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Quelques semaines après l’incendie causé par le feu de Toda dans le monde des humains, Tsuzuki et Hisoka furent convoqués par le chef Konoe pour résoudre une nouvelle affaire assez étrange. Pour une fois, Tsuzuki était à l’heure à la réunion.

Quand ils entrèrent, ils virent dans le bureau du chef Tatsumi ainsi que Yutaka. Konoe leur fit signe d’entrer et de refermer la porte derrière eux, puis la réunion commença.


Tsuzuki, Hisoka, commença Konoe, si je vous ai convoqués c’est que nous avons un nouveau cas à résoudre qui pourrait être lié à Muraki.

Après cette introduction, il projeta sur le mur les photos de cinq jeunes hommes.


Comme vous pouvez le constater, reprit le chef du JuOhCho, les cinq victimes sont tous des jeunes hommes avec une apparence similaire : des cheveux bruns, des traits du visage assez androgines et, le plus troublant, ils ont tous des lentilles de contact aux pupilles de couleur violette. Et ils ont tous vingt-six ans. Autre point commun entre toutes les victimes : ils ont tous le nom de Tsuzuki gravé sur leur front. Faites bien attention lors de votre enquête, il semblerait que Tsuzuki soit particulièrement visé par le meurtrier qui ne semble s’en prendre qu’à des jeunes hommes de vingt-six ans avec une apparence similaire.

Pendant tout l’exposé de Konoe, Tsuzuki n’avait pas cessé de pâlir, se sentant coupable pour ces morts : après tout, comme l’avait dit le chef à la fin, d’après les éléments dont ils disposaient il semblerait que ce fût après lui que le meurtrier en avait réellement, il avait donc le sentiment que, si ces jeunes hommes avaient été assassinés, c’était à cause de lui.

Hisoka, qui le regardait depuis le début, remarqua parfaitement le trouble de son partenaire et, après la fin de l’exposé du chef, il saisit Tsuzuki par l’épaule et le retourna vers lui pour le regarder droit dans les yeux et lui dire :


Ecoute-moi bien Tsuzuki, car je ne me répéterai pas : ce n’est pas de ta faute ! Tu n’as rien fait, tu es innocent ! Tu n’as pas à te sentir coupable à cause des actes d’un malade qui ne cherche clairement qu’une seule chose : te faire souffrir. Or, en réagissant comme tu le fais, tu laisse le coupable gagner : tu dois te détacher de tout ça, ne laisse pas ses actes t’atteindre et au contraire, fait tout ce que tu peux pour arrêter le coupable. C’est la seule chose que tu puisses faire pour les victimes, et c’est la seule manière d’empêcher d’autres morts. D’accord ?


Oui, tu as raison…


Bien, intervint Konoe, maintenant que c’est réglé, vous pouvez aller sur les lieux afin d’arrêter le coupable. Exceptionnellement, pour cette mission, vous serez accompagné par Tatsumi ici présent. Yutaka ne vous accompagne pas mais reste néanmoins joignable au cas où vous auriez besoin de renfort. Est-ce que c’est compris ?


Oui, répondirent Hisoka et Tsuzuki.


Muraki faisait face à Tsuzuki, plein de haine et de rancœur face à celui qui l’avait privé de sa vengeance.


En détruisant ce qui restait du corps de mon frère avec le feu de Toda, débuta le docteur, tu m’as empêché de profiter de ma revanche sur l’homme qui m’a tout pris. J’ai donc voulu te le faire payer. As-tu apprécié mes présents jusqu’à maintenant ?


Des présents ? Quels présents ? demanda Hisoka. Tu es juste un malade ! On ne peut pas considérer comme des cadeaux les corps de tes victimes !


J’ai pris énormément de plaisir à m’occuper de ces jeunes hommes, poursuivit Muraki en ignorant l’intervention d’Hisoka, et j’ai mis beaucoup de soins à sélectionner mes œuvres d’art.


Si tu m’en veux à moi, pourquoi t’en être pris ainsi à des personnes innocentes au lieu de moi ?


Parce que tu dois souffrir ! s’énerva Muraki, et que tu souffres bien plus si je m’en prends à d’autres personnes ! Tranquillise-toi, se calma le médecin fou, ton tour viendra bien assez tôt. Mais avant ça, je vais devoir éliminer une personne à laquelle tu tiens. Et seulement là, quand le désespoir grandira en toi, je me montrerai magnanime et je te tuerai.

Tout en parlant, il invoqua discrètement un démon et lui ordonna de tuer Hisoka. Tsuzuki, voyant son partenaire en danger, eut le réflexe de se mettre sur la trajectoire du démon pour protéger le plus jeune. Pendant ce temps, Tatsumi combattait contre Muraki qu’il finit par tuer.


Tsuzuki ! cria Hisoka en rattrapant son équipier alors qu’il titubait après avoir subi l’attaque qui lui était destinée. Pourquoi ? s’étrangla-t-il entre ses larmes.


Je… je ne voulais pas… qu’il te fasse du mal… que tu meurs par ma faute…, expliqua difficilement le shinigami en haletant à cause de la douleur causée par sa blessure.

Sur ces mots, il s’évanouit.


Hisoka attendait assis sur un banc dans le couloir, les coudes sur les genoux et la tête plongée dans les mains. Il revoyait la scène, le démon qui ouvrait sa gueule pour l’attaquer, Tsuzuki qui se jetait sur la trajectoire du monstre pour le protéger. Le sang. Tout le sang.

Il avait peur. Peur de le perdre. Peur qu’il disparût. Peur qu’on vînt lui annoncer que Tsuzuki avait succombé à ses blessures. Il était terrifié de s’être rendu compte trop tard de ses sentiments envers l’autre shinigami et de ne jamais avoir l’occasion de les lui avouer. Par sa faute. Parce qu’il était trop faible, que Tsuzuki n’avait pas eu confiance en ses capacités à se protéger lui-même.

Il revoyait Tsuzuki faire le pitre, Tsuzuki manger une pâtisserie avec plaisir et gourmandise, Tsuzuki rire, vivre. Puis, à ces images, se superposèrent celles avec Tsuzuki en sang, gravement blessé.

Pendant qu’il ressassait ses idées noires, la porte la plus proche s’ouvrit sur Yutaka qui se racla la gorge pour attirer son attention. Hisoka se redressa, posant ses bras sur ses jambes, et regarda l’autre shinigami susceptible de lui donner des nouvelles de son ainé.


Hisoka, tout s’est bien passé, Tsuzuki est tiré d’affaire. Tu peux aller le voir.

Le plus jeune acquiesça aux paroles du scientifique puis alla dans la chambre, au chevet de son partenaire. Il s’assit sur une chaise à côté de la tête de lit et prit entre ses mains l’une des mains de Tsuzuki. Sans s’en rendre compte, il commença à pleurer doucement.


Pourquoi pleures-tu ?

La voix, faible, lui parvint du lit.


Idiot ! s’écria Hisoka entrer ses larmes. Pourquoi ? Pourquoi m’as-tu protégé ? Qu’aurais-tu fait si tu n’avais pas pu être sauvé et que tu étais mort ? Réponds-moi !


Je… je n’aurais pas pu supporter si tu devais mourir à cause de moi…


Donc pour ne pas souffrir de ma mort, tu aurais préféré que je souffre, moi, de la tienne ? Comment est-ce que j’aurais dû vivre après ça ? Comment ? En sachant que tu es mort à cause de moi, pour me protéger, parce que je suis faible -


Tu n’es pas faible, le coupa faiblement Tsuzuki.


Alors pourquoi tu ne m’as pas fait confiance pour me protéger ? Pourquoi as-tu dû te sacrifier si tu ne me pensais pas faible ?


… tu ne connais pas tout de moi, Hisoka… entre toi et moi, celui qui méritait le plus de vivre, c’est toi.... et puis… j’ai agi par instinct… je n’ai pas eu le temps de réfléchir… j’ai vu un danger qui te menaçait, mon corps a bougé tout seul… je ne pouvais pas supporter l’idée… de te perdre…


N’importe quoi ! s’emporta l’adolescent. Tu mérites de vivre autant que moi ! Et toi non plus, tu ne sais pas tout de moi, loin de là ! Donc arrête de dire des conneries ! Et as-tu pensé à la souffrance que ta perte aurait pu me causer ?


… tu ne me supportes pas… cela aurait… été un soulagement pour toi… de ne plus avoir à me supporter…


Je t’aime, imbécile ! cria le plus jeune.


Les deux partenaires se regardèrent en silence avant que Hisoka ne prît conscience de ce qu'il venait d’avouer sous le coup de l’énervement. Il rougit brusquement, se mit à bégayer puis s’enfuit de la pièce, laissant Tsuzuki seul dans la chambre dans la plus grande confusion. Comment était-il supposé réagir face à une telle révélation de la part de son partenaire ? Surtout que, jusqu’à présent, il avait plutôt eu l’impression que Hisoka avait du mal à le supporter, il ne se serait donc jamais douté des véritables sentiments que pouvait ressentir le plus jeune à son égard. Mais lui, qu’en était-il ?

Cependant, quoi qu’il en pensât, il était conscient que leur relation ne serait plus jamais la même après cela. Pour le meilleur ou pour le pire.


Texte publié par Miss Lune, 24 septembre 2021 à 20h59
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