Jour 4 - Légendes oubliées
Le ciel nocturne était couvert de rayons lumineux, tous en provenance de l’énorme bâtiment situé au plein coeur de la citadelle du Pays Merveilleux. On disait que tout le gratin de la région y serait : des princesses, des rois et même le grand méchant loup, que personne n’invitait plus jamais à cause de son haleine à faire mourir les morts.
Tout le monde était là.
Tout le monde, sauf le joueur de flûte du Hamelin. C’était triste pour un musicien de renom tel que lui de se retrouver là, à quelques mètres de l’entrée du lieu le plus important du moment, sans carton d’invitation. Oh, il avait bien essayé d’entrer. Plusieurs fois. Il avait même tenté de charmer Tarzan, qui montait la garde à l’entrée et jouait les vigiles. En vain. Personne ne savait qui il était, et comme on ne savait pas qui il était, il restait dehors.
Alors il enrageait. Coincé derrière les barrière de sécurité, il réfléchissait à un moyen de stopper la fête. Il regarda sa flûte, il regarda les égouts derrière lui, puis un sourire sadique étira son visage. Ils pourraient le stopper lui, mais pourraient-ils stopper un demi-million de rats qui tentent de s’engouffrer dans la boite de nuit. Il saisit sa flûte et commença à jouer sa mélodie préférée. Bientôt, le sol se mit à trembler, alors qu’une clameur répondait à l’appel du joueur de flûte, inarrêtable et entêtante.
— « Ha ! Qu'est-ce qu'on est serré, au fond de cette boîte ! », chantent les sardines, chantent les sardines. « Ha ! Qu'est-ce qu'on est serré, au fond de cette boîte ! », chantent les sardines entre l'huile et les aromates !
Le chant se répandit partout dans la ville alors que les animaux sortaient de tous les orifices de la terre. Fier de son sort, le joueur de flûte les lança tous à la conquête de la boîte de nuit. L’effet ne se fit pas attendre. Les princes, petites natures, furent les premiers à quitter les lieux en criant d’une voix hystérique, suivis par leurs princesses, excédées par leur incompétences et leurs parents, trop honteux pour rester là. Le Grand Méchant Loup, excité, dévora une nouvelle fois les sept chevreaux et la maman de Tarzan, s’attirant le courroux de ce dernier.
Une fois la voie libérée, le joueur de flûte entra dans la boîte de nuit. Mais… Il était seul. Tout le monde avait déserté. Malgré la tristesse qu’il ressentit à cet instant, une voix au fond de lui lui souffla qu’il n’avait pas tout perdu. Grâce à ce coup de maître, on se souviendrait longtemps de son nom. Peut-être même éternellement.
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