Aglaë courait à travers la petite chaume, paniquée.
Sa grand-mère, la très célèbre sorcière Una Coudan-Lécouil. l’avait laissée pour la journée avec la mission la plus simple qui soit : surveiller le chaudron millénaire. C’était un gros chaudron comme il en existait des centaines, à l’exception près que celui-ci était sur le feu depuis plus de trois cents ans. Les sorcières se relayaient de génération en génération pour l’alimenter, dans le but de trouver la mixture exacte, la potion la plus exceptionnelle qui soit, celle qui permettrait à leurs descendantes de vivre éternellement.
Mais voilà, Aglaë venait de commettre une « petite » erreur qui risquait de mettre Mamie en colère. Alors qu’elle expérimentait des figures complexes sur son balai volant, celui-ci lui avait échappé des mains et avait poursuivi sa course vers le chaudron. L’énorme récipient, suspendu à une barre de bois, s’était mis à tanguer dangereusement, et puis la anse avait lâché. Dans un boucan de tous les diables, tout son contenu s’était répandu sur le sol, aspergeant la moquette blanche de sa grand-mère d’un énorme tsunami vert-noirâtre.
Sous le choc, Aglaë avait longuement regardé le liquide se répandre sur le carrelage, et puis elle réalisa qu’elle allait avoir de gros ennuis. Plutôt que d’appeler sa grand-mère à la rescousse, elle remonta le chaudron à sa place originelle, plaça un gros bout de scotch pour maintenir l’anse et remit de l’eau dedans. Elle regarda autour d’elle. Elle n’avait aucune idée de ce qui se trouvait dans le chaudron originel !
Alors elle piocha au hasard sur les étagères trop remplies de sa grand-mère : vieilles chaussettes, langue de vipère, pattes de grenouilles, quelques feuilles de salade, de la poudre de calamar, un renard empaillé et même la vieille culotte de Tata Ghyslaine pour être certaine que la marmite ait la même odeur qu’avant. Elle s’occupa ensuite du nettoyage. À coup de sorts interdits, elle rendit sa blancheur à la moquette, épongea le sol de bois et fit attention à placer un sort d’illusion sur les bocaux pour que Mémé ne se rendent pas compte de la disparition de ses anciens ingrédients.
Elle eut juste le temps de souffler de soulagement que la porte s’ouvrit sur Mémé. La vieille dame lui sourit tendrement, puis vint l’embrasser sur les deux joues. Aglaë, mal à l’aise, en profita pour s’éclipser, prétextant un rendez-vous urgent. Elle ne fit pas deux pas dehors que, d’un seul coup, le toit de la maison explosa. Elle ne se retourna pas et partit en courant, sous les jurons de sa grand-mère, qui ne tarda pas à se rendre compte de la supercherie.
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