- T’as jamais rêvé de laisser parler tes pulsions toi ?
On était allongés dans un champ, sous les étoiles. On venait de s’envoyer en l’air et on partageait une clope, histoire de récupérer avant de partir pour un second round.
- Tu veux dire quoi par laisser parler tes pulsions ? Comme quand tu sais que tu ne rentres pas dans ton maillot, que la plage est proche et que tu décides malgré tout de bouffer ta plaque de chocolat ?
J’ai ri, je venais d’énoncer une vraie connerie de gonzesse.
- Je parle entre autre de manger et pas du chocolat …
- Ben quoi alors ?
- Tu sais, j’ai pas mal lu de trucs sur le sujet, et je me dis que l’homme se bride beaucoup trop avec tous les interdits qu’on nous colle de partout. Les animaux ne font pas tant de chichis. Ils permettent à leur instincts de s’exprimer et ils sont sans doute bien plus épanouis que nous … T’as jamais eu envie de retrouver ton instinct, de vivre en toute liberté ?
- Ben, c’est ce qu’on fait là, non ? On se ballade, une envie de baiser se présente et hop, on joue à la bête à deux dos, d’ailleurs …
Je me suis rapprochée de lui et j’ai commencé à effleurer son torse de mes cheveux.
- Je parlais d’instinct plus bestiaux, plus … brutaux
- De quoi tu parles ? De violence ?
- J’ai confiance en toi Lucie.
Il a dit ça d’un ton grave. J’ai compris que les choses allaient basculer et je n’étais pas sûre d’en avoir vraiment envie. Je pense savoir de quoi il parle. On se ressemble beaucoup lui et moi et si on communiait complètement, comme je pense que cela va se passer, on pourrait devenir redoutables, on prendrait notre pied à vivre selon nos lois. C’était dangereux d’y penser.
- Je rêve éveillé parfois, je me vois me faire justice. J’ai une vie de merde, je suis éboueur. Je suis comme à un rebut de la société. Les gens au mieux m’évitent, au pire disent que je pue et que je ne vaux pas mieux qu’une merde. Quand j’entends ça, je suis révolté. J’imagine comment je pourrais leur faire payer leur connerie et leurs réflexions de merde. Si je pue, c’est parce que je les débarrasse de leurs saloperies ! J’aimerais parfois leur enfoncer le contenu de leurs poubelles puantes au fond de leur gueule qui aime tant parler pour ne rien dire ! J’ai envie de leur faire mal ! J’ai envie de prendre mon pied en regardant la peur sur leur visage ! J’ai envie de lire le pardon dans leurs yeux au moment où ils meurent !
Je ne pouvais en entendre plus et je me suis jetée sur lui. On a fait l’amour comme ça n’était jamais arrivé.
Comme je le craignais, on était vraiment sur la même longueur d’onde.
On ne s’est pas dit grand-chose de plus sur le sujet, une sorte d’accord tacite avait été conclu ce jour-là dans les champs.
Nous savions que tôt ou tard, on laisserait parler nos convictions. Même si elles n’étaient pas des plus acceptables.
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