— Enfin, mon brave ! Que voulez-vous dire par là ?
L’homme agita ses bras pour toute réponse et pointa frénétiquement le haut de son corps. Le prêtre soupira et posa ses deux mains sur ses hanches, agacé.
— Ce n’est pas comme ça que la cérémonie est censée se passer ! Quand je dis que vous devez embrasser la mariée, vous embrassez la mariée, nom de dieu.
La future épouse cacha son visage dans ses mains, embarrassée. C’était censé être le plus beau jour de sa vie, mais celui-ci prenait peu à peu l’allure d’un cauchemar. Déjà, la bague de mariage n’était pas passée autour de son doigt, bien qu’elle eût dit à son mari de penser au fait que lorsqu’elle s’excitait, elle se transformait en ogresse. Il ne l’avait pas écouté, et voilà le résultat. Elle se trouvait désormais dans une robe trop petite pour elle et trouée à l’endroit le plus incommodant, sans bague, et avec un mari qui refusait de l’embrasser.
Ou plutôt qui ne pouvait pas l’embrasser. Il était vrai que le mariage avait été décidé un peu à la va-vite et les préparatifs n’avaient pas pris le temps nécessaires. Le prêtre avait été choisi en moins de deux jours, et il n’était pas des plus coopératifs. Ne pouvait-il pas trouver une autre solution ?
Après tout, il était assez évident que le Cavalier sans tête ne pouvait l’embrasser puisqu’il n’avait pas… de tête ! Son futur mari continuait de pointer le trou au-dessus de ses épaules avec désespoir. Ne pouvant se défendre verbalement, il faisait avec les moyens du bord.
— Oh et puis vous m’emmerdez, hein ! cria le prêtre. Si vous voulez vraiment épouser votre gueuse, raccourcissez lui la tête et frappez virilement vos torses !
L’épouse grogna quelque chose que personne ne comprit. Alors le prêtre, excédé, décida de quitter la cérémonie. Il jeta la Bible à terre, l’écrasa deux ou trois fois, ce qui déclencha une série de cris outrés et choqués, puis il s’en alla, laissant les tourtereaux seuls.
— Je vous déclare mari et femme, bla bla bla, faites des enfants, bla bla bla, acheva-t-il en regagnant le palais.
Le public, ne s’en offusquant pas, célébra les noces par de grands cris joyeux alors que le couple inhabituel se dirigeait vers la sortie de l’église… tant bien que mal. Ce n’est pas si simple quand vous n’avez pas de tête pour marcher droit.
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