Pourquoi vous inscrire ?
«
»
tome 1, Chapitre 43 « Sven et Jedefray » tome 1, Chapitre 43

Reste avec moi. Ne m’abandonne pas. Pas toi. Cole serra Dawn plus fort contre son corps et passa une main dans ses longs cheveux noirs. Ses lèvres se collèrent sur sa joue. Sa mâchoire. Trouvèrent sa bouche. La passion embrasa le jeune homme, il brûlait. La fièvre. Son bras serpenta le long du dos de son amie, ses doigts vagabondèrent plus bas. Un frisson l’étreignit quand elle caressa sa nuque, son torse bouillant. Il grogna. Embrassa son cou. Souffle court. Le sang courut dans leurs veines, leurs artères, cogna à leurs tempes. La langue de Cole lécha jusqu’à la carotide. La chair. Chaude. Délicieuse. Il y planta les dents. Mordit plus fort. Dawn cria. Hurla. Le doux liquide écarlate se déversa à flot dans son oesophage. Ses papilles frémirent d’extase. Ses ongles s’enfoncèrent dans la peau de Dawn. La passion. La jouissance.

Cole sursauta dans le lit de Sven. Il transpirait par tous les pores de sa peau. D’un bond, il s’extirpa des draps. Il avait besoin d’air pur et décida d’ouvrir la fenêtre malgré les particules de gel et de rosée qui en constellaient le rebord. La toile d’araignée près de la vitre l’amusa, déguisée en énorme flocon de neige. Au loin, les arbres demeuraient immobiles, endormis. Malgré le chaos et les mauvaises herbes, Cole trouva le jardin agréable à regarder. Depuis sa sortie du laboratoire, il ne pouvait s’empêcher de trouver une forme de beauté dans toute manifestation de la nature. De la simplicité. Du calme.

Son œil aigue-marine fut attiré par les hellébores, là où Sven les avait entreposées. Des fleurs noires à moitié fanées qui, malgré tout, apportèrent une certaine tristesse au jeune homme. Il connaissait leur secret. Ce qu’elles renfermaient, là, sous terre. Il lui faudrait affronter ce démon, à un moment donné. Celui de son passé, de ce qui a amené cette femme à mourir et à être enterrée par son propre mari. Elle était tombée sans force dans le trou de fortune où une flaque s’était formée le temps que Jedefray ne creuse. L’odeur de l’argile humide. Son poids sur ce corps étouffé, compressé. La bouche remplie de terre, d’insectes. Les poumons brûlants, prêts à exploser. La suffocation. Longue. Douloureuse.

Cole tourna le dos à la tombe. Il réfréna la nausée. Elle était morte. Sa mère était déjà morte au moment où Jedefray l’avait emmenée. Elle n’avait rien pu sentir de tout cela. Ce n’était que l’imagination trop fertile de Cole qui travaillait et lui envoyait des images, des odeurs, des sons atroces.

Une autre fragrance vint chatouiller ses narines. Beaucoup plus chatoyantes. Il suivit les effluves qui menaient droit vers la cuisine. Cole stoppa à mi-chemin et tendit l’oreille à la porte de son ancienne chambre. Il passa une tête et vit Nours toujours profondément endormi. Il poursuivit son chemin, rassuré que son ami ne se soit pas transformé en ces espèces d’enragés qui peuplaient Monroe et les bois de la forêt domaniale.

En bas, Sven s’affairait à la gazinière. Le grésillement du beurre provoqua la grogne de l’estomac de Cole. Ce dernier émergea dans la cuisine, Dawn sirotait un café, assise sur un mange-debout face au plan de travail. Sven lui avait dégoté d’autres vêtements qu’un simple pyjama : elle revêtait désormais une belle robe bleue qui serra le cœur de Cole. Ses souvenirs du jour tragique où il avait perdu sa mère avaient ravivé chez lui de lourds détails, dont cette robe. Ana avait copieusement insulté son fils, peu de temps avant de se retrouver six pieds sous terre, alors qu’elle portait précisément cette étoffe. Cole comprit mieux le malaise de Dawn, lorsqu’elle lui avait demandé de ne pas poser trop de questions sur l’origine de ces vêtements de fortune.

Il vint s’asseoir près d’elle, sans cesser de la contempler, tandis que Lambda fixait avec intensité la poêle que Sven remuait de temps en temps. Avec un peu de chance, de la nourriture tomberait de là-haut. Tout ce qui touchait le sol revenait à Lambda. C’était la règle. Le canin l’avait bien compris.

— Hey ! Bien dormi ? demanda Dawn en portant sa tasse à ses lèvres.

— Ça va… tu prépares quoi, tonton ?

Sven jeta un oeil dans la direction de son neveu, un demi-sourire aux lèvres.

— Tu devines pas ?

Cole ronchonna :

— Les jours où Jed’ s’en fout de ma diet, j’ai droit à des céréales au chocolat, mais… ça se cuit pas, alors…

Sven ricana :

— Nan, mieux que ça !

Il prépara les assiettes et y déposa des tranches de pain imprégnées d’oeuf et de lait.

— Et voilà ! Pain perdu pour tout le monde, s’exclama-t-il en lançant une tranche à Lambda.

Le parquet grinça dans leur dos. Dawn, Cole et Sven se retournèrent, intrigués. La surprise gagna leur visage, ainsi qu’une certaine appréhension. Calvin était réveillé. La tête dans le vague, les cernes sous les yeux, le teint crayeux… mais debout.

— Ca va ? questionna Sven.

— J’ai fait des putains de cauchemars toute la nuit, expliqua Nounours de sa voix pâteuse, mais j’ai plus de fièvre.

Cole se leva et alla prendre son ami dans ses bras, soulagé :

— Tu as faim ? Sven a fait du pain perdu.

Nours se fendit d’un petit rire :

— C’est pas mon estomac qui m’a fait sortir de ma tanière, mais je vais faire honneur.

— Cole, appela Sven, quand t’auras fini de manger, t’oublieras pas de sortir ton chien.

Cole cessa de mastiquer sa bouchée, jeta un oeil interrogateur vers Nours, vers Dawn, puis avala son morceau avant de demander :

— C’est… c’est moi qui le sort ? Pour de vrai ?

La faim le tiraillait tant qu’il put suivre la trajectoire de la nourriture tandis qu’elle glissait le long de son oesophage.

— Ouais, déclara Sven en détournant le regard, je te fais confiance.

Cole demeura interdit. Lambda, qui venait d’engloutir son petit-déjeuner, daigna enfin saluer son maître d’un coup de patte sur le pantalon. L’alpha lui gratta la tête. Lambda lui câlina le flanc avec sa truffe humide.

Un rictus se dessina sur les lèvres de l’ancien prisonnier. Il réalisa combien la situation s’apparentait à la réalité dont il avait toujours rêvé. Une scène de petit-déjeuner simple, amicale. Sans scientifique. Sans “grande nouvelle” à lui annoncer. Sans entraves et sans risques d’expérimentations sur sa personne.

— Mes compliments au chef, complimenta Dawn. Tu cuisines beaucoup, Sven ?

Calvin fit tourner le pain dans son assiette sans y toucher.

— Ouais, répondit Sven en s’asseyant face à eux avec son propre plat, j’ai appris les bases quand j’étais étudiant, vu que je vivais tout seul dans vingt-cinq mètres carrés. J’ai peaufiné le tout pendant la grossesse d’Ana.

Cole manqua de s’étouffer à l’entente du prénom de sa mère. Dawn, à l’écoute, fronça les sourcils. Quelque chose la chiffonnait dans ses déclarations. Son voisin de table toussa tandis que Calvin lui tapotait le dos, sans grand résultat.

— Si j’avais su que ça te ferait un tel effet ! reprit Sven. En tout cas, ces neufs mois ont été un vrai sketch ! T’as été chiant d’un bout à l’autre, tu peux me croire.

— J’t’emmerde ! répondit l’intéressé une fois le souffle revenu.

Dawn se frictionna les bras avant d’aborder le sujet qui lui brûlait les lèvres :

— Je peux te poser une question indiscrète, Sven ?

Celui-ci enfourna une belle bouchée de pain perdu avant d’acquiescer.

— Tu as l’air d’avoir été beaucoup présent… dans cette maison. Qui est la maison d’Ana et Jedefray, si j’ai bien compris. Vous viviez à trois sous le même toit ?

Sven la jaugea, l’oeil en coin, avant de dire :

— Ouais, je comprends que ça puisse paraître bizarre que je sois tout le temps dans le décor. J’avais mon propre appart’ en ville, je faisais juste souvent la route.

Calvin pesta, non sans mâcher avec difficultés :

— Qui voudrait venir souvent chez Jedefray Coldman, sérieusement ?

— J’avoue ! renchérit Cole. T’aime te faire du mal, tonton.

Sven finit son assiette avant de la repousser d’une main et d’argumenter :

— Parce que tu crois vraiment qu’il était souvent là ? Ta mère arrêtait pas de se plaindre qu’il était toujours au labo. Elle déprimait sec. Du genre un peu trop, avec les idées noires et tout ça. J’venais lui tenir compagnie, y a pas de mal à ça.

Calvin poussa un petit rire convenu qui irrita son interlocuteur :

— Quoi ? Un truc à dire ?

— Non, non, rien.

— Garde tes allusions pour toi ! Soyez contents que j’étais là parce que ça a failli pas arriver.

Dawn replaça sa longue chevelure noire dans son dos :

— Pourquoi ça ?

Cole suivait les échanges avec difficultés, mais il s’accrocha.

— Pour répondre à ta question, lança Sven, faut remonter loin en arrière.

Lambda se déplaça vers lui et posa son museau contre sa jambe. Une bonne manière de l’inciter à se lancer :

— Faut savoir que dans ma charmante famille, y a deux poids, deux mesures. Jedefray a toujours été l’intello, la fierté. Le plus grand, le plus beau, le plus fort, vous voyez l’genre.

Dawn colla ses bras sur la table et et plaqua le menton avant de murmurer :

— C’est fou comme j’espère ne jamais le revoir… une fois m’a suffit.

— Ouais bah imagine, j’ai vécu avec lui toute ma vie. Bon du coup, mes parents, ils étaient pas tendres avec moi. Peu importe ce que je disais ou faisais, c’était jamais assez bien. Ou Jed’ pouvait me surpasser à coup sûr. Ma mère, surtout, elle nous mettait en compétition, en particulier à l’école. Jed’ avait les meilleurs résultats. Jed’ avait un avenir. Jed’ se comportait bien. Il fallait que je fasse tout comme Jed’.

Cole grogna. Cette histoire lui coupait déjà l’appétit.

— Comme tu dis, gamin. En tout cas, dès que j’ai eu mon diplome, j’me suis tiré de la baraque et j’ai coupé les ponts avec tout le monde.

— Même Jed’ ? s’enquit Dawn.

Cole et Calvin tendirent l’oreille, surpris. Celles de Lambda frémirent.

— Même Jed’. J’étais tellement mieux ! Dans mon propre appart’, avec des amis qui m’appréciaient pour moi, je chantais même dans un groupe qu’on avait monté tous ensemble.

— “Unchained” ? supposa Cole.

— C’est ça. De la pop-rock. Peu importe, ça a pas duré longtemps, mais c’était chouette. Bref, j’me sentais libre.

Pourquoi n’avait-il pas compris combien Cole avait eu besoin, lui aussi, de cette liberté tant désirée ? A croire que Jederay ne savait qu’enfermer ceux qui l’entouraient. A y repenser, Cole se rendit compte que son oncle s’attardait peu dans sa chambre quand son frère s’y trouvait. Il se murer dans le silence et s’éteignait, loin de ressembler au Sven devant son oeil ce matin.

— Pourquoi être revenu, alors ? le rabroua Calvin.

Dawn adhérait au récit, ses pieds se balançaient dans le vide.

— J’allais jamais revenir. Pour de vrai. J’adorais ma nouvelle vie, j’ai passé mon diplôme de chargé de sécurité et j’ai même dégoté mon premier job. Tranquille. Quand on m’dit pas que j’suis un minable, j’suis capable de faire des trucs bien. Et v’là-t-y pas qu’un jour je reçois une lettre. Une belle, hein ! Toute blanche, avec une reliure dorée. Magnifique. Je l’ai ouverte, c’était un faire-part de mariage. Mon grand frère et sa future femme qui m’invitaient. Sympa, hein ?

Il soupira et hocha la tête.

— A la base, je voulais pas y aller. Pis, genre… un mois après, Jed’ qui daigne se souvenir de mon numéro de téléphone. Il m’appelle comme ça et me baratine pendant près d’une heure, comme quoi il a changé, qu’il est désolé de ce que j’ai pu subir pendant l’enfance, qu’il aimerait qu’on fasse la paix… J’vous passe les détails.

Devant les airs décontenancés du groupe, Sven ouvrit une parenthèse :

— Croyez pas, hein. On peut penser ce qu’on veut de Jedefray, mais j’ai toujours reconnu son intelligence. C’est un parfait négociant et un excellent manipulateur. Mine de rien, il reste mon grand frère. Alors quand il m’a dit que son mariage était le début d’une nouvelle vie pour lui et qu’il voulait que j’en fasse partie…

—… tu as cédé, conclut Cole dont la frustration transperçait la voix.

— Ouais.

Une moue se dessina sur les lèvres de l’oncle et du neveu. Sven continua :

— J’y suis allé dans l’optique de repartir aussitôt le gâteau avalé. Rien que l’idée de voir mes parents, ça me filait de l’eczéma, c’est dire…

— Ah oui, quand même !

Cole haussa un sourcil vers l’autrice de cette dernière remarque. Dawn semblait le comprendre. Faisait-elle semblant ? A moins qu’écouter les autres fut inscrit dans ses gènes. Cole décrochait déjà à moitié. Il se fichait bien du passé de Sven. Rien n’expliquerait au moins quinze ans d’acceptation face aux humiliations que Cole avait subi. Un acolyte. Voilà tout ce qu’avait toujours été Sven. Il aurait dû avoir honte, plutôt que de se poser en victime. Le visage fermé, Cole écouta d’une oreille distraite :

— Ouais… mais bon, j’sais pas. C’était pour mon frère. J’dois aimer tendre le bâton pour m’faire battre.

Dawn secoua la tête :

— Non, c’est pas ça. Vous avez une relation compliquée, mais je suis sûre que vous avez aussi passé de bons moments ensemble. C’est pas facile de disparaître aux yeux d’une personne qu’on a côtoyé si longtemps. Qui fait partie de la famille.

Sven, surpris qu’on le comprenne, lui lança un sourire contrit :

— C’est clair que ça a beaucoup pesé dans la balance. Je voulais y croire. Au fait qu’il avait changé. Y a que les cons qui changent pas d’avis, hein ? Je me suis dit qu’il avait forcément pris en maturité et, maintenant qu’il vivait avec sa chérie, il était plus intoxiqué par nos parents. Y avait moyen qu’on discute. Entre adultes.

— Justement, s’imposa Calvin, votre frère est un con. Pas moyen qu’il change, lui.

Cole applaudit la remarque sous le regard blasé de Dawn et la honte couplée de culpabilité de Sven.

— Prenez-le comme vous voulez, n’empêche qu’il a tenu à ce que je sois son témoin. Sans rire. Si ça c’était pas une preuve qu’il m’estimait !

Le visage de Dawn s’éclaira :

— Ah ! Bah voilà ! Comme quoi, ce n’est pas juste le vilain monstre que vous me décrivez, tous les deux.

Cole serra les poings. Si. C’était un monstre. De la pire espèce. Dès que son père l’embrouillait avec son ton mielleux, la rage reprenait le dessus. Elle grondait, d’ailleurs. Dans ses entrailles. Au fur et à mesure du récit de Sven. Même loin du laboratoire, Cole mourrait d’envie d’arracher la carotide de son bourreau et de s’en faire un collier.

— En vrai, j’aurai dû me douter qu’il y avait une arnaque dans l’affaire. Déjà, le truc c’était un mariage en grande pompe. Le genre où je me suis senti ridicule-minable à côté des grands pontes de la médecine, mes parents et leurs amis tous aussi bobos les uns que les autres et le reste de la famille dont certains se rappelaient même pas mon existence tellement on les voyait souvent.

Dawn fronça les sourcils :

— Mais ils se souvenaient de celle de Jedefray ?

L’interrogé haussa les épaules :

— Oh bah oui ! Un doctorant dans la famille, un haut potentiel intellectuel, tu penses qu’on l’oubli pas, lui ! Son frangin débile, par contre… lui, il fait tâche dans le tableau, tu vois ?

Dawn soupira, rongée de compassion.

— Heureusement, y avait les parents et les frères et soeurs d’Ana. Bien plus sympas. Ca m’a permis de supporter le vin d’honneur et d’ignorer mes parents relous. Ils revenaient souvent à la charge pour savoir comment j’allais, ce que je devenais, combien ils étaient bouleversés que je donne jamais de nouvelles… bref, un bon gros lot de conneries. Je prétextais toujours avoir un truc à faire et, vu que j’étais le témoin de Jed’, ça passait crème à chaque fois.

Cole joignit les mains devant sa bouche. Les relents acides lui brûlaient l’oesophage. Sven aurait dû se confronter à son frère, ce jour-là. A ses parents.

— Quoiqu’il en soit, j’ai tenu la promesse que je m’étais faite et après le gâteau, je me suis taillé. Les heureux mariés m’ont racompagnés jusqu’à la porte.

Son regard se perdit dans le vague. Il rumina ce passage de sa vie avant de reprendre :

— Ana m’a remercié d’être venu, bien sur. Mais j’ai lu dans ses yeux que… c’était plus que ça. Elle était contente que je sois là… pour mon frère. Elle m’en a parlé plus tard… A ce qui paraît, Jed’ parlait souvent de moi et notre séparation de quelques années l’avait beaucoup touché.

Il haussa les épaules :

— Vous en penserez ce que vous voudrez, mais j’ai pas de raison de douter de la parole d’Ana. Bref, après m’avoir remercié, elle est retournée à la fête et Jed’ est resté un moment encore avec moi. C’était… un peu bizarre. On avait des trucs à se dire, mais aucun de nous deux paraissait prêt à se lancer.

Dawn adopta un air attendri qui détonnait avec l’air fermé de Cole. Sven sourit, le rouge lui monta aux joues :

— C’est très con, j’vous jure…

Il se mordilla les lèvres avant de relever les yeux vers ses compagnons :

— On s’est r’gardé, sans rien se dire. Il a eu les larmes aux yeux. Moi aussi. Y a comme… une connexion qui s’est rétablie à ce moment-là. Un truc qu’on a toujours eu entre nous mais… qui s’était endormi. Je… j’ai passé une bonne journée. J’ai pu discuter avec Jed’ pendant le vin d’honneur et le repas comme si… comme si on s’était jamais quittés. C’était pas l’moment des guéguerres, tu vois, alors on a juste voulu profiter de l’évènement. Et là… je sais pas, je… j’ai eu l’impression d’avoir enfin retrouvé mon grand frère.

— C’est trop mignon…

Dawn le considéra, béate. Une forme de tristesse étreignit Cole. Combien de fois avait-il voulu retrouver son père ? Celui qui lui lisait des histoires le soir ? Qui lui expliquait les mots difficiles dans ses livres sur les plantes et les animaux ? Qui ne voulait… que le bien de son bonhomme ? Il écrasa un sanglot du revers de la main avant que quelqu’un ne constate son existence. Il ne pluererait pas pour Sven. Ni pour Jedefray, lui qui avait vendu son âme le jour où il avait ramené celle de son fils à la vie.


Texte publié par Albane F. Richet, 6 janvier 2025 à 20h47
© tous droits réservés.
«
»
tome 1, Chapitre 43 « Sven et Jedefray » tome 1, Chapitre 43
LeConteur.fr Qui sommes-nous ? Nous contacter Statistiques
Découvrir
Romans & nouvelles
Fanfictions & oneshot
Poèmes
Foire aux questions
Présentation & Mentions légales
Conditions Générales d'Utilisation
Partenaires
Nous contacter
Espace professionnels
Un bug à signaler ?
2912 histoires publiées
1303 membres inscrits
Notre membre le plus récent est Terremer
LeConteur.fr 2013-2025 © Tous droits réservés