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tome 1, Chapitre 46 « Le bureau de Jedefray » tome 1, Chapitre 46

— T’en fais pas, tu vas bien, assura Dawn quand Cole ouvrit les yeux.

Elle se tenait penchée au-dessus de lui, tout comme Nours et leurs traits marqués trahirent leur inquiétude. Lambda couinait, les oreilles tirées en arrière, juste à côté de Dawn. Cole reconnut le dossier gris du canapé. On l’avait allongé là tandis qu’il reprenait ses esprits.

L’horreur de sa situation lui revint par flashs. Sa pierre tombale. Les insultes proférées par sa mère. Les aveux de Sven. La chronologie s’insinuait, fluide, à chaque fois qu’un événement traumatique l’assaillait. Il était mort. Bel et bien mort. Ana en avait fait une dépression. Jedefray l’avait ranimé, pensant qu’il s’agissait là de son fils, la chair de sa chair. Sa femme avait méprisé l’enfant-monstre devant ses yeux. Elle avait perdu les pédales. Elle s’était attaquée à lui. Sven s’était interposé. Son père s’était interposé. Traumatisme crânien, Ana était décédée à son tour.

Est-ce que Cole avait envie de pleurer ? De vomir ? Les deux à la fois ? Une peur étrange lui déchira le ventre. Connaître son histoire lui parut alors mille fois pire que de vivre dans l’ignorance, au fin fond du laboratoire. Une montagne infranchissable. Plus il en savait, moins il se reconnaissait, maintenu dans le mensonge et les non-dits depuis trop longtemps et façonné par la folie d’un homme bafouée, le silence du frère coupable d’adultère et de la femme que la solitude, dans cette maison au milieu des bois, désespérait. C’était donc ça, que Cole représentait ? Les fragments d’un passé qu’on aurait balayé sous le tapis comme on l’avait caché, lui, aux yeux du monde ? Est-ce que ces expériences de vies râtées avait forgé sa personnalité, ses mécanismes de défense… tout ce qui faisait que Cole était Cole ?

— J’suis… j’suis comme eux ! s’exclama le jeune homme à l’oeil exorbité et au souffle haletant.

Une vérité absolue. La tutoyer provoqua un froid mystérieux, glacial, en lui. Elle lui gela les veines au moment où Dawnie et Nours se jaugèrent.

— Certainement pas, assura Calvin qui porta une main sur l’épaule de son ami. Si t’étais comme eux, j’aurais jamais traîné avec toi !

Si Cole avait été debout, Calvin lui aurait asséné une bourrade dans le dos, comme le jour de leur rencontre. Il l’avait trouvé si chétif, alors. Il avait beaucoup souffert, c’était indéniable, mais Calvin voyait un changement chez Cole dès qu’il franchissait un obstacle. Plus confiant. Plus déterminé. Plus calme, aussi. Loin du mec qui avait mordu son agresseur le soir où Daniel avait volé son portefeuille.

— Nounours a raison. Tu es unique, Cole, renchérit Dawn dans un demi-sourire.

Ce dernier sse délecta du contact des doigts de la jeune femme à mi-chemin entre sa tempe et ses cheveux. Un geste si agréable et dont il avait cruellement besoin.

— Dis-toi que tout ce que t’as vécu, ça te forge, conseilla Calvin. D’ailleurs, t’as beau avoir vécu au sous-sol du labo pendant quinze ans, tu vois très bien que le comportement de ta famille est franchement démesuré.

— Complètement dingue, ajouta Dawn.

Cole se redressa, sa tête bourdonnait.

— Où est Sven ? demanda-t-il, les dents serrées.

Lambda profita de la position assise du maître pour lui quémander un gros calin auquel l’homme répondit sans attendre. La lourdeur de ses émotions se transféra vers le chien et le soulagea un instant.

— Dans la petite pièce à côté de la salle de bain, indiqua Dawn.

— Il a dit qu’il t’attendait là-bas, conclut Calvin.

— Ne me faites pas croire qu’il a encore des trucs à m’annoncer…

Cole porta une main exaspérée à son front chaud. Trop chaud. De la fièvre ?

— Il n’a pas été loquace, répondit Dawn.

— On est là. Avec toi, Cole.

— Absolument !

L’homme vidé de toute énergie parvint à faire quelques pas, effort qui lui parut insurmontable. Qu’est-ce qu’il allait encore apprendre ? Qu’est-ce que Sven allait encore lui raconter ? Est-ce qu’il disait la vérité ?

Calvin se pencha vers la porte ouverte, près des escaliers. Tout à coup, entrer là-dedans effraya Cole. Son corps lui interdisait d’y mettre un pied. Ses muscles tendus lui hurlèrent de fuir loin d’ici. De recommencer sa vie ailleurs. Il tourna la tête et aperçu Dawn dans son dos. Il se remémora sa tendresse. Sa manière de le calmer. De lui assurer toute légitimité dans ses ressentis. Elle l’avait entendu. Elle l’avait écouté. Son coeur battit plus fort. De manière agréable, comme s’il cherchait à sortir de la cage thoracique pour se diriger vers Dawnie. Un élan qu’elle ne comprendrait peut-être pas, mais qu’il embrassa.

Cole s’accrocha à elle dans une étreinte émouvante, passionnée, désespérée. Dawn, désemparée, accusa la surprise, attendit une réaction du jeune homme qui ne vint pas et se contenta de refermer ses bras sur lui. Il se délecta de la chaleur de son corps contre le sien. Sa faculté à rester debout alors qu’il se sentait si fragile. Il se blottit au creux de son cou alors qu’un tourbillon de joie et d’apaisement s’empara de son être. Le souffle de son amie contre sa nuque lui provoqua un frisson agréable.

— Ca va aller, murmura-t-elle de sa voix si mélodieuse aux oreilles du tourmenté.

Si Dawnie savait ! Si elle savait comme sa simple présence suffisait à lui rappeler qu’il n’était pas juste mort et enterré ! Il avait une vie, là, quelque part. Pas comme tout le monde, différente, mais là. La sienne. Celle qui le libérerait de ses chaînes, de sa famille délétère. Il fallait qu’il la trouve et, sans en comprendre la raison, il était convaincu que Dawn était la clé. La guide sur le chemin de la liberté au bout duquel Nounours lui lançait un signe de main et Lambda un aboiement joyeux.

— Tu peux le faire, insista-elle tandis que ses doigts caressaient tendrement le dos de l’homme.

Oui, il le pouvait. Pas tout seul. C’est pour ça que Nounours lui avait assuré qu’ils étaient là. Ils étaient avec lui. Pour lui. Pour son bien. Pas de la même manière que Jedefray qui cachait les maux avec des gélules et des seringues. Calvin, Lambda et Dawn, au contraire, pointaient du doigt la direction à suivre, l’obstacle à éliminer et ils le franchiraient ensemble. Ils souffriraient ensemble. Ils réussiraient ensemble.

Cole se défit à contre-coeur de cette accolade bienfaisante. Il fit face à la porte où Calvin lui lança, pour détendre l’atmosphère :

— Et moi, j’ai pas droit à un câlin ?

Pour toute réponse, Cole lui attribua une bourrade dans le bras.

— Ouais, j’t’aime aussi, p’tit con ! le rabroua l’ours.

Dawn pouffa de rire avant de lui lâcher :

— Espèce de jaloux !

— Complètement. C’est pas juste.

Cole inspira profondément, puis posa un pied dans la pièce. Au centre trônait un bureau en bois de chêne finement ouvragé. Dans un coin, un ordinateur portable et, de l’autre côté, un élément de décor particulier attire l’attention de l’ancien cobaye. Une représentation de l’A.D.N dans un socle de verre. Cole se souvenait en avoir vu dans ses livres de biologie, ainsi qu’en fond d’écran sur le PC de son p… de Jedefray, quand il l’amenait dans la chambre de son sujet pour y inscrire ses notes. Les murs du lieux sont tapissés de bibliothèques remplies. Derrière le bureau se tient Sven, une clope éteinte au bec.

Ca le démangeait de l’allumer. La confrontation n’était pas terminée. Cole pourrait le détester davantage après les maigres explications qu’il lui restait à apporter, néanmoins, une vague de soulagement avait emportée avec elle l’anxiété latente qui le rongeait. Il avait avoué. Autant pour son rôle dans l’accident d’Ana que celui dans la conception même de Cole. Ce dernier brisa le silence, la voix tendue alors qu’il l’aurait voulue neutre, composée :

— Le scientifique et toi, vous m’avez fait gobé que j’avais tué ma propre mère. Vous m’avez dit, tous les deux, que si j’étais enfermé au sous-sol du labo, c’était parce que j’étais malade. Si ce que tu m’as dit tout à l’heure est vrai…

Il ravala l’envie irrépressible de vomir qui le tenaillait. Sa vie n’avait été qu’un vaste mensonge. Le fait même qu’on le caractérise de “vivant” défiait toute logique. Il reformula la question qui lui brûlait les lèvres sans parvenir à sortir :

— Pourquoi Jedefray m’a-t-il gardé là-dessous ? C’est quoi, la vraie raison ?

Sven garda les yeux rivés sur les diplômes de Jedefray accrochés au mur. Un Master en biotechnologie, un Doctorat dans le même domaine, spécialité Génétique. Sur l’étagère du dessous, quelques dictionnaires de médecine, de chimie. Des ouvrages sur le squelette, la biologie animale, puis d’autres plus centrés sur l’Humain. Les connexions synaptiques, le cerveau, le code génétique. Un savoir que Jedefray gardait pour lui, qu’il n’avait jamais transmis ni à Sven, ni à Cole.

— Quand je suis monté dans la chambre, reprend-il comme si la conversation qu’ils avaient eu précédemment n’avait jamais cessé, j’ai pas reconnu ta mère.

Lambda faisait les cent pas, la tension ankylosait ses muscles.

— Elle avait les yeux révulsés. Peut-être de la fièvre. Elle hypersalivait, ça c’est sur.

Il daigna enfin faire face à Cole :

— Elle a essayé de me mordre.

Il s’arrêta là et attendit une réaction. Dawn se frictionna les bras.

— Comme les gens à Monroe ?

— Dans le même genre. Quand j’ai raconté l’accident à Jed’, il en a déduit que t’étais malade. T’avais refourgué un truc à ta mère. Un effet secondaire de ton retour à la vie, il avait dû merder quelque part dans le code génétique ou je sais pas trop quoi.

— Et t’as gobé ça, guignol ? ronchonna Nounours.

— Ouais, déclara-t-il sans plus de cérémonie. Regardez autour de vous. Si y a un truc que je peux pas enlever à mon frère, c’est son intelligence. Tout ce qu’il y a dans ces bibliothèques, c’est aussi dans son cerveau. Sans mentir. Quand le médecin me dit que j’ai la grippe et que je dois prendre des cachetons, je cherche pas à comprendre et j’le fais. Pareil pour Jed’. Quand il m’a dit que Cole avait transféré une saloperie à Ana, j’ai marché.

— Non ! s’exclama Dawn. Je ne peux pas croire que vous ayez enfermé un type juste parce que peut-être, c’est possible, qu’il soit potentiellement malade, mais on est pas sûrs. Jedefray et toi n’avez rien eu. Ca aurait dû suffire à vous convaincre que vous vous trompiez.

Et s’ils ne s’étaient pas trompés ? Comment expliquer Monroe, alors ? Cole combattit les questions qui lui venaient à l’esprit. Il devait avoir les idées claires, maintenant.

— Je saurai pas expliquer… Jed’ a dû m’dire le pourquoi du comment à un moment donné, mais…

Il haussa les épaules :

— J’ai dû oublier. J’suis le débile de la famille, je vous rappelle.

Dawn renacla. C’était facile, de se poser en victime et de ne rien assumer.

— Bref, on t’a bien amené au labo pour te soigner. Du moins, pour moi en tout cas, ça faisait sens. Je pense que pour Jed’ aussi. S’il avait voulu se débarrasser de toi comme il essait de le faire maintenant alors il aurait pas attendu. Il m’a foutu en quarantaine quand tu m’as affligé cette bâlafre…

Sven fit glisser un doigt le long de sa joue, sur la cicatrice.

— Il l’aurait pas fait s’il y avait pas un virus ou quoi qui te pourrit la vie et la nôtre avec.

Calvin se déplaça vers l’une des bibliothèques, les bras croisés. Il avait travaillé pour Jedefray en tant que biologiste. Loin d’être un doctorant, il dénicherait peut-être un élément qu’il comprendrait et qui mènerait à une solution. Il réalisa que Sven n’était plus d’aucune utilité, dans cette affaire. Il se complaisait dans son ignorance. Il avait eu quinze ans pour se former. Il ne l’avait pas fait. Il avait regardé. Il avait subit. Il n’avait même pas essayé et, cela, Calvin le dégoûtait. Il entendit Cole gronder Sven :

— Donc y a que Jedefray qui puisse m’orienter, c’est ça ? Pratique. T’as pas mieux comme stratagème pour me ramener au labo ?

On avait placé un bloc-note à la va-vite devant une rangée de livre sur la régénération cellulaire. Intrigué, il lut les mots-clés, posés en vrac sur le papier : ARN… Paires de base… chaînes oses-phosphate ->résiste au clivage. Lésions non-réparées : cause sous-jacente du vieillissement. On avait entouré plusieurs fois le terme “vieillissement”. La puce à l’oreille. Une possibilité lui vint en tête tandis que Dawn décrétait :

— Je rappelle qu’à la base, je suis ici pour qu’on aille ensuite chercher un vaccin afin de soigner les gens à Monroe. Vaccin qui, selon toi, Sven, dort bien au chaud au laboratoire.

— Ouais et j’y crois toujours. Jed’ me l’a injecté pendant ma quarantaine. J’ai eu les effets, ça ressemblait un peu à la maladie en question et puis, plus rien. Ca avait fonctionné. Pas de raison que ça marche pas sur les autres. Y a que sur Cole que ça prend pas. Dans un souvenir lointain, Jed’ m’avait parlé d’un virus sur le génome… J’sais pas…. Ca faisait pas grand sens pour moi, ces grandes phrases avec des mots alambiqués comme ça.

Nounours se râcla la gorge :

— J’pense pas que Cole soit malade.

Les airs interrogateurs se rivèrent sur le colosse.

— Hier, j’aurai pu y rester. A cause de la blessure que Marylou m’a infligé.

Il caressa le bandage propre qu’il avait refait entre sa douche et le moment de rejoindre tout le monde pour le petit-déjeuner.

— J’ai eu de la chance. Si ce qui circule à Monroe se transmet par la salive ou le sang, alors ça explique mon état pâteux jusqu’à ce matin. Le risque d’infection varie fortement dans ces cas-là. De 5 à 80%, si j’ai bonne mémoire. Dans le cas de Monroe, on parle d’une pandémie. Toi et ton frère, vous nous prouvez que la prétendue maladie se transmet pas autrement.

— J’ai pas compris, le coupa Sven.

— Jedefray et toi, vous avez passé du temps avec Cole. A moins que vous alliez le voir en combinaison intégrale, vous n’aviez pas peur que le virus vous contamine par voie aérienne. Par contre, Cole te griffe et, tout de suite, c’est la quarantaine avec administration du vaccin. Donc, par voie du sang, de contact ou par gouttelettes, éventuellement. Peu importe laquelle des trois solutions vous choisissez, il y a un hic : Dawn n’est jamais tombée malade. Elle a pourtant parlé à Cole, touché Cole et, franchement, vu tout ce qu’il s’est passé, je serai pas surpris qu’il se soit égratigné à un moment donné et que son sang se soit retrouvé plus ou moins sur nos fringues, mélangé à celui d’autres “enragés” et animaux sauvages.

Calvin soupira avant de reprendre :

— Vu mon état hier, provoqué non pas par Cole mais un agent extérieur, mon système immunitaire était fortement sollicité… mais j’étais, de fait, beaucoup plus fragile qu’en temps normal. Si Cole était malade, je serais probablement en train de vous dévorer tous les trois ou d’agoniser dans un coin. Jusqu’ici, on ne s’est jamais protégé de Cole. Ni nous, ni Jedefray. C’est pas le comportement normal d’un doctorant en biologie génétique persuadé que son fils est porteur d’un virus contagieux.

Il s’adressa à Sven :

— Pas d’offense pour le fait d’avoir dit que Cole était le fils de ton frère.

— Nan, t’inquiète. Je comprends.

Dawnie s’approcha de Cole :

— Effet de l’hypochondrie ou pas, je passe ma vie à désinfecter mon appart. Partout où je vais, faut que je désinffecte. Le problème, c’est qu’au moindre virus ou à la moindre bactérie qui passe, je me la chope. Je ne crois pas non plus que tu sois malade. C’est pour ça que je n’hésite pas vraiment à t’approcher.

L’entendre ainsi prendre sa défense illumina le coeur de Cole. Il bomba le torse, plus confiant en lui que jamais. Dawn appela Sven :

— Jedefray a pu te manipuler. Je le crois assez fou pour te faire croire que tu peux mourir et donc te mettre en quarantaine pour rien et t’administrer le vaccin… de tout et n’importe quoi. Tu aurais forcément développé des symptômes, ton corps réagit au vaccin, peu importe ce pour quoi on te vaccine.

Sven secoua la tête, perdu :

— C’est complètement con, comme idée. Pourquoi il ferait un truc pareil ?

— Pour garder les vraies raisons de ses agissements pour lui, murmura Calvin.

Le frisson. Le frisson de l’éffroi. Une nouvelle révélation à laquelle Cole ne s’attendait pas. Elle lui glaça le sang. Dawn près de lui, il tiendrait. Il le fallait. Il demanda :

— C’est-à-dire ?

— Ton père t’a ramené d’entre les morts, Cole. Qui ne rêve pas de ça ? Qui ne rêve pas de modifier son ADN pour permettre une régénération rapide des cellules ? Voire même, soyons aussi fou que Jedefray, un rajeunissement de celles-ci ? L’immortalité !

Il jeta le bloc-note sur le bureau, sous le nez de ses interlocuteurs frappés de stupeur.


Texte publié par Albane F. Richet, 26 janvier 2025 à 20h45
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