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Son âme pulsait au rythme de l’Attirance.

Malgré l’épuisement causé par la fièvre noire et la faiblesse indue par son jeûne, tout son corps la suppliait de sortir pour rencontrer son destin.

D’un mouvement nerveux, elle se dégagea de sa couverture et s’assit. Elle tenta de se lever, mais une de ses mains s’agrippait au futon et l’empêchait de finir son geste. Plus elle rejetait sa nature, plus la fièvre montait. Une goutte de sueur roula sur sa tempe et elle l’essuya de ses doigts tremblants.

L’Attirance s’adoucit un peu, son corps fut moins secoué de pulsions contradictoires. L’esprit plus calme, ses yeux purent s’ouvrir avec moins de peine. Dans l’encadrement de la porte, une silhouette surmontée de bois se découpait en contre-jour.

— Maman, murmura la malade.

Les syllabes écorchèrent sa gorge déjà irritée et passèrent ses lèvres desséchées avec un son rauque.

— C’est ton heure, chuchota la femme aux bois.

Sa voix, si douce, l’enveloppa. Comme si elle était redevenue une petite fille de quelques années à peine, les larmes coulèrent soudain sur ses joues.

— Je ne veux pas…

Un sourire tendre étira les traits de sa mère qui par endroit avaient pris l’aspect de l’écorce. Ses pupilles en forme de fentes rétrécirent encore et ses iris d’un vert clair luisirent dans la pénombre.

— Les voies des yôkai sont impénétrables, mon enfant. Il t’attend avec tant d’impatience, je le sens jusqu’au fond de moi.

Une tristesse immense submergea tout le reste et un sanglot chargé d’impuissance échappa à la malade.

— Tu dois reprendre un peu de force, l’encouragea sa mère qui l’aidait à se rallonger.

Une fois que sa tête fut sur le futon, la silhouette plus tout à fait humaine étendit un bras au-dessus d’elle, une odeur douceâtre et entêtante les enveloppa. Ses paupières se fermèrent malgré elle.

Dehors, le tonnerre résonna. Si l’on tendait l’oreille, on pouvait y percevoir des mots… un ordre…