Dimanche 11 octobre 2020, 7h15
Une intense vibration dans les murs du beffroi tira Miranda de son sommeil réparateur. Alarmée, elle bondit sur ses jambes et regarda autour d'elle alors qu'un son profond se répercutait partout autour d'elle. Elle mit du temps à réaliser qu'il s'agissait du carillon en haut de la tour. Il y avait de quoi être surpris. Qui sonnait les cloches en pleine apocalypse ? Le sonneur avait-il complètement perdu l'esprit ? Affolée, elle se précipita vers ses affaires et les rassembla à la hâte. Le bruit allait ameuter tous les légumes des environs. Elle ne pouvait pas croire qu'elle avait baissé sa garde aussi facilement ! Depuis sa chaise à bascule, Louise l'observa s'agiter, l'air perdu. Elle ne comprenait de toute évidence pas ce qui était en train de se passer dans la tête de la jeune femme.
Le boucan cessa quelques secondes plus tard. Le carillonneur les rejoignit dans la petite pièce sous le clocher, le sourire aux lèvres. Miranda le fusilla du regard avant de l'attraper au col et de le plaquer contre le mur. Interloqué, l'homme leva les mains, confus.
— Mais qu'est-ce qui ne va pas chez vous ? Vous voulez nous faire tuer ? hurla la jeune femme, en colère. Avec le bruit que vous avez fait, on va se retrouver envahis en un rien de temps ! À quoi est-ce que vous pensiez ?
L'homme, déboussolé, secoua la tête. Il la repoussa du bout des bras, mal à l'aise. Avec son air de chien battu et son regard vide, il énerva davantage la jeune femme. Qu'elle aurait aimé lui envoyer son poing dans la figure là tout de suite ! Si ce n'était pas pour les beaux yeux de Louise, elles seraient déjà sur le départ. Elle le relâcha et se dirigea à grandes enjambées vers la fenêtre pour observer les environs. Des racines fuyaient les abords de l'immense monument. Elle ne réussit pas à percevoir de quelle créature il s'agissait, mais quelque chose avait tenté d'escalader le mur de la tour. Elle lança un regard confus au carillonneur qui croisa les bras, visiblement agacé.
— Les cloches les font fuir. Les légumes n'aiment pas les vibrations. Je ne faisais que vous aider ! Pourquoi croyez-vous que j'habite toujours cette vieille tour ?
Elle plissa les yeux, méfiante. Louise s'interposa entre eux deux. Son sourire bienveillant manqua de la faire hurler. Elle faisait confiance à ce parfait inconnu bien trop facilement. Elle sentait, non, elle savait qu'il y avait quelque chose de louche avec cet homme ! Pourquoi était-elle la seule à le voir ? Devenait-elle paranoïaque ? Son instinct avait toujours été le bon par le passé, et le fait que Louise ne lui fasse pas confiance la blessait plus que de raison. Elle ne croyait pas au mythe du prince charmant qui sauve les jolies survivantes des griffes des méchants légumes.
Pourtant, encore une fois, elle décida de baisser sa garde pour le moment. Elle était encore trop faible pour se battre. Si elle poussait trop, cet homme pourrait se douter de quelque chose et décider de les éliminer plus vite que prévu.
— On devrait déjà être parties, bouda-t-elle. Il est bientôt midi et on n'a toujours pas de voiture. Votre hospitalité est touchante, dit-elle en appuyant bien le dernier mot comme s'il lui coûtait, mais nous avons de la route à faire.
— Je comprends, répondit-il. Vous étiez à la gare pour ça, pas vrai ? Vous avez vu comme moi les racines à l'extérieur. Je connais un raccourci souterrain qui pourrait vous faire gagner un temps précieux.
Mais de quoi il se mêlait celui-là ? Il essayait de s'inviter à leur insu ? Oh non. Ça ne se passerait pas comme ça. Il était hors de question qu'elle prenne en pitié le pauvre petit Quasimodo et qu'il vienne avec elles. Malheureusement, son opinion n'était pas partagée par Louise. Son expression se radoucit, comme celle d'une maman devant les pleurs de son enfant à la grille de l'école maternelle. Elle allait céder. Elle allait céder, et pire, elle n'allait pas lui laisser le choix. L'évidence lui sauta au visage. C'était un sorcier ! Il avait jeté un sort à son amie et elle avait totalement succombé à son charme. Aucune autre explication ne lui vint à l'esprit. Harry Potter avait décidé de s'approprier leur aventure et la glorifier de sa masculinité dépassée. Qu'est-ce que ça faisait d'elle ? Voldemort ? Peut-être que ça lui allait, étrangement.
— Nous cherchions une voiture pour nous rendre en Norvège, confirma Louise. Les légumes craignent le froid, et nous pensons être en sécurité là-bas. Au moins pour quelques temps. Des groupes de survivants nous ont dit qu'une communauté était en train de s'y former, dans le but de rebâtir l'humanité.
— Je vois, c'est un chouette projet. Voyez-vous, cela fait deux ans que je me terre dans ce beffroi et je commence un peu à m'ennuyer. Il n'y a plus énormément de survivants en France, et je songe de plus en plus à prendre la route moi aussi. Nous pourrions trouver un arrangement.
Miranda souffla du nez. Pourquoi avait-il fallu qu'elle soit aussi imprudente dans le magasin de la gare ? Si elles étaient parties la veille, il serait resté dans son beffroi à "s'ennuyer" et tout le monde en aurait été ravi. Mais non, non ! Il avait fallu qu'il se fasse passer pour un héros, et maintenant elles ne pouvaient plus s'en débarrasser ! Quelle poisse ! Elle transperça Louise du regard pour la supplier de ne pas accepter. Elle voulait en débattre et lui expliquer loin des oreilles indiscrètes du sonneur de cloches pourquoi il s'agissait d'une mauvaise idée.
— Oh, et bien, vous pourriez venir avec nous. Nous n'avons pas beaucoup de choses, mais la route peut devenir pénible si l'on reste seul trop longtemps. Quand mon mari est décédé, je me suis retrouvée seule pendant de longues années, et je sais à quel point cela peut être long. Et puis Miranda est arrivée, mon rayon de soleil dans la nuit. Personne ne devrait avoir à vivre seul.
La jeune femme soupira. Que pouvait-elle contre cet argument ? Peu importe ce qu'elle dirait, elle passerait pour un monstre désormais. Et puis, elle n'avait tout à fait tort. Elle se souvenait avec précision des mois à errer seule sur les routes après avoir fui de chez ses parents. La crasse, les rats, la solitude... Puis les gangs, la violence, les dettes. Ce cercle infernal s'était certes achevé avec la chute de la tomate-météorite, mais elle se mentirait à elle-même si le soutien de Louise durant les mois qui avaient précédé cet enfer ne l'avait pas aidée à tenir. Elle ne pouvait pas en vouloir au sonneur de cloches pour avoir envie d'un peu de contact. Les hommes n'étaient pas très doués seuls. Les nombreux cadavres qui avaient jonché leur chemin le prouvaient.
Cependant, elle redoutait d'inclure quelqu'un de nouveau à leur petit groupe. Il était simple de veiller sur une seule personne. Au-delà, la situation se compliquait. Ils allaient devoir faire plus attention aux ressources, être encore plus discrets et risquer sa peau pour les autres. Avec un peu de chance, ils trouveraient un groupe plus grand en route et il partirait avec eux. Elle l'espérait.
— Pourquoi vous voulez quitter la ville ? demanda Miranda, ne pouvant s'empêcher d'être désagréable. Vous êtes protégé, vous avez des ressources... Vous pourriez encore tenir quelques années sans l'aide de personne.
Le visage de son interlocuteur se métamorphosa. Il blêmit et se ferma instantanément. Miranda haussa un sourcil alors que le doute revenait au galop. Il cachait quelque chose, elle avait vu juste. Mais quoi ? Peut-être était-il en fuite ? Ou avait-il tué quelqu'un ici et cherchait à fuir la culpabilité ? L'option "serial killer" n'avait pas exactement été invalidée encore.
— J'ai mes raisons, répondit-il simplement avant de retrouver son sourire. Je... Je vous propose de nous mettre en route. Il y a une grande cave sous le beffroi avec un passage qui mène non loin de la gare, par les égouts. C'est normalement sécurisé. Je l'emprunte tous les jours. Prenez vos affaires.
Louise s'exécuta immédiatement. Elle s'étira longuement et fit craquer chacun des os de son dos avant de récupérer le gros sac qui reposait contre le mur. Miranda obtempéra après un dernier regard méfiant pour le carillonneur. Elle replaça correctement le couteau à sa ceinture et accrocha une corde devant le havresac, au cas où. Connor fut le plus long à se préparer. Il rangea la plupart des boîtes conserve dans son sac, ce qui fit lever un sourcil à la jeune femme qui l'observait à bonne distance. Son bagage en serait forcément alourdi. Les deux femmes se répartirent le reste de ses ressources, pour éviter de devoir repasser par ici une fois leur moyen de locomotion trouvé.
Ils s'engagèrent ensuite derrière une planche de bois sous l'imposant escalier, qui cachait un colimaçon qui s'enfonçait profondément dans le sol. Comme prévu, celui-ci débouchait sur une grande cave de pierre qui servait surtout d'entrepôt à alcool. La plupart des bouteilles étaient si vieilles que Miranda douta même de leur consommabilité. Personne ne s'était aventuré ici depuis très longtemps, jugea-t-elle aux nombreuses toiles d'araignées qui recouvraient les tonneaux, les porte-bouteilles et le plafond. Mais ce n'était que la première étape de leur voyage. Pour gagner les égouts, Connor leur expliqua qu'elles allaient devoir ramper dans une grosse canalisation qui servait d'aération à la pièce. Connor l'avait déjà élargi à force d'y passer et il promit qu'il n'y aurait pas de problèmes. Si seulement.
Miranda le laissa s'engager en premier. S'il y avait un légume dans le tunnel, il serait le premier à périr. La jeune femme le suivit maladroitement, et se moqua bien vite de sa lenteur. Alors qu'elle se glissait sans la moindre difficulté, le carillonneur éprouvait quelques difficultés à passer les virages. L'affaire s'avéra encore plus complexe pour Louise, loin derrière Miranda. Avec sa prothèse de hanche, l'exercice se transforma en torture. La jeune femme l'encouragea vigoureusement et vint lui tirer les bras sur les derniers mètres pour l'aider à sortir. Connor resta les bras ballants durant tout le processus, ce qui n'arrangea pas l'humeur de sa nouvelle rivale.
Ils étaient sortis dans une embouchure du système d'égout de la ville. Le sonneur de cloches alluma sa lampe-torche et avança avec assurance vers l'est. Au mois paraissait-il savoir ce qu'il faisait. Miranda le suivit à bonne distance en soutenant Louise d'un bras. La vieille dame se remettait encore de son escalade et râlait après sa jeunesse perdue. Très vite, cependant, ils furent contraints de s'arrêter. Connor les attendait derrière un coin de mur, le visage pâle. Miranda poussa un soupir agacé. Bien sûr que le trajet ne serait pas de tout repos. "Oh non, je n'avais pas prévu que des légumes tueurs soient sur le trajet. Qu'allons-nous faire, ô prince charmant ?", pensa-t-elle avec une voix clichée de princesse Disney. Elle se pencha au-dessus de son épaule pour avoir un aperçu sur ce qui leur bloquait la route.
De grosses boules vertes de la taille d'un berger allemand obstruaient le chemin. Elle sortit son Vegetodex et commença à feuilleter les pages à la recherche de sa cible.
— Mais qu'est-ce que vous faites ? s'exclama Connor. Ce n'est pas le moment de lire !
— Je nous sauve la vie, crétin. Je pensais que ce passage était sécurisé, que vous l'empruntiez tous les jours !
— Mais c'est le cas ! Vous savez quelle est la taille des égouts de la ville ? Je ne passe pas tous les jours par ici !
— Arrêtez de vous battre, grogna Louise derrière eux. Miranda, tu as des informations ?
Elle tourna encore quelques pages avant de s'arrêter sur un dessin de grosses boules de pétanque avec vaguement des feuilles, desquels sortaient d'énormes piques.
Elle pencha de nouveau la tête pour surveiller leurs adversaires. De leur position, elle n'en voyait que deux. Les autres se trouvaient sans doute plus loin dans le tunnel. Ce n'était pas bon signe. Le passage était étroit et peu aéré. Les choux passaient difficilement l'un à côté de l'autre. Comment pourraient-ils en esquiver dix d'affilée ?
— Il n'y a pas un autre passage plus loin ? demanda-t-elle.
— Je crains que non, c'est la seule issue de ce côté. On pourrait passer de l'autre côté, dit-il en pointant sa gauche, mais ça nous ferait sortir dans le centre-ville, là où votre aubergine a explosé.
Elle fronça les sourcils. Comment savait-il qu'une aubergine avait explosé là-bas ? Elle se tourna vers Louise. La même question silencieuse peignait son visage. Elle réprima un frisson d'inquiétude. Miranda le cuisinerait plus tard, ils avaient d'autres problèmes pour le moment.
— Si l'on court, on aura une chance de les passer avant qu'ils n'attaquent, proposa Connor.
— Oui, gros malin, répondit Miranda avec arrogance. Louise a eu du mal à ramper dans le tunnel et maintenant elle va se taper un sprint. Ça vous arrive de réfléchir ? Elle a quatre-vingt ans !
— Je pourrais la porter.
Miranda le dévisagea de haut en bas. Comment comptait-il porter cinquante kilos de boites de conserve et son amie, courir et esquiver les pics en même temps ? À moins qu'il ne soit un X-Man caché, elle voyait difficilement comment cet exploit était réalisable.
— Prenez mon sac.
Il retira son sac à dos et lui claqua dans les mains sans lui laisser le temps de répliquer. Miranda manqua de tomber à la renverse tellement il était lourd. Et voilà que c'était elle qui allait avoir des problèmes à traverser maintenant. Elle poussa un soupir alors le prince charmant aidait Louise à monter sur son dos. Une fois accroché à ses épaules, il courut vers le champ de légumes sans prévenir Miranda. Elle écarquilla les yeux de surprise et se précipita à sa suite. Dès qu'ils passèrent les premiers Choux de Bruxelles, d'énormes pics d'os commencèrent à apparaître partout autour d'eux. Si Connor et Louise passaient de justesse, Miranda fut contrainte de faire des sauts pour éviter les pointes mortelles. Plusieurs touchèrent le sac du sonneur de cloches, qui lui servait de bouclier. Malheureusement, l'effet papillon ne tarda pas à les rattraper et un champ de cure-dents blancs géants ne tarda pas à apparaître devant eux, toujours plus dense au fil que les secondes s'égrenaient.
La chose la plus improbable se produit alors. Connor sortit un pistolet de l'intérieur de sa veste et commença à tirer sur les légumes. L'effet fut immédiat. Une fois transpercés, ils rétractaient leurs aiguilles. Mais Miranda était trop choquée pour lui exprimer sa gratitude. Cet homme venait de sortir une arme à feu ! Où en avait-il seulement trouvé une ? Ce n'était pas les États-Unis ici, ce n'était pas exactement quelque chose que l'on pouvait trouver à tous les coins de rue. La technique, bien que douteuse, s'avéra efficace. Les derniers choux de Bruxelles disparurent derrière eux, leur laissant enfin un temps de répit. Lorsque Connor déposa enfin Louise au sol, elle tremblait comme une feuille, secouée par ce qui venait de se passer. Miranda lâcha dédaigneusement le sac du sonneur de cloche dans la poussière et lui adressa un regard noir.
— Quoi ? Ça a fonctionné, non ? se vanta-t-il en rangeant son arme.
Elle l'attrapa au col et le plaqua contre le mur. Connor lâcha son arme et poussa une plainte. Miranda poussa le pistolet du pied et l'envoya valser dans le décor, quelques mètres plus loin.
— La prochaine fois que vous nous faites un coup comme ça, je vous tue, c'est clair ? s'énerva-t-elle. Vous auriez pu prévenir, c'est la moindre des choses à faire !
— Si je l'avais fait, vous m'auriez fait confiance pour venir jusqu'ici ?
— Parce que vous croyez que j'ai confiance maintenant que je sais que vous pouvez vous retourner contre nous ? Et vous osez vouloir venir avec nous alors qu'on ne sait pas de quoi vous êtes capables ?
— Miranda, intervint Louise, il n'a fait que nous aider. Lâche-le.
Elle serra les dents avant d'ouvrir les poings. Connor se laissa glisser le long du mur, soulagé. Il alla récupérer son sac, puis son arme sans lui adresser un regard.
— La sortie est par là, bougonna-t-il.
Ils regagnèrent l'air libre par une petite échelle branlante qui mit encore une fois la prothèse de Louise à l'épreuve. Comme promis, ils arrivèrent juste devant la gare. À travers les vitres, les restes des cœurs de salades étaient encore perceptibles et arrachèrent un frisson à Miranda. Sans un mot, elle s'avança vers les voitures et commença l'inspection. Connor décida d'en faire de même avec celles restées sur le trottoir d'en face.
— Tu es dure avec lui, lui reprocha Louise, une fois qu'il fut hors de portée de voix. Il n'a fait que nous aider depuis qu'il est là. Il ne mérite pas ce traitement.
— Il nous a caché qu'il avait une arme à feu ! Ce mec n'est pas fiable. Il y a quelque chose qui ne me plaît pas chez lui. Je ne sais pas encore quoi, mais je sais qu'il n'est pas aussi gentil et bienveillant qu'il le laisse penser. Il y a quelque chose qui sonne faux.
— Il n'est pas comme lui. Ils ne sont pas tous comme lui.
Elle se crispa sur la portière de la voiture qu'elle inspectait et détourna vivement le regard, blessée.
— Ça n'a rien à voir.
— Je pense au contraire que c'est le cas.
— Non. Fin de la discussion.
Elle tira la poignée de la porte avec force. À sa grande surprise, celle-ci s'ouvrit. Mieux encore, les clés se trouvaient sur le siège. Encore un idiot qui avait paniqué lors de la Marée Rouge et qui avait essayé de fuir à pied. A l'heure qu'il était, il s'était sans doute transformé en légume. Miranda se glissa sur le siège conducteur et fit contact. Le véhicule émit un ronronnement désagréable et cracha un peu de fumée noire avant de démarrer. La jeune femme sourit à Louise. Ils avaient leur moyen de transport. Ce n'était pas le grand luxe, mais il y avait deux places à l'avant et... Et c'était tout. Son expression se rembrunit.
— Je ne compte pas chercher une autre voiture alors que celle-ci est remplie d'essence. S'il vient avec nous, il monte dans le coffre, grogna-t-elle.
— Ça ne me dérange pas, répondit Connor en les rejoignant.
Même s'il paraissait aimable, la situation le dérangeait, elle pouvait le voir. Tant mieux. Si elle pouvait lui pourrir la vie un peu plus longtemps, elle le ferait sans hésiter. Ils chargèrent les sacs et Connor dans le coffre puis se mirent en route, direction Berck-sur-Mer.
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