tandis que la douce brise du désert caressait son visage serein , Sam l’avait interpelé et chaleureusement remercié . Enfin il avait demandé à Bert de les photographier.
Hélas ses agréables souvenirs furent interrompus par la sonnerie de notification de son téléphone. C’était sans doute un message amical de Bert, mais il pris quand même la peine de vérifier, pour voir s’afficher un message d’un numéro masqué. Celui-ci contenait une image très sombre d’une grande salle mal éclairée, accompagnée d’une énigmatique citation entre guillemets « London bridge is falling down, falling down, London bridge is falling down, my fair lady… ». Il reçu un second SMS du même numéro qui ne contenait qu’une émoticône en forme de lèvres de femmes ,rouge sang, accompagné d’une seule phrase : »See you soon my love… ». Bien que cela l’intriguait vraiment et le perturbait un peu, il décida d’écrire son rapport avant de se pencher sur ces énigmatiques messages. Mais malgré toute la bonne volonté qu’il mis dans la réalisation de ce maudit rapport, il ne pouvait s’empêcher de ressentir une sorte d’attrait malsain pour ces phrases à la signification obscure. Il fût tenté de mettre en application la théorie du rasoir d’Ockam selon laquelle la solution la plus simple à un problème est souvent la plus vraisemblable. Or l’hypothèse la plus simple était que sa voisine ait carrément pété un plomb mais cela paraissait peu probable au vu de son QI d’huître. Cette situation était étrangement inquiétante et son instinct lui soufflait que cela ne présageait rien de bon. Bientôt la préoccupation fût telle, qu’il ne pût se concentrer sur ce qu’il tapait. Aussi s’empressa-t-il de finir ce rapport inintéressant au possible pour pouvoir enfin aller à l’essentiel. Il lança l’impression de son document, et fis éditer celui-ci à l’imprimante du secrétariat pour que cette imbécile de secrétaire qui se disait compétente l’envoie au bureau du gouverneur. La bienséance voudrait que ce soit le commandant de l’unité Damoclès en personne qui y aille, mais la bienséance attendrait. Il se leva rapidement de sa chaise et quitta son bureau personnel puis se dirigea vers le fond du grand bureau pour accéder à un large tableau devant lequel étaient étalés une multitude de feutres. Il commença à écrire des noms les uns en dessous des autres, tous classé du plus probables au moins probable. Au fur et à mesure que le tableau se remplissait un sentiment qu’il détestait l’envahissait: l’impuissance. C’était insupportable l’impuissance… Il se sentait alors inutile, stérile, désemparé et futile. Mais il se résolut à faire avec. Ses yeux noirs, profonds et sereins fixaient le tableau noir de noms. Il en avait noté cinquante. Ensuite il se mit à analyser avec froideur la situation, puis à effacer chaque nom qui selon lui, ne pouvait correspondre à ces mystérieux messages. D’abord un, puis deux, puis trois, puis quatre, puis cinq... Il ne comprenait pas ce qui se passait. Plus les noms disparaissaient, et plus sa vision du problème se troublait. Mais le sort semblait vouloir s’acharner… Déjà vingt-cinq noms en moins et toujours pas de bonne réponse. Malgré cela Enzo s’obstina, même si il savait au fond de lui qu’il échouerai. Et ses craintes s’avérèrent être fondées. Il ne restait qu’un seul mot sur le tableau: « Who? ». Il décida donc de passer à la deuxième question restée sans réponse: « Why? ». Deux questions essentielles, et aucune réponse. Trouver la réponse à la seconde question nécessite généralement la réponse à la première. Lorsque le raisonnement échoue, il faut passer par des choses plus concrètes, à savoir la matérialité des pièces à conviction. Mais afin d’être sûr de ses décisions et de pouvoir résoudre ce problème en toute quiétude, il se dit qu’il allait se comporter comme une araignée, c’est-à dire attendre la proie. Tant qu’il n’en saurait pas plus sur les intentions de cette étrange personne, il ne pourrait rien faire de constructif. Il se décida finalement à rentrer chez lui à l’instar de ses collègues. Il s’empara de son long manteau noir et quitta d’un pas vif son bureau. Il ne pût s’empêcher de se préoccuper de cette affaire pour le moins étrange mais se dit que la nuit porterait conseil…
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