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La gibbeuse décroissante de la lune s’éclaire entourer des étoiles. Le temps semble se suspendre dans le calme de la nuit, mais moi je sais qu’il ne fait que s’étendre.

Je retarde l’instant où je devrais m’allonger dans mon lit. L’instant où je prendrais ma télécommande pour éteindre les leds qui diffuse une lumière mauve. Mon téléphone posé sur ma table de chevet, je vérifierais une dernière fois que mes alarmes sont bien programmées pour mon réveil le lendemain matin. J’enlèverais mes lunettes de mon nez pour les poser à côté. L’instant de poser ma tête sur mon oreiller sera alors inévitable et le moment redouté deviendra une nouvelle fois réalité.

Fut une période où la perspective de devoir laisser mon esprit et mon corps aux mains du sommeil me comblait de hâte, puis tout a changé. La hâte est devenue de l’appréhension. Ainsi la seule chose à laquelle je me raccrochais disparut sans prévenir.

Les lumières éteintes, la chaleur de la couette sur mon corps vêtue d’un pyjama, mes yeux qui se fermaient et mon esprit qui s’inventait une histoire pour finalement partir pour le monde des songes en toute planitude.

Le réveil n’en était pas plus facile, mais la perspective de pouvoir me créer une vie fictive le temps de quelques minutes me comblait, c’était à quoi je m’accrochais. Ma première pensée le matin en me levant était la perspective de savoir que le soir venu, je poursuivrais cette histoire inventée de toute pièce qui me permettait de m’évader, loin de tous soucis.

Mais ce petit plaisir de ma vie s’est évaporé. Au jour 7028, alors que mon esprit se replongeait dans cette vie fictive. Je devais me dépêcher, car je savais que je ne tarderais pas à plonger dans le sommeil, mais ce moment n’arriva pas. Le temps passait, ce qui était des minutes devient une heure. L’énervement et la douleur m’empêchaient de me concentrer suffisamment sur cette virtualité. Pour plonger dans le sommeil, j’ai dû faire preuve de lâcher-prise sur les pensées qui circulaient dans mon esprit. Je les laissais venir sans les contrôler pour qu’enfin je plonge dans le monde des songes.

Au matin du jour 7029, je me sentais fatiguée. Le temps du coucher venu, je retournais dans cette vie virtuelle, mais le sommeil ne vient jamais. Une nouvelle fois, il me fallut laisser mon esprit voguer aux pensées dont il voulait sans entrer en contact avec au risque de m’éloigner du sommeil.

La même chose se reproduit au jour 7030. Il me fallut me rendre à l’évidence, ce simple bonheur avait pris fin sans que je ne sache pourquoi.

Aujourd’hui, au jour 7031, je redoute de devoir aller me coucher. Que se passera-t-il ? Arriverais-je de nouveau à me plonger dans cette virtualité ? Si cette perspective n’est plus envisageable, à quoi puis-je me raccrocher ? Quel élément me permettra de me lever chaque matin ?

Je n’ai pas cette réponse. L’aurais-je un jour ? C’est une possibilité. Il me reste cependant une chose : l’espoir qu’un jour prochain je pourrais m’endormir sur des pensées que j’aurais décidé, sur des visualisations que j’aurais créées.

Le jour 7028 scella un changement angoissant qui bascula ma vie dans un tourbillon dont il me sera difficile de m’en sortir indemne.


Texte publié par Aihle S. Baye, 16 novembre 2021 à 23h02
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