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tome 1, Chapitre 19 « Du courrier » tome 1, Chapitre 19

“Nous punirons les égoïstes et ceux qui ne respectent pas les lois humaines. Nous ne reconnaissons pas vos pratiques comme valeurs de références. Les bien-pensants, les profiteurs, et toutes les personnes qui vivent au mépris du bon sens feraient mieux de ne pas croiser notre route. Nous serons sans pitié et les mettrons face à leurs erreurs.

L’Égoïste l’a appris à ses dépens. Vous le trouverez devant la porte de la recyclerie de la Rue des Trois Pères.”

Laurent avait reçu le courrier ce matin. Une missive lui étant directement adressée avait été glissée dans la boite aux lettres de la rédaction. Elle ne semblait receler aucun indice supplémentaire. Dès l’ouverture, il avait appelé l’inspecteur Strade. Il savait pertinemment qu’il allait se faire pourrir parce qu’il n’avait pas pris la peine de mettre de gants avant de manipuler le courrier. Comme s’il avait pu deviner ce qu’il contenait. Le flic se déplaça en personne, accompagné d’une armada d’experts en combinaison blanche portant des petites mallettes remplies de matériel.

- Monsieur Colle ! Comme on se retrouve ! C’est drôle de vous retrouver dans ce genre de circonstances !

- C’est drôle, je m’attendais à avoir droit à ce genre de considération venant de votre part … Je vous ai appelé comme convenu pourtant. Vous devriez plutôt penser que je suis devenu discipliné et obéissant.

- Ne jouez pas au plus malin. Vous connaissiez la première victime et vous auriez presque pu avoir de bonnes raisons pour la supprimer. Alors, vous retrouver sur mon chemin avec une deuxième lettre, je trouve ça étrange. Vous seriez aussi méfiant à ma place, n’en doutez pas

- Je n’en doute pas, rassurez-vous. J’aurais vraiment préféré ne pas recevoir ce courrier, il n’est pas vraiment engageant en plus …

- Parce que vous l’avez lu ? Vous n’avez pas encore tout compris alors ? Il aurait fallu …

- Je sais, vous appeler avant même de l’ouvrir. Voire même le laisser dans la boite aux lettres et ne pas y toucher. Je ne relève pas moi-même le courrier voyez-vous. Le service courrier l’a ramassé, trié et me l’a amené, parmi une dizaine d’autres lettres. J’ai ouvert les enveloppes les unes après les autres. Je n’avais aucune raison de me méfier de celle-ci en particulier !

- Non bien sûr … Une enveloppe dactylographiée, qui n’a pas été postée mais déposée. Ça ne vous a pas rappelé un précédent courrier douteux … Décidément, pour un journaliste, vous manquez de flair !

Il avait soufflé malgré lui. Ce mec l’exaspérait comme on l’avait rarement fait, il était particulièrement obtus comme flic. Il fallait tout de même que le journaliste reste calme pour ne pas s’attirer davantage son antipathie.

- Emmenez la donc cette lettre et voyez ce que vous pouvez en tirer. La prochaine fois, si prochaine fois il y a, je vous appellerai pour relever le courrier vous-même … Si vous n’avez rien de mieux à faire …

Les hommes en combinaison ont fait quelques relevés sur place. Dans le bureau, au service courrier et dans les boites aux lettres en bas, puis tout le monde est reparti au pas de course.

Laurent avait lu lu la missive et connaissait donc le lieu indiqué. Sans doute la ligne d’arrivée pour une autre victime de ce dingue. S’il a remis le couvert, c’est qu’il n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Il savait qu’il aurait dû rester au bureau. Il se rendait compte qu’aller sur place était une vraiment mauvaise idée, mais il était journaliste avant tout. Une chose comme l’appel du sang a un goût irrésistible pour les gens comme lui. Il a tellement vécu dans des ambiances de combat et de mort que la simple évocation d’une scène de crime l’appelait aussi sûrement que l’été réclame le soleil. Il a attrapé mes clefs, rentré la destination, Rue des Trois Pères dans son GPS et a pris la route au volant de sa vieille bagnole déglinguée.

Arrivé sur place, il a constaté qu’un périmètre de sécurité avait été dressé. Ils n’avaient pas traîné cette fois. Trois flics étaient en train de poser des bâches pour protéger le corps des coups d’œil impudiques que les passants tentaient de lui jeter mais aussi pour permettre aux techniciens et au légiste de faire leur travail dans un calme relatif. Il a tout de même pu en voir assez pour savoir que cette fois, la victime était un homme.

Il était nu, son corps avait été fixé sur la porte de la recyclerie. Il avait peine à le croire, mais sa poitrine semblait ouverte, écartelée serait un terme plus correct. Sur le bas de son ventre, juste au-dessus du pubis, il avait pu lire “We eat Selfish”.

C’était le même assassin. Il avait pour ainsi dire signé son œuvre. Mais pourquoi le contacter lui ?

Il est rentré, le moral dans les poches et le cerveau en compote, il ne comprenait décidément pas ce qui était en train de lui arriver.


Texte publié par Sabyne, 9 mai 2014 à 19h07
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