Cher père Noël,

Je me demande quel âge j’ai pour faire ça, à croire que je suis encore un gamin…

– N’oublie pas de faire des petits dessins quand tu auras fini !

– Je vais te le faire bouffer tes dessins !

Taylor me regarde en se moquant. À côté de moi, Manon ne dit rien, elle regarde dans le vide et ne se préoccupe pas de ce qui l’entoure. Je soupire et reprends ma lettre. J’ai perdu le pari contre les autres protagonistes d’Aihle, je me retrouve donc à écrire une lettre au père Noël !

Cette année pour Noël j’aimerais avoir un nouveau téléphone, un nouvel ordinateur portable, une montre connectée et une voiture de sport !

C’est peut-être beaucoup, mais ma vie n’a pas toujours été simple, je mérite donc compensation, non ?

Une aura écrasante s’approche de moi et m’oppresse. Je lève les yeux de la lettre, Ades se tient derrière moi, il regarde par-dessus mon épaule ce que j’écris. Je déglutis, plus flippant tu meurs. Je me reconcentre et reprends là où je m’étais arrêté.

Je souhaiterais que Manon reçoive un cadeau qu’elle n’oubliera pas. Un cadeau qui lui rappellera tout le chemin qu’elle a parcouru et ses rêves qu’ils l’attendent. Elle mérite un cadeau à la hauteur de sa beauté, de sa personnalité.

En réalité père Noël, je n’ai besoin d’aucun cadeau mis à part elle. Manon est ce que j’ai de plus précieux, mon plus beau cadeau serait qu’elle reste à jamais à mes côtés, qu’elle puisse compter sur moi, se confier à moi. Je veux être la personne la plus importante à ses yeux, être celui qui lui donne le sourire, qui la fait rougir, qui la chérit chaque jour.

Je souhaiterais également qu’Aihle reçoive un joli cadeau, elle le mérite, car sans elle, ni Manon ni moi n’existerions, tout comme Taylor et Ades, même s’ils sont étranges. Aihle fait de nous ce que nous sommes, sans Aihle nous ne sommes rien.

Merci Aihle et merci père Noël.

Je repose le stylo à côté de la feuille, je regarde Manon et je sens mes muscles se détendre. Elle lève les yeux vers moi et je ne peux m’empêcher de lui sourire. Pour mon plus grand bonheur, elle rougit légèrement.

Je prends ma lettre de Noël, la plie soigneusement avant de la sceller avec de la cire et un tampon. Je me lève de la table ronde et m’avance jusqu’à une boîte aux lettres. J’y fais glisser la mienne en souriant, puis s’efface autour de moi. Notre temps ici, tous ensemble, est terminé. Il est l’heure pour chacun de retourner dans son histoire respective. Je ferme les yeux et me laisse transporter.