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tome 1, Chapitre 2 tome 1, Chapitre 2

K-World - 13 décembre 2024 08:12 (heure GTM+9)

Ji, trompé par sa petite amie, la mannequin Hiewon !

Alors que nous apprenons hier soir l'hospitalisation en urgence de la star Ji, heureusement hors de danger maintenant, notre source dévoile un second drame dans la vie du chanteur...

Plusieurs fois aperçue avec un homme d'affaires dont l'identité est pour le moment secrète, la célèbre mannequin Hiewon, officiellement en couple avec Ji depuis avril dernier, n'a pas mise longtemps avant de lui faire des infidélités !

[Photographie : Mais qui est cet homme à ces côtés ? Un rapport avec UJC Entertainment ?]

N'affirmons néanmoins rien sans preuves, des conversations Kakaotalk ont fuitées, authentifiées par une source sûre. Les messages ne peuvent pas être plus explicites !

[Screenshot : Ohlala, c'est chaud là-dedans.]

Nous avons tenté de contacter les intéressés hier soir, sans nous attendre à un tel drame du côté de Ji. Est-il au courant de l'affaire ? Hiewon et son équipe refusent, pour le moment, de nous accorder un entretien.

Affaire à suivre.


Je crois que je me suis rendormi dans la nuit.

Je crois, car je ne me souviens pas m'être assoupi, juste que quelques heures étaient passées depuis la dernière fois que j'ai posé le regard sur l'horloge, et que, désormais, le soleil traverse les rideaux de ma chambre.

Un mot est sous ma main. Quelqu'un a dû me le laisser là... La chambre est vide, ma mère ou mon agent ont dû donc m'avertir de leur départ. Il est écrit :

"Ji-Hun,

Je suis désolée mais je devais absolument retourner travailler ce matin. Ton père a eu des soucis à l'entreprise. Nous reviendrons te voir ce soir. Ha-Rin reste dans les parages.

Prends soin de toi,

Maman."

Papa et Maman ont une entreprise de prêt-à-porter pour employés d'usines. Des vêtements de fonction résistants et adaptés aux dangers de ces métiers spécifiques. J'espère ne jamais à avoir à reprendre les rennes de ces entreprises.

Ha-Rin n'est pas dans les parages. Je me redresse et tente de comprendre les fils connectés à mes bras, pour m'extirper de cet enfer stérile.

Un fil tombe, les machines se mettent à biper.

Une infirmière, différente de celle de cette nuit, entre en trombe dans ma chambre et m'observe d'un air paniqué. Elle se calme rapidement, voyant que je ne suis pas tombé de mon lit ou raide mort.

"Pardon, je souhaitais aller aux toilettes," dis-je d'une voix rauque. Ma gorge encore irritée par l'intubation de la veille.

"Oh... Bien J- Monsieur Han. Je vous accompagne."

La jeune femme m'aide à me redresser. Je pensais avoir assez de force pour tenir droit et aller en autonomie au petit coin... Quelle erreur. Mes jambes flageolent, la tête me tourne. Ma bouche est asséchée comme jamais elle ne l'a été, ma gorge hurle qu'on l'hydrate.

Rationalise Ji-Hun, tu es perfusé, tu n'as pas réellement soif.

Des souffles rythment mes pas. Arrivé aux toilettes, je me rends compte que je ne pourrais pas tenir debout seul. J'ai honte. Je ne vois que la masse de cheveux en chignon de l'infirmière, qui regarde le sol pour m'empêcher de tomber. Elle s'occupe de trainer les perfusions avec moi.

Inutile de dire à quel point je me sens inutile et idiot, là, debout dans cette salle d'eau, accroché à une petite infirmière qui n'a rien demandé. Je préfèrerais mourir jeune que d'être ainsi assisté pour la moindre de mes tâches, une fois vieux. Cette sensation latente que je ne vivrais pas vieux me fait divaguer, frémir et je perds pied.

Je soupire en laissant ma tête tomber sur le côté.

Un miroir se trouve à ma droite. J'aperçois mon reflet, ridicule dans cette grande bâche blanche au tissu rêche, qui me sert d'habit. L'infirmière me dévoile par-delà son image des joues rougissantes, un sourire figé, alors qu'elle fixe ses gestes.

La nausée monte à ma gorge.

Bien entendu qu'elle est comme ça. Pourra-t-elle le dire à toutes ses copines qu'elle s'est occupée du célèbre Ji ? Je préférai l'infirmière de la veille. Elle, au moins, ne semblait pas heurtée le moins du monde de voir dans ce lit d'hôpital le visage souriant des publicités et des chansons qui tournent en boucle.

Un grognement s'échappe de ma gorge. Je n'ai plus envie d'être poli :

"C'est bon, là ?" Sifflè-je sèchement.

La jeune femme me rhabille et croise enfin mon regard.

Sa bouche s'entre-ouvre quand elle s'arrête sur mes yeux. Ses pupilles sautent d'une aire à l'autre : mes lèvres, mes cernes, mes yeux noirs. Elles redescendent vers mes épaules, puis la jeune femme me redresse d'un geste simple. Ses joues gardent leur teinte rosée, elle fuit désormais mon regard, la lèvre inférieure qui tremble. Je lui fais de l'effet.

"Vous avez uriné, c'est positif. Si vous aviez envie sans jamais que rien ne sorte, j'aurai été un peu inquiète," conclut-elle en reprenant la marche hors de la salle d'eau.

Ai-je été drogué à la morphine ? Pas sûr que je le saurai un jour. Ils auraient quand même pu me donner de l'eau pour m'aider à uriner, si cela les inquiétait tant que ça.

Ha-Rin m'attend à la sortie de la petite salle d'eau. Ma sauveuse !

Je tends des bras pour qu'elle prenne le relai dans ma marche. Surprise, tout comme l'infirmière, elle ne refuse pas de m'offrir son assistance jusqu'à mon lit. Je lui souris en m'accrochant à elle :

"Tu m'as tellement manqué !

- Oulah, tout doux Ji," ricane-t-elle. "T'es lourd !"

Je reste assis lorsqu'elle m'aide à rejoindre mes draps. Alors que je lui souris à elle, ce n'est qu'un air neutre, peut-être même froid, qui croise le regard de la jeune infirmière. Je ne sais pas ce qu'elle comprend, mais elle s'en va finalement, après avoir éteint les alertes de mes machines.

Ha-Rin pianote déjà de nouveau sur son portable. Elle chuchote :

"Qu'est-ce qu'elle t'a fait pour que tu la regardes comme ça ?

- J'aimais pas comment elle me regardait dans les toilettes." soufflè-je entre ma mâchoire crispée. "Si possible, est-ce que tu pourrais demander des infirmiers ou des infirmières... plus âgées ?"

Ce ne sont pas dans mes habitudes de faire des caprices ou des demandes spécifiques. Habituellement, je me laisse guider par le flot des vagues : les propositions, les maquilleurs, les chorégraphes... À force, les gens me connaissent et connaissent mes goûts, donc je n'ai que rarement besoin d'imposer des choses. Que j'impose ainsi à mon agent que l'hôpital trie ses infirmières... ça la surprend. Mais, à ses sourcils froncés et son regard fixe, je peux surtout dire que cela l'inquiète. Elle opine.

Son portable vibre, elle déroule quelques discussions KakaoTalk.

La lettre s'ouvre de nouveau devant mes yeux, je suis surpris de nouveau de sentir la poudre exploser contre mon visage. Mes mains tremblent. Je les fixe quelques instants : elles sont immaculées.

Ha-Rin me sort de mes pensées : "Oh."

"Oh." veut dire qu'elle doit passer un appel. Elle s'extirpe hors de la chambre rapidement. Je me retrouve de nouveau accompagné d'un léger vrombissement des machines comme seul compagnon.

Le temps passe.

Je perds la notion des secondes, des minutes ou des heures.

La respiration lente, je tiens mon estomac entortillé sur lui-même. Peut-être devrais-je demander des anti-émétiques ? Pas le temps de chercher où se trouve la sonnette pour les infirmières que l'une d'entre elle débarque, après avoir toqué deux fois. Il s'agit d'une femme de l'âge de ma mère, peut-être plus vieille. Une petite soixantaine d'année, sans que les années l'empêchent de travailler ici. Elle tient un plateau dans les mains avec...

"De l'eau..." soupire ma gorge sans que je puisse l'en empêcher.

L'infirmière se met à rire : "Oui, ça doit tirer un peu, hein ?"

Elle ne sait pas à quel point elle a raison ! Je veux m'approcher d'elle, mais une main contre mon torse m'empêcher de bouger. Le plateau est déposé sur la petite table à roulette, un petit bol de porridge et des légumes finement tranché accompagne la bouteille d'eau. Elle ouvre la bouteille, verse l'eau... Jamais je n'aurai envie de manger du porridge autant dans ma vie.

"Merci," soupiré-je.

Son regard brûle mes épaules. Elle m'observe manger et boire. Je ne m'étouffe pas ni ne recrache la nourriture : la voici rassurée, elle s'apprête à sortir...

Une masse de cheveux bouclés noirs barre l'entrée de ma chambre. Mon cœur rate un battement et des frémissements traversent mes doigts. Je souris :

"Hiewon !"

Les vertiges m'empêchent de sortir du lit, je tends simplement la main en sa direction, pour l'inviter à venir.

Hiewon ne sourit pas et tient fermement ses bras entre ses mains, crispée. Elle baisse son masque et accroche ses lunettes de soleil à son décolleté. Je n'ai pas le droit à un "bonjour", elle commence directement, d'un ton froid :

"Tu n'as pas ton portable ? J'ai essayé de te contacter."

L'infirmière la regarde un peu de travers.

"Hiewon, je suis désolé, Ha-Rin doit l'avoir. Ou Dayoung. Je ne suis pas resté très longtemps éveillé, tu sais." Expliqué-je en lui souriant, avide qu'elle se rapproche davantage de moi.

Une distance de sécurité est respectée. J'ai mal au bras à force de le tendre, je joins alors mes mains. Hiewon a des cernes sous les yeux, elle ne s'est pas beaucoup maquillée. L'ai-je inquiétée ? A-t-elle des choses sur le cœur qui l'empêche de dormir correctement ? Je m'en veux tellement de ne pas pouvoir être avec elle... Maudite lettre.

"Bien..." Débute-t-elle avec hésitation. "Je vais faire court, Ji-Hun. Je romps avec toi."

Je cligne des yeux.

"Et ça n'a rien à voir avec ton hospitalisation. Je comptais te le dire hier soir. Mais... tu avais déjà... eu ton accident." Son regard est fuyant, ses mains tremblent. "Je suis désolée, mais j'en aime un autre. Depuis quelques mois. Tu es quelqu'un de bien, tu sais. Mais, tu es pas quelqu'un pour moi."

Tout se passe comme dans un rêve. J'ai l'impression qu'une personne qui a pris l'apparence de Hiewon se trouve en face de moi. Qu'elle a sa voix, qu'elle a ses mimiques et son comportement. Qu'elle se frotte le bout du nez avec l'index comme elle, même si elle ne fait que l'imiter. Un clown. Une poupée. Une chimère. Ce n'est pas Hiewon qui parle, c'est impossible. C'est évident.

"Je suis vraiment désolée qu'on t'ait envoyé ça. J'ai eu des rumeurs de la police tu sais... et... Ils sont sur le coup. Quant à ton rétablissement... Je... Je ne serai pas là pour t'épauler, d'accord ? Tu ne mérites pas ce qui t'est arrivé, et je ne te mérite pas. Au revoir, Ji."

Je n'ai pas le temps de réagir. Elle s'en est allé.

Quelle drôle de comédie s'est jouée devant moi.

Je souris.

Quels drôles d'effet les médicaments me font.

"Monsieur Han Ji-Hun... Vous allez bien ?"

L'infirmière pose sur moi un regard inquiet. Elle qui s'apprêtait à partir s'est rapprochée de moi. Je lui rends un sourire doux, ramène mes cheveux en arrière.

"Tout va bien. Ça fait du bien de manger un peu, merci."


Texte publié par AuroreGrosjean, 7 août 2021 à 20h54
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